Un livre très complet.
Ce n'est pas une lecture simple, mais très intéressante. Ce premier tome peut rebuter mais une fois plongé dedans, on a qu'une envie: lire la suite.
Ce que j'apprécie c'est l'analyse des textes (de toutes les époques - médiévale et contemporaine) et du contexte. On ressent tout le sérieux du travail et la volonté de relater les faits dans leur exactitude.
Bref, si l'on aime l'histoire et que l'on veut en savoir plus sur cette croisade (voir tout savoir dessus!), ce livre est incontournable.
Commenter  J’apprécie         70
Nichée au sud de Narbonne, dans les premiers ravins boisés des Corbières, au pied d'un rocher fantastique, l'abbaye de Fontfroide, remarquablement restaurée depuis le début de ce siècle [le XXème], a conservé son église du XIIème et son cloître du XIIIème. Elle est encore aujourd'hui, ausein d'un pays sauvage et dénudé, une oasis étrange, inattendue, un opulent jardin envahi d'amandiers, de cyprès et de pins parasols. C'est de là que partirent Pierre [de Castelnau] et Raoul [de Fontfroide], moines tous deux en la même abbaye. On ne connaît pas la date exacte de leur nomination officielle, mais à l'automne 1203 ils étaient déjà légats en titre. Ils avaient une mission bien précise : aller à Toulouse et, à défaut de convaincre le comte lui-même qui, malgré son pardon de 1198, ne répondait pas aux appels du pape, plier les consuls et les habitants de la ville aux volontés de l'Eglise.
Leur idée première était sans doute de mettre sur pied une vaste délégation de religieux, puisqu'ils vont d'abord à Narbonne demander à Bérenger de les accompagner. Non seulement celui-ci refuse, mais c'est à grand-peine qu'ils obtiennent de lui une aide matérielle dérisoire. Ils vont à Béziers : même refus de la part de l'évêque Guillaume de Roquessels. Ils n'en sont pas découragés pour autant et, s'ils dénoncent au pape la mauvaise volonté des deux prélats, ils n'en prennent pas moins tous les deux le chemin de la cité comtale. Le 13 décembre, ils reçoivent le serment de fidélité des consuls et des représentants du peuple toulousain.
(Edition de 1970, p. 158-159)
L'hérésie professée dans les Balkans entre 950 et 1500 n'a jamais présenté non plus une rigoureuse unité dogmatique. Elle se partagea notamment en deux tendances principales, dualisme "mitigé" et dualisme "absolu", selon que le principe du Mal était posé comme plus ou moins dépendant du principe du Bien, ou que tous deux étaient conçus comme également incréés et éternels - donc indépendants l'un de l'autre. Dans le premier cas le monde avait été créé avec l'assentiment du Dieu bon, dans le second cas contre sa volonté.