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Diglee (Autre)Clémentine Beauvais (Traducteur)
EAN : 9782360121588
118 pages
Ville Brule (13/10/2023)
4.5/5   53 notes
Résumé :
Clémentine Beauvais et Diglee font souffler un vent de fraîcheur sur Goblin Market, le plus célèbre des poèmes de la grande poétesse britannique Christina Rossetti.

La traduction libre de Clémentine Beauvais et les sublimes illustrations d'inspiration victorienne de Diglee donnent une nouvelle vie, et un sens nouveau à ce grand classique de la poésie du XIXe siècle et remettent le désir, la sexualité et la sororité au coeur de ce texte.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Comment ne pas être conquise par cette toute nouvelle édition de "Laura, Lizzie et les Hommes-Gobelins" qui, si ce n'est son prix un peu onéreux tout de même, réunit tout ce qui sait me combler en littérature?
L'objet livre est en lui-même un petit bijou avec sa couverture brochée où se brodent sur l'écarlate des lettres d'or... C'est de la très belle ouvrage comme pour chaque parution d'un titre chez "La Ville Brûle", maison d'édition découverte avec le sublime "Je serai le Feu". le dénominateur commun de ces deux beautés constitue une autre des raisons qui concourent à faire de "Laura, Lizzie et les Hommes-Gobelins" un enchantement: il s'agit de Diglee, autrice et illustratrice dont j'aime la plume, l'engagement et les récits ("Ressac", "Atteindre l'Aube") autant que le pinceau et là, pour illustrer ce poème victorien, elle s'est encore surpassée, donnant à ses enluminures cette flamboyance préraphaélite et ce trait précis, riche et orfévré...
Il y a enfin le texte en lui-même, ce long poème victorien, méconnu et ambitieux de la non moins méconnue mais si fascinante Christina Rossetti qui bénéficie pour la présente édition d'une toute nouvelle traduction, libre mais fidèle, de Clémentine Beauvais.
Comment, alors, ne pas être curieuse? Conquise? Piquée?

Le livre s'ouvre sur un texte de Diglee dans lequel elle retrace la biographie singulière de Christina Rossetti, poétesse victorienne tombée dans l'oubli et muse préraphaélite (son frère n'étant autre que le peintre Dante-Gabriel Rossetti... ) dont l'histoire n'aura retenu pendant longtemps que l'opulente chevelure d'ébène. Elle fut pourtant bien plus et son oeuvre reste encore à redécouvrir tant elle recèle de richesse, de clefs, d'ambiguïtés et de beauté.

S'ensuit une préface de Clémentine Beauvais dans laquelle cette dernière défend sa traduction qu'elle veut "libre" et moderne mais fidèle pourtant à l'esprit du texte original. J'ai beaucoup aimé cet écrit que j'ai trouvé passionnant dans ce qu'il révèle de l'acte de traduction qui n'est jamais qu'une simple transcription et qui porte bien plus sans pour autant tomber dans le "traduttore, traditorre", en ce qu'il dit aussi des multiples vies d'un texte qui gagne en sens au fur et à mesure des siècles et des lectures, en ce qu'il défend l'idée qu'un texte finit par appartenir aussi à ceux qui le lisent…

Enfin vient le poème de Rossetti, faussement naïf. Laura et Lizzie sont deux soeurs qu'on imagine belles et innocentes. Sur le chemin de leur demeure, elles croisent quotidiennement des homme-gobelins, créatures effrayantes si ce n'est hideuses issues du folklore anglo-saxons qui leur promettent de leur vendre des fruits au gout de paradis, des fruits si délicieux qu'elles n'en gouteront jamais de meilleurs, des fruits dont elles ne s'affranchiront jamais de la saveur.
Laura se laisse tenter et dans la vallée succombe à son désir. Lizzie, elle, résiste mais n'hésitera pas à braver le danger que représentent les hommes-gobelins pour secourir sa soeur qui se meurt du désir de ces fruits si puissants.

La métaphore est à peine voilée et aussi troublante que possible. "Laura, Lizzie et les Hommes-Gobelins" parle de sexualité, du désir féminin, transgressif et réprimé, incompris et parfois dévorant. le sous texte est également très clair quant au désir masculin symbolisé par les hommes-gobelins: il est violent, brutal, conquérant...
Le poème convoque aussi au détour de tout l'érotisme trouble dont il se pare et qui rend cette lecture ambiguë et d'une sensualité bien étrange, la notion claire et bienvenue de sororité.
Il en ressort un texte qui, bien que disant beaucoup de la condition féminine à l'ère victorienne et dont Christina Rossetti fut sans doute une victime, demeure très actuel, très ancré et engagé.
Effluves politique sous parfums troublants de fruits défendus.
Un régal!
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Après la traduction par Patrick Reumaux du poème de Christina Rossetti, paru sous le titre "Le marché aux elfes" en 2021, (Editions Les Belles Lettres), voici celle de Clémentine Beauvais, illustrée par Diglee proposée en septembre 2023 par les Editions "La ville brûle" sous le titre "Laura, Lizzie et les hommes gobelins".

Il s'agit d'une traduction moins classique, pleine de malice et de gouaille, qui parle directement à l'esprit de notre époque. C'est truculent et très très osé, comme la précédente traduction : le vocabulaire retenu des victoriens peut faire des prouesses de sensualité.

C'est une lecture absolument délicieuse et qui n'est pas que cela.

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(Retrouvez tous mes avis lectures sur mon Instagram @ocean.ofbooks , sur ma page Facebook ocean.ofbooks et sur mon Tiktok @ocean.ofbooks)

• Titre : "Laura, Lizzie & les Hommes-Gobelins"
• Titre original : "Goblin Market"
• Genre : Poème
• Thèmes : Érotisme, époque victorienne, sororité.
• Éditeur : La ville brule
• Auteur : Christina Rossetti
• Traduction : Clémentine Beauvais
• Illustrations : Diglee (Maureen Wingrove)
• Note : 4,7/5

• Extrait :
"Car au soleil comme sous la pluie il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur."


• Résumé :
"Il était une fois deux soeurs.
L'une voulait goûter le fruit défendu,
l'autre en avait peur.
Dans la vallée, au loin,
Les Hommes-Gobelins."


• Avis :
Un conte, un long poème, l'amour de deux soeurs, une atmosphère oppressante, le tout saturé d'allusions sexuelles à peine voilées. le résultat, est divin !

Dès le début, on comprend que ce n'est pas une banale histoire de soeur se promenant dans les bois. Non, ici, de nombreux sujets sont abordés : féminisme, amour sororal, violence auxquelles les femmes peuvent être confrontées au quotidien et à la transmission de tout cela aux futures générations. Oui, Chers Lecteurs, ce petit livre à beaucoup à vous dire !

Ne vous attendez pas à un poème tout mignon, ici, les allusions sexuelles sont nombreuses et certaines peuvent peut-être vous déranger. Ce ne fut absolument pas mon cas, mais je préfère vous prévenir.

Le seul point négatif pour moi, c'est son prix, 19 euros pour un si petit livre, à l'heure actuelle ça fait mal... Mais à part ça, tout est vraiment divin.

L'objet-livre est très, très beau ! Les illustrations de Diglee sont magnifiques à la fois épurées et sophistiquées, la traduction est très agréable à lire, la couverture est magnifique et enrobe à merveille ce long poème.

Diglee nous offre également une biographie de Christina Rossetti très intéressante, ce qui nous permet de mieux comprendre l'oeuvre et son autrice. D'ailleurs, j'ai depuis très envie de découvrir d'autres de ses oeuvres.

Petit plus très appréciable pour les amoureux de la V.O., vous pouvez retrouver le poème original à la fin du livre. Je trouve cette idée vraiment géniale, car cela permet de comparer et d'apprécier plus encore ce fascinant poème.

Je recommande cette lecture, à ceux qui aiment les contes et les poèmes.
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Je me suis lancée dans cette étrange lecture avec pour seul point de repère la sublime Diglee. J'ai une confiance aveugle en son travail, certaine que si elle participait à un tel projet, celui-ci allait forcément me plaire par son engagement féministe et ses valeurs.

"Laura, Lizzie et les hommes-gobelins" est la traduction du poème "Goblin Market" de Christina Rossetti. La traductrice, Clémentine Beauvais, nous confie même en avoir fait une interprétation libre. C'est donc à nous de jouer le jeu et de lui faire confiance.

Nous voilà donc en possession d'un objet précieux, illustré par Diglee et rendu accessible par Clémentine Beauvais.

Ce récit nous plonge dans une forêt inquiétante, accompagnées de deux soeurs, l'une prête à succomber aux fruits interdits offerts par des hommes-gobelins, et l'autre plus méfiante et protectrice, qui fera preuve d'une sororité touchante et inspirante.

Ce texte, qui revêt les traits d'un conte, est plein de subtilité, de double sens et de sensualité. Il résonne toujours avec l'époque dans laquelle nous vivons, nous invitant à la prudence et nous parlant de la condition féminine et des interdits qui lui sont propres. On ne peut que s'identifier aux deux personnages qui ont des ambitions propres : profiter de la vie comme Laura ou prendre soin des siens comme Lizzie.

Et dire que ce texte date du 19ème siècle !

J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et à découvrir cette autrice que je ne connaissais pas. Je vous encourage à en faire l'expérience et à faire confiance à vos interprétations, à lire et à relire tant ce texte est riche en métaphores.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Je suis une grande fan de poèmes depuis très jeune. Pourtant je ne connaissais pas Christina Rossetti avant la sortie de cette traduction libre ! Cette édition comporte le poème original, les illustrations de Diglee et la traduction de Clémentine Beauvais. Les illustrations de Diglee subliment à la perfection cette version du poème de Christina Rossetti !

J'étais ravie de pouvoir découvrir, dans un premier temps, la plume de Christina Rossetti ! de quoi travailler mon anglais 😋...

J'ai beaucoup aimé l'adaptation de Clémentine Beauvais. Sa traduction est juteuse, dynamique et féerique ! J'ai plongé directement dans l'univers des elfes aux côtés de Lizzie et Laura. Elles sont pleines de vie jusqu'à leur rencontre avec les Hommes-Gobelins... Ces marchands de fruits poussent à la consommation de leurs produits. Personnellement je n'ai pas apprécié ces créatures, elles me dégoûtent autant dans la version originale que dans la traduction libre.
A contrario, la relation de Lizzie et Laura me plaît beaucoup et m'apporte de l'espoir 💕 L'amour inconditionnel, le soutien dans toutes les situations, la possibilité de compter sur l'autre... En un mot : la sororité 🫶

Une lecture toujours d'actualité malheureusement car la terre comporte bel et bien des Hommes-Gobelins.

A l'image de mon affection pour les Hommes-Gobelins, j'ai choisi un thé d'automne sans fruits juteux 👀. Vanille, noisettes et thés noirs est la composition parfaite pour cette mi-saison !
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critiques presse (1)
Actualitte
31 janvier 2024
Il faut savoir apprécier l’idée que la littérature change, qu’elle vit ; qu’elle provoque des sensations différentes selon l’époque et le public à qui elle est adressée. La nouvelle traduction de ce poème subversif, et faussement candide, met en évidence des thèmes déjà bien présents dans l'œuvre originale de Christina Rossetti : la tentation, la résistance, l’amour familial…
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tête d'or contre tête d'or
comme deux pigeonnes dans un nid,
blotties au creux des ailes l'une de l'autre,
elles dormaient sur leur lit à voilages.
Deux bourgeons sur la même brindille,
deux flocons d'une même neige,
deux sceptres d'ivoire rehaussés d'or
pour deux monarques menaçants.
La lune et les étoiles les admiraient,
le vent leur chantonnait quelque berceuse,
les gros hiboux balourd sur
évitaient de les survoler,
pas une chauve-souris n'osait
de ses flaps flaps encercler leur sommeil.
Joue contre joue, sein contre sein,
ne faisant qu'une jusqu'au petit matin.
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Golden head by golden head,
Like two pigeons in one nest
Folded in each other's wings,
They lay down, in their curtained bed :
Like two blossoms on one stem,
Like two flakes of new-fall'n snow,
Like two wands of ivory
Tipped with gold for awful kings.
Moon and stars gazed in at them,
Wind sang to them lullaby,
Lumbering owls forbore to fly,
Not a bat flapped to and fro
Round their rest :
Cheek to cheek and breast to breast
Locked together in one nest.
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Car au soleil comme sous la pluie
il n'y a pas de meilleure amie
qu'une soeur,
une soeur avec qui rêver quand on s'ennuie
une soeur pour se retrouver dans la nuit,
une soeur pour nous relever,
une soeur qui donne la force
de se soulever.
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Approchez approchez,
elles sont jolies nos fraises,
tout est bien mûr : tâtez pour voir.
Tout est gorgé de soleil
-soleil du matin qui file,
soleil des soirées qui volent-
allez,allez, on se fait plaisir !
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Car au soleil comme sous la pluie
il n'y a pas de meilleure amie
qu'une sœur,
une sœur avec qui rêver quand on s'ennuie
une sœur pour se retrouver dans la nuit,
une sœur pour nous relever,
une sœur qui donne la force
de se soulever.
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