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EAN : 9782355234569
172 pages
Editions Jets d'Encre (01/06/2021)
3.62/5   4 notes
Résumé :
La balance indique plus de 100 kilos. Caroline, 15 ans, a accepté de venir dans ce centre d’amaigrissement pour fuir la grossophobie ambiante. Ici, elle espère pouvoir évoluer dans un environnement bienveillant, sans moquerie, sans jugement. Mais si elle a accepté de s’isoler avec d’autres jeunes qui partagent sa condition, c’est aussi pour quitter sa mère. Cette mère qu’elle surnomme Folcoche, qui lui gâche la vie et à qui elle fait honte. Cette mère qu’elle ne veu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce roman vise à priori un public d'adolescent(e)s et je ne suis clairement pas le lectorat ciblé; pourtant ce livre m'a attirée, tout d'abord par son titre percutant et sans fioriture ainsi que par le thème de l'obésité des jeunes. J'étais curieuse de voir comment l'auteure allait traiter ce sujet difficile.
Elle choisit de faire s'exprimer Caroline, 15 ans, à travers son journal intime qui commence le 24 septembre 2018 alors qu'elle pèse 104kg et vit avec sa mère jusqu'au 26 mars 2020 alors qu'elle ne pèse plus que 63kg et vit seule dans un foyer pour adolescents. Entre ces deux dates, on suit Caroline, rabaissée et dévalorisée par sa mère qui aurait aimé avoir une fille Barbie, harcelée, insultée et rejetée par ses camarades de classe; à bout et décidée à s'éloigner de sa mère toxique, elle décide de rejoindre un centre qui prend en charge des jeunes comme elle qui souffrent d'obésité morbide; mais elle en sera renvoyée pour cause de triche; commence alors une descente aux enfers : elle se réfugie à nouveau dans la nourriture, fugue et là, elle va vivre un évènement traumatisant. En désespoir de cause, elle frappe à nouveau à la porte du centre qui l'accepte; débute alors le long et douloureux chemin vers la guérison et l'acceptation de soi.
L'auteure, à travers le personnage de Caroline, tente de faire passer un message positif aux adolescents : aussi bien à eux qui sont obèses en leur disant de ne pas culpabiliser, que la nourriture est une protection contre un mal-être psychologique très profond qu'il faut comprendre qu'à ceux qui ne le sont pas en les incitant à la bienveillance et à la curiosité de découvrir la personne au-delà de l'apparence.
La relation mère-fille est le noeud du roman; même si la mère décrite est particulièrement odieuse, cette relation essentielle est au centre de la vie adolescente; on se construit souvent, en partie, en fonction d'elle. La femme ou l'homme que nous devenons se comprend, en grande partie, en fonction de ce lien solide, bancal, tendre, tendu, d'amour, de rejet.
Si le thème est particulièrement intéressant, la mise en musique m'a laissée un tantinet perplexe; en effet, l'auteure fait s'exprimer Caroline comme une psychiatre ou une psychologue confirmée, avec distance, et non pas comme une adolescente en souffrance et paumée, qui recherche aide et amour.
Il n'en reste pas moins que ce roman est à conseiller aux adolescent(e)s, voire aux parents confrontés à des enfants obèses, au mal-être profond.
Je remercie Babelio et les éditions Jets d'Encre pour cette lecture qui m'a sortie de mes sentiers habituels et pour la rencontre avec l'auteure belge que je ne connaissais pas, Jacqueline Rotman.
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Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Jets d'encre pour ce livre que j'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique Jeunesse et Jeune adulte de novembre 2021.
En tant qu'obèse, ce livre a des résonnances particulières pour moi forcement mais j'ai été dérangé par le traitement par l'auteur de la pathologie et le côté un peu caricatural des personnages qui a renforcé ce ressenti. Tous les personnages obèses sont des personnes qui ont un trauma ou un comportement clairement identifié qui les a conduit à cet état de fait, par laisser aller ou au contraire pour se forger une armure ; viols, manque d'amour parental, addiction aux jeux vidéo etc. Dès que la psy leur a fait prendre conscience de leur frein ou les a aidé à dépasser ce dernier, les kilos s'envolent presque par magie. Bon avec une diète sévère et des séances de sports qui ne le sont pas moins quand même. Mais les périodes où ils ne perdent pas de poids c'est quand ils s'empiffrent de gras et de sucre en cachette. A peine sont évoqués le phénomène de palier, la génétique, la façon dont fonctionne le métabolisme d'un corps obèse, etc.
J'ai trouvé l'écriture assez froide pour un journal intime d'une gamine en souffrance de 15 ans. Comme s'il était écrit par une psy qui nous racontait la psychothérapie d'une de ses patientes adolescentes. Et même si ce genre d'histoire extrême doit malheureusement exister, pourquoi choisir un prisme aussi tragique (passage par fugue, vie dans la rue, viol, grossesse en résultant etc.) pour aborder ce sujet ? Une adolescente obèse par "simple" trouble du comportement alimentaire, mauvaise éducation alimentaire etc., avec des parents qui l'aiment, des copains, n'aurait pas été tout aussi intéressante ?
En bref, ce roman était intéressant , bien écrit malgré tout et reflétant surement la réalité de certains obèses mais il y a beaucoup de choses qui m'ont un peu gâché ma lecture.
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Caroline, quinze ans, vit un conflit avec sa mère, qui l'élève seule. Cette dernière semble déçue de n'avoir pas la fille qu'elle souhaiterait et plus encore par les kilos qui, au fil des années, et malgré tous les régimes imposés (certains diraient "à cause de") l'emmènent vers l'obésité morbide. Une fois que ce fut le cas, le pensionnat d'amaigrissement devient une solution idéale. Or Caroline le voit moins comme la clé de sa minceur qu'elle investit mal car ce serait donner une satisfaction à la mère honnie, que comme un moyen de ne plus vivre avec ladite mère. Comme l'amaigrissement va trop vite et que Caroline souhaite restée enfermée au pensionnat jusqu'à sa majorité, elle met en place un sabotage...

C'est un livre qui se dévore ! ... évidemment.

J'ai trouvé très intéressante, la complexité de la relation entre la mère et la fille, dont le conflit finit par se cristalliser sur autre chose que le noeud du problème. La difficulté de la mère à garder dans sa vie un témoignage d'une relation amoureuse qui l'a blessée, n'est même pas évoqué dans le récit, le personnage maternel est à la fois une clé et purement "administratif" dans le roman... et pourtant, ce drame personnel maternel est repris dans la vie de sa fille dans la deuxième moitié du roman, ce n'est pas rien ! La relation est complexe parce que Caroline accuse à juste titre sa mère d'être la cause de ses kilos en trop qui l'empêchent d'avoir une vie agréable, elle l'accuse de vouloir la faire maigrir et de manifester à son égard de la grossophobie, elle punit sa mère en gardant les kilos en trop, elle utilise les kilos en trop pour se protéger de sa mère en prolongeant son séjour en pensionnat... C'est inextricable et intéressant. Je trouvais le surnom Folcoche exagéré mais malheureusement, la mère finit par vraiment mériter à mes yeux cette comparaison avec _Vipère au poing_.

En revanche, les innombrables invraisemblances ont parasité ma lecture assez profondément et je les regrette, de petits détails véniels comme l'incohérence du train de vie et des moyens financiers d'une mère cheffe de foyer monoparental et caissière, et les régimes drastiques imposés aux adolescents en pleine croissance, qui conviendraient mieux à des personnages âgées sans activité, des différences pas/mal justifiées dans les réactions de l'équipe soignante aux mêmes problèmes, l'échange absurde entre la mère et la fille au moment du retour au centre, abstrait et hors-sujet.

Le contrôle absolu de la fonte (ou du maintien) des kilos par l'héroïne n'est pas forcément très crédible non plus, heureusement, les paliers de ses camarades compensent, mais il a quelque chose d'euphorisant à la lecture et c'est à une belle success story qu'on assiste, avec une fin heureuse.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Le commentaire de Nathalie :
C'est à travers son journal intime que Caroline nous livre une partie importante de sa vie. le jour où elle a décidé de s'éloigner de tout ce qui était nocif pour elle, l'intimidation, l'humiliation, la dégradation, dues à son poids. Car oui, Caroline est malheureusement classée obèse morbide. Un poids qu'elle assume au début, car pour elle, c'est le moyen qu'elle a trouvé pour punir sa mère rebaptisée, Folcoche, qui signifie mère indigne. Car les pires humiliations viennent d'elle depuis toujours.
À l'âge de 15 ans Caroline, décide d'entrer dans un centre d'amaigrissement et ainsi de fuir sa mère. Au début, elle ne suit pas exactement les règles, car moins vite, elle maigrit moins vite elle retournera chez elle. Malheureusement, on lui indiquera la porte, ce qui l'amènera dans une fugue qui la mettra en danger. Après plusieurs jours dans la rue et à la suite d'un conseil, elle retourne au centre et décide de dire toute la vérité en espérant pouvoir revenir. Ils acceptent et Caroline prend réellement sa vie en main.
Sa mère n'est devenue pour elle que celle qui paie pour le maintien de ses soins.
Elle devient une autre à mesure que son poids diminue. Elle se fait enfin de vrais amis et entrevoie enfin un avenir.
L'histoire de Caroline nous frappe en plein coeur, la grossophobie existe et malheureusement est toujours présente autour de nous.
Une jeune fille ne devrait pas à devoir subir la pression de la beauté parfaite surtout venant d'une mère. Une mère devrait être là pour nous appuyer dans nos décisions et aider à trouver des solutions, ne pas nous écraser sous la honte et les humiliations.
Le parcours de Caroline nous arrache le coeur par moment, on voudrait l'aider, lui donner l'amour dont elle a besoin et lui dire. le plus important, c'est toi et seulement toi. Ne change pas pour plaire à quelqu'un, mais pour te plaire à toi.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Parce que le gras est vu comme une preuve de laisser-aller, on n'arrête pas de stigmatiser les gros.
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