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EAN : 9791097515782
249 pages
LA TRACE (13/06/2023)
4.57/5   7 notes
Résumé :
Grâce au prêt d’un riche collectionneur, les oeuvres de celui qu’on surnomme le « Saint », peintre anonyme et
mondialement connu, sont exposées dans la ville où réside Naïs. Elle se précipite alors au musée et s’offre alors à son regard le portrait d’Humphrey Back, huile sur toile. À la voir ainsi subjuguée, le collectionneur lui offre la toile, d’une immense valeur. Comment convaincre son mari de ne pas la vendre ? Et quand la toile est volée, qui soupçonner... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Que feriez-vous si vous receviez un tableau de grande valeur, votre tableau préféré ? le garderiez-vous pour le contempler à loisir ? Ou bien le vendriez-vous pour que votre père puisse se soigner et que votre mari ait la vie dont il rêve ? Parmi les questions que Naïs se pose dans le portrait d'Humphrey Back.

Naïs a des doutes sur son couple. Son mari, très beau et plus jeune qu'elle, a tendance à dépenser l'argent qu'ils n'ont pas. Lorsqu'une exposition d'un mystérieux peintre, le Saint, a lieu à Avignon, elle s'y rend tous les jours et reste des heures devant un tableau : le portrait d'Humphrey Back. Impressionné par son intérêt pour l'oeuvre, le propriétaire lui en fait don et lui confirme que personne ne sait qui est le Saint (tout à fait comme Banksy).

Les thèmes sont un peu trop nombreux dans ce livre qui part dans tous les sens, celui que j'ai cité au début, mais aussi la vie de couple, les parents vieillissants, les collègues sournoises, les blessures d'enfance et celui qui est le plus surprenant et qu'il vous faudra découvrir.

Je n'ai pas été convaincue par la fin et je n'ai pas non plus compris le comportement de Naïs lors du dénouement de l'histoire (il m'a énervée, son mari).

Lien : https://dequoilire.com/le-po..
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« Jusqu'aux bords de ta vie
Tu porteras ton enfance
Ses fables et ses larmes
Ses grelots et ses peurs. »
Andrée Chedid

D'une force inoubliable, incandescente, entre une fiction captivante et l'enjeu exutoire de l'art, ce livre a tout pour lui et nous aussi.
Trépidante, sans arrêt sur image, la trame d'une haute contemporanéité est prenante et d'une lucidité radicale et touchante dans un même tempo.
Nous sommes en plongée dans un huis-clos. Dans l'antre mouvementée et triste d'un couple, celui de Naïs et de Philou, alias Philippe.
Ce dernier est d'emblée un anti-héros. On a du mal à lui donner des circonstances atténuantes. Tant il est égocentrique, macho et intéressé. Naïs est une jeune femme mélancolique, un peu perdue, effacée et soumise. On ressent une relation toxique empreinte de non-dits. Seul l'art est une consolation pour cette jeune femme. Elle aime glaner dans les musées. En son coeur des blessures d'enfance. Un tableau jeté en pâture dans le caniveau. Elle se rappelle, même si cette toile est trempée d'eau et d'amertume.
Tout est symbole. Elle a un compte à régler avec elle-même. le récit devient un panthéon. Une superbe démonstration des troubles ancestraux et qui resurgissent subrepticement.
Ce n'est pas le hasard des évènements, d'un rituel journalier qui brusque les pages, mais la force intrinsèque d'une histoire de vie. Celle qui frappe sur la vitre dans l'orée des doutes en plein hiver, dans les tourmentes et les tempêtes. L'histoire s'approche du lecteur et assigne à l'écoute. Ici, l'art est le fil rouge, le chemin de traverse. Celui que Naïs va prendre. Sa destinée, comme un modèle sublime pour un peintre emblématique.
Naïs est en proie au bovarysme. Elle plonge dans ses rêveries qui vont la guider doucement, fébrilement, vers un musée. Une exposition réputée et prodigieuse. Enfin, admirer « Humphrey Back », huile sur toile. Elle est ici, comme en lévitation. le regard noyé dans l'oeuvre. Elle est habitée, conquise et spéculative. En elle, (mais elle ne le sait pas encore) le tableau va oeuvrer. le portrait devenir signifiant. Elle revient dans un rythme pavlovien, chaque jour, admirer cette toile qui lui parle.
Un homme l'observe. C'est le collectionneur. Il va comprendre. Lui faire don de ce chef-d'oeuvre inestimable.
Déroutée, étonnée, elle accepte. Ce sera comme une passation. Il est malade, très. Âgé et vulnérable, il pressent sa finitude.
Naïs va recevoir chez elle ce tableau qui va tout bousculer. Car le peintre n'a pas dit son dernier mot ! (Chut).
Les frustrations de Philou vont être exacerbées. Lui, qui a le complexe de Peter Pan et qui dépense aussi plus que de raison. Il voit dans ce tableau de quoi devenir riche.
Cette toile devient le point d'appui d'un roman dramatique, superbement maîtrisé et empreint de finesse et d'intuition féminine. Comme si Naïs et Bénédicte Rousset se connaissaient depuis toujours.
Que va-t-il se passer ? Qui est-il ce peintre si mystique ? Que veut-il lui aussi ?
Le tableau est magnétique, crépusculaire, profondément vivant.
Un portrait résurgence et  le Saint , cet artiste qui lance des signaux comme des traits de couleur sur le visage de Naïs.
Ce livre est aussi un objet esthétique. Un roman superbe et délicieux. Intense et initiatique, il est le macrocosme d'une renaissance à la vie.
« Il n'y a point de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va ». Sénèque.
Publié par les majeures Éditions La Trace.
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Lire un roman de Bénédicte Rousset, c'est se plonger dans un monde au-delà du romanesque. Son dernier, "Le Portrait d'Humphrey Back" ne déroge pas à cette règle. Et le commencer c'est avoir envie d'aller au bout, de savoir, tout en souhaitant parfois ralentir le rythme pour savourer. "Stop or go", gros dilemme !

Lecture addictive, disais-je, de son précédent et si je ne me retenais – je ne sais si l'enseignante de lettres qu'est l'auteure apprécierait une telle répétition – je pourrais réitérer. Pourquoi ses récits possèdent-ils cette force qui pousse à aller de l'avant ? Certes il y a l'écriture, belle, élégante, recherchée et travaillée toute en délicatesse. Elle est fluide, tantôt lente et détaillée, tantôt chantante et vive. Certes il y a le rythme, plutôt musical, parfois syncopé, qui accompagne parfaitement les sentiments évoqués par les personnages. On ressent tout à la fois, la tristesse, la joie, la peur, les regrets, les espoirs, toute une palette d'émotions décrites avec une grande justesse. Justement, les personnages… Qu'ils soient principaux ou secondaires, ils sont peints par le menu. On sait tout de ce qu'ils sont, aiment ou détestent, dévoilent des points forts et des points faibles et des plus désagréables d'entre eux émane parfois une petite lumière. Et puis il y a la construction, parfaite, qui sait ménager les effets jusqu'à une fin que je ne dévoilerai naturellement pas…

Et bien sûr, il y a l'histoire. Et Bénédicte Rousset est une véritable conteuse qui nous entraîne avec bonheur à la suite de Naïs, femme rêveuse, peu heureuse dans sa vie de couple, avec Philippe, un mari sans grande envergure mais quelque peu "macho". Une femme qui a renoncé à son amour pour l'Art. Mais voilà qu'un grand collectionneur prête ses oeuvres à un musée proche de chez elle. Elle se rend à l'exposition et tombe en arrêt devant un tableau "Le portrait d'Humphrey Back", signé "Le Saint", un artiste que personne n'a jamais rencontré. Subjuguée, elle revient chaque jour l'admirer. le collectionneur, seul et très malade, témoin de cet amour pour son oeuvre décide de lui en faire don. C'est une histoire d'amour, d'amour de l'art. Et c'est là tout le sel du roman…le don surnaturel d'un tableau, tableau aussi mystérieux que ne l'est son auteur, qui interroge sur la vie, les sentiments, les chemins à prendre. Et le chemin à prendre par Naïs ne sera pas sans embûches.

Un roman noir et lumineux à la fois, un roman aussi beau et artistique que l'oeuvre, "Le Portrait d'Humphrey Back", qui l'a inspiré.

Lien : https://memo-emoi.fr
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La peinture, comme l'écriture ou la musique, est un art qui parle au coeur. Un artiste, un peintre en l'occurrence, peut y glisser des signes tels des messages d'amour. Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir pourquoi tel ou tel tableau, tel ou tel roman, tel ou tel morceau de musique vous ont touché et vous touchent encore ? ”Il y a dans la peinture comme dans la musique ou toute autre forme d'art, quelque chose de l'ordre de la consolation”. Outre les qualités picturales, littéraires, musicales, un lien singulier se crée au contact de l'oeuvre. L'artiste dépose toujours quelque chose de lui qui, sans vous connaître, vous rejoint personnellement. Dans ce roman l'artiste peintre le fait intentionnellement, anonymement, et Naïs succombera au point de se détacher de tout le reste. Inlassablement ce peintre fait apparaître en filigrane, dans toutes ses toiles, l'amour qui le hante. La fascination exercée sur Naïs par le portait d'Humphrey Back, une des oeuvres du peintre, la poussera à franchir le pas de la rencontre avec l'artiste. Qui n'en a rêvé, mais pas toujours osé ?
Beaucoup d'invraisemblances dans ce roman mais « Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable », disait Boileau. Bénédicte Rousset nous embarque dans une histoire follement romantique qui, quelque part, nous fait rêver, une histoire probablement improbable, mais on aimerait y croire. ”Il est des joies qui ne s'expliquent pas, elles se partagent”.
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Dès le début j'ai été captivé par l'ambiance du roman sans savoir encore où Bénédicte allait me mener.
Naïs et Philou vivent ensemble depuis plusieurs années. Ils auraient pu former un beau couple, mais c'est peine perdue. Naïs est une jeune femme qui a souffert dans son enfance et qui reste marquée. Philou aurait pu l'aider lui redonner confiance en elle, ouvrir son coeur, mais c'est un homme très intéressé, fainéant qui ne pense qu'à lui. Quand, au retour d'un musée Naïs de fait offrir une toile “Humphrey Back”, valant plus d'un million d'euros, Philou voit déjà sa vie se transformer. Mais Naïs ne l'entend pas comme ça… C'est son tableau et elle est bien décidée à le conserver malgré le chantage et les menaces de son conjoint !
Quelque temps plus tard, la toile est volée, disparue ! Tout naturellement, elle pense à son mari, mais elle se rend compte bien vite que tout n'est pas aussi simple qu'il n'y parait, et décide de mener son enquête.

Je n'ai pas vu arriver tout de suite le sujet du roman et c'est tant mieux. Je me suis laissé porter par la plume de l'auteure. Il y a de la magie dans les yeux de Naïs, du moins c'est comme cela que je l'ai perçue. Je l'ai tout de suite trouvée forte malgré ses rapports difficiles avec Philou. Un roman que l'on pourrait caser entre drame et passion. Naïs est le pilier de cette étrange histoire, son présent, son futur, mais son passé aussi… Passé qui sera la source de toute cette histoire.

J'ai aussi appris un nouveau mot : “Bovarysme”.
Sans le connaître, alors que pourtant, il me suit presque tous les jours dans mon quotidien professionnel de créatif et d'exécutant, cette impression pesante dans ma tête et sur mes épaules, que je peux faire mieux, que je ne suis pas encore tout à fait prêt, que ce n'est pas tout à fait fini, encore une petite touche ici et une autre là…
À partir de là, je me suis approprié la fin du récit. J'étais, parce que je le comprenais, le “Saint” (Santos ! Hasard ou coïncidence ?), j'étais celui qui lisait et à la fois celui qui était dans l'ombre.

Quelque chose a vraiment plané au-dessus de moi, durant toute la lecture ce très beau roman magnifiquement traité.
Je le ressens souvent, je ne le dis que très rarement. Les bons romans écrits par des femmes, sont envoûtants, ils ont une puissance extraordinaire que peu d'hommes arrivent à atteindre…

Bravo Bénédicte !
Et comme tu le dis si bien : “Retirez sa passion à quiconque, vous le tuez”.
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
En quittant son bienfaiteur, Naïs sautille sur le goudron. Bientôt, le tableau ornera son appartement et, sous cet angle, l’existence est légère, si légère ! Philou va râler, mais pour une fois, elle s’imposera. D’ailleurs, pourquoi se montrer pessimiste ? C’est une si belle œuvre. Il sera fier lui aussi. 
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Le temps passe. À pas de loup, elle descend et arrive dans le grand salon, où elle ne peut réprimer un sifflement d’admiration. Tableaux de maîtres, sculptures… Quelles merveilles !
Pendant une demi-heure, elle passe la pièce au crible, sans parvenir à trouver ce qui ne va pas. C’est une superbe demeure, encore habitée il y a peu, on s’y sent bien et on ne se sent pas chez quelqu’un.
Pourquoi ?
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La nuit est tombée depuis longtemps. Le mistral souffle, furieux. Bien plus fort que ce qu’il a fallu à Naïs pour éteindre ses huit bougies.
Quelque chose de lourd traîne dans son sommeil, grossit, bouillonne, puis explose dans une apparition. Il fait moite et lourd sous la couette, ses cheveux collent à la taie. Sa poitrine se soulève et s'abaisse. Une femme âgée cloue un tableau au mur, se cloue le doigt avec. Un coup, une syllabe. “ÇA NE SERT À RIEN UN TABLEAU !”
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– Lundi, Naïs. Lundi, le tableau est officiellement à vous.
Le collectionneur dépose une bise, appuyée sur sa joue. Naïs se colle contre lui. À cet instant monte une chaleur simple et amicale, aussi vrai que nouvelles. La puissance de cette affection l'étonne. Il y a une heure, elle se traînait dans la vie. Elle vit maintenant. L’air en est plus doux, les arbres plus majestueux, le ciel plus haut point, la nature accompagne sa félicité.
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Ah le mariage, c’est peut-être la seule guerre où tu dors aux côtés de ton ennemi.
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