La navetteuse que je suis n'a pu résister – et ne pouvait pas passer à côté – à cette petite philosophie du voyage en train ! Je me suis d'ailleurs obstinée à la lire pendant mes voyages ferroviaires, ce qui m'a occasionné pas mal de désagréments et d'interruptions, illustrant en quelque sorte certains passages du livre. Malgré ces ennuis, qui auraient pu rendre ma lecture moins agréable, j'ai à nouveau été séduite par cette collection et emportée dans la passion de l'auteur. Celle-ci est née très tôt pour
Baptiste Roux qui ouvre son témoignage sur une anecdote de son enfance : à 3 ans, sa grand-mère l'aurait retrouvé, émerveillé, sur le banc d'une gare après qu'il ait échappé à son attention. Ensuite, le récit s'égrène de souvenir en souvenir, d'un voyage à l'autre : on est entraîné d'une vieille micheline au TGV actuel, en passant par les trains en sursis des petites lignes et les trains mythiques, comme le Transsibérien. Ici et là, apparaissent de temps en temps des réflexions intéressantes sur le voyage, son rythme et l'évolution actuelle qu'il connaît (un bureau mobile, qui occulte de plus en plus l'aspect ferroviaire et technique du trajet). Bien sûr, ce petit témoignage n'aurait pu être complet et authentique sans évoquer les retards ou les passagers des trains : les exemples choisis par l'auteur sont savoureux et ont trouvé un large écho autour de moi. Dans l'ensemble, j'ai trouvé ce livre un peu décousu par moments (sans que ce soit dérangeant), comme si on enchaînait les correspondances : on commence par traverser un certain paysage avant de faire un court arrêt en gare et d'entrer dans un train à l'ambiance différente du premier, et ainsi de suite. Cela plonge vraiment dans l'atmosphère évoquée par l'auteur et donne l'impression de voyager avec lui, à la fois dans l'espace et le temps. Enfin, j'ai terminé cette lecture par la magnifique conclusion (voir ci-dessous) qui m'a rappelé pourquoi, au fond, même si je m'en plains souvent, j'aime les voyages en train.
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