Je suis étonnée de ne trouver aucune critique de ce roman folâtre, édité en son temps par les Editions de Minuit.
Il est plein d'exubérance, d'humour et de réflexions sur la vie, l'amour, la psychanalyse ; c'est un livre qui ne se prend pas au sérieux et que j'ai lu d'une traite.
Il retrace la vie de Marie-Julie-Anastasie, une jeune femme si pleine de vitalité qu'elle épuise le narrateur : le pauvre doit faire appel, pour couvrir l'évènement, à un narrateur suppléant.
Tous et toutes succombent à sa gaité contagieuse, mais elle, de son côté, n'est amoureuse que de "Boris" dont elle a lu, à dix-huit ans, "L'écume des jours" écrit, elle en est sûre, rien que pour elle. Elle se réserve donc entièrement pour ce grand Amour, l'unique, le vrai : qu' un écrivain la connaisse si bien sans l'avoir rencontrée ne peut être dû au hasard, mais à une prédestination des âmes.
Il ne faut cependant pas croire que Marie-Julie s'étiole en attendant son cher et tendre Boris : elle est au contraire si occupée qu'elle n'a guère de temps à consacrer à l'étude. Elle ignore donc la mort de son héros, neuf ans plus tôt, et personne autour d'elle ne veut briser son rêve.
On la voit donc rendre visite à une bonne amie en Bretagne, tenter d'apprendre la cuisine (échec retentissant), restaurer un château (je ne dirai pas de quel genre), câliner Potiron (qui est-ce ?) et à étreindre de joyeux juifs errants, pâtres, grecs, psychanalystes, bûcherons, pourvu qu'ils soient sa réplique au masculin : jeunes, beaux et vigoureux. On a beau être amoureuse, il ne faut pas se couper des plaisirs simples. Marie-Julie ne manque pas de bon sens et nous applaudissons.
Qu'adviendra-t-il lorsqu'elle apprendra que l'homme de sa vie n'est plus ? Je ne le divulguerai pas.
Un roman tonique et moins superficiel qu'il le paraît.
Commenter  J’apprécie         50