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sur 449 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le Prix Nobel m'intéresse beaucoup et je suis les différents favoris au fil des années et notamment ceux qui sont souvent cités et jamais récompensés. L'hypothèse de voir Salman Rushdie l'obtenir me semblait pouvoir être un signal politique fort, mais je craignais que cela ne se fasse que pour cette raison et pas sur des critères littéraires qui restent pour moi les plus importants pour ce prix... Après l'avoir enfin lu pour me faire mon avis propre... je ne comprends maintenant pas comment l'Académie a pu passer à côté... à part si cela signifie une volonté politique, et là ce serait encore plus triste et dommageable.

En effet, l'écriture de Rushdie est foisonnante, son récit baroque, son style recherché, accouchant de formules fortes, de néologismes brillants. Il sait nous embarquer pour une épopée de plus de 700 pages sans jamais nous lasser, en menant de front un tableau brillant de son époque et un suspense haletant. Il est même terriblement actuel pour un livre publié en 1988, puisqu'on y retrouve toutes les problématiques de notre époque, presque 35 ans avant... ou alors est-ce notre monde qui stagne depuis 35 ans.

A la lecture, on ne peut évidemment s'empêcher de rechercher les raisons de la fatwa qui s'est abattu sur lui... et on ne peut aboutir à mon avis qu'à une seule justification : l'humour. En effet, Rushdie prend comme il l'a lui-même dit la précaution du récit indirect quand il s'agit de retranscrire (dans 100 pages sur les 750 que compte le livre) sa vision de l'histoire de Mahomet. Il décrit le rêve d'un de ses personnages principaux et concernant un certain Mahound, récit indirect donc et "anonymé". Quand on connait un peu la "vraie" histoire, on se rend compte qu'il y est vraiment fidèle... tout en maniant l'ironie. Et on découvre donc suite à sa condamnation que, au delà de la représentation iconique du Prophète, c'est la vision ironique et humoristique qui est interdite par les islamistes. C'est d'ailleurs le point commun avec la tristement célèbre affaire de Charlie Hebdo qui mènera à l'assassinat d'une grande partie de sa rédaction : l'humour. On meurt d'avoir fait rire.

Mais passé cette curiosité (malsaine ?) sur ce qui a fait de ce livre le phénomène médiatique qu'il est devenu, il ne faut définitivement pas l'y réduire. Ce livre est un pur bijou de littérature, un livre puissant et utile. L'histoire personnelle de Rushdie, musulman ayant grandi dans un pays où se confronte une religion monothéiste importée et une religion polythéiste traditionnelle le place dans la position idéale pour observer les questions religieuses actuelles. Et son émigration vers l'Angleterre lui apporte en plus la vision occidentale qui complète le tableau. Son choix de deux acteurs pour les personnages principaux, symboles des incarnations multiples, lui permet également d'aborder la question de la réincarnation, de la résurrection. Les différents concepts sont très intelligemment et finement évoqués, et la question religieuse n'est même pas la seule qui est discutée, les rapports homme-femme, les relations familiales, l'immigration et l'exil, la quête d'identité sont tour à tour mises sous le microscope, notamment par le biais d'une galerie foisonnante de personnage, hauts en couleurs mais qui parviennent à travers une certaine caricature à une vérité humaine profonde.

A l'heure où une ancienne membre de la rédaction de Charlie Hebdo est nommée pour le prochain prix Nobel de la paix, on peut y voir un signe intéressant que l'Académie semble disposée à des signes forts face à une menace destinée à nous empêcher de rire de tout, et Rushdie pourrait enfin accéder à une récompense qu'il mérite tant. Dépêchez-vous car on sait que le Prix Nobel est réservé aux vivants...et qu'il vit en sursis depuis tant d'années.
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Vendredi 12 Aout 2022

Combien en faut il encore pour que TOUS comprennent le problème inhérent à l'islamisme.

Et les Prédicateurs et Medersas sur nos sols.

On ne peut pas dire que c'est le retour à des heures sombres.
Cela n'a jamais cessé.

La Fatwa venait des chiites, il y a 33 ans.
33 ans vous vous rendez compte.
L'assaillant n'était peut être même pas né.

Et Charlie, 2015. Il y a 7 ans.
Cela venait du sunnisme.

Et je ne parle pas du Bataclan, de Nice, tant d'autres.

Et tant d'autres à venir.
Ces versets, je vais les lire.



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Je fais relâche pour marquer mon total soutien à l'écrivain Salman Rushdie qui vient d'être blessé au couteau dans une rue de New York alors qu'il s'apprêtait à tenir une conférence.
SR faisait l'objet d'une fatwa de l'Iran depuis la publication des Versets.
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J'ai mis longtemps à me décider à commencer ce monument. J'imaginais une lecture ardue, un livre dans lequel il serait difficile d'entrer.
Erreur, dès les premières pages, j'étais accrochée, c'est un des meilleurs débuts de livre que j'ai jamais vu. Quel extraordinaire talent de conteur! Quel foisonnement, avec des contes, des rêves (parfois à demi éveillés) emboîtés les uns dans les autres, des sauts dans l'espace et dans le temps. C'est un roman dense qui crée son propre univers, fort éloigné d'une conception linéaire du récit. Au fait de quoi parle ce roman ? du bien, du mal, présents en chacun de nous,et de leur lutte, symbolique, mythique mais aussi parfois réelle. A travers notre société, en Angleterre, en Inde, à travers les personnages de Gibreel Farishta, plutôt angélique et de Saladin Chamcha, plutôt démoniaque, qui revisitent de nombreux mythes. le propos central est de se méfier de toutes les croyances ou religions non pas à cause d'elles-même, mais parce qu'elles peuvent être détournées, instrumentalisées par des hommes dans leur propre intérêt. En fait, ce livre est surtout impossible à résumer comme à raconter. Je n'ai qu'un regret : ne pas l'avoir lu plus tôt.
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J'avais lu ce livre à sa sortie presque par militantisme pour protester contre la barbarie Khomeiniste . La relecture m'a permis d'en apprécier la richesse littéraire. L'histoire de ces deux personnages transformés par une chute d'avion en personnages mythologiques (Archange et diable) se déroule sur plusieurs plans : entre Inde ,Arabie et Angleterre . Entre fantastique (pouvoirs magiques , personnages fabuleux) et réalisme ( problèmes de l'assimilation culturelle, racisme, fanatisme religieux) . Entre mythe (prophètes, ange,diable…) et histoire ( émeutes en Angleterre, conflit inter religieux en Inde, prise de pouvoir des mollahs en Iran ,attentats aériens … ) . Il est clair aussi que la manière très voltairienne que Rushdie a de traiter les mythes religieux et en particulier la naissance de l'Islam ne peut qu'irriter le poil(qu'ils ont abondant) des fanatiques dont l'humour est loin d'être la qualité première. Et il en a payé et en paie encore le prix .Hommage à lui.
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God bless you ...lui dit la reine!
"Tombés des nues : une énorme explosion,un big bang suivi d'étoiles filantes. Un commencement universel, l'écho miniature de la naissance du temps... le jumbo jet Bostan AI-420, explosa sans prévenir,très haut au dessus de la cité(...) et l'air pur se remplit de corps,qui descendaient de l'Everest de la catastrophe vers la paleur laiteuse de la mer.
(...) "Vole" hurla Chamcha à Gibreel, mets-toi à voler tout de suite" et il ajouta sans savoir d'où cela venait:"Chante"..."
La fable s'ouvre sur une chanson de Gibreel Farischta, jaillissant du fond des nuages : " Pour renaître (...) il faut d'abord mourir. Ho, hi ! Avant de se poser sur le sein de la terre, il faut d'abord voler. Ta- taa Takadoum ( Progrès) . Comment sourire à nouveau si l'on ne veut pas pleurer d'abord? ...° Si tu veux renaître, baba...."
Et c'est ainsi que tout au long de la partie intitulée: "l'ange Gibreel", le récit oscille entre la chute angélico-satanique et le rappel des souvenirs de la vie des deux personnages à Bombay.
S'arracher par nécessité, par accident ou par plaisir à un espace auquel on s'est habitué, à la chaleur familière, pour un autre, est un fait qui soumet toute personne à diverses pulsions, à de multiples brûlures, d'interrogations et à la manifestation de plusieurs états d'âmes... le désir de retour, d'évasion, d'oubli, de souvenirs rythme la vie quotidienne de l'exilé..
C'est en quelque sorte à cette situation que sont confrontés les deux personnages Saladin Chamcha et Gibreel Farishta et, chacun traverse à sa manière l'épreuve du déracinement.
Le premier finira par se réconcilier avec lui-même, en revanche le second deviendra la proie d'une extrême déchirure telle qu'elle le ménera au suicide.
La condition, de l'expérience de ce déracinement, est constituée dans une narration qui se tisse dans un emboitement de contes de dialogues et de rêves éveillés.Quelque chose des "Millle et une nuits"...
Et, à travers les dédales de la mise en abîme, se dessine une réflexion sur les éléments de la personnalité des protagonistes et une analyse des fondements de deux cultures avec leurs vices et leurs vertus; deux mondes : L'Inde et l'Angleterre.,l'Orient et l'Occident.
C'est là, la perspective nodale, dans l' approche de la lecture des Versets Sataniques.
Mais Rushdie déplace le récit sur la transcendance et le déracinement existentiel, et il fait preuve d'une grande audace, en ayant recours à l'usage des événements inauguraux de l'Islam dans un récit de fiction burlesque.
A l'instar de Rabelais,il se sert du réalisme au seul bénéfice de son imagination.

le roman doit son titre à une sourate du Coran relatant l'épisode où le prophète, trompé par Satan, voue un culte aux figures polythéistes pré-islamiques,dénonçant le message vicié, révélé à Mahomet et porté par le livre sacré.
Ce feuilleton allégorique illustre la lutte éternelle du Bien et du Mal, à travers deux personnages, Gibreel Farishta - qui représente l'ange Gabriel - et Saladin Chamcha - l'incarnation terrestre du Diable.
Il y a certainement un peu de Salman Rushdie dans Saladin Chamcha, indien anglophile en conflit avec ses origines, mais c'est le personnage de Gibreel qui est le plus intéressant,et sera, par là même, le plus décrié par les Islamistes.
Les anges sont-ils des démons déguisés?

le racisme sous le gouvernement Thatcher, y est aussi évoqué lors du long périple et des mauvais traitements subis par Chamcha, qui devient "l'insecte" sur le plancher du car de police". Mais, c'est par l'art de la digression de Rushdie que cette situation est décriée:
"Ils nous décrivent, chuchota l'autre d'un ton solennel. C'est tout.
Ils ont le pouvoir de la description et nous succombons aux images..."

le récit de Rushdie rappelle aussi, l'univers chimérique de Cervantes,en alternant le réel et l'onirique, le rationnel et l'irrationnel,dans une configuration où interfèrent le fait divers, le propos symbolique ou mythique, le souvenir d'enfance, le motif historique, le signe politique.
Des voix s'entremêlent dans l'évocation des rencontres féminines des deux personnages. Avec Saladin Chamcha dans l'incarnation du diable,objet d'obsession sexuelle et de toutes les perversions. le langage évolue alors en images...
La description de l'Imam est digne d'une satire à la Jonathan Swift, usant du jeu de la mystification et de la parodie,le narrateur traite avec ironie le dogmatisme religieux, et en dénonce l'onde tragique en cours.

"Dans les rares occasions où l'Imam sort prendre l'air de Kensington, au centre d'un carré formé par huit jeunes hommes portant des lunettes noires et des costumes où l'on distingue des bosses, il croise les mains et les fixe des yeux, pour qu'aucun élément, aucune particule de cette ville haïe - cette fosse d'iniquités- qui l'humilie en lui offrant un refuge, ce qui l'oblige à un sentiment de reconnaissance malgré sa luxure, son avarice et sa vanité, ne puisse lui tomber comme une poussière, dans l'oeil".
On rapporte que L'Ayattollah Khomeiny s'est reconnu dans ce portrait, ce qui l'aurait poussé à édicter sa fatwa le 14 février 1989. Joyeuse St Valentin !

le "Retour à la Jahilia" (Ignorance) marque la mort du poète Baâl qui s'opposait à la Soumission que le prophète Mahound a réussi à imposer.
Baâl a rejoint, dans sa clandestinité, un bordel et s'est marié à ses douze prostituées qui ont changé leur vrais noms pour porter chacune celui des femmes de Mahound.
Et c'est à ce moment là, que le personnage Salman le Perse se révolte contre l'autorité de ce prophète. Cette partie du récit a attisé les foudres des islamistes.
le récit s'achève sur le suicide Gibreel à Londres et le drame de la noyade des fidèles à "la prophétesse" Ayesha - Iznogoud-
Et le retour du fils indigne- Chamcha- auprès du père mourant à Bombay.
Les démons peuvent ils "s'angeliser"?
"Kan ma kan fi qadim azzamane"...
Ce fut ainsi, ce ne fut pas ainsi, dans les temps d'autrefois...
Un roman "modern'retro" délirant et enchanteur...Je dis ça,je dis rien et c'est pas rien de le dire...

J'ai une pensée pour Pascal:"L'homme n'est ni ange ni bête,mais le malheur a fait que celui qui veut faire l'ange,fait la bête."

NB:L'auteur dit avoir puisé son inspiration de "l'oeuvre majeure" de Laurance Sterne, "Vie et opinions de Shandy Tristam,le gentleman" publiée en 1776 en France,en 9 volumes.D'après wikipedia.Je ne connaissais pas,mais ça me semble très intéressant..
Merci à Ahasverus !


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Un jumbo jet (Bostan AI-420) explose en plein ciel (pour l'anecdote : fait divers réel datant de 1985 …) pendant que deux des passagers, des acteurs indiens : Gibreel Farishta et Saladin Chamcha (ou plutôt un acteur et un chanteur, aussi différents l'un de l'autre que le sont le jour et la nuit …) tombent sans la moindre protection (ni parachute, ni gilet de sauvetage, ni masque à oxygène …) vers une plage enneigée d'Angleterre. Une chute qui va – à coup sûr – les aplatir au sol comme deux chapatis !

Premier « miracle » : les deux comparses vont inexplicablement survivre à cette vertigineuse dégringolade (non sans avoir eu le temps de cogiter sur leur périlleuse situation …) : voilà comment débute cet improbable récit de notre ami indien, Salman Rushdie, écrivain aussi facétieux que brillant !

Dès lors, nous allons suivre les pérégrinations passées et à venir des deux compères, à travers les époques et les références religieuses – ou non – (le malheureux Gibreel Farishta a un sommeil très « perturbé » : il est constamment poursuivi par des rêves énigmatiques, voire des cauchemars qui le hantent …) Une narration emplie d'humour, de causticité et de dérision. Des récits tout en symboles et paraboles qui nous échappent parfois. Un voyage religieux, philosophique et politique entre l'Inde, l'Iran et la Grande-Bretagne …

Si vous lisez ce roman dans le but de découvrir de « légitimes » (?!…) raisons, qui auraient pu être la cause directe de l'acharnement d'un grand imbécile (dont je ne citerai pas le nom : tout le monde connait ce triste sire …) qui a réclamé à d'autres sombres crétins « la tête » de l'auteur des « Versets Sataniques » il y a plus de trente ans, sous prétexte d'irrespect envers le prophète (mais surtout d'atteinte à sa propre image …) : vous risquez fort d'être déçus ! À moins d'être un spécialiste des dérives sectaires ou « Docteur ès intégrisme » vous avez peu de chance d'y parvenir …

Si vous le lisez – juste pour le plaisir de l'intrigue loufoque – le style enlevé et l'écriture tonique ou encore les incroyables « espiègleries » des nombreux protagonistes, (le tout basé sur des évènements véritablement survenus ou des contes religieux) alors vous passerez un très bon moment avec Gibreel Farishta et Saladin Chamcha. Tel fut mon cas et je ressors de ce texte quelque peu perplexe mais heureuse d'être arrivée à mes fins ! Je vais à présent prendre un peu de repos avec un livre moins « cérébral » !
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Je ne connais pas assez la religion musulmane pour pérorer sur un prétendu blasphème contenu dans ce livre. Et à dire vrai, je m'en fous. Je m'en fous parce que je méprise l'intégrisme sous toutes ses formes, des plus insidieuses aux plus ostentatoires, que cet intégrisme se planque à l'ombre d'une croix, d'une étoile de David ou d'un croissant de lune, il aura finalement toujours le même visage, celui de la haine. Parce que Rushdie a choisi, dans ce qui ne constitue qu'une infime partie de son roman, de parler de Mahomet, comme d'autres plus tard choisiront de le représenter, déclarant en larmes que "c'est dur d'être aimé par des cons", il s'est exposé à subir l'ire de fanatiques qui, j'en reste persuadé, n'ont même pas pris la peine d'ouvrir son ouvrage. On ne touche pas au Prophète ! Mais au juste, de quoi parle donc ce livre ? Ni plus ni moins que du profane et du sacré, du bien et du mal tapi en chacun de nous, niché entre nos désirs, nos aspirations, nos regrets. Ce roman est une valse endiablée au bord d'un précipice, d'une érudition et d'une richesse vertigineuses, un voyage à travers le temps, l'amour et la violence, dans lequel deux personnages, l'un pourvu d'attributs angéliques, l'autre d'apparence démoniaque, vont se livrer un combat métaphorique entre la lumière et les ténèbres. Ces hypothétiques versets sataniques n'apparaissent que brièvement dans le roman, prétendûment soufflés par Satan à l'oreille du prophète. Or, la religion musulmane interdit toute représentation écrite, dessinée ou filmé de Mahomet. Doit-on pour autant en appeler au meurtre ? Est-il seulement besoin de poser la question ? Au-delà de son sujet et de l'indéniable talent d'écrivain de Rushdie, la lecture de cet ouvrage s'avère d'utilité publique parce qu'elle représente un poing rageusement levé en forme de refus à la face de l'obscurantisme et de l'archaïsme religieux, et qu'à l'heure où j'écris ces quelques lignes, Salman Rushdie doit toujours vivre caché pour préserver sa vie.

"Trop de démons à l'intérieur de ceux qui croient en Dieu."
(Salman Rushdie)
Lien : http://territoirescritiques...
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Magistral, j'ai aimé la construction savante de ce roman, la fluidité de la narration qui permet de lire 550 pages sans ennuis, les jeux de mots (je l'ai lu en anglais ) mais surtout cette analyse pertinente des dérèglements psychologiques qu'entraînent les croyances et la célébrité. Toutefois, il ne s'agit pas d'un roman de plage et j'ai trouvé la mémorisation de tous les noms ainsi que leurs surnoms n'aidait pas à la compréhension. Rushdie est un excellent conteur d'histoires et son utilisation de la langue est incroyable.
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Bon, au départ, j'ai lu ''Les versets sataniques'' parce que j'avais lu dans le journal le Devoir du 24 et 25 novembre 2012 que l'auteur Salman Rushdie vivait dans la clandestinité pour avoir été mis sur la liste noire de la fatwa. Cela m'a intrigué. Mais, lorsque j'ai lu que c'était à cause de son roman ''Les versets sataniques'', cela m'a encore plus intrigué, à cause du titre de ce roman. Je m'attendais à un livre du genre ''La bible satanique'' d'Anton Lavey... Je me suis trompé dès le départ.

Mais, ''Les versets sataniques'' est un roman que je considère comme écrit intelligemment. Les quelques passages qui ont pu choquer autant la droite politique de l'Inde que la gauche de la Grande-Bretagne, je les ai adorés. L'auteur connait bien, justement, la politique de ces deux pays, pour y avoir résidé pendant plusieurs années. D'ailleurs, ce roman ce veut la critique virulente des croyances musulmanes du Moyen-Orient et de la politique de certains pays du monde.

Un accident d'avion tue tous les passagers, sauf deux personnages, qui sont les personnages principaux du romans. L'un des deux se transforme en archange, tandis que l'autre devient un démon. L'archange qui vit dans un pays du Moyen-Orient, se voit dans l'obligation d'entrainer tout les habitants d'un village dans un pèlerinage vers un lieu saint, tandis que le démon, vivant à Londres, doit tenter tout le monde à réfléchir par eux-mêmes. Une longue bataille s'ensuit entre le bien et le mal.

D'ailleurs, tous les éléments sont là pour scandaliser les fanatiques du Coran, sexe, violence, etc, etc... Par contre, il n'y a aucun élément de terreur, de fantastique ou d'horreur, tel que le décrirait Stephen King, Anne Rice, H.P. Lovecraft ou encore Robert Bloch, à l'exception de la description du personnage démoniaque, qui ressemble étrangement à un satyre ou encore au Dieu Pan.

Un excellent roman, qui est un peu dur et lourd à lire par endroit, mais excellent à mon avis, car il nous fait voyager d'un endroit à l'autre, et nous fait découvrir les horreurs de la secte Musulman qui se rapproche étrangement du satanisme, d'où le titre du livre ''Les versets sataniques''.
Lien : https://critiqueslibres.com/..
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