A travers la famille Master,
Rutherfurd nous fait découvrir l'histoire d'une ville mythique. A l'époque,
New York est encore sous domination hollandaise et s'appelle New Amsterdam. La petite ville est entourée de marais et de contrées sauvages dans lesquelles chassent les Indiens.
Très vite, la ville se développe. Elle prend le nom de
New York lorsque les Anglais en deviennent maîtres, et le gardera encore après son indépendance.
Les Master, quant à eux, sont une famille de commerçants et de banquiers. Ces activités leur permettent de s'enrichir et d'atteindre les plus hautes strates de la bourgeoisie
new yorkaise, et ce jusqu'au crash boursier de 1929. Durant cette période difficile, William Master perd la plus grande partie de la fortune familiale, léguée de père en fils depuis plus de 300 ans... Grâce à son épouse, Rose, l'honneur est sauf (puisqu'elle a mis de l'argent de côté sans le lui dire). Et leur petit-fils, Gorham, est bien décidé à restaurer la splendeur de sa famille.
Très long roman,
New York m'a pourtant plu de bout en bout!
Il est très difficile de s'imaginer une telle ville entourée de marécages et, l'auteur se concentrant surtout sur les relations entre ses personnages, les descriptions n'aident pas à appréhender ces paysages si lointains en apparence de ce qu'est
New York aujourd'hui.
Les personnages, justement, sont tous attachants à leur façon. Si certains sont agaçants, ils restent pourtant sympathiques. Tous sont extrêmement impliqués dans l'histoire de la ville et leurs chemins ne cessent de se croises, au fil des siècles et des décennies. Ainsi, les Caruso, ancêtres du gynécologue de Maggie O'Donnell, ont connu la grand-mère de Gorham, mari de Maggie; et ont aussi rencontré la grand-mère de Maggie, ancienne gouvernante de la belle-mère de la grand-mère de Gorham! Vous suivez toujours? Non, sans doute (j'explique très mal)! Mais en lisant le livre, vous comprendrez.
Les grands événements historiques ayant affecté, directement ou indirectement la ville, sont également relatés avec précision: guerre d'indépendance, guerre de Sécession, crash boursier et, bien sûr, le 11 septembre. A l'occasion de ce terrible attentat, l'autuer nous offre une scène très symbolique: la ceinture indienne de Dirk von Dyck, premier personnage dont nous suivons les pas, est réduite en poussière lorsque les tours s'effondrent. La poussière de cette magnifique pièce est alors doucement emportée par le vent... Cette ceinture, tissée au XVIIe siècle, et avait resisté au passage du temps jusque là. La poussière de la ceinture est donc emmenée par le vent, dont
Rutherfurd signale qu'il est bien plus doux et moins cruel que les hommes... Quand on se rappelle du 11 septembre, on ne peut s'empêcher de penser qu'il a certainement raison.