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EAN : 9791021026865
Tallandier (07/09/2023)
3.93/5   7 notes
Résumé :

1515 ? Réponse immédiate : Marignan !

C'est sans nul doute la bataille la plus célèbre de l'histoire de France. Mais qui sait où se trouve Marignan ? Qui sait que la fameuse bataille fut remportée contre des Suisses, alors à l'apogée de leur puissance ?

A peine victorieux en 1515, le roi est présenté par la propagande royale comme un héros digne de César et d'Hannibal. Parti à la conquête du lointain duché de Milan, se jetant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Nous étions en 2015. Dans l'espace muséal de l'hôtel des Invalides à Paris, se tenait une splendide exposition sur le thème bien trouvé : D'Azincourt (1415) à Marignan (1515).
Ce qui frappe de suite quand on ouvre ce livre magnifique d'érudition qu'est 1515 Marignan d'Amable Sablon du Corail, c'est qu'il a su partir de loin, des réformes militaires survenues sous Charles VII, pour nous conduire jusqu'au champ de bataille de Marignan, montrant au passage que l'armée de François 1er est l'héritière, à bien des égards, de l'armée de la reconquête des territoires qui restaient aux mains des Anglais dans le royaume de France à la fin de la guerre dite de Cent Ans, et que c'est bien avec l'outil forgé par Charles VII, les compagnies d'ordonnance - bref la cavalerie lourde - et un beau parc d'artillerie rénové, que François 1er a franchi les Alpes par le col de Larche et un détour par Embrun et Guillestre jusqu'à Demonte en août 1515, n'ajoutant à ses armées (non pas venues toutes droites et sans aucune adaptation du Moyen Âge finissant mais dont les structures étaient largement inspirées des méthodes et de l'esprit de ce temps d'avant, dans un début de XVIe siècle encore assez sensible à la vieille mentalité chevaleresque), que l'appoint de lansquenets allemands et gueldrois constituant l'infanterie mercenaire, le royaume de France manquant cruellement de troupes à pied. François 1er jouait gros jeu dans l'affaire de la tentative de reconquête de Milan, car il avait dégarni de troupes son royaume, dans lequel il n'avait laissé que quelques unités. Décrivant par le menu les armes, les forces armées en présence, les hommes qui les constituaient, les grands acteurs de l'histoire à l'époque et tout ce que coûtaient financièrement les déplacements de ces masses d'hommes et leur maintien sous les bannières des camps qui les employaient, Amable Sablon du Corail résume aussi les événements qui jalonnèrent ce que l'on a appelé les guerres d'Italie, explique les renversements d'alliances et les nouveaux regroupements de la Ligue Catholique que l'Église forma contre une monarchie française conquérante et de ce fait devenue menaçante pour les principautés italiennes qui ne s'étaient d'abord pas assez méfiées et qui, à l'exception de la Sérénissime, formaient à présent un front commun contre l'envahisseur. On découvre au passage quelques figures assez fascinantes comme celles du pape Jules II ou de Matthaüs Schiner, cardinal-évêque de Sion. Et l'on assiste aussi aux grandes évolutions que devaient connaître, du XIVe au XVIe siècle, les unités suisses, alliées au royaume de France pendant des décennies mais devenues depuis le bras armé des ennemis de ce même royaume, avec des troupes équipées de longues piques et de hallebardes et encore auréolées du prestige de leurs victoires remportées en 1476 et 1477 sur les forces bourguignonnes de Charles le Téméraire à Grandson, Morat et Nancy. Oui, contre ces troupes aguerries, François 1er risquait gros. D'autant qu'il marchait avec ses hommes d'armes au-devant de l'ennemi. Que se serait-il passé s'il avait été pris par les Suisses comme Jean le Bon à Poitiers par les Anglais en 1356 ? le royaume de France se serait alors, sinon effondré, du moins replié sur son pré carré, comme cela allait se produire à Pavie, dix ans après Marignan. Ah! Marignan ! Que n'a-t-on pas dit à propos de cette bataille ? Ce ne fut pas, de prime abord, le succès évident que l'on croit : François 1er fut à la peine mais tint bon le premier jour de la bataille, menant la charge en personne et s'exposant (on était le 13 septembre 1515, et les Français montrèrent avec le roi une telle détermination que l'on peut bien parler ici de furia francese, personne n'ayant flanché). On resta sur place, et le lendemain le succès final fut assuré grâce aux Lansquenets qui parvinrent à stopper les assauts des guerriers Helvètes (on commençait à avoir sur eux bataille gagnée) et dans une certaine mesure à l'arrivée opportune des troupes vénitiennes, seules alliées des Français dans l'affaire, des Français que ni le pape ni l'Empereur ne voulaient voir sortir vainqueurs de l'engagement. Les Suisses furent surpris de ne pas parvenir à rééditer leurs entreprises et exploits antérieurs, comme à Novare en 1513. Amable Sablon du Corail nous fait entrer dans le déroulement de la bataille et analyse les conséquences de celle-ci, une fois qu'elle fut remportée par l'armée de François 1er. de par la profondeur de son travail et la large chronologie adoptée par lui, il est indéniable qu'Amable Sablon du Corail éclaire bien mieux le contexte, les événements et les enjeux liés à cette splendide victoire de Marignan, ainsi que le déroulement de la rencontre militaire proprement dite,que ne l'a fait Didier le Fur dans son propre ouvrage sur le même sujet. Des notes abondantes et substantielles et une bibliographie très fournie viennent compléter l'ensemble, qui se lit avec un vif plaisir, tant le style de l'auteur est fluide. Merci Amable pour cette belle leçon d'histoire qui nous permet, grâce à un exposé clair et de solides réflexions, appuyées sur les meilleures sources, de nous faire une idée exacte de ce qui s'est passé et de remiser au placard toute l'imagerie d'Épinal entretenue bien trop longtemps autour de l'événement.

François Sarindar
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Il y a 500 ans, jour pour jour, l'armée de François Ier remportait la bataille de Marignan (13 et 14 septembre 1515). 1515, Marignan. Voici une date que tout le monde ou presque connaît. Facile à retenir, elle nous assurait au moins un point lors des contrôles portant sur les grandes dates de l'Histoire de France.


1515, Marignan ! Il faut bien avouer que c'est à peu près tout ce que l'on sait de cette grande victoire. Grande victoire ? Amable Sablon du Corail, conservateur du patrimoine au Service historique de la Défense, au château de Vincennes, tente de mieux nous faire comprendre les tenants et aboutissants de cette bataille dans son livre 1515, Marignan publié au mois de mars chez Tallandier.

François Ier (12 septembre 1494 – 31 mars 1547) devient roi de France le 25 janvier 1515 suite au décès, sans héritier direct, de Louis XII (le 1er janvier 1515). Il a 22 ans. C'est un beau jeune homme charismatique, mais qui n'a pas encore les épaules pour régner. Il est fort à parier qu'il n'a pas décidé seul de partir à la reconquête du duché de Milan (perdu par Louis XII trois ans plus tôt), il aura fallu des hommes d'expérience, les conseillés de ses prédécesseurs pour l'en convaincre.

Quoi qu'il en soit, il prend la tête, début août 1515, de la plus grosse armée jamais réunie par la France, forte de plus de 40.000 hommes. le futur Charles Quint n'est pas encore une menace. La neutralité du roi Henri VIII d'Angleterre a été achetée, il semble donc bénéficier d'une relative tranquillité pour aller faire la guerre en Italie.

La suite sur : www.actualitte.com
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La bataille la plus mémo techniquement célèbre de l'histoire de France est au centre de ce livre qui se lit comme un roman mais est pourtant solidement charpenté par l'érudition de son auteur. Il étudie non seulement l'affrontement mais aussi les forces en présence , les armements et la situation « géopolitique » . A remarquer le travail sur le rôle des mercenaires suisses et lansquenets particulièrement intéressant.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Plus de la moitié des hommes de François 1er sont des lansquenets, mercenaires allemands que le roi avait fait recruter dans la vallée du Rhin et en Souabe pour étoffer les rangs de sa médiocre infanterie... Pour la première fois, ils viennent de triompher des Suisses, leurs frères ennemis de la rive gauche du Haut Rhin, et leurs principaux concurrents sur le marché européen du mercenariat.

Prologue, Page 7.

[Pour rappel, les Suisses avaient vaincu par trois fois la formidable armée du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, à Grandson et Morat en 1476 et à Nancy en 1477. Ils y avaient acquis la réputation d'être parmi les plus redoutables et invincibles guerriers d'Europe.]
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Les victoires suisses ne sont pas le résultat d'un coup de chance ou du talent de quelques brillants généraux ; elles sont le fruit d'un système militaire adapté aux caractères politiques et sociaux de la Confédération. [...] La Suisse du XIVe et du XVe siècles incarnait, tel le légionnaire de la République romaine, le modèle du soldat-citoyen délaissant la charrue pour l'épée afin de protéger son foyer. Puis le Suisse frugal et vertueux de Sempach cède la place au soudard vénal des guerres d'Italie, après que les victoires de la Confédération ont fait de ses ressortissants les mercenaires les plus prisés du continent (p. 50-51)
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Le patriotisme [des Italiens à la fin du XVe siècle] est à la fois nourri et entravé par le "campanilisme" des cités-États. C'est en effet dans les cercles intellectuels des grandes métropoles qu'ont éclos la Renaissance des arts et la littérature italienne, et que s'est forgée une identité culturelle commune. Pourtant, nul Florentin, Siennois ou Vénitien n'aurait été prêt à sacrifier l'indépendance et la grandeur de sa cité sur l'autel de l'unité italienne.

(Bas de la page 104, haut de la page 105)
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Les nombreux retournements de conjoncture des guerres d'Italie donnent à Trivulce [Gianiacopo Trivulzio] de multiples occasions de franchir les Alpes dans les deux sens. En juillet 1515, il part reconnaître les passages alternatifs au Montgenèvre et au Mont Cenis. Son attention est attirée par le col de Larche, entre la vallée de l'Ubaye et celle de la Stura di Demonte, qui débouche en Piémont à Côni, à 30 kilomètres au sud de Saluces. Il estime la
chose difficile, mais faisable.

(Page 167)

C'est le chemin qu'empruntera effectivement François 1er avec son armée, avec un crochet par Embrun et Guillestre, chemin difficile, qu'on ne s'attendait pas à le voir suivre.
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Le tempérament du fantassin helvétique, épris de liberté et d'aventure, le pousse à rejeter toute forme de contrôle ou d'autorité. Ce n'est qu'avec les plus grandes difficultés que la Confédération canalise la propension de ses hommes à la violence et à la contestation. Elle y est pourtant parvenue et même à en tirer parti pour la transformer en une action collective inscrite dans la durée.

(Page 69)
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Vidéo de Amable Sablon du Corail
Amable Sablon du Corail - 1515 Marignan (Librairie Mollat)
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