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EAN : 9782271083340
480 pages
CNRS Editions (29/01/2015)
3.7/5   5 notes
Résumé :
1853 : les "bateaux noirs" du contre-amiral Perry forcent 250 ans d'isolement nippon. De faible superficie, montagneux à 80 %, soumis à des séismes continus, à des typhons réguliers, constitué d'un ensemble d'îles éloignées et solitaires dans le Pacifique, le Japon possède peu de ressources et ne revient dans le jeu politique international que contraint et forcé. 1980 : le Japon est à la deuxième place des économies mondiales. Destin extraordinaire, souvent qualifié... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre fait suite à ma lecture sur l'histoire du Japon médiéval pour parfaire ma connaissance de ce pays qui attend ma visite...
L'ouvrage est composé d'une association d'articles composant des chapitres thématiques qui expliquent la dynamique si singulière du Japon et cela depuis l'ère Meiji fin XIXème siècle.

Certains chapitres sont moins bien captivants que d'autres. Certains se superposent tels que les entreprises, l'innovation ou le lien social des Japonais.

Un ouvrage de qualité, inégalement intéressant mais en majorité très intéressant. Il est recommandable et n'hésitez pas à l'acquérir pour découvrir ce pays.
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Une somme d'articles de qualité qui permet de mieux appréhender les changements de la société japonaise sur la période Meiji -->2004. Ajout d'un dernier article sur l'édition 2015
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La dynamique du Japon est un livre sous forme d'une série de chapitres portant sur différents thèmes, qui nous permet de mieux cerner les enjeux politiques, économiques et sociaux du Japon actuel.
Seul petit bémol, des passages peut-être un peu trop techniques pour qui n'y connaît pas grand-chose en économie; cependant il reste un livre riche et intéressant.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le monde cependant ne se referme pas sur soi ; plus précisément, l'affirmation du sujet est corrélée à la reconnaissance de l'extériorité, paysages et objets. Ce n'est pas tant l'altérité qui intéresse que le moyen de la rendre, de la peindre, dirait-on, aussi justement que possible, et là encore il sera question de la langue et de l'une de ses compétences, la description.
La question du paysage occupe une place significative dans cette configuration, non seulement comme lieu d'ajustement de la langue à l'expression de la perception visuelle, mais aussi et surtout comme enjeu de l'ouverture physique et culturelle des récits qui s'inscrivent ainsi dans une réalité qui les dépasse et les légitime à la fois, comme le montrent notamment les travaux d'Augustin Berque. L’œuvre emblématique en est Musashino (1901), de Kunikida Doppo (1871 – 1908), série de courtes chroniques, éloge bucolique de la campagne proche de la capitale, telle que le narrateur l'arpente, imprégné de références provenant de la poésie classique et des descriptions de la nature chez Tourgueniev. Est proposée ici une sorte de synthèse entre la réalité vue et la représentation culturelle, fondée une fois encore sur le sujet, un « je » qui se pose comme le principe d'unité de ce qui finit par se cristalliser comme un paysage intérieur. La description s'intéresse aussi aux objets, en tant qu'ils ne sont pas purs décors […] C'est ainsi que Kajii Motojirô (1901 – 1932) exalte dans Lemon (1925), la prégnance du fruit. D'autres auteurs, comme Shiga Naoya (1883 – 1971) avec Le Rasoir (1916), ou Akutagawa Ryûnosuke (1892 – 1927) avec Les Mandarines (1919), sauront avec brio associer le regard aux autres sens, les couleurs au rythme du récit, la valeur symbolique du détail au réseau des résonances. La faune, la flore, les petits objets de la vie quotidienne impriment ainsi leur marque sur les œuvres modernes, comme pour mieux illustrer la force du regard sur le monde extérieur – le pouvoir du sujet sur le monde extérieur.

Les grands thèmes littéraires de Meiji à nos jours - Cécile SAKAI
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Peut-être une autre époque commence-t-elle avec les années 1970. Pour les auteurs nés après la guerre, le passé s'est clos avec le suicide de Mishima et l'avenir se dessine avec les mouvements étudiants. Le siècle de la littérature moderne dont ils héritent alors leur offre les moyens nécessaires pour se distinguer, tout en inscrivant d'emblée leur œuvre dans une dimension internationale. La question de l'intériorité a perdu de sa pertinence, elle est saturée. Comment alors ne pas abandonner le sujet, qui conserve toute sa force comme principe de cohérence ? C'est ainsi que l'on peut analyser l’œuvre d'un Murakami Haruki (1949), qui installe dans ses récits un « je » récurrent, jeune homme tranquille, en perte de repères, et envahi par le monde – un monde étrange où tout peut se produire, pourquoi pas une Course au mouton sauvage (1982), tandis qu'un Éléphant s'évapore (1985). Comme une silhouette qui traverserait l'histoire, le « je » chez Murakami, incertain, sans référent ni signifié, semble inscrire le signifiant du sujet dans le texte. Ce détachement, délibéré, implique aussi un dégagement par rapport au cours du temps, comme si cette jeunesse des années 1970 devait demeurer là pour l'éternité.
D'autres auteurs contemporains bousculent eux aussi l'intériorité. Ainsi, Nakagami Kenji (1946 – 1992) a imposé la présence en littérature d'un sujet discriminé, acteur tragique emporté dans le tourbillon d'une histoire cyclique ; Murakami Ryû (1952) inscrit pour sa part ses personnages dans une succession échevelées d'actions pures, violentes, qui ne laissent pas le moindre répit pour une pause réflexive. La technique est celle du manga, à effet immédiat.
Ces nouvelles approches du sujet s'ajustent à une réalité mouvante. Ainsi, en 1995, avec le séisme de Kôbe et l'attentat au gaz sarin perpétré par la secte Aum dans le métro de Tôkyô ; la concomitance des événements frappe les esprits et apparaît comme un appel au réengagement de la littérature. Société, politique, histoire, reviennent dans les récits et donnent une épaisseur contextuelle au sujet moderne, elles le conditionnent, même chez Murakami Haruki – mais d'intériorité, point. Ni la psychologie ni la métaphysique n’apparaissent comme des recours. Et c'est un certain désarroi qui demeure.

Les grands thèmes littéraires de Meiji à nos jours - Cécile SAKAI
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Dans son ouvrage fondamental sur Les origines de la littérature japonaise moderne, le critique Karatani Kôjin analyse la construction idéologique d'un discours culturel qui fonde sa légitimité nationale en naturalisant des caractéristiques littéraires écartelées entre Occident et Orient. Il inclut dans ce dispositif la découverte de l'intériorité, liée à l'élaboration d'un système de la confession, l'appropriation de l'enfance, de la maladie ou du paysage par la littérature.
Dans cette optique historiciste, une lecture complémentaire de « l'intériorité » s'impose. On observe en effet que l'avènement de l'intériorité accompagne la valorisation de la littérature dans le champ culturel, que l'auteur accède ainsi au statut d'écrivains, disposant d'une reconnaissance symbolique et d'une autonomie financière. Cette restructuration s'accompagne d'instruments d'expertise et de différenciation : élaboration d'une critique et d'une histoire littéraire, assimilation d'une nouvelle rhétorique, évaluation du succès public, etc. D'une certaine manière, l'intériorité est un prolongement littéraire de ce sacre de l'écrivain, un mode de représentation qui place en son centre la personne même de l'auteur, que le registre en soit laudatif (lyrisme héroïque), neutre (réalisme objectif) ou dépréciatif (drame pathétique) – option la plus fréquente dans le roman personnel archétypale au Japon.

Les grands thèmes littéraires de Meiji à nos jours - Cécile SAKAI
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Mais la littérature, pour quel message ? Parmi toutes les influences possibles, c'est finalement le naturalisme français qui marquera durablement la nouvelle littérature japonaise, sous une forme adaptée, délaissant l'ambition socioscientifique pour conserver l'exigence d'une vérité tangible, parce que circonscrite. Le sujet s'affirme alors comme un thème majeur, support d'une intériorité à explorer, celle de l'écrivain lui-même. Plutôt les Confessions de Rousseau que la leçon de Zola : tel est le bilan de cette vaste confrontation de l'ère Meiji, qui a donné naissance au fameux « roman du moi » ou roman personnel, dont l’œuvre canonique, selon des critères critiques rétroactifs, est Futon (1907) de Tayama Katai (1871 – 1930).

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Désormais l'intériorité n'est plus un en-soi, et c'est sans doute Oé Kenzaburo (1935) qui a réussi la meilleur mise en scène d'un nouveau sujet, omniprésent, polymorphe, intertextuel et impliqué dans l'histoire. D'Une affaire personnelle (1964) à Une existence tranquille (1990), l'auteur transfigure sa propre vie par personnages interposés. Lorsqu'il reçoit le prix Nobel de littérature en 1994, il intitule son discours : « Moi, d'un Japon ambigu », en donnant à l'adjectif une portée historique et politique, dans le fil de l'existentialisme. C'est aussi un hommage parodique à son prédécesseur, Kawabata Yasunari, qui recevait en 1968 le Nobel en proposant un « Moi, d'un beau Japon », tout entier centré sur l'esthétique classique. Ce « moi » est pourtant le même, il pose le sujet en le liant étroitement à une nation, le Japon – que le mode en soit l'éloge ou la critique. D'une certaine manière avec ce redoublement du paradigme, une révolution s'accomplit ici, accordant au « je » intime, objet de tant de quêtes, une identité nationale.

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Video de Jean-François Sabouret (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-François Sabouret
Un archipel des savoirs et des technologies, Depuis cent cinquante ans, les japonais ont tout assimilé. Premier pays non-occidental à entrer dans le club des grandes nations industrialisées, il y est toujours aujourd'hui. L'Asie le sait bien, qui prend modèle sur le Japon.
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