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3,07

sur 391 notes
Le dernier roman de James Salter, au sens plein du terme car l'auteur est disparu cette année, est le regard rétrospectif jeté sur une vie, sur tout ce qui s'y est trouvé, (le titre anglais est "All that is"), amours, amitiés, passions, moments de plénitude mais aussi solitude et mélancolie.
Que reste-t-il d'une vie quand on parvient à son terme ? Juste ce que la mémoire a retenu et l'écriture préservé. Ici nous sont présentés, avec un art de l'ellipse qui est propre à James Salter, de fugitifs moments de grâce, de contemplation ou même de douleur, enserrés miraculeusement dans un réseau de circonstances casuelles, comme des pépites qui scintillent au milieu du terreau ordinaire.

Pour Philip Bowman, le héros du roman, ce sont les émotions fortes des combats de la seconde guerre mondiale et les camaraderies avec d'autres soldats, amis si proches et si vite évanouis dans l'oubli. Puis l'enthousiasme des débuts dans la vie, dans sa carrière d'assistant éditorial, dans son mariage avec Vivian, cette jeune femme si parfaite, mais issue d'une famille de propriétaires du Sud dont la culture ne coïncide pas avec la sienne, ce qui entraînera leur séparation, quand ils comprendront qu'ils n'ont rien en commun. Dès lors, de fréquentations avec écrivains et éditeurs, en rencontres amoureuses, ce qui émergera, ce sont ces temps forts des prémices d'une nouvelle liaison, qui culmine dans la première nuit d'amour et son sentiment de plénitude, d'achèvement.

Car James Salter est un peintre de l'instant, des merveilles qui sont délivrées dans d'intenses moments d'épanouissement. Parfois, en homme qui a beaucoup fréquenté ses semblables, il se laisse aller à l'anecdote et à raconter la vie des autres, une relative faiblesse du livre.
Mais quelle force dans ces évocations d'un Noël à la campagne, en pleine tempête de neige, au milieu d'hôtes inoubliables, ou d'un orage qui le rapproche de sa compagne dont la fille adolescente exerce sur lui une fascination ambiguë, ou bien d'une baignade nocturne à deux dans une mer démontée, ou encore de ce départ en train de la femme et du fils de son ami Eddins, lourd du drame à venir.

Élégance, mélancolie, éclectisme, choix de l'essentiel et mépris de l'accessoire, composent une élégie discrète qui ne s'embarrasse pas de continuité logique et saute allègrement des étapes inutiles. Ce qui reste, c'est la voix singulière d'un homme attentif à l'instant, maitre de l'évocation discrète des choses de la vie.
Lu en V.O.
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Que reste-t-il de nos vies, si ce n'est des souvenirs ? James Salter illustre de façon magistrale, dans un style simple et élégant cette pensée. Un roman qui retrace la vie de James Bowman de ses vingt ans à ses soixante ans. Un roman d'une certaine société new-yorkaise à jamais perdue qui nous rend nostalgique de ce monde. Et surtout les femmes qui ont ébloui et accompagné ce personnage tout au long de sa vie.
Un livre à lire absolument !
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Le dernier roman de James Salter, Et Rien d'autre, est la définition même du livre clivant: certains vont adorer et aduler, d'autres vont trouver insignifiant et laisser de côté. Ça se lit d'ailleurs dans les critiques journalistiques (comment ne pas penser à François Busnel et le magazine Lire qui place le roman en 1ère position des romans étrangers pour l'année 2014).

Pour ma part, je ferai une critique de normand! Autant j'ai apprécié l'écriture et le style de James Salter, autant je me suis ennuyé à la lecture du roman. J'ai plusieurs fois été proche par lassitude de le refermer sans le terminer. J'ai malgré tout laissé sa chance à l'auteur jusqu'à la dernière page. Je ne cache pas que j'ai lu certains chapitres en diagonale...

Le thème principal du roman est intéressant: le monde de l'édition aux Etats-Unis à travers la vie et les frasques de Philip Bowman, vétéran de guerre. L'amour et le sexe sont très présents tout au long des pages. Autant cela est souvent osé et explicite, autant ce n'est que rarement vulgaire. Un bon point pour l'auteur.

Le roman contient une trentaine de chapitres conçue de manière assez similaire: un mélange de dialogue entre les personnages et de récit. C'est en grande partie cette construction de chapitres qui donne un côté très vivant au récit qui m'a permis d'arriver au bout du roman.
Le style est fluide et plutôt agréable à lire. Il y a de la recherche dans la construction des phrases et le choix des mots. J'ai été d'ailleurs sensible à l'utilisation de mots français par l'auteur. de même, le récit est riche culturellement et sur la vie aux Etats-Unis post 2ème guerre mondiale. On apprend beaucoup de choses.

Néanmoins, le coté libertin et très sexuel de certains chapitres m'ont paru inopportuns. de même, je me suis perdu au fur et à mesure avec les personnages secondaires et les frasques de Phil.
Si le début du roman était prometteur, la suite lasse par sa platitude. Je ne m'attendais pas à des rebondissements mais j'espérais que cette description de "l'american way of life" qui est éloquente dans l'ensemble soit encore plus passionnante. Malheureusement cela ressemble plus à une succession d'anecdotes sans trop d'intérêts...

Pour conclure, je ne regrette pas la lecture de ce roman (l'écriture de Salter est remarquable) mais je m'attendais à un meilleur contenu.
3/5
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J'en avais beaucoup entendu parler... Busnel dans la Grande Librairie, le numéro de "Lire" du mois dernier, le libraire du magasin Cultura d'à côté qui me l'avait conseillé...il semblait faire partie "des livres à lire", et je me réjouissait d'une nouvelle découverte.
Aussi quelle déception ! Je viens de le terminer, avec peine. le style certes est intéressant, c'est bien écrit, on ne peut pas dire le contraire. mais on se perd dans ce roman fleuve où les personnages se confondent, apparaissent et disparaissent, où les digressions incessantes perdent le lecteur dans un dédale d'histoires quotidiennes assez inintéressantes je l'avoue.
Bref, rien de bien passionnant de mon point de vue.
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Une citation de ce livre vaut à elle seule cette critique ; celle encadrée au dessus du bureau de l'éditeur qui embauche notre héros Phlip Bowman :

"C'est un roman terriblement banal aux personnages superficiels décrits dans un style qui vous fait grincer des dents. L'histoire d'amour est sordide et sans aucun intérêt, en fait elle aurait plutôt tendance à vous dégoûter. Rien ne nous est épargné, sauf peut-être le plus obscène. Ce livre ne vaut rien"

"On en a vendu deux cent mille exemplaires, se vanta Baum.

Cette mise en abîme par l'auteur lui-même fait de l'auto dérision qui, par là même, me fait lire cette histoire jusqu'au bout.
Le début se déroule en pleine guerre du Pacifique, à Okinawa, Bowman est présenté comme un jeune homme pur et vierge, au regard des exploit amoureux vantés par ses camarades.
Vivian, Enid, Christine, Katherine, Anet, Anne se succèderont tout au long de la vie de Philip.
Amours, illusions, trahisons, rien ne manque avec ce brin d'érotisme qui convient à une série de conquêtes.

Ce qui m'a le plus intéressée dans ce roman , ce sont les évocations d'artistes et d'écrivains du 20è siècle : Garcia Lorca, Picasso et Marie-Thérèse Walter,Charis Wilson, Edward Weston (et au gré de mes recherches Tina Modotti), Ezra Pound, autant de figures qui m'ont fait consulter Wilkipédia. Il y a aussi des auteurs inventés.

Ce roman m'a beaucoup plu, plus que "L'homme des hautes solitudes", autre roman de Salter.
Roman passionnant, je l'ai lu presque d'un seul coup!
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Philip Bowman revient de la guerre. Il retrouve sa mère et sa tante et cherche rapidement à prendre son envol. Après une formation à Harvard, il trouve un poste de lecteur chez un éditeur et se met alors en quête de l'Amour... de déceptions en déconvenues, Philip va mener de front sa vie professionnelle et personnelle, sans jamais être assouvi...
Premier roman de James Salter que je lis, son écriture est d'une grande qualité. Il multiplie les points de vue des personnages sans que jamais nous ne soyons perdus mais j'ai pourtant trouvé des longueurs et avoue ne pas avoir été totalement émue par cet homme en quête d'une vie à la hauteur de ses rêves...
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Survol superficiel d'une vie d'homme, voici ce que je pourrais résumer de ce roman de James Salter, dont j'avais pourtant gardé un bon souvenir de lecture avec Un bonheur parfait. Philip Bowman, ex-marine, revient de la Seconde guerre mondiale sans aucune égratignure, ni morale ni physique. Il s'installe assez facilement dans la vie civile de New York City et trouve un emploi dans le domaine de l'édition. On pense s'attacher à la trajectoire de ce personnage principal mais rapidement, l'auteur part dans toutes les directions, introduit de nouvelles figures sans pour autant les développer, nous livre fugacement des parcours humains sans réel lien avec l'histoire et tout ça donne un méli-mélo romanesque sans queue ni tête. En plus, les scènes de sexualité sont artificielles et plaquées, comme si l'auteur s'était donné comme objectif d'en insérer un nombre déterminé dans son roman. Bref, je ne crois pas revisiter cet auteur de sitôt...
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Un avis mitigé pour ce roman qui retrace la vie d'un éditeur américain. Pas vraiment désagréable et bien écrit, mais j'ai eu l'impression d'assister à un défilé de personnalités, de rencontres en digressions, sans jamais pouvoir m'attacher.
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On va suivre une grande partie de la vie de Philip Bowman de dix-huit ans jusqu'à ses soixante ans environ. On le découvre en pleine guerre du Pacifique en tant qu'officier de marine. Puis la guerre finit, il tente le journalisme, mais il ne pourra commencer sa carrière dans les livres que comme lecteur puis éditeur ( un métier par dépit ?).
Il a alors son premier coup de foudre avec Vivian une fille du sud ( on sent presque les champs de coton et les esclaves ) avec lequel il va se marier. Un divorce s'en suit, on va le suivre dans sa carrière et sa passion aveugle pour les femmes, et surtout celles aux corps parfaits. Philip Bowman va se prendre à rêver d'être le mâle avec ces divines créatures. Il travaille pourtant comme éditeur et devrait se méfier d'une trop belle couverture. Il est d'un pathétique dans ses relations, allant jusqu'à avoir une aventure avec la fille de la femme qui le trahit : vengeance, coup de foudre ??

C'est peut-être l'histoire d'une Amérique de la Seconde Guerre mondiale à nos jours que traverse Bowman, une image de l'Amérique qui m'est trop peu connu pour m'émouvoir ou ressentir de l'empathie. On retrouve un regard parfois acerbe sur cette Amérique dans ce roman "Un monde trop fortuné et imbu de lui-même" p241. Un monde authentiquement WASP : grandes propriétés, vie facile, courses de lévriers, Vins et champagnes ...
Mais aussi la vie d'éditeur, mais celle-ci, je la trouve particulièrement pauvre, il y a des talents ( publiable ou non, qui rapportent ou non ) et d'autres non, le métier n'est qu'effleuré prétexte à des soirées, voyages et réceptions.

Les critiques le portent au sommet :c'est l'un des vingt meilleurs livres de l'année.
Pour une première lecture de cet auteur, je n'ai pas été sous le charme. J'ai trouvé qu'il y avait plein de fioritures, détails ornementaux qui donnent un roman relativement long, et je me suis demandé ou J. Salter voulait nous emmener et je n'ai pas encore la réponse.

C'est effectivement bien écrit ... Et après
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Fin de la seconde guerre mondiale. Philip Bowman (tiens le même nom du héros de trois mille chevaux vapeur que j'ai adoré !) rentre à New York où il devient directeur littéraire.
On va le suivre, le long de sa vie, dans ses passions charnelles avec ses réussites et ses échecs, entrecoupées de littérature, bouffe, vin.
Difficile d'exprimer pourquoi j'ai aimé ce roman : c'est fluide, vivant, passionné, quoique la fin s'étire. Mais peut-être la cause principale est que l'on ressent, chez James Salter, le grand amoureux de la femme ? Où cette façon d'écrire qui pourrait nous faire avaler des couleuvres ?

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