La cuisine et le Tao, quel rapport entre nourriture et religion ? Encore que le taoïsme est plus philosophique que religieux pour nos esprits occidentaux. Et bien tout, nous explique Michael SASO. En Chine, on est confucéen pour les relations sociales, bouddhiste pour l'au-delà et taoïste pour la vie et la nature et donc pour le ventre. La cuisine est pour le taoïste comme zazen pour le bouddhiste. La casserole est donc son zafu. Bien se nourrir est la base d'une vie agréable et harmonieuse. Qui permettra de méditer les paroles de Lao-Tseu. L'antithèse du bouffeur de burger en agitation perpétuelle.
Le livre est parsemé de magnifiques illustrations où l'on croit voir le Juge Ti à l'oeuvre, sous l'oeil attentif de Robert van Gulik. Après un extrait du livre de la Voie et de la Vertu, nous avons une recette simple qui vous donnera un plat végétarien goûteux. Car bien sûr les taoïstes sont végétariens, mais sans excès et sans intransigeance. Un malade aura du poisson à son repas pour hâter sa guérison. Bien que plus adepte du risotto et du pilaf, je ne fais plus de riz créole qu'avec la méthode du tao. Une casserole de riz rincé, de l'eau froide, deux doigts au-dessus du riz, une cuisson douce et couverte quand l'eau a disparu le riz est prêt et bon. Le seul bémol aux excellents conseils de l'auteur est l'utilisation des cacahuètes, des noix de cajou et du maïs. Ni très chinois, ni très sain, à fuir comme le Covid-19.
Je laisse le mot de la fin à l'auteur : le but de ce livre est de décrire comment cuisiner, se nourrir et méditer selon la voie taoïste. Cette hygiène de vie a fait ses preuves et elle peut être employée ou adaptée par chacun. Les hommes et les femmes, nourris uniquement avec ses recettes et qui, bien qu'âgés de près de quatre-vingts ans, arpentent d'un pas vif les collines et les sentiers des monastères de Chine, suffisent à prouver qu'elle apporte bonne santé, joie et vitalité.
Commenter  J’apprécie         01
Ce petit livre m'accompagne maintenant depuis plusieurs années. Recettes, poésies et récits d'expériences alternent les uns avec les autres dans un souci sensible d'honnêteté et de partage.
Commenter  J’apprécie         20
C'est une coutume bien établie, observée dans toute la Chine, que d'offrir du thé à ses invités.
(Servir le thé aux invités, p.148)
L'une des meilleures occasion pour étudier la cuisine taoïste, c'est la grande fête du renouveau cosmique appelée jiao. [...] Pendant la fête du jiao, le prêtre communique avec le Tao céleste en offrant des douceurs, de l'alcool, du feu, des fleurs, des objets précieux. Le Tao de la nature, la Mère du monde, reçoit de la nourriture végétarienne découpée et cuisinée.
p.28
L'homme d'une vertu supérieure est comme l'eau.
L'eau excelle à faire du bien aux êtres et ne lutte point,
Elle habite les lieux que déteste la foule.