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EAN : 9782140252211
64 pages
Editions L'Harmattan (03/06/2022)
4.22/5   9 notes
Résumé :
Chercher dans le deuil et la tristesse... une lumière. C'est ce à quoi s'attelle Keyvan Sayar dans ce recueil aigre-doux, nous assurant que « la mort est une pose » et que même si la vie « a de méchants trous dans les poches », « rien de grave ne nous arrive, sauf les trucs graves, mais il y en a moins que de mardis, moins que de soleils, moins que de minutes au cadran de la montre ».

La vérité est ailleurs
Ici il y a surtout des pastèques
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Reçu dans le cadre de la Masse Critique littératures : la rentrée littéraire à l'honneur, je tenais à remercier Babelio et les Éditions L'Harmattan pour la découverte de cet ouvrage.

C'est tout d'abord, la couverture signée Vivien Sárkány qui m'a attirée : belle de part sa simplicité mais aussi, mystérieuse et envoutante.
J'ai beaucoup apprécié ce recueil de poésie. Il mêle habilement douceur, humour et amertume. Une petite lueur au milieu de la grisaille du deuil et de la mort...

"Quand à 88 ans ou 19 ou 160
Le destin choisira de me passer à la broche
Qu'on me remplisse les poches de bombecs à la menthe
De gros chewing gums qui bullent
De tickets de métro demi-tarif
Je veux que Lucifer ne trouve ça pas réglo
Qu'il suinte, qu'il crise, qu'il doute
Qu'il se frise la frisette
Et d'un coup de cornette
Fasse un trou dans le mur
Dans le monde une fissure
Où je pourrais me cacher
Parce que l'enfer c'est trop chaud
Ça doit faire somnoler
Ça doit t'filer des thromboses
Moi en plus les grillades
J'ai toujours trouvé ça triste
Ça donne à toutes les viandes
À toutes les âmes
Un goût d'vieille frite qui goutte
Et même si j'suis pas très gentil
J'aimerais une fin pas trop cuite."

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J'ai tout d'abord été étonnée par l'orthographe du titre car dans un premier temps mon cerveau avait enregistré "pause", comme une pause avec la vie. C'est donc curieuse que j'ai commencé ce recueil de poésie.

Je me suis intéressée à ce livre parce que depuis toujours la mort me fascine, m'interpelle. C'est la chose qui provoque les plus grandes douleurs dans la vie, mais c'est aussi celle qui fait que parfois certains restent éternellement jeunes, morts trop tôt pour devenir vieux. Et parfois nos défunts nous font rire, à travers des souvenirs drôles.

Ce recueil est fait de poésies sans rimes, de vers funambules, qui virevoltent et disent des choses étranges et belles, qui jonglent avec les mots :
𝑻𝒖 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒂𝒊𝒔 𝒅𝒆𝒗𝒂𝒏𝒕 𝒎𝒐𝒊
𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒔𝒊 𝒋𝒆 𝒓𝒊𝒆𝒏 𝒏'𝒆𝒕𝒂𝒊𝒔
Keyvan Sayar détourne les mots ou en invente et parfois les conjugue et c'est joli… et puis c'est drôle ! Et puis c'est facétieux.
Oui, oui, il y a de l'humour au fil de ces pages. Ces poèmes sont comme des bulles dans une boisson, comme les bulles d'un gin tonic , délicieuses et euphorisantes… et parfois entre deux eaux :
𝑱'𝒂𝒗𝒂𝒊𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒃𝒐𝒖𝒍𝒆𝒔, 𝒍𝒆𝒔 𝒈𝒍𝒂𝒏𝒅𝒆𝒔
𝑳𝒆𝒔 𝒄𝒓𝒐𝒕𝒕𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒏𝒆𝒛 𝒒𝒖𝒊 𝒑𝒆𝒏𝒅e𝒏𝒕
𝑳𝒆 𝒄oe𝒖𝒓 𝒍𝒐𝒖𝒓𝒅 𝒅'é𝒎𝒐𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔
𝑳𝒂 𝒄𝒆𝒓𝒗𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒆𝒏 𝒄𝒖𝒊𝒔𝒂𝒏𝒄𝒆
𝑴𝒐𝒏 𝒕𝒓𝒂𝒊𝒏 𝒄𝒉𝒆𝒓𝒄𝒉𝒂𝒊𝒕 𝒔𝒂 𝒈𝒂𝒓𝒆
𝑬𝒏 𝒕𝒄𝒉𝒐𝒖𝒄𝒉𝒐𝒖𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒍𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔
𝑱'𝒎𝒂𝒄𝒉𝒐𝒖𝒊𝒍𝒍𝒂𝒊𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒃𝒐𝒏𝒃𝒆𝒄𝒔
𝑬𝒏 𝒂𝒕𝒕𝒆𝒏𝒅𝒂𝒏𝒕 𝒍𝒂 𝒔𝒖𝒊𝒕𝒆
𝑳𝒂 𝒇𝒖𝒊𝒕𝒆
𝑳𝒂 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔𝒆-𝒑𝒐𝒖𝒓𝒔𝒖𝒊𝒕𝒆
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Un recueil agréable

Le recueil a pour fil conducteur le deuil et la tristesse. L'auteur choisit de traiter le sujet avec un certain recul. Oui c'est triste, oui ça fait mal, mais il apporte une certaine lumière, de l'humour, de la douceur, de l'amertume. Tout un tas d'émotions, de ressentis s'enchaînent et c'est ce qui a un impact sur nous. La lueur apparaît au milieu de la grisaille. Tout n'est jamais tout blanc ou tout noir, beaucoup de gris, à l'effigie de la vie.

Une plume poétique

La plume de l'auteur est fluide, poétique. Il prend des libertés dans la poésie, impose son style, son univers et nous embarque totalement et de manière peu ordinaire. J'ai été touchée, j'ai souri, j'ai été surprise. Lors de certains passages, le rire m'a pris, totalement imprévu. C'est naturel, simple et c'est ce qui rend l'écrit si efficace. L'auteur ne tente pas de grandes manières, des longues phrases, il va droit au but et le touche à chaque fois, en plein dans le mille !

Je vous conseille vraiment ce recueil. le sujet m'intéressait et j'adore la poésie. Je m'attendais déjà à apprécier. Mais c'est bien plus que cela, j'ai été totalement conquise par le style et les dessins qui ajoutent un réel plus à l'oeuvre. Alors foncez !
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La mort est une pose est un recueil de poèmes comme autant de respirations haletantes, ou plus profondes, chacune d'elle rend vibrants les mots de son auteur et offre à l'ensemble un rythme cadencé qui se prête bien à la lecture.

Keyvan Sayar, par les images qu'il déploie sous nos yeux, laisse s'épanouir de courtes fresques où s'entremêlent vie quotidienne, souffrance, exil et amour. Toujours ensemble, comme incapables d‘être les uns sans les autres.

« Ils disent
Que des salauds
Des sans-noms, des sans-valeurs(s)
Des dégueulasses
Veulent défigurer ma mère patrie
Cette maman
Tendre et protectrice
Qui ne me reconnut que du bout des lèvres
Parce qu'il fallait
Qu'elle était bien obligée »

Je remercie les éditions L'Harmattan ainsi que l'opération Masse Critique de Babelio pour la découverte de ces textes tantôt personnels, tantôt politiques mais le plus souvent : les deux à la fois.
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Reçu dans le cadre de la Masse critique littérature.
Peu adepte de poésie, c'est la couverture et le titre qui m'ont poussee a sortir de ma zone de confort en selectionnant cet ouvrage.

La mort est une pose est un recueil de poésie en prose, mêlant humour et amertume, qui traite de la mort et du deuil.

J'ai été dans un premier temps déstabilisée par la prose de Keyvan Sayar, mais c'est finalement une jolie découverte.

"L'existence n'est qu'un instant, la mort une pose.
Il n'y a pas autre chose.
Ni début, ni fin, seul in milieu qui glose."
La mort est une pose
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Quand à 88 ans ou 19 ou 160
Le destin choisira de me passer à la broche
Qu'on me remplisse les poches de bombecs à la menthe
De gros chewing gums qui bullent
De tickets de métro demi-tarif
Je veux que Lucifer ne trouve ça pas réglo
Qu'il suinte, qu'il crise, qu'il doute
Qu'il se frise la frisette
Et d'un coup de cornette
Fasse un trou dans le mur
Dans le monde une fissure
Où je pourrais me cacher
Parce que l'enfer c'est trop chaud
Ça doit faire somnoler
Ça doit t'filer des thromboses
Moi en plus les grillades
J'ai toujours trouvé ça triste
Ça donne à toutes les viandes
À toutes les âmes
Un goût d'vieille frite qui goutte
Et même si j'suis pas très gentil
J'aimerais une fin pas trop cuite.
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La vérité est ailleurs
Ici il y a surtout des pastèques
Vertes dehors, rouges dedans
Gorgées de graines et d’eau
Complexes
Autant que ma gueule
Distraites
Et c’est mieux comme ça
On les coupe en quat’
Qu’elles s’en rendent même pas compte

La vérité est d’ailleurs
Quelque chose de surfait
Savoir le quoi du comment
N’a jamais refermé une braguette
Cuit un œuf
Posé une brique
Authentique
On ne l’est qu’à moitié
Et pas toujours la bonne
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Parfois le sentiment de ne plus avoir d'espace
De temps
De chips
Que l'élastique de ce slip
Extraordinaire qu'est le cosmos
Se resserre sans cesse
Sans comment ni pourquoi
Que les téléphones qui me poussent
dans chaque main
sur chaque nez
et chaque doigt
Ne sonnent que les mauvaises nouvelles
Les il faut que
Les tu fous quoi
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À défaut de pèze je pose des cartes
À jouer poliment sur la table
Il semble que le serveur a vu
Je réalise qu’il fait de la muscu
Plusieurs mètres de haut
Et assez peur
À toute trombe il revient par ici
La rue est le seul paradis
La course l’unique issue
Je pense donc je fuis
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Parfois la mort boit de la vodka.
Parfois la mort s'assied à l'ombre et nous observe.
Et nous savons tous
Que les poumons du plaisir sont remplis de son oxygène.

Sohrab Sepehri
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