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EAN : 9782362294372
112 pages
Editions Bruno Doucey (03/02/2023)
4.38/5   24 notes
Résumé :
« Je suis née sous les bombes
je mourrai sous les mots
qu’il pleuve sur moi des torrents infinis
je me redresserai
mouillerai mes cheveux
et danserai encore »
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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" Regardez, issue
de zaatar j'ai fleuri
je danse sous les bombes"

Prenant comme symbole le zaatar, thym poussant dans son pays d'origine, la jeune poète Sofia Karampali Farhat, d'origine gréco-libanaise , "confie sa vie à la poésie". Ce recueil , écrit dans notre langue ( elle vit en France depuis l'âge de dix-huit ans ) est émouvant et puissant, empli de douleur de l'exil mais aussi de rebellion face à la guerre, à l'enfance saccagée, de désir de résistance, pour poursuivre le parcours militant de son père, rêvant d'un Liban libre et laïc.

L'écriture est vive, inventive. J'ai beaucoup aimé par exemple un texte où, après avoir écrit:

" un troupeau de lettres sauvages
s'acharne sur ma terre"

des lettres s'envolent réellement ensuite, sur le papier...

L'anaphore est utilisée un peu comme un mantra , pour conjurer la mort , la guerre, comme dans le dernier poème.

Deux parties scindent l'oeuvre: les souvenirs de son enfance libanaise et l'exil. Ce poème pourtant très court, me semble révéler intensément le déchirement entre les deux périodes:

" Nuit insomnie
qui suis-je après
l'exil des vagues"

On sent, au-delà des chagrins, une énergie intacte, qui fait toute la force de ce recueil, méritant d'être découvert.
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Le terme de "zaatar" (en arabe : زعتر / zaʿtar [ˈzaʕtar]), signifie littéralement « thym », et désigne une herbe aromatique, une famille de plantes, ou un mélange d'épices du Moyen-Orient utilisé dans la cuisine libanaise.
Ah !!! un Man'ouché au zaatar, un des petit-déjeuners des plus caractéristiques du Liban !!!
Ici, c'est aussi digeste. A mi-chemin entre le poème et le haïku.
N'est-ce pas le propre de la cuisine contemporaine de mêler les saveurs?
Il en va de même ici avec la poésie.

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« de guerres est tressée mon histoire. Et d'un brin de zaatar.
Ma tante Fadwa avait dix-huit ans et rêvait de voir la mer.
Elle n'a jamais vu la mer.
Mon père Mohamed avait seize ans et rêvait d'un Liban libre et laïc. Il a consacré sa vie à la résistance.
J'avais onze ans au moment de la guerre israélo-libanaise de 2006. Je confie ma vie à la poésie.
Face à ces tragédies, ma grand-mère téta Zeynab s'est mise à semer du thym libanais, le zaatar. Depuis, il ne cesse de fleurir: des minuscules fleurs blanches, en mai, chaque année.
Les guerres et les exils se sont succédé. La société libanaise s'est fracturée mais le zaatar orne toujours les tables des locaux comme celles des exilés. le zaatar unit.
Que je puisse par mes mots délier les barbelés et tresser des vers parfumés au zaatar. »

Zaatar, Sofía Karámpali Farhat @sofia_farhat @editions.bruno.doucey

Pour inaugurer le #challengejuilletsororité de ma chère @stelphique, j'ai choisi de vous partager cette poésie féminine, puissante et libre à la fois 🔥

Une poésie d'exil et de souffrance, de violence et d'abandon, une poésie qui hurle, qui crache sa haine et sa douleur, sans faux-semblants, sans demi mots…

« le Liban se soucie peut-être
de la mort du soleil
certainement pas
de la mort de ses enfants

AMEN »

Une poésie de féminité puissante, libre et sauvage, expressive et suave… sans tabou!

« M'as-tu demandé
avant de venir
entre mes cuisses
cherchant à pénétrer le soleil
tu n'as trouvé qu'une lune
à demi-pleine
née de la dernière pluie
tu t'es prosterné devant l'enfance

jouis maintenant »

Une poésie qui m'a touchée par sa force, par son émancipation, par sa liberté d'expression…

« Beyrouth
viens à moi
cent fois voulue mille fois violée
tu dois être terrifiée
mais n'aie crainte dans mes bras

tu luiras belle libre laïque »

La puissance faite femme, l'indépendance qui rugit, la guerre qui enflamme, l'exil qui blesse, les mots, les mots, comme un exutoire, comme un cri, comme un acte expiatoire, comme un halali, comme un dernier espoir… d'un honneur rétabli!

« Regardez, issue
de zaatar j'ai fleuri
je danse sous les bombes »

Une poésie puissante et belle comme un souffle de liberté…
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C'est une nouvelle voix poétique que nous donne à découvrir les Éditions Bruno Doucey avec Zaatar, premier recueil de Sofia Karampali Farhat.

-
« Je suis née sous les bombes
Je mourrai sous les mots
Qu'il pleuve sur moi des torrents infinis
Je me redresserai
Mouillerai mes cheveux
Et danserai encore »
-

Cette poésie à l'écriture heurtée, où force et fragilité se confrontent à chaque vers, est un hymne d'amour et de résistance.

-
« Sous les bombes
J'ai poussé mon premier cri
Résistance
En naissant
J'ai désobéi
A la mort »
-

Dans des textes vibrants, engagés et sensuels qui mêlent intime et Histoire, Sofia Karampali Farhat se dévoile. Elle nous raconte le Liban, la guerre, l'exil et l'amour aussi : l'amour d'une terre ; l'amour des siens ; l'amour de l'Autre.

-
« Si tu veux me connaître viens
Viens fouiller les entrailles
Déchire ces barbelés
Déchire ces fils ces artifices
Jette-les de l'autre côté
C'est dans mon intimité
C'est dans mon intimité
Que les mots fleurissent »
-

Prise dans les filets tissés par les vers à l'odeur de zaatar, j'ai dévoré ce recueil à la force lumineuse.
C'est beau. Intense. Puissant.
Et, c'est à l'éclosion d'une future grande poétesse engagée que l'on assiste avec ce livre entre les mains.
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N'étant pas une lectrice avide de poésie c'est avec un peu d'appréhension que j'ai commencé la lecture de ce Zaatar, premier recueil de poésie de la jeune gréco-libanaise Sofia Karámpali Farhat, reçu de la petite maison d'édition Bruno Doucey dans le cadre de la Masse Critique de Babelio.
Cette appréhension ma été vite dissipée tant les courts poèmes de l'autrice se lisent facilement.

Une écriture légère et virevoltante nous entraîne dans son Liban natal, pays aux vifs contrastes , à l'histoire chahutée et dramatique. On y fais la connaissance de sa grand-mère qui plante le fameux zaatar, thym libanais qui agrémenté de sésame, de sel et de sumac agrémentent de nombreux plats où se mange tout simplement avec un morceau de pain frais et une grosse lampée d'huile d'olive.


Ce petit recueil montre également le tiraillement vécu par la jeune femme face à la situation dans son Liban natal mais montre également sa grande force intérieure.
C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ce recueil et y reviendrai avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          60


critiques presse (1)
Liberation
27 février 2023
Une prose éminemment politique où la poétesse désirante use des mots comme autant de coups de pinces dans les barbelés aux frontières et autant de ponts entre les rives de la Méditerranée.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ce monde est sauvage
sauvage est mon âme
je suis née ici
je mourrai là-bas
ailleurs
quelque part
sur une aile froissée
mais qui aura voyagé
ailleurs
quelque part
sur une mèche consumée
mais qui se sera enflammée (...)
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J'avais besoin de toi …
  
  
  
  
J'avais besoin de toi ce soir-là
mais tu n'étais pas là
tu cueillais des roses
tu faisais bouillir du thé
tu pétrissais du pain
tu repensais à ton village adoré
tu buvais ton vin
tu voyais tes amis
qui ne sont pas comme moi
des exilés


oui j'ai de l'exil en moi

je suis cet exil mais vers où
je ne sais pas
je n'ai pas honte j'avoue
pour l'exil j'avais besoin de toi
ce soir-là
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Sous les bombes
j'ai poussé mon premier cri

résistance

en naissant
j'ai désobéi
à la mort
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Guerre. Guerre. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerr. Poésie. Guer. Poésie. Gue. Poésie. Gu. Poésie. G. Poésie. Poésie. Poésie. Poésie. Poésie. Z. Poésie. Za. Poésie. Zaa. Poésie. Zaat. Poésie. Zaata. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Zaatar. Zantar. Zaatar.
Commenter  J’apprécie          20
mais je te savais heureuse…
  
  
  
  
mais je te savais heureuse


bien sûr que tu l'étais
pour te protéger j'avais
dans le creux de ma poitrine rangé


                           des siècles de violences


J'ai oublié de mourir
alors je m'accorde
une petite mort
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