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Anne Weber (Traducteur)
EAN : 9782742789351
154 pages
Actes Sud (28/02/2010)
3.1/5   5 notes
Résumé :
Depuis la chute du Mur, les berlinois l'ont croisé en maintes circonstances : venu du Caucase, l'accordéoniste Kolenko joue la moitié de l'année dans les couloirs du métro, dans les grands magasins, sur les places... Quelle est son histoire ? Comment vit-il ? Que deviendra-t-il ? Dans ce récit en forme de portrait, l'auteur mène l'enquête et l'accompagne dans ses péripéties, se poste avec lui au coin d'un couloir glacial, ou dans le train qui le ramène, chargé de ca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il souriait sans regarder personne même lorsqu'une pièce tombait
Un récit. Un accordéoniste Kolenko. Les aléas des invitations pour se rendre en Allemagne. Berlin. La bureaucratie. La concurrence des musiciens. L'autorisation de faire de la musique. Les emplacements. Choisir les bons airs. « Il commence par « Lara » la musique du Docteur Jivago ». Une assiette en plastique pour l'argent. Un bout de carton, une inscription : « Accepte de vêtements usagés pour mes trois fils ». Les pièces de monnaie et les vêtements.

Un récit comme un reportage. Des histoires qui pourraient être vraies ou qui sont vraies. Des descriptions. La recherche de logement. Des sensations. Des ballots. Des regards et des échanges.

Loin du ton saccadé que j'utilise volontairement, les phrases de Marie Luise Scherer impriment un rythme, une musique, aux tonalités douces-amères.

Des aller et des retours, seul, avec sa femme et son enfant, seul. D'autres logements, d'autres logeuses. La vie d'un musicien, le passage des frontières, les hôtesses, les rencontres, le coffre de l'accordéon, les ballots…

Un monde effondré et la vie continue. La bureaucratie, les papiers refusés, le changement de nom. Berlin. Les musiques éparses de l'instrument en contrepoint des images de rue, d'appartements, de dialogues…

L'humour aussi, comme cet élevage de larves, la fête de Lipa et Samy, la maison de Tolstoi. Etalage de richesse et misère quotidienne…

Le désir de croire, la nuance de séduction, les relations entre l'accordéoniste et ces femmes logeuses, « Les attentes de sa logeuses le précipitait dans le dilemme du débiteur », les rêves de l'une n'est point celui de l'autre.

Gutkin et son violon. Une nouvelle fois le retour au Caucase. La neige à Moscou. Les trains et les bagages. Les mains chargées.

L'auteure nous fait ressentir la désagrégation d'un monde, les accommodements obligés, le recyclage des objets, les débrouillardises, la condition du migrant…

Elle nous parle aussi des communautés minoritaires, nous fait sentir l'entassement dans les trains, nous fait entendre les bruits de l'attente…

Aujourd'hui, demain les cadeaux, le retour. « …dehors, devant le marchepied, comme si elle avait deviné où son wagon allait s'arrêter, se tenait… »

La musique des hommes et des femmes, les partitions et les rêves…

Un homme, son accordéon, ses voyages.

Un reportage comme une invention entre deux cartes géographiques.

Des notes éparpillées, des mots colorés, des contrées visitées ou traversées.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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L'idée était bonne. Au lendemain de la chute de l'URSS, un directeur de choeurs caucasien se procure un accordéon et en fait son moyen de subsistance dans le métro de Berlin. Un séjour. Puis un second. Puis un troisième, sous une autre identité. Toujours hébergé au petit bonheur la chance. Puis il retourne chez lui chargé de colis, par un interminable voyage en train.
La prose, dont l'étrangeté peut paraître drôle au début, demeure très riche en détails anecdotiques qui livrent des aperçus sans doute révélateurs d'une profonde connaissance à la fois de la Russie et du Berlin de ce moment crucial de leur histoire récente. Là réside son principal mérite. Car pour le reste, la surabondance de personnages secondaires, de digressions dans le récit, d'histoires se déroulant en parallèle sans aucun rapport construit avec la narration principale - la plus notable étant la description un peu burlesque d'une noce entre un couple de Juifs russes nouveaux riches complètement sans rapport avec le héros, s'étendant entre la p. 64 et la p. 83 ! - rendent la structure narrative totalement décousue. le protagoniste en ressent aussi par un manque d'épaisseur et souvent même de caractérisation - le changement d'identité, par ex., n'est que mentionné.
Par contre la nature très visuelle des descriptions, sans doute emblématiques au demeurant, me fait penser qu'il s'agit là d'une des rares fictions qui réussiraient mieux au cinéma que dans un livre, un peu comme La Ruche de Camilo José Cela - encore qu'il s'agît pour le roman du prix Nobel espagnol d'un niveau bien supérieur... - et la profession journalistique de l'auteure, ainsi que ses précédentes publications : recueils de récits et enquêtes, me semblent bien expliquer ses difficultés dans le genre romanesque, en tout cas les limites de ce roman-ci.
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Une très jolie découverte que ce récit, apparemment authentique, d'un homme voyageant entre la Russie et l'Allemagne pour gagner sa vie comme musicien, accordéoniste dans le métro ou des restaurants, au gré des rencontres et des opportunités d'entraide, débrouillardise et relations de voyage qui deviennent des amis.
Il s'agit d'une plongée dans la vie de ces personnes que l'on côtoie sans se poser tellement de questions, et qui ont un parcours de vie inattendu.
Le style souffre parfois de quelques lourdeurs dues je pense à un désir de transcription très (trop) précise, qui donne l'impression, dans les dernières pages, d'un changement de voix ... la narratrice a peut-être rendu le micro à Kolenko/Karpov, qui décrit l'espoir qui le porte au retour dans sa ville, et non plus ses diverses pérégrinations.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
…dehors, devant le marchepied, comme si elle avait deviné où son wagon allait s’arrêter, se tenait…
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