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EAN : 9782226474377
176 pages
Albin Michel (27/04/2022)
3.89/5   22 notes
Résumé :
Demba, un jeune malien, a marché trois ans avant d'arriver à Paris. Il a quitté sa condition d'éleveur pauvre après un drame abominable. Mathieu, critique d'art, touché au plus profond par la mort d'un jeune enfant, est un quinquagénaire désabusé. Deux souffrances, deux errances, deux solitudes. Un tableau de Pablo Picasso va les réunir et les sauver.

Dans ce conte lumineux, hymne puissant à la tolérance qui donne raison à André Malraux lorsqu'il affi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Choisi à la Librairie Anagramme- Meudon- 15 juin 2022

Déjà 10 jours que j'ai lu ce très joli roman, qui fait un bien fou...qui démontre (si encore besoin était ?!!) que l'amour de l'art et de la culture est le meilleur ciment pour créer des liens et de la fraternité...Et que la Culture, l'Art sont des " besoins de première nécessité " comme l'eau, l'oxygène...

L'auteur que je lis pour la toute première fois nous immerge dans une magnifique histoire d'amitié, qui au demeurant, n'avait pas la moindre chance de survenir.
Milieu social aux antipodes, pays, civilisation, âge, aux antipodes également !

Demba, malien, ayant fui son pays pour la pauvreté , la violence mais pas seulement ! ( un drame intime avait fini de lui barrer la route de l'Espoir) décide de fuir sa terre;, il va souffrir toutes les épreuves d'un migrant, pendant trois interminables années, pour enfin parvenir à Paris, la ville rêvée...

Il travaille, se bat pour s'adapter et fuir ses fantômes...un concours de circonstances le fera rencontrer un intellectuel,Mathieu, critique d'art, divorcé, à la vie lisse et confortable, dans une sorte de vide et de solitude sidérale, en dépit d'une existence protégée et à l'abri du besoin!

Ces ceux-là vont se croiser et la magie de la rencontre va opérer à travers l'amour de la peinture et avant tout, par l'intermédiaire des toiles de Picasso....

"Pour Saint- Exupéry,aimer,c'est regarder ensemble dans la même direction.Devant un tableau,une sculpture, un lieu fort,un bel arbre,c'est ce qu'ils font.
Ils regardent la même chose même s'ils ne voient pas la même chose.Le savoir de l'un la virginité de l'autre, l'usure de l'un,l'enthousiasme de l'autre,la moitié de la vie déjà vécue de l'un, le quart de la vie de l'autre vécu seulement, les deux hommes se prolongent.(p.71)"

Je ne vais pas en dire plus...Une très belle rencontre de complicité par l'Art et les partages des beautés Culturelles...qui va guérir l'un, l'aider à se reconstruire, et pour Mathieu, de faire le bilan de son chemin et de ce qui le maintient debout, entre autres L'Amour de l'Art qui n' a de saveur que lorsqu'il se vit dans le Partage, et que , lui, vit dans son Amitié avec Demba. ..

"Mathieu réalise que l'intérêt de Demba pour l'art est peut-être un moyen de s'extraire de sa vie, de la vivre autrement. L'art lui est nécessaire, un baume, un soulagement, un baobab.Grâce à l'art, Demba résiste au banal, au triste, à l'avilissement. de l'art, il prend sa force.(...)Devant un tableau, face à une sculpture,un dessin,une photo, il est debout.L'art lui permet de rester debout. (p.105)"

Cette histoire très positive fait un bien fou dans ce monde dilué, secoué, malmené, mis à mal par les dictatures, les fanatismes multiples, les censures, les destructeurs de Liberté...aux quatre coins de la planète...

En plus de L'Art, qui aide à vivre, qui répare souvent et guérit chagrins et deuils...l'auteur fait une brève parenthèse en interrogeant ce que peut représenter la Culture lorsqu'on se bat pour juste "survivre"...Ainsi, Demba retourne rapidement au Mali pour revoir sa mère adorée et aussi régler des "comptes" avec un oncle malfaisant...il arrive dans son village natal.. veut partager à tout prix son enthousiasme pour l'oruvre de Picasso....Évidemment...il y a décalage de vie, de besoins et d'éducation...


"La grande majorité des villageois n'ont jamais vu de tableaux et ignorent comme le monde est vaste.Demba annonce que son ami s'appelle Picasso, Pablo Picasso. (...)Demba constate que son public s'amuse mais ne comprend pas vraiment. Comment expliquer aux villageois qui n'ont jamais quitté leur terre, et qui doivent la travailler obstinément pour ne pas être encore plus pauvres, ce qu'est une oeuvre et à quoi elle peut servir ?(..)
Demba voulait expliquer qu'un tableau peut consoler, poser des questions, que c'est le miroir de celui qui le regarde.(p.136)"


"Ce Baobab bleu" est parti vers les rives suisses, pour enchanter, je l'espère , l'amie pour laquelle je l'ai choisi.
Une amie qui écrit avec beaucoup de talent et qui s'engage à fond, dans tout son quotidien, pour défendre tous les précieux métiers, visibles et invisibles, de la Culture...Elle se reconnaîtra !...



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Une émouvante histoire de rencontre providentielle.

Demba est un jeune homme d'origine malienne qui a quitté son pays après un drame atroce.
Après un périple de trois années, il arrive à Parie complètement démunis.

Mathieu est un critique d'art qui est profondément atteint par la mort d'un enfant, il est blasé de tout, n'a plus aucune joie de vivre.

Alors qu'à priori il est improbable que ces deux hommes se rencontrent, un tableau de Pablo Picasso va réunir ces deux âmes en peine. Cette étonnante rencontre va les sauver tous les deux.

J'ai été très touchée par l'histoire de ces deux hommes pétris de douleurs qui vont se secourir l'un l'autre en ayant pour passion commune la peinture. Cet art qui va permettre leur reconstruction afin qu'enfin ils osent affronter leurs souffrances et reprennent enfin confiance en la vie.

#Challenge Multi-défis 2022
#Challenge Riquiqui 2022
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Demba vit au Mali, il vit l'innommable seul dans sa case plusieurs fois par semaine, la main de son oncle sur sa nuque. Effroyable.
Sa vie n'est qu'une solitude triste, il quitte son Mali pour rejoindre Paris avec tout ce que cela induit pour traverser plusieurs pays et la mer.

Mathieu vit à Paris, la solitude comme ami après un divorce qui l'isole de toute sollicitation sociale. Il est alors invité par Fabien pour une soirée chez lui, dans son antre des livres. Alors qu'il est face à un livre sur Picasson, Demba le rejoint et leur silence, denrée rare au charme fou entre eux, s'assemble.

Mathieu va parcourir Paris, le musée Picasso, le musée Rodin avec Demba. Il va lui faire découvrir l'art sous toutes ses formes et le pouvoir de l'Art va opérer. Ils sont bientôt dans une nécessité de l'autre

Demba découvre une ville de liberté régit par des feux tricolores et des passages piétons quand sa vie n'était rythmée que par une errance lourde. Heureusement qu'il avait son baobab au Mali, son refuge indelogeable.

« Demba a été élevé au pied des bao-
babs, Mathieu au pied d'un vieux cèdre dont les branches se déploient jusqu'au sol chez sa grand-mère maternelle, au bord de la Loire. »

C'est l'art dans toute sa splendeur qui est érigée dans ce livre, l'art qui sauve, qui affiche une liberté de penser et d'y croire. L'art qui agit comme un déclic de vengeance ultime pour sauver sa vie.

« Alors que la vie courbe les deux hommes, l'art les redresse. »
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J'ai lu les 30 premières pages de ce livre Et j'ai arrêté.

Je ne comprends pas ce parti-pris de l'auteur a essayer de montrer que la souffrance d'une vie rend les gens plus beau, plus « vifs ».

Et qu'à contrario, un franchouillard aux yeux « vert caca d'oie », qui n'a pas connu l'horreur ni la souffrance se retrouve dans une vie ennuyante et futile, et qu'il apprend ébahi et avec émotion que d'autres souffrent plus que lui ce qui lui cause un grand « vide » inférieure au poids que portent ces migrants…

Toujours dans la comparaison de valeur…

L'absence de souffrance et d'horreur absolue entraine t-elle une vie plus futile ? Vraiment ?

Et puis, je n'ai pas aimé ce groupe de réfugié qui sont tous calme, poli dans le salon. C'est méconnaître les migrants. Car il y a une réalité à ne pas édulcorer : la souffrance et la terreur entraîne aussi des gens qui ont peur ou/et qui sont en colère, légitiment.

J'ai l'impression en lisant ce livre que c'est un auteur idéaliste qui écrit pour des idéalistes. Et que tout est soit tout blanc soit tout noir (sans mauvais jeux de mots). Et que cet idéaliste oublie simplement que la vie est complexe, et que des migrants en quête d'une vie n'apporte pas forcément de la richesse dans un pays en quête de sens . Pour autant l'auteur essaye avec mièvrerie de mixer ça en alliant l'esthétisme et l'utilité sociale.

Je pense que l'auteur essaye d'exprimer de belles valeurs qu'il a en lui, mais de manière maladroite et mièvre. Donc je ne donnerai pas sa chance à ce roman, il ne m'a pas pris au tripe, l'auteur est resté dans une idéalisation démagogique…
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J'ai continué de lire des ouvrages qui parle de Picasso. Et celui-là est original par le biais que prend l'auteur Daniel Schick pour lire Picasso à travers le regard d'un jeune adulte malien qui débarque à Paris après de nombreuses péripéties dans les pays traversés. Sa curiosité est satisfaite en compagnie d'un critique d'art qui entreprend de lui faire visiter le musée Picasso . Ensemble dans le calme et avec patience, quelques oeuvres sont regardées. Celles qui parlent au jeune homme. Ensuite d'autres artistes (un sculpteur) complètent l'apprentissage de Demba ; voir comment ce dernier intégre ce qu'il voit dans chaque tableau et ensuite est capable d'en parler à sa tribu quand il la retrouve est un délice. Il nous faudrait un tel partenaire pour parcourir tranquillement les tableaux dans les musées. Daniel Schick n'est pas un romancier, son écriture est rapide et cherche l'essentiel; mais il est un bon conteur.
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critiques presse (2)
LesEchos
11 août 2022
Le journaliste culturel publie un premier roman humaniste et lumineux sur la transition et la force de l'art.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Dans ce premier roman, on reconnaît quelques-unes de ses passions : la peinture et la sculpture, et les musées qui jouent un rôle majeur dans cette histoire d'une rencontre improbable entre deux hommes que rien ne prédestinait à devenir amis, et qui vont pourtant se trouver, grâce à la force de l’art.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Mathieu réalise que l'intérêt de Demba pour l'art est peut-être un moyen de s'extraire de sa vie, de la vivre autrement. L'art lui est nécessaire, un baume, un soulagement, un baobab.Grâce à l'art, Demba résiste au banal, au triste, à l'avilissement. De l'art, il prend sa force.(...)Devant un tableau, face à une sculpture,un dessin,une photo, il est debout.L'art lui permet de rester debout. (p.105)
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Les deux hommes échangent de plus en plus mais ce n'est pas si simple.Mathieu vient d'un monde bourgeois mais peu conventionnel où débattre fait partie de l'existence,où connaître la force des mots permet d'exister. Partager,discuter, argumenter, jouter,écouter, se confier,les mots, les phrases, les dialogues enflammés, les soliloque narcissiques, Mathieu,connaît ses gammes, Demba pas. Mathieu vient du monde des mots,Demba de celui des non-dits.Le jeune homme est né dans un village où les discussions se contentent d'évoquer le temps qu'il a fait,celui qu'il fait et celui qu'il fera.L'oncle de Demba n'a cessé de lui dire qu' "il faut se confier à Dieu mais pas aux hommes".Rappel astucieux et incessant pour que Demba ne raconte rien.(p.88
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Les Collines de sable

La grande majorité des villageois n'ont jamais vu de tableaux et ignorent comme le monde est vaste.Demba annonce que son ami s'appelle Picasso, Pablo Picasso. (...)Demba constate que son public s'amuse mais ne comprend pas vraiment. Comment expliquer aux villageois qui n'ont jamais quitté leur terre, et qui doivent la travailler obstinément pour ne pas être encore plus pauvres, ce qu'est une oeuvre et à quoi elle peut servir ?(..)
Demba voulait expliquer qu'un tableau peut consoler, poser des questions, que c'est le miroir de celui qui le regarde.(p.136)
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Pour Saint- Exupéry,aimer,c'est regarder ensemble dans la même direction.Devant un tableau,une sculpture, un lieu fort,un bel arbre,c'est ce qu'ils font.
Ils regardent la même chose même s'ils ne voient pas la même chose.Le savoir de l'un la virginité de l'autre, l'usure de l'un,l'enthousiasme de l'autre,la moitié de la vie déjà vécue de l'un, le quart de la vie de l'autre vécu seulement, les deux hommes se prolongent.(p.71)
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Chez Rodin

Avant de se rendre au musée, Mathieu potasse comme il faisait étudiant. Demba lui permet de revivre les années où la vie n'était pas encore un parcours du combattant.Alors que la vie courbe les deux hommes, l'art les redresse.L'art les répare. (p.89)
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Vidéo de Daniel Schick
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