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EAN : 9782490426423
136 pages
Flatland (15/02/2024)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Qui peut dire si les villes ont une âme ? On sait pourtant qu’elles sont tout aussi mortelles que ceux qui y vivent. Paris n’échappe pas à la règle. En six nouvelles illustrant tour à tour quelques figures imposées du « post-apo », Fabrice Schurmans dresse le portrait d’un Paris en sursis, puis déliquescent, puis moribond, puis décomposé. Plus dure sera la chute ?

« L’apocalypse, c’est juste un effondrement progress... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Signée par l'indispensable Caza, l'illustration de couverture semble déjà résonner comme un avertissement : accroche-toi au balai, j'enlève le plafond !
Car c'est bien d'effondrement dont il va être ici question dans ce recueil de six nouvelles d'une science-fiction brillante et addictive.
"Paris perdus" est un recueil de SF écrit par Fabrice Schurmans et illustré par Caza.
Il a été publié en février 2024 aux éditions "Fatland Éditeur", la fabrique d'horizons.
Avoir la tête d'un séducteur n'est pas toujours une sinécure.
D'autant plus quand c'est une tête d'emprunt !
Jean Némo va en faire l'amère expérience ...
Dans un premier texte intitulé "Étoiles en pagaille", Fabrice Schurmans installe la lecture entre sidération et amusement.
C'est rapide et efficace, c'est de la SF de haut vol !
Pourtant on n'a là encore rien vu, presque rien lu.
Le temps de s'attarder sur quelques paysages sans lendemains, sur les premiers dessins de Mr Caza, et sans même y prendre garde, tout s'est effondré.
Paris n'est plus Paris !
Hubert de la Morliere a disparu de New Paris.
Inquiète, Huguette sa femme a appelé la police.
L'enquête va propulser les deux inspecteurs Tawfik et Hamar jusqu'aux bas-fonds d'Old Paris ...
Fabrice Schurmans commence là à inquiéter son petit monde.
Il va installer tout au long du recueil un décor, celui de l'après effondrement.
Et le pari est gagné !
Aussi courts qu'ils paraissent être, il ne paraît rien manquer dans ces six textes.
C'est assez classique dans le fond du récit, mais très original dans le ton et le style de l'écriture.
C'est à lire au rythme d'une playlist fournie dans le texte ... Rita Mitsouko, Highway to hell, Pink Floyd, Miles Davis, etc ... etc ...
Rien que du bon son !
Ce n'est pas parce que tout part en cacahuètes, qu'il faudrait se laisser aller à écouter du Michel Sardou ...
Il semblerait même que l'auteur soit aussi cinéphile que mélomane !
Quoi qu'il en soit, il nous a concocté dans ce recueil une science-fiction moderne et incisive qui n'a laissé aucune chance aux bâillements et aux temps morts.
Le dernier, et peut-être le meilleur texte, "la nuit des mots vivants" vient clore, bien trop vite à mon goût, cette incursion dans ce monde effondré si bien envisagé et décrit.
Il aurait dû s'intituler "Fin de partie" !
Le lira-t-on un jour, le journal de la fin du monde qu'a écrit cette jeune femme qui sillonne Paris-la-morte sur sa moto ?
En tirera-t-on une leçon ?
Car ici, il y a aussi beaucoup de réalisme et un peu de dénonciation ...
De l'excellente SF donc.
Mais derrière une couverture dessinée par Caza pouvait-il se terrer du médiocre ?
Il aurait fallu que vraiment tout se soit effondré ... Et on n'en est pas là ...pas encore ...

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Dans ces six nouvelles post-apocalyptiques, je me suis aventurée dans deux Paris, encore plus séparées que Berlin du temps du Mur. Un nouvel univers aseptisé s'est construit dans le New Paris dystopique, à quelques encablures de l'ancien monde, le nôtre en fait mais pire qu'aujourd'hui - oui, oui c'est possible -, qui continue d'exister dans le Old Paris. Les hommes y sont devenus sales, dépenaillés, affamés, menant des vies erratiques et sans espoir.
Dans le New Paris, calme, luxe, sérénité, journées ensoleillées, nuits étoilées, jardins coquets, maisons chics et ultra-sécurisées contre d'éventuels envahisseurs.
Pour séparer les deux, un mur d'une hauteur inestimable car le ciel n'y a pas le même aspect. Ce mur est étanche, enfin, quasi…

Comment puis-je expliquer que ces six histoires à l'atmosphère si oppressante, parfois très glauques, sont jubilatoires ?
En vous disant que la plume de Fabrice Schurmans est dynamique, crépitante, que les pages se tournent sans qu'on reprenne son souffle et qu'à la fin de chaque nouvelle, haletants, une seule chose nous intéresse, entamer la suivante. Et quand on referme le livre, une seule envie : de nouveaux épisodes s'il vous plaît, tellement c'est addictif.
Comme dans Les délaissés, l'auteur nous plonge immédiatement dans l'histoire, pas de circonvolutions, non, du droit au but diaboliquement efficace, prenant aux tripes, une imagination débordante.

J'attends avec impatience ma commande de Moloch Academyk, je suis sur les starting-blocks.

Amateurs de SF, de dystopies ou pas, ne passez pas à côté de ce petit bijou. Pour vous convaincre, vous pouvez lire le quatrième de couverture, il n'en dit pas trop.
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Avec ce chouette petit recueil joliment illustré par Caza, Fabrice Schurmans nous démontre que ce ne sont pas l'apocalypse nucléaire ou le réchauffement climatique qui conduiront l'espèce humaine à sa perte, mais son égoïsme. Chaque nouvelle nous montre en effet une société de plus en plus divisée, le fossé ne cessant de se creuser entre le pouvoir et le peuple, entre les puissants et les faibles, les riches et les pauvres.
On commence en douceur avec "Etoiles en pagaille" où il est question des excès que peuvent se permettre les classes dites supérieures. Une nouvelle un peu angoissante mais non dénué d'un certain humour avec en prime la présence de Brad Pitt himself !
"Le dernier niveau", "Les intrus" et "Le revers du silence" illustrent chacune à leur manière, le pouvoir de l'argent et la monétarisation de la vie humaine. Qu'il s'agisse de privilégiés qui s'offrent un "shoot them all" grandeur nature, d'un groupe de jeunes graffeurs plongés à leur insu dans une téléréalité mortelle ou d'un bobo de la haute qui se donne le grand frisson en chassant du pauvre, toutes nous montrent les dérives auxquelles peuvent conduire l'absence de mixité sociale. Les différentes classes sont hermétiques les unes aux autres. le pauvre est relégué en périphérie. Il devient un intrus, un danger, un ennemi.
Avec "L'inconnue du mur", la peur change de camp. Entre New Paris et les vieux quartiers, les liens ont été définitivement rompus. La caste au pouvoir vit derrière de hauts murs dans des résidences ultra sécurisées. Au dehors, la populace a régressé à un stade quasi animal et la colère gronde. L'argent ne protège pas de tout. Pollution, émeutes, guerres : de quelque côté du mur que vous soyez, l'addition sera salée.
C'est ce que nous démontre "La nuit des morts vivants", le dernier texte du recueil. Paris n'est plus qu'une coquille vide où survivent péniblement quelques groupes de rescapés. L'esprit de domination n'a pas pour autant disparu et les femmes subissent encore et toujours la loi du plus fort.

Lien : https://sfemoi.canalblog.com..
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Il est désormais possible de ''changer de gueule'' à la demande pour quelques jours dans Etoiles en pagaille, New Paris est façade qui cache un old Paris dans le revers du silence, les escapes game sont devenus d'un réalisme effrayant quand vous avez les moyens de payer, le chaos est partout, la société progressivement s'est effondrée. Les bêtes prennent petit à petit le dessus. Les nouvelles de ce recueil nous plongent dans une société qui ''s'est tranquillement suicidé'', en route vers la fin de l'humanité....Et tout ça, à Paris.
''Paris en sursis, Paris déliquescent, Paris moribond, Paris décomposé''. Pourquoi les hommes n'ont-ils pas écouté les alertes quand il était encore temps?
Une lecture de SF quasi post apocalyptique qui donne le bourdon, car, et c'est aussi le principe des auteurs de SF, ils écrivent l'avenir en s'appuyant sur les connaissances d'aujourd'hui et la projection des possibles n'est pas optimiste, loin de là.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Que reste-t-il de l'art quand tout est fini ?
Jouir de Guernica pour soi seul ne tient-il pas de l'absurde, du geste inutile ?
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Ce soir, dans la rue, tout est calme. À l’instar du quartier. La maigre rumeur de la ville s’est éteinte. La nuit semble s’être enfin endormie. Demain, je reprendrai la route, explorerai de nouveaux secteurs. Une grande carte s’étale sur la table avec des hachures vertes pour les territoires visités et des cercles rouges pour les lieux à éviter. J’ai l’impression de réorganiser Paris, de supprimer ses anciennes divisions administratives, de refaire un monde tout en me refaisant moi-même. Dans ce monde, j’ai l’intention de vivre seule. Même si je remplis les chambres de filles perdues, il est hors de question pour l’instant de partager quelque chose, de revivre avec quelqu’un. Il y a trop à perdre. J’ai déjà trop perdu.
En plus, la nuit, je couche toutes sortes de pensées dans mon cahier. Des pensées aussi décousues que leur auteure. Elles doivent y dormir mieux que moi. Et pour écrire, pour me raccommoder, j’ai besoin de solitude.
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