Incitée par Mina – une fois n'est pas coutume – , je pars à la découverte des éditions belges et en particulier d'Esperluète. Parmi les nombreux ouvrages de cet éditeur proposé par la bibliothèque de la Part-Dieu, je m'arrête – je ne sais pourquoi – sur un recueil de poésie d'
Annemarie Schwarzenbach, voyageuse, écrivaine, poétesse et journaliste suisse : Rives du Congo suivi de Tétouan, deux longs poèmes inspirés de ses séjours en Afrique, illustrés par des photos de voyages issues des carnets de route de l'auteur.
Le texte est proposé en version bilingue allemand-français traduit par les soins de
Dominique Laure Miermont. L'écriture – en français – est extrêmement fluide et il est facile de se laisser porter par les mots, de se laisser couler dans l'ambiance d'un décor africain fragmentaire. Lorsque je prend enfin le temps de m'attacher aux détails, aux images, je prend conscience de la beauté de l'espace intérieur dessiné. Entre douceur et douleur de vivre, les échanges entre l'auteur et l'Ange, Dieu, ou l'ailleurs me font penser que – si ce n'est pas déjà le cas –
Annemarie Schwarzenbach trouverait largement sa place dans l'essai Par ailleurs (exils) de
Linda Lê. L'interlocuteur de Rives du Congo pourrait – dans une moindre mesure – être l'Autre d'
Alejandra Pizarnik – ce qui me fait dire que je vois
Pizarnik partout ces temps-ci. Si la mélancolie, l'espace contraint, la douleur voire la mort sont des éléments bien présents dans la poésie d'A.
Schwarzenbach, la beauté du paysage lunaire ou fluvial, et l'espoir n'en sont pas moins au rendez-vous.
Lien :
https://synchroniciteetseren..