Résumé éditeur :
Lorsque Gail Sheehy, en reportage dans les camps de réfugiés de Thailande, découvre le regard de Mohm, la journaliste américaine adopte aussitôt l'orpheline cambodgienne. A douze ans, Mohm arrive aux États-Unis et plonge dans un monde dont elle ne parle pas la langue.
Le Cambodge a connu sous Pol Pot la période la plus effroyable de son histoire. Mohm à six ans lorsque le dictateur s'empare du pouvoir. Dès les premiers jours du nouveau régime, la terreur s'installe. Les grands-parents de l'enfant, ses parents, son frère, sa soeur disparaissent l'un après l'autre. De camps de travail en errances dans les forêts, elle apprend à se cacher, à se défendre, à se nourrir seule. Ainsi elle acquiert-elle l'âme d'une survivante.
L'enfant khmère est un document brut, bouleversant, et une réflexion sur la personnalité exceptionnelle de Mohm. Comment une fillette a-t-elle pu surmonter tant d'épreuves? Quelle force intérieure la poussait ? Quelles leçons l'Occident peut-il tirer de son expérience? Et d'où viennent ce charme et cette grâce que la cruauté et la démence des hommes n'ont su abattre ?
Gail Sheehy a collaboré au New York Times, au Washington Post à Vanity Fair, à Rolling Stone etc..
Elle est l'auteur de plusieurs livres qui ont connu le succès, parmi lesquels, aux éditions Belfond, Passage (1977) et Franchir les obstacles de la vie (1982)
L'enfant khmère a été traduit en français aux éditions Belfond en 1989, date à laquelle j'ai lu ce livre, le 14 août.
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Ce livre a été écrit par une journaliste, qui suite à une visite en Thaïlande, découvre la vie des réfugiés cambodgiens qui ont fuit leur pays sous l'emprise du dictateur Pol Pot.
Elle repart aux Etats-Unis, mais décide, peu de temps après de retourner là-bas, afin d'adopter une fillette de 12 ans qu'elle avait interviewer et qu'il l'avait profondément touchée.
Cette fillette, Mohm, nous livre elle aussi son histoire, au travers de quelques chapitres, un récit très très dur, qui nous montre une fois de plus que l'être humain peut être vraiment cruel.
Ce livre nous dévoile bien évidemment la période atroce qu'ont vécu les cambodgiens, mais c'est surtout la réadaptation de Mohm, dans un nouveau pays avec des moeurs complètement différents de ceux vécus dans son pays qui est mis en avant. Comment réapprendre à vivre quand on a tout perdu, quand la culpabilité veut prendre le dessus, quand on ne sait pas si des membres de sa famille sont encore vivants, bref comment réussir à se reconstruire.
Témoignage vraiment très poignant et du coup bien difficile à critiquer, je le conseille vivement à celles et ceux qui veulent en savoir plus sur ce terrible génocide, l'auteure nous donne en effet, quelques explications sur les raisons de ce terrible épisode.
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A qui va visiter le Cambodge, à qui ne va pas le visiter mais s'intéresse au devenir de semblables à nous, il faut lire absolument ce livre. Empreint de la plus grande humanité, sensible, pudique, il nous livre (oui oui) dans toute son horreur la réalité d'autres êtres humains qui ont eu la malchance de naître ailleurs...
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Regard d'introspection de ces enfants nés dans une détresse humaine.
Leurs découvertes offrent des éclats de vie aux reflets de sincérité et de bonheur d'une remarquable vérité.
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La nuit, je creuse un trou pour me mettre à l'abri des bombes et je recouvre mon corps de terre et de feuilles. Couchée là, je regarde trembler les étoiles.
Page 112
Tout le monde travaille pareil. Tout le monde est coiffé pareil, habillé pareil, tout en noir, c'est facile à laver. Mao bien sûr, les responsables ont toujours des préférés. Ce n'est pas qu'ils les aiment vraiment. Ils se servent juste de ceux qui sont leurs chouchous. Ces enfants-là n'en tirent pas grand chose de bon. Les responsables, au contraire, ils savent repérer ce qui peut leur être utile chez les autres.
Je pouvais toucher la douleur dans les yeux de tous ces gens; si seulement je pouvais leur rendre ceux qu'ils ont perdus, je le ferais !
Ils se servent des gens pour espionner. Il y a beaucoup de gens qui le font. Surtout les enfants. Ils espionnent même leur propre famille. C'est parce que leur famille n'est plus une vraie famille.
Privés de notre faculté de communication, nous perdons le fondement même de notre identité.