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Il y a longtemps que ce court roman me tentait, j'étais attirée par sa couverture un peu magique et son résumé énigmatique. Je me demandais bien ce que pouvait nous cacher cette jeune femme au style sombre.

Malheureusement, je n'ai déjà pas accroché à l'écriture. L'auteur a choisi d'écrire son texte à la deuxième personne, ce qui n'est pas courant et un peu perturbant au début. Mais j'ai surtout eu plus de mal avec sa manière de décrire le corps féminin dans les premières pages, ca m'a presque rebutée. J'avais peur que le personnage soit un macho qui nous montre avec fierté comme il allait "dresser" sa nouvelle conquête. Malgré cette appréhension, et comme le texte est court, j'ai continué.

On peut dire que je me suis trompée, car ce n'est pas la femme qui se fait manipuler ici, loin de là. L'homme se laisse embourber dans une relation étrange, une mélasse sombre faite de sorcellerie et d'incompréhension. Une incompréhension qui ne m'a d'ailleurs jamais vraiment lâchée pendant ma lecture. Une ambiance poisseuse se dégage de ces lignes, la relation entre les personnages est malsaine, et on sent les prémices d'un environnement mystique, voir satanique. Mais même la fin n'apporte pas particulièrement de réponse à toute cette mise en scène étrange.

Une expérience loin d'être réussie de mon côté, j'aurais essayé.
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En quelques lectures Lucius Shepard s'est imposé comme un de mes écrivains préférés. Et ce n'est pas ce « Abimagique » qui va décevoir cet amour littéraire. Cette novella parue dans la sublime collection Une Heure Lumière est un formidable récit qui impose définitivement Shepard comme le maître de l'étrange.

Au tout début de ma lecture, je me suis dit « aïe » en voyant le parti pris narratif de l'auteur, à savoir l'usage de la seconde personne du singulier. J'avoue que je dois avoir un petit côté vieux-jeu conventionnel, ce genre de procédé n'a en général pas mon affection. Mais Lucius Shepard n'est pas n'importe quel auteur et la pointe de déception que j'ai ressentie au départ s'est vite dissipée pour finir par m'apparaitre comme un des points forts du roman. Ce « tu » participe de l'étrangeté du récit et en renforce le côté immersif en mettant le lecteur à la place du personnage principal. Cette identification, ou plutôt devrais-je parler de cette confusion, entre lecteur et héros est encore renforcée par le mystère qui plane sur lui. On ne sait pas grand-chose de ce personnage, si ce n'est son métier. On ne saura même jamais son nom, à un moment il prétend s'appeler Carl mais on sait qu'il ne s'agit pas de son vrai nom. le fait de se voir, en tant que lecteur, assimilé au héros permet de ressentir pleinement la fascination exercée par Abi et l'étrangeté de l'histoire imaginée par Shepard. Et étrange, elle l'est cette histoire. « Abimagique » aurait pu n'être qu'un roman fantastique classique mais comme je l'ai dit Shepard est un maître de l'étrange, il sait par des petits riens, en quelques scènes, en quelques descriptions faire basculer un récit du classique vers le bizarre le plus troublant. Je ne veux pas dévoiler ces ingrédients que l'auteur distille au fur et à mesure du développement de l'intrigue, les découvrir par soi-même participe du plaisir de la lecture. Sachez simplement que l'histoire est intensément prenante, remarquablement construite jusqu'à une fin ouverte parfaite et que le personnage d'Abi est très marquant (elle aussi, je vous laisse la découvrir).

Encore une perle signée Shepard ! C'est bien simple, j'ai envie de tout lire de cet auteur. Ce qui est très cool, c'est que j'en ai déjà quelques-uns qui m'attendent dans ma PAL.
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Amour, emprise, sorcellerie féministe, sauvetage du monde malgré lui ? Une fable contemporaine au fantastique subtilement vaporeux, magistralement rendue indécidable par le grand et si regretté Lucius Shepard.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/08/02/note-de-lecture-abimagique-lucius-shepard/

Dès ses romans « Les yeux électriques » (1984) et « La vie en temps de guerre » (1987), et en atteignant un sommet dans cette direction avec « le dragon Griaule » (construit sous forme de fix-up remarquablement intelligent entre 1984 et 2011), le si regretté Lucius Shepard (1943-2014) nous avait démontré son étonnante facilité à travailler à la lisière du fantastique et du roman noir le plus contemporain, en installant une prémisse improbable mais pleinement acceptée des protagonistes pour créer son propre territoire de l'inquiétude. Nouvelle de 2005, développée en novella en 2007, traduite en 2019 par Jean-Daniel Brèque pour la collection Une Heure-Lumière du Bélial', « Abimagique » est à son tour une parfaite illustration de ce phénomène subtil. Avec cette singulière rencontre qui laisse rapidement s'insinuer un doute corrosif (peut-être bien à juste titre néanmoins) dans la satisfaction sexuelle et amoureuse qui la baigne, l'auteur réussit un questionnement mystérieux de ce qui nous anime, envers et contre tout.

Jouant d'une imagerie gothique (plutôt que de l'atmosphère hippie si bien rendue, autour de la terrifiante figure par ailleurs de Charles Manson, par Quentin Tarantino dans son « Once upon a time in Hollywood » – avec ce fabuleux sourire des yeux imaginé pour la jeune actrice Margaret Qualley) et d'un arrière-plan potentiellement sectaire mais infiniment moins direct que chez le déterminé Madison Smartt Bell de « La couleur de la nuit » (2011), Lucius Shepard arpente la frontière entre l'amour et l'emprise, distille de précieux éléments de sorcellerie féministe que ne renierait peut-être pas Starhawk, au prix de quelques paradoxes possibles, et nous offre une superbe illustration de l'art des fins indéterminées, ou à explications soigneusement multiples et indécidables.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Déesse mère.

Tu l'a vue dans ce café. Tu est tombé amoureux. Elle t'a dit que le monde courait à sa perte. Mais t'a t'elle seulement dit la vérité ?

Après avoir quitté Lucius Sheppard sur la semi-déception "Le livre écorné de ma vie", je le retrouve avec ce coup de coeur. le personnage principal est tombé amoureux d'une fille fascinante. Gothique, adepte de la Wicca et du tantrisme, Abimagique fascine par le mystère qui émane d'elle.

Cette relation sous des abord idylliques devient peu à peu toxique. Abimagique est-elle réellement une sorcière comme elle le prétend ? N'est t-elle pas plutôt une manipulatrice ? Peu à peu notre héros doute. Quelles sont les réelles attentions d'Abimagique à son égard ?

L'auteur joue sur cette ambiguïté jusqu'au final. Mais cette lumière ne fera que jeter de nouvelles ombres sur le mystère.

J'ai également adoré la narration à la deuxième personne du singulier. D'habitude je la trouve inutilement lourde, mais ici elle est utilisée à la perfection. Nous sommes totalement aspirés dans l'histoire et ressentons de manière accrue les différents événements.

Bref, cette novella est un incontournable de Lucius Sheppard.
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Seconde incursion dans les univers de Lucius Shepard pour moi après le très bon Attracteurs de Rose street, et là encore, l'auteur offre un récit fantastique et étrange empreint d'érotisme.

Proposer un récit à la deuxième personne est toujours un pari délicat. Loin de renforcer l'immersion du lecteur, ce procédé à plutôt tendance à créer un sorte de dissonance qui complique la lecture, sauf qu'ici cela participe totalement de l'ambiance perturbante de cette novella.

Mais que raconte Abimagique ?
Hé bien, un homme tombe amoureux d'un femme et ils emménagent ensemble. Sauf que cette femme, Abi, semble être un sorcière tantrique impliquée dans une conjuration cosmique visant à éviter la fin du monde. A moins que notre protagoniste soit juste complètement camé.

Et c'est ça qui fascine tout le long du récit, cette incertitude, cette impossibilité d'accorder sa confiance pour notre protagoniste qui va l'enfermer tout le long de cette relation qui oscille entre le divin et le purement toxique. Notre héros, Carl, est totalement largué et alterne entre des moments de défiance pur vis à vis de cette Abi, des drogues qu'elle lui fait ingérer, de son apparente nonchalance envers des sentiments qui l'enferme et parfois une apparente clairvoyance pour la (prétendue ?) mission de sa compagne.

L'écriture de Shepard est très organique, sensuelle, et porte une charge érotique très forte, même si on pourrait lui reprocher d'être beaucoup trop centrée sur le regard masculin.

Incertitude jusqu'au bout, ambiance purement fantastique, écriture lyrique, érotisme et sensualité, le tout fait de ce récit une expérience particulière qui vaut le détour et qui me donne encore une fois envie de poursuivre mon exploration de l'oeuvre de Shepard.
Lien : https://imaginelec.blogspot...
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Je poursuis la lecture de cette magnifique collection (merci Aurélien), dans un savant désordre ; me retrouvant face au désir du moment mais surtout de la découverte de tel ou tel tome pendant mes visites aux librairies.
Cette fois-ci, le hasard a voulu que ma 22e lecture soit justement le tome 22 de la collection.
Retrouver Lucius Shepard quelques années après avoir lu son recueil "sous des cieux étrangers" a été un vrai plaisir. Plus que les aspects "fantastiques" qui ne sont pas forcément ce dont je raffole, j'apprécie sa qualité d'écriture, de conteur, la construction de son récit et le travail sur les personnages.
Petite spécificité de ce texte qui est écrit à la deuxième personne du singulier ! Original, un peu déstabilisant mais finalement plaisant.

Un bon moment, pas forcément le meilleur tome de la série pour moi, mais heureux d'avoir retrouvé cet auteur pendant ces quelques pages.
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Ce qui te marquera peut-être le plus de premier abord avec Abimagique, c'est qu'il est rédigé à la deuxième personne du singulier. En effet, tu n'as peut-être pas l'habitude de lire des récits écrits à travers ce prisme, moi je ne l'ai pas non plus, et si je le croise, c'est souvent au gré de bouts de textes, mais jamais dans leur entièreté, j'imagine que toi aussi.

Abimagique, c'est l'histoire d'Abi, mais racontée par un narrateur inconnu qui s'adressera à toi. Qui te racontera le mysticisme et voile étrange qui entoure cette demoiselle pulpeuse, à l'aura magnétique et envoûtante. Il te racontera comment il s'est fait aborder, comment il s'est fait séduire, malgré lui, et comment il s'est adapté au mode de vie d'Abi. Elle est discrète, végane, persuadée que la fin du monde est proche. Elle est entourée de secrets qu'elle ne veut pas conter, te demandant de lui faire confiance les yeux fermés. Mais Abi, elle est douée de ses mains et de son corps, et elle te fait passer des nuits de rêves au gré de vos rencontres charnelles. Alors, addict, tu resteras à ses côtés, malgré les bizarreries pour lesquelles tu fermeras les yeux.

Ta confiance sera mise à mal, d'étranges témoignages te parvenant, tu mèneras une enquête. Tu interrogeras d'autres hommes, passés, patients, et tous rendus paralysés par son truc magique, cet attouchement particulier qu'elle te prodigue durant vos ébats, et dont tu pensais être le seul à avoir bénéficié. de plus, tu trouves particulier les rites qu'Abi pratique, son mode de vie reclus au fond d'une forêt, sa famille inexistante et ses amis dont tu ne verras pas le visage. Abi est-elle une sorcière ? tu te demanderas, mais tu ne trouveras pas de réponses adéquates. Et un jour, tu essaies de la sauver, de te sauver, sans savoir le prix qu'il t'en coûtera.

Abimagique, c'est le talent de Lucius Shepard qui se déploie. le registre est différent que dans Les attracteurs de Rose Street, mais fonctionne parfaitement. L'auteur te propose une novella fantastique subversive, qui te laisse une grande part à l'imagination et à l'interprétation. Il te charriera au gré des mots et des images qu'il transpose grâce à eux. Tu imagineras, je te le souhaite, cette maison perdue dans un bois et ces rituels étranges. Lucius Shepard est fort, car il sait manier les mots et ses intrigues pour t'emmener loin, même si tu ne partais pas convaincu, je ne l'étais pas.

Alors au terme de cette lecture, je sais que Lucius Shepard, auteur clivant, sait me séduire. Et je me réjouis de lire d'autres de ses titres.

En résumé : Une novella subversive, étrange, érotique, qui m'a séduite.
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Un autre tome de #UneHeureLumière ! J'aime toujours autant cette collection de @lebelial, mais cette fois j'ai un peu plus de réserve sur le texte.

Si j'ai passé un bon moment pendant ma lecture, et si le retournement est très surprenant, j'ai eu du mal avec la représentation de la protagoniste. Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler trop l'intrigue, mais le retournement vers le #fantastique est vraiment abrupte et semble vraiment déconnecté du reste de l'histoire. C'Est dommage !
J'aurai adoré être du point de vue de la protagoniste plutôt que de suivre un random guy un peu idiot. Je comprends l'intérêt d'une narration a la deuxième personne, qui donne une certaine efficacité au propos, mais ici nous sommes forcés de suivre son male gaze assez gênant.
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Ce récit est intéressant, notamment parce qu'il me démontre (encore une fois ?) que j'ai du mal avec le fantastique pur jus. Bien sûr le tandem Abi-narrateur fonctionne correctement, et le fait que le narrateur ne s'enfuie pas à toutes jambes dès le début reste crédible. Mais j'ai vraiment du mal à entrer dans les délires des visions (?) de la dernière partie, et leurs implications.
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L'intrigue :
Le récit nous parvient par le biais du compagnon d'Abi mais dans une forme particulière car l'histoire nous est rapportée à la deuxième personne du singulier ce qui est peu banal. Cette jeune femme mystérieuse obsède notre narrateur au point qu'il va se couper de tout lien avec son ancienne vie pour se consacrer entièrement à cette relation ambiguë, tantôt douce, tantôt violente, cette fin du monde prophétisée par Abi est-elle réelle ou sort-elle d'un esprit dérangé ?

Abimagique :
Abi surnom de Abimagique, est une jeune femme d'une vingtaine d'années au look gothique mixé à celui de sorcière païenne. Elle parait hors du temps, comme si rien ne pouvait l'atteindre et cette aura mystique obsède notre narrateur qui va trouver le courage de l'aborder puis d'entamer une relation avec elle pour très vite emménager dans sa maison. Elle nous est présentée comme voluptueuse, masseuse pour personnes handicapées, reine du sexe tantrique et aussi ouverte à toutes sortes de mysticismes, des herbes séchées parsèment son intérieur, des bougies, des runes…

Mais il y a aussi un autre versant plus inquiétant de sa personnalité avec un manque total de communication, son mépris des autres, son activité auprès des personnes handicapées qui a l'air d'être une façade pour des rituels étranges aux conséquences graves, sa violence envers son compagnon s'il émet des doutes sur son comportements ou demande des explications.

En bref, j'ai bien aimé ce récit d'une déesse Cybèle incarnée par le personnage d'Abi qui tente de sauver notre monde de notre bêtise comme de celle d'entités plus importantes en essayant d'apaiser la Nature par ses rituels magiques, un récit fantastico-horrifique comme l'était la première novella que j'ai lu de Lucius Shepard, Les Attracteurs de Rose Street.
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