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Riviere blanche (01/10/2011)
4/5   18 notes
Résumé :
"Un moment après le début de Candy j’ai entendu provenir de la chambre un bruit que je n’ai pas reconnu. J’ai appelé pour savoir si tout allait bien sans obtenir de réponse. J’ai appelé encore et il y a eu un son étouffé pareil à un gargouillement. J’ai été voir. Mon père s’était pendu dans la chambre. Il avait passé une corde autour d’une des poutres qui traversaient la pièce et le bruit que j’avais entendu sans l’identifier était celui de la chaise qu’il avait ren... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

08 : 01
Dégueulasse. Immonde. Répugnant. Ecoeurant.
C'est la première fois qu'une lecture me noue le ventre à ce point, que mon impression de suffoquer est aussi réelle. Et pourtant, je suis habitué aux excès d'hémoglobine ( qui me font sourire ) et je suis plutôt amateur de romans amoraux, glauques, noirs ou dérangeants.
Mais là tous les auteurs de gore peuvent aller se rhabiller. Tout ce que j'ai pu lire avant c'était de la franche rigolade.
"A ne pas mettre entre toutes les mains" n'a jamais été aussi vrai. Même pas entre les miennes. Mais c'est trop tard.
Ce livre ne distille pas un malaise : il maintient une oppression.
 
07 : 02
Impossible de mettre un nombre d'étoiles. Trois, une, cinq ? Ca n'est pas un livre, c'est une expérience nauséeuse. le narrateur se nourrit de charogne au début de l'histoire. Il ne la digère pas et régurgite son repas macabre. Mais il recommence encore et encore jusqu'à ce que son corps accepte cette viande avariée.
"Il m'arrivait de manger de la viande pourrie ou de boire du sang caillé pour intensifier les visions."
Pour le lecteur c'est pareil. On tourne les pages comme pour mesurer notre degré de résistance à l'abject. Pas par passion pour une histoire où tout est prétexte à nous tordre les tripes.
 
06 : 03
Trois étoiles par défaut donc, et parce qu'il ne peut en être autrement étant donné l'importance de ce chiffre.
Le numéro 33 de la collection "Noire" chez Rivière blanche, qui rend hommage à feu la collection Angoisse ( Fleuve noir ).
"Un plus neuf plus huit plus neuf, vingt-sept, trois au cube, trois, trois, trois, vingt-sept, deux plus sept, neuf, trois plus trois plus trois, trois, trois, trois, trois cent trente-trois, le chiffre sacré, mon chiffre, la clé."
"La confession du tueur. Trois parties. Trois fois trente-trois paragraphes. Chaque paragraphe composé de trois cent trente-trois mots."
A noter qu'il existe deux versions de ce roman, qui a été initialement publié en 2011 et réédité en 2014 dans la collection Trash dans une version raccourcie ( mais à ce sujet, je vous invite à lire le commentaire de l'auteur ci-dessous ), avec trois chapitres sur les six. Ces fameux trois chapitres de confession de trente-trois paragraphes comportant chacun un nombre de mots que je n'ai pas recomptés précisément ... mais qui semblent effectivement se composer de trois cente trente-trois mots à chaque fois.
Tout un exercice de style.
Parce que, et ça ajoute au paroxysme de l'horreur, l'écriture a beau être souvent brutale et très crue, elle n'en est pas moins soignée.
 
05 : 04
Dans la version intégrale, la biographie du tueur alterne donc avec un récit parallèle dans lequel on suit un personnage prénommé Gerlan qui va tuer la femme qu'il aime sans se rappeler des circonstances l'ayant amené à de telles extrémités et qui sombrera lentement dans l'alcool, la drogue et la folie. Rien de particulièrement réjouissant donc mais à la limite, l'épouvante y est plus classique et on respire davantage quand vient son tour.
 
04 : 05
Mais dans ce fameux journal du meurtrier, rien ne nous est épargné. Toutes les formes de déviances et d'atrocités trouveront tôt ou tard leur place.
Il faut dire aussi que le narrateur n'avait que peu de chances de ne pas conserver de graves séquelles psychologiques après son enfance. Son grand-père se suicide d'un tir de fusil dans la tête presque sous ses yeux, puis c'est au tour de son père de se pendre. La mère quant à elle le privera rapidement de tout repère sexuel dès sa plus tendre enfance et entretiendra une relation de plus en plus incestueuse avec son jeune fils. Depressive, elle laissera traîner ses médicaments qu'avalera également le futur monstre, ce qui achèvera probablement de le déglinguer. Il renaîtra le jour où il tuera et mangera sa mère.
"j'agissais de manière automatique. Je n'avais aucun désir."
"J'étais l'inverse d'un loup-garou. Ma malédiction me poussait à être humain la plupart de mon temps."
 
03 : 06
Au nom du dieu Anteros ( mythologie grecque : frère et opposé d'Eros ) pour lequel il a construit un sanctuaire à base de cadavres d'animaux putréfiés, de sperme et de merde ( le personnage est obnubilé par les secrétions corporelles : larmes, sang, sueur ), le festival d'ignominies se poursuivra.
Incestes, viols, pédophilie, cannibalisme, automutilations, maltraitance, nécrophilie, scatophilie, tortures, humiliations, prostitution, exécutions, démembrements en sont quelques exemples.
Si Christophe Siebert est également auteur de quelques romans érotiques, j'imagine que les scènes explicites du roman Nuit noire en matière de masturbations et de sexe crade ( et c'est un euphémisme ) n'ont aucun rapport avec cette précédente expérience d'écrivain. Je n'ose même pas le citer. Imaginez le pire, vous serez encore loin du compte.

02 : 07
Est - on dans la surenchère d'horreur gratuite ? Oui et non. Je pense que l'objectif de l'auteur était bel et bien de choquer son lecteur en multipliant les passages étouffants, davantage que de raconter une histoire. Mais il nous laisse aussi reprendre parfois brièvement notre souffle, et même si la lecture est douloureuse, elle ne l'est pas par son catalogue de gore uniquement descriptif mais bien par son ambiance épaisse et gluante.
 
01 : 08
"En vingt ans je n'ai pas tué tant d'êtres humains que ça, deux ou trois par an, pas plus. le reste du temps je menais une vie normale."
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Il ne va vraiment pas m'être facile de parler de ce livre, première car, sa lecture en elle-même, fut tout autant incroyablement difficile mais également absolument fascinante.

Le décors est planté directement, car le narrateur, à la première personne, nous parle de son enfance et de ses premières obsessions, qui seront pour ses odeurs corporelles, peu importe leurs origines.
Cette fascination va le suivre toute sa vie et sera un peu le point de départ de toutes ses manies et autres fantasmes qui nourriront son existence, jusqu'à la diriger complètement.
Nous avons droit ici à un ticket aux premières loges dans l'esprit d'un dangereux psychopathe, de ses prémices d'enfant jusqu'à son apogée à l'âge adulte.
Cette entrée dans ce mental dérangé est plus que perturbante, et je peux vous assurer que c'est un doux euphémisme.
Jamais un livre ne m'aura fait ressentir autant de sentiments si contradictoires, du dégoûts provenant du plus profond de mes tripes (je peux vous affirmer, sans exagérer, que j'ai au par moment de véritables nausées) à la lecture de certaines scènes de tortures ou de découvertes de ses fantasmes, par l'admiration morbide face à cette personne, au fond, possédant une intelligence particulière et pouvant faire preuve d'une logique qui lui est propre totalement déconcertante.

Alors, je ne vais pas vous mentir, ce n'est pas du tout le genre de bouquin que je vais conseiller à tous les lecteurs.
Je dirais même d'ailleurs qu'il ne faut absolument pas qu'il se retrouve entre certaines mains, je ne doute absolument pas qu'il pourrait traumatisé des personnes fragiles ou qui n'auraient tout simplement pas l'estomac assez bien accroché.
Je vais essayer de ne pas trop spoiler, mais pour vous donner une vague idée de ce que vous pourrez trouver entre ces pages, il y a : des mutilations, des viols d'enfants, de la scatophilie, de la nécrophilie, de la torture extrême (physique ou mentale) et j'en passe.
Et pourtant, étrangement, je ne pourrais en aucun cas traiter cette histoire de vulgaire. Tout, ici, à sa raison d'être, et malgré que la tentation devait être grande par moments, il me semble que jamais l'auteur n'est tombé dans la facilité de la provocation gratuite.
C'est une immersion totale et sans aucun édulcorant dans la psyché d'un homme vraiment effroyablement dérangé et malsain, il est donc "normal" d'assister à toutes ces scènes, qui sont là, au final, pour nous rapprocher de lui et de sa façon de penser.
Nous assistons à une sorte de descente aux enfers (presque au sens propre comme au figuré), car nous voyons comment un tout jeune enfant déjà perturbé peut plonger toujours plus loins dans la folie à cause de son entourage, des traitements qui lui sont infligés, de son éducation, et encore bien d'autres facteurs.
Bien entendu, tous les enfants avec le même vécu ne tourneront pas pareil, et l'auteur a d'ailleurs ce que j'appellerais la délicatesse de bien faire cette différence par un passage, à la fin, qui m'a proprement impressionnée et laissée bouche bée.

Nous avons également un deuxième personnage important dans ce récit, homme lambda qui va se retrouver petit à petit imbriqué dans une situation qui le dépasse complètement, et il va lui falloir du temps, ainsi qu'au lecteur, pour comprendre tous les tenants et aboutissants de ce qui lui arrive.
La vie de ces deux hommes vont se retrouver mêlées l'une à l'autre de la façon la plus étrange et inattendue possible, jamais je n'aurais imaginé ça, vraiment.
Mais malgré l'intérêt de cette personne et ce qu'il apporte à l'histoire, j'ai trouvé qu'il était totalement effacé par l'incroyable puissance et, il faut bien le dire, le charisme malsain que dégage le narrateur principal.
C'est assez dommage, car j'aurais bien aimé en savoir un peu plus sur lui, et j'ai vraiment ressenti qu'il était totalement éclipsé et presque mis en retrait par moments.
Personnellement, j'ai été complètement obnubilée par le "héros", et j'avoue que j'avais hâte de retourner le lire, pour savoir à quelles genres de déviances il allait maintenant s'adonner.
Je n'ai pû m'empêcher de ressentir cette curiosité malsaine, cette fascination morbide pendant toute ma lecture. Une fois entamée, je n'ai plus pu m'arrêter, et c'est un peu étourdie que j'ai refermé ce livre, étant presque honteuse de l'avoir aimé.

Même après y avoir pensé longuement après l'avoir terminé, je n'arrive toujours pas à savoir comment parler correctement de ce livre. Pour moi, il fait partie de ceux qu'il faut absolument lire pour se faire son propre avis dessus, peu importe le nombre de chroniques que vous lirez, d'avis que vous entendrez, ils ne pourront pas exprimer à sa juste valeur le contenu de ce roman.
Alors, si vous êtes curieux, que vous avez envie de sensations fortes, que vous avez le coeur et les tripes bien accrochés et que vous ne craignez pas d'être vraiment choqué par un récit, procurez-vous Nuit Noire, car c'est une expérience qui vous hantera longtemps après l'avoir vécue.
Les autres, passez votre chemin, vraiment, c'est un conseil d'ami. Ce livre est hard, dur, cru et extrêmement violent.
Mais c'est peut-être justement parce qu'il ne fait aucun détours et qu'il nous expose le pire du pire des humains que l'on va aimer le lire ...
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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C'est un récit vraiment happant. On pourrait croire que la lecture serait difficile, rebutante, et à un certain niveau c'est le cas, pourtant les pages se tournent toutes seules, on ne peut s'empêcher de lire la suite. Ce qui est étrange, c'est que c'est finalement le début qui m'a le plus noué les tripes alors que ce n'est pas forcément le passage le plus gore du livre (il n'en reste pas moins violent). Ce livre est une plongée brutale, sans concession, dans la psyché d'un homme dérangé. Et c'est tellement réussi que les horreurs commises ne m'ont plus parues comme telles : dans son monde, elles sont normales. Et d'une certaine façon, au cours de la lecture, ça le devient aussi. C'est une immersion totale, et à travers son récit d'une violence très crue mais contée d'un ton plutôt neutre, descriptif (contraste intéressant), j'ai été touchée par le personnage. J'y ai perçu de la solitude et de la souffrance.
Il y a aussi la question de l'animalité qui imprègne le récit, avec l'obsession des fluides corporels et de la mort qui s'entremêlent. Ce qui m'a amené à des réflexions sur l'enfance : la plupart des enfants ont ce genre d'attirance qui diminue avec le temps et l'éducation. Mais quand celle-ci est inexistante et même malsaine, cela apparaît comme logique que certaines attirances finissent par devenir obsédantes. L'historique final montre que chacun trouve sa façon d'affronter et vivre avec les horreurs qu'il a subit, généralement en infligeant de la souffrance à son tour. Néanmoins, ce roman n'a pas pour vocation de répondre à l'éternelle question de l'inné et de l'acquis, mais seulement de suivre, partager l'existence d'un homme, à travers sa violence et ses obsessions. C'est un récit horrible, mais aussi touchant à sa façon.
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Dans "Nuit noire", on suit un serial-killer, depuis son enfance jusqu'à sa mort. Un type totalement dérangé, et vicieux au possible. Lorsqu'on lit ce texte sans savoir où l'on met les pieds, et su'on l'aborde avec candeur... Ca fait un choc.
Difficile pour moi de chroniquer ce roman : je lui reconnais très volontiers une construction réussie, une écriture impeccable, et un sujet... heu, audacieux. Mais c'est également un roman très dur, très (très) explicite, et qui s'adresse à un public avertie. Pour ma part, j'en ai fait des cauchemars, et j'en suis devenue parano pendant quelques temps par la suite ; j'y repensais chaque fois que j'étais seule sur un parking, ou que je sortais le soir.
Il faut rencontrer l'auteur pour s'apercevoir qu'il est tout à fait sympathique au demeurant - car après une telle lecture, difficile de ne pas avoir d'a priori ! Il m'a d'ailleurs rassuré à sa manière, en me disant de ne plus m'inquiéter à la suite de ma lecture, car l'écrasante majorité des agressions vient en réalité de l'entourage très proche... Voilà qui est rassurant en effet.
En bref, un ouvrage difficile à noter, car faut-il le faire selon notre ressentie, ou sur les qualités objectives du texte ? Je choisie de considérer qu'il est très réussi, puisqu'il m'a terrifié... Mais âmes sensibles, soyez prévenues !
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COUP DE COeUR !!!
Je mets tous les trigger warnings possible………… réservé aux amoureux.ses du hardcore et de la psychologie criminelle.

LE VERDICT :
Plongée dans l'esprit et les fantasmes d'un tueur en série… on colle aux basques du narrateur/tueur, de son enfance à sa mort.
On a tous une part sombre, des émotions et pulsions refoulées, parfois des monstres tapis en nous… ici ils s'expriment sans filtre sous la plume de Christophe Siebert.
C'est un roman pornographique, pas tellement au sens sexuel (il y a évidemment tout le spectre des déviances représenté), mais dans la représentation des corps et de la vie du narrateur. Un sans filtre total. Une absence de valeurs et de conscience. Un pur instinct de prédation et de réalisation de son Oeuvre.
Le gore, les tortures, la violence, sont terriblement graphiques.
Pendant 155 pages on reste figé, tous sens dehors, sous une luxure de fluides, d'odeurs et de chairs. Pisse, sperme, merde, sang, putréfaction…. Rien n'est épargné.
J'ai rarement été fascinée à ce point par un récit. Voyeurisme ?
Des chapitres ultra courts.
Un style épuré et très immersif.
Pas de pathos. On pose les cadavres d'une histoire familiale sur la table, et chacun se démerde avec.
Pas de limite dans l'horreur. Mais jamais gratuite.
Rien à dire à part "bordel" et "wahou" !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J'étais né le trois mars à trois heures du matin, j'étais né en mille neuf cent quatre-vingt-neuf. Un plus neuf plus huit plus neuf, vingt-sept, trois au cube, trois, trois, trois, vingt-sept, deux plus sept, neuf, trois plus trois plus trois, trois, trois, trois, trois cent trente-trois, le chiffre sacré, mon chiffre, la clé.
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La veille des vacances j'ai découpé ma grand-mère en morceaux de la même manière que j'avais procédé quelques temps plus tôt pour les vieux. J'ai emballé les morceaux dans des journaux et les ai enfermés dans des valises et des sacs. J'ai gardé sa tête pour continuer à me soulager sexuellement et son dentier comme trophée. Cette nuit-là je n'ai pas pu dormir.
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