Evelyne Simard-Guay signe ici un premier roman qui captive avec pour figures centrales sa mère Jeanne et un invité-surprise, l'écrivain
Jack Kerouac. En cet été 1967 de l'Exposition universelle de Montréal, le Québec s'ouvre au monde et reçoit en grande pompe, en plus du général
Charles de Gaulle, tout plein de visiteurs internationaux. La narratrice, pas encore née à l'époque, appose ses propre souvenirs d'enfance à ceux de sa mère, restée seule alors que le père Adrien a emmené les deux aînés pour une fin de semaine à l'Expo. C'est à ce moment de solitude bienvenue pour Jeanne qu'intervient la rencontre imprévue avec Jack, resté en panne mécanique sur le bord de la route face à la maison.
Un roman rétro qui a beaucoup plus à mon mari, originaire de Lévis où se situe l'action et qui m'a émue aussi pour son propos résolument autonomiste d'une femme perturbée, prise dans l'engrenage des attentes sociétales. Une fille adulte qui parle de sa mère avec beaucoup de tendresse même si leurs relations ont souvent été tendues, parfois hostiles à travers le temps. Un retour ardu aux origines qui interroge les liens filiaux et la maternité comme épanouissement.