Clara Dupont-Monod avec son bouleversant «
S'adapter » a décrit la vie de sa famille dont le cadet, un enfant « différent », est mort à dix ans, dans un établissement tenu par des religieuses. Ce témoignage lui a valu de nombreux prix dont le Femina 2021.
Sur le même thème, «
Choisie pour l'éternité » raconte la vie de Marie-Ange, trisomique, décédée en aout 2020 à l'âge de 53 ans, dont 33 au sein d'une communauté religieuse unissant des soeurs handicapées et des soeurs valides.
Septième enfant d'une famille nombreuse, Marie-Ange nait handicapée le 11 novembre 1967 et
Raphaëlle Simon décrit le parcours du combattant que ses parents ont mené pour la soigner et la scolariser, aidés par un réseau d'amis, soutenus par les équipes du Professeur
Jérome Lejeune, et portés par leur foi et leur espérance.
Adolescente, Marie-Ange est placée dans un des rares établissements spécialisés existant à l'époque, La Glanée, dans la Brie où elle se lie à Véronique. Elles expriment le voeu de rejoindre ensemble une communauté religieuse. Mais laquelle ? Aucune à l'époque n'accueille en son sein des personnes dépendantes.
Leur chemin croise celui de Line Rondelot et elles fondent à Buxeuil, au coeur d'un quartier ouvrier en Touraine, ce qui devient « Les petites soeurs disciples de l'Agneau » qui, quelques années plus tard, s'installe près de l'Abbaye de Fontgombault.
Femmes handicapées et valides partagent leur vie de prière et de travail, soutenues par un réseau d'amis dévoués, et sont progressivement reconnues par l'Eglise et les Papes
Jean-Paul II, Benoit XV et François.
Raphaëlle Simon raconte ces vies, celles de leurs familles et décrit la croissance de cette communauté féminine originale qui intègre régulièrement de nouvelles vocations.
En aout 2020, à quelques heures d'intervalle, soeur Marie-Ange et Dom Forgeot, père Abbé émérite de Fontgombault, entrent dans l'éternité à la veille de la fête de l'Assomption et le 3 octobre, la communauté célèbre la Profession solennelle de petite soeur Florence qui secondera Mère Line.
Des vies cachées, des vies heureuses, des vies qui interpellent et qui rendent ces femmes inoubliables.
Un livre qui mérite, à mon humble avis, de rejoindre «
S'adapter » au panthéon littéraire et pourquoi pas au Femina ?
PS : mon commentaire de "
s'adapter"
Lien :
https://www.babelio.com/livr..