AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 248 notes
5
10 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
5 avis
1
0 avis
J'ai mis longtemps à finir La route des Flandres ; je n'ai pas aimé le lire, mais j'adore l'avoir lu ! Il est très frustrant pour moi de ne pas être arrivé à l'apprécier plus, et à m'y investir plus, alors que ce roman est un des plus remarquables que j'ai lu.

Il n'y a pas vraiment d'intrigue (George revit, dans le désordre, ses souvenirs de guerre ; obsédé par la mort faussement accidentelle de son cousin éloigné, le capitaine de Reixach, il ressasse les conditions qui l'ont mené à son suicide assisté, le compare à son ancêtre qui se serait lui-aussi suicidé dans des conditions similaires ; revenant sur des détails, sur ce qui s'est passé ou aurait pu se passer, tout en traversant des paysages de guerre qu'on peut résumer à une entropie dans toutes les directions de ce qui est vivant, mort , ou inanimée, le temps lui-même se figeant ou faisant des boucles sur ces évènements) mais ce roman est instructif d'un point de vue littéraire. La ponctuation disparait puis réapparait, en général sous forme de virgules ; les points sont rares, les phrases sont longues, des parenthèses restent ouvertes suffisamment longtemps pour oublier qu'il s'agissait d'une parenthèse, avec des incises dans des incises dans des incises. Cela peut porter à confusion si l'on n'est pas attentif. Et du fait des phrases longues, du rythme monotone, et du contenu en grande partie descriptif du texte, j'ai eu du mal à garder toute mon attention dessus. C'est un tort car il y a des choses admirables, même en dehors des caractéristiques techniques de la prose et de la ponctuation ; l'auteur s'exprime avec un style élégant mais aussi comique lorsqu'il souligne le côté pathétique des personnages et de leur situation. J'ai beaucoup apprécié la manière dont le narrateur ou le protagoniste transitionne d'une époque à l'autre dans l'évocation confuse et mélangée de sa mémoire, passant d'un souvenir à l'autre fluidement et sans transition, au cours de la même phrase et en l'espace de quelques lignes ; le parallèle tracé entre le capitaine de Reixach et son lointain ancêtre, la manière dont l'auteur parle de plusieurs choses en même temps, tout est bien construit, bien écrit, et le sujet (débâcle de 1940) est digne d'intérêt.

Claude Simon ne voulait pas écrire un roman mais une oeuvre d'art littéraire, et de ce point de vue c'est une réussite. Attention toutefois, si vous cherchez un roman plus romanesque, la lecture s'annonce difficile – non du fait de la compréhension du texte (on s'habitue vite au style) mais du fait de l'(anti-)intrigue qui peut revêtir un caractère fastidieux (et l'ennui est peut-être le but ; certaines scènes se répètent trois ou quatre fois au cours du roman, parfois sous un angle légèrement différent, de manière à créer cette impression de ressasser encore et encore les mêmes pensées, qui tournent en boucle lorsqu'on a de la fièvre, ou qui "s'enroulent sur elles-mêmes" comme dirait Stephen Zweig, sans qu'on puisse les arrêter. L'effet est réussi, et c'est justement ce qui le rend désagréable).
Commenter  J’apprécie          70
Dans l'apocalypse de la bataille de France, quatre cavaliers rescapés d'un escadron sont les personnages principaux de ce roman. D'abord Georges avec son copain Blum, et puis le capitaine de Reixach (à prononcer « Reichac »), accompagné de son ordonnance Iglésia, qui est également son employé dans le civil. de Reixach, est issu d'une vieille famille de la noblesse (il est aussi un vague cousin de Georges), son attitude est la caricature parfaite de l'aristocrate, droit, élégant, digne, impénétrable et imperturbable, mais « il n'y avait en lui rien de hautain, de méprisant : simplement distant, ou plutôt absent ». Cette dignité, ce calme qui frise la témérité, fait qu'il s'expose et se fait tuer bêtement sous les yeux de Georges lors de la débâcle. Georges soupçonne que cette indifférence face au danger cachait en réalité une indifférence à la vie et va en chercher la cause dans une romanesque histoire d'amour. Il essaye de la reconstituer avec l'aide de Blum et à partir des témoignages d'Iglésia, alors qu'ils sont prisonniers de guerre dans un camp.
Mais ce qui frappe au premier abord, ce n'est pas l'intrigue, pourtant passionnante, c'est le style et la construction chaotiques. Avant La route des Flandres je n'avais lu de Claude Simon que La Bataille de Pharsale, et je ne connais rien d'autre, mais j'ai l'impression qu'il y a une très forte corrélation entre ces deux romans. Pas seulement dans le thème central de la défaite française, ce même espace atemporel, ces images précises, qu'elles soient fixes ou en mouvement, ce même amour des chevaux (et cette incongruité de voir un escadron de cavalerie confronté à des Panzers ou un cavalier dégainer son sabre devant une mitraillette, ces sortes de failles temporelles), il y a aussi dans le style et dans la construction une grande similitude.
Les deux romans sont divisés en trois parties aux styles sensiblement différents. Ils sont très chaotiques dans la première partie, une succession d'images qui s'enchaînent rapidement, puis le rythme va en s'apaisant dans les deux autres parties, les narrations sont plus longues et ordonnées. Et je note au passage que la troisième partie de la route des Flandres contient un magnifique morceau de littérature, dans lequel l'auteur a mélangé une scène de sexe avec des épisodes de la vie de prisonniers de Georges, en multipliant les analogies et les associations d'idées, vraiment très réussi. Dans tout le roman les analogies sont omniprésentes et les comparaisons récurrentes (« comme » est sans doute le mot le plus utilisé). Elles permettent à Claude Simon de sauter d'image en image, de donner l'impression d'une mémoire préoccupée et lancée à fond de train, où les souvenirs s'enchainent comme dans la réalité et non pas comme dans un roman, c'est-à-dire sans ordre chronologique mais plutôt analogique. Claude Simon a montré quelque chose que je crois inédit dans la littérature (en tout cas jamais porté à ce point), sur le fonctionnement de l'esprit (qu'il rêve, se remémore ou pense).
Ceci dit, à la différence de la bataille de Pharsale, l'intrigue romanesque de la Route des Flandres est captivante, même si Claude Simon la traite avec une distance presque ironique, comme si cette préoccupation du comportement suicidaire de de Reixach, toute cette histoire d'amour, n'était qu'un moyen pour Georges et Blum de s'occuper l'esprit, de rêver et de ne pas songer directement à leur triste sort de prisonniers.
Commenter  J’apprécie          100
Claude Simon est un écrivain emblématique des Editions de Minuit, une figure de proue du Nouveau Roman, le roman expérimental des années 1950 à 1970, avec Beckett, Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet, Robert Pinget, Michel Butor ou Marguerite Duras. A roman expérimental, nouvelle expérience de lecture, donc : si vous pouvez lire d'un trait 289 pages écrites presque sans pause, ni rupture, ni respiration, vous devriez aimer La Route des Flandres, publié en 1960. Mais n'est pas un lecteur de Claude Simon qui veut...

De quoi s'agit-il ? le protocole exige pourtant que je vous apporte les réponses, au lieu de vous poser des questions, mais voilà : si je l'ai bien lu jusqu'au bout, je suis bien en peine de vous le résumer. Heureusement, la 4e de couverture peut suppléer à mes déficiences : « le capitaine de Reixach [prononcer Reichac], abattu en mai 40 par un parachutiste allemand, a-t-il délibérément cherché cette mort ? Un de ses cousins. Georges, simple cavalier dans le même régiment, cherche à découvrir la vérité. Aidé de Blum, prisonnier dans le même camp, il interroge leur compagnon Iglésia qui fut jadis jockey de l'écurie Reixach. Après la guerre, il finit par retrouver Corinne, la jeune veuve du capitaine... »

L'auteur s'est orienté vers un long monologue intérieur qui cherche à reproduire les mécanismes de la mémoire (le « foisonnant et rigoureux désordre de la mémoire », disait Simon). La narration doit figurer le flux anarchique de nos pensées, ces images cérébrales qui nous animent. Elle se compose par collages, par associations d'idées, brossant un tableau confus où les époques et les évènements s'entrecroisent, s'entremêlent, se superposent et finissent par se confondre. On retrouve aussi ses influences majeures : ses lectures de Joyce et Faulkner, et l'impact de ses propres oeuvres de peintre dans son écriture faite de juxtapositions, ajouts, interpositions et superpositions. Comme un fleuve sans digues, la plume coule sur le papier, déversant souvenirs et émotions. C'est un peu comme dans la vie : un va-et-vient incessant, des flash-back constants, rien n'est donné définitivement au lecteur qui doit rester attentif et rechercher des points de repère. le procédé cherche pour ainsi dire à tutoyer l'essence même de l'homme : Je pense, donc je suis. Et Je suis ce que je pense.

A roman expérimental, nouvelle expérience de lecture : j'ai donc expérimenté le roman expérimental. Cette lecture fut tellement heurtée que je ne peux pas dire que j'ai aimé l'expérience. Mon attention s'est égarée cent fois et les incessantes interruptions dues aux contingences de la vie quotidienne compliquaient encore les choses : par où reprendre la lecture de ce récit sans début, ni fin ? Où cette histoire nous conduit-elle ? Il m'a bien fallu une centaine de pages de persévérance pour m'accoutumer un tant soit peu et entrer dans cette innovante sarabande langagière.
J'avoue quand même être impressionné, et même admiratif, devant une telle richesse de vocabulaire, devant un tel sommet de technicité littéraire et d'ingénierie stylistique où le temps s'efface sous la plume de l'auteur. Mais je n'ai pas eu de réel plaisir de lecture et n'ai guère réussi à me passionner pour cette histoire. le fond ne m'a pas plu, la forme m'a gêné: un rendez-vous manqué, hélas...
Commenter  J’apprécie          224
"L'histoire ne comporte pas réellement de héros dont on suit les péripéties, c'est en cela que l'auteur a pu être classé dans la mouvance du Nouveau Roman. On assiste à une déconstruction de la structure narrative et du personnage. Ici, le roman semble parler de lui-même, il décrit son propre processus, ce qu'il vise. C'est comme le déroulement d'un long rêve auquel nous assisterions; il ne faut pas prendre les phrases unes à unes et essayer de les comprendre, c'est une vision générale qu'on doit garder de cette lecture, non pas se souvenir d'une histoire quelconque mais du sentiment qu'on a éprouvé. Et ce qu'on en retire, c'est l'impression d'un voyage, pas le compte-rendu des visites qu'on a faites chaque jour, mais le sentiment général de dépaysement. Et c'est en ça que ce livre agit et réagit comme le ferait un être humain. On sent une longue respiration dans les phrases qui le composent, sa profusion fait référence au bouillonnement de la vie que nous expérimentons chaque jour, le côté alambiqué de ses phrase fait écho à la complexité de notre existence. En lisant ce livre, on se retrouve nous-mêmes. Mais, cette fois-ci, non pas en s'identifiant à un personnage lambda mais parce que les méandres de cette grande conscience qu'est le roman nous rappellent ceux dans lesquels nous nous perdons, à l'intérieur de notre propre âme."
Lien : http://chaaabert.com/2014/03..
Commenter  J’apprécie          60
Il faut s'y prendre à deux fois pour découvrir cette piéce majeure de la littérature du 20 éme siécle. Extraordinaire histoire que nous découvrons ici. Les mots de Simon sont tellement forts que l'on est happés par ce sublime texte qui aborde la guerre d'une maniére jamais vue . Pourquoi ne parle t'on pas assez de ce géant absolu de la littérature qu'était Claude Simon ??
Commenter  J’apprécie          40
Cavaliers et prisonniers, matière et mémoire. Chef d'oeuvre.

Publié en 1960, le septième texte de Claude Simon fut celui de la reconnaissance « publique » (avec l'obtention du Prix de l'Express cette année-là). C'est avec lui que sa phrase complexe et sa narration déstructurée sont sans doute entrées dans l'histoire littéraire, pour culminer avec le prix Nobel de 1985.

Il est délicat de rendre compte du « propos » de ce texte, même s'il n'est pas du tout aussi difficile d'abord que ce qu'une certaine critique souvent teintée d'anti-intellectualisme se plaît à répandre, l'étiquette "Nouveau Roman" généralement accolée n'y ayant d'ailleurs pas grande signification, en l'espèce.

Une petite unité de cavalerie en 1940, conduite par de Reixach, un capitaine de vieille noblesse, est prise dans la débâcle. Quatre des cavaliers de l'unité, dont le narrateur et un ex-jockey de l'écurie de course de de Reixach, se retrouvent dans le même camp de prisonniers, où prend place un extraordinaire exercice de remémoration à plusieurs voix, remémoration hachée, incertaine, entrecoupée de digressions lorsque le flot de conscience d'un individu s'immisce subrepticement ou brutalement dans la reconstruction collective, remémoration qui voit se mêler, dans le doute, les erreurs, les confusions et les incertitudes, des bribes du printemps 1940, mais aussi des mois qui ont précédé, dans lesquels tient une place prépondérante un triangle amoureux et sexuel entre le capitaine, suicidé ou abattu – on a du mal à le savoir -, sa jeune épouse et le jockey disgracieux, triangle faisant écho, par delà les siècles écoulés, à une mythique histoire, quasiment fondatrice, au sein de la famille de Reixach, ce lointain passé revenant au hasard des anecdotes, des confidences remontant comme des bulles à la surface, que le récit fragmentaire des quatre prisonniers de guerre exhume peu à peu…

Les phrases magiques, qui peuvent aisément s'étendre sur plusieurs pages, dessinent des arabesques hypnotiques, ancrées dans les bas-flancs du Stalag comme dans ceux des écuries des de Reixach – où le culte des chevaux et de leur débordante animalité prend toute sa place, et construisent une boucle en ruban de Möbius dans lequel le roman lui-même n'est qu'un instant, sans début, sans fin, sans « révélation », démontrant à chaque occasion la difficulté intrinsèque de l'exercice de la mémoire.

Une relecture encore plus passionnante que ma première découverte du texte, il y a presque 30 ans…
Commenter  J’apprécie          50
Un petit costaud!
Commenter  J’apprécie          00
Puisque ce texte est sans couture sa critique se doit de l'être aussi puisque rien n'a moins de sens que ce chaos puisque c'est ce chaos lui-même qui prend forme dans cette écriture décousue "et je me souviens..." les chiens ont mangé la boue quelle image insensée moi non plus je n'avais j'avais entendu l'expression c'est comme ce narrateur qui dit 'je' puis qui disparait et qui dit 'il' enfin puisqu'il est un autre, comme s'il sortait de ce corps, de ce texte en changeant de chapitre quel déséquilibre d'ailleurs il n'y a rien de clair tout est enfoui les images les mots les souvenirs on n'est obligé de creuser nous même dans cette terre souillée par le sang les cadavres les chiens les chevaux puis tout à coup l'image semble s'éclaircir se clarifier se dessiner presque et il nous parle d'une femme qu'il a aimé comme d'une carte postale et tout ça part en fumée ou bien piétiné par ces soldats par leurs bottes dans la boue c'est triste violent sombre sans espoir on se demande quand on pourra reprendre notre souffle et enfin il y a un point. Alors on pense que l'on va finir par comprendre qui il est ce qu'il fait là de qui il parle et pourquoi il est revient obstinément sur la description de chevaux, il y a ce capitaine aussi dont on croit qu'il est l'assassin lui même semble incapable de nous dire qui a tué qui si même quelqu'un est mort si ce n'était pas un cauchemar un mauvais rêve oui c'est un peu le sentiment qu'on a lorsqu'on referme le livre on ne sait plus très bien ce qui nous est arrivé étourdis perdus et pourtant envoûtés nos idées tourbillonnent se mélangent et l'on se dit que finalement ce qu'il faut retenir c'est que la guerre c'est une horreur qu'on ne peut raconter alors qu'on y mette les formes qu'on y mette des points, des virgules des paragraphes des personnages après tout c'est pareil ce qu'il reste ce n'est qu'un tableau criblé qu'un chemin troué boueux avec des chiens, ceux qui ont mangé la boue.
Commenter  J’apprécie          152
Je ne conteste pas l'originalité, les qualités d'écrivain, la recherche et l'inventivité de l'auteur, mais je n'ai pas adhéré au livre. Un style très pesant que j'ai ressenti parfois comme pompeux, une navigation pénible entre discussions, souvenirs, souvenirs de discussions, discussion sur des souvenirs, fantasmes et réalité. J'étais curieux de l'oeuvre du prix Nobel Claude Simon (un cadeau), mais ce n'est pas pour moi, trop expérimental ?
Commenter  J’apprécie          10
Comme toute l'oeuvre de Claude Simon, « La Route des Flandres » s'écrit dans l'après-guerreS –les deux guerres mondiales, la guerre d'Espagne, les guerres de l'Empire et de la Révolution-, c'est-à-dire dans ce moment d'une coïncidence traumatisante et aliénante de la mémoire de soi et de la mémoire historique : pour la génération née en 1910, l'histoire individuelle et l'Histoire se confondent, alors qu'elle se découvre non seulement promise à mourir en 1940 mais aussi à voir mourir en elle une deuxième fois ses pères tués en 14-18.

Confrontée à la monstruosité d'une apocalypse sans cesse réitérée, l'humanité voit alors s'anéantir sa foi dans le progrès tandis que se trouvent dénoncées la vanité des constructions humaines en même temps que l'inutilité de la littérature. Et pourtant, face à la débâcle, subsiste la pulsion d'une parole conjuratrice ; mise en tension avec la terrible certitude de la vacuité de l'entreprise, cette pulsion rythme l'ensemble des dialogues, toujours au bord de la rupture ; la voix humaine en effet est la dernière possibilité de résistance, comme « un enfant siffle en traversant un bois dans le noir » : « deux voix faussement assurées, faussement sarcastiques, se haussant, se forçant, comme s'ils cherchaient à s'accrocher à elles espéraient grâce à elles conjurer cette espèce de sortilège, de liquéfaction, de débâcle, de désastre aveugle » (121)…

Et donc, pour survivre, il faut parler ; mais parler à qui ? A la putain de «L'Acacia» ? Au journaliste du «Jardin des Plantes» ? A Corinne ? « En tous cas pas à [elle] » (p.90) « La Route des Flandres » se heurte sans cesse à cette interrogation, au problème de la réception du discours. Cette indécision est aussi celle du lecteur, placé face à une énonciation infixable, labile et subversive, détruisant sans cesse les fragiles certitudes que l'on croyait acquises, soumise au surgissement anarchique des souvenirs ; perdu, malmené, asphyxié, happé par les flux du temps et de la mémoire, ce lecteur devient alors le double du narrateur et accède à l'expérience même qui lui est racontée.

Une lecture difficile mais indispensable et inoubliable ; une oeuvre magistrale.
Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (684) Voir plus



Quiz Voir plus

Claude Simon

Quel prix littéraire Claude Simon a-t-il reçu en 1985 ?

Prix Nobel de littérature
Prix Goncourt
Prix Femina
Prix Victor-Rossel

10 questions
18 lecteurs ont répondu
Thème : Claude SimonCréer un quiz sur ce livre

{* *}