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Je viens de prendre connaissance de ce livre! Comment? En écoutant un podcast de Andrée Putman qui a fait le panégyrique de ce livre . Je la cite: " à la 100ème page j'étais heureuse et impatiente de lire la 101ème!
J'ai hâte de le lire et je ne suis point découragé par quelques avis disons pas très encourageants mais j'ai une admiration telle pour Andrée Putman que je suis prêt à relever ce défi!
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Cyclorama hippique

Le long de la sinueuse route des Flandres, le capitaine de Reixach, piteux gradé et cocu à la ville, traîne après lui une troupe dont la mine est bien grise. Composée d'un nabot mesquin, d'un petit cousin et d'un semi-demeuré, elle est livrée à toutes les duretés de la guerre. le froid, la faim, le manque de sommeil tourmentent sans trêve ces soldats désoeuvrés, égarés dans une morne campagne pendant la débâcle de 1940. La situation bascule en un éclair, quand, pris dans une embuscade, le capitaine de Reixach s'effondre, le visage criblé d'une rafale de balles alors que, dans un dernier geste de défi, il dégainait son sabre. Dans les semaines qui suivent sa mort, ce perdant magnifique hante les songes de ses anciens subalternes, alors qu'ils tentent de ne pas finir eux aussi en bouillie sous un boulet de canon. le capitaine ne s'est-il pas jeté volontairement dans les bras de la mort ? Son corps, machine infernale aux rouages organiques, ne s'est-il pas brutalement élancé à la rencontre des tirs, livrant au néant l'âme accablée qui se débattait en son sein ? Reixach est-il un martyr, un sublime incompris, ou bien encore un misérable poltron ? « Comment savoir ? » s'interrogent obsessivement les multiples voix de ses compagnons désormais orphelins, qui vagabondent désormais au bord de la serpentine voie, esquissant dans ce triste décor en proie aux combats un fatras de souvenirs, d'altercations, d'étreintes et de désillusions.

Dans un ouvrage qu'elle a consacré à son oeuvre, Bérénice Bonhomme suggéra que Claude Simon « [conférait] au mot le poids d'une image en mouvement », entérinant l'idée que l'écriture simonienne était essentiellement cinématographique. le lecteur de la route des Flandres sera, en effet, nécessairement et concomitamment spectateur dans une salle obscure, à mesure que la fable en appelle à lui en tant qu'être visuel. Jusqu'à l'avènement du cinéma numérique, la perception de ce medium reposait pour une grande part sur un échange de bons procédés entre le septième art et ce noeud d'holothuries qui nous flotte dans le crâne. La persistance rétinienne nous faisait croire que nous ne voyions qu'une seule image en mouvement, effaçant pour notre plus grand confort les zones d'ombre présentes sur le film et qui ne nous racontaient rien. L'effet phi, quant à lui, nous donnait l'illusion d'un mouvement en interprétant pour nous cette fugitive succession d'images de manière à leur attribuer un sens. La narration de Claude Simon repose sur l'équivalent littéraire de ces mécanismes, réduisant à néant tout ce qui, dans la ponctuation ou l'attribution du discours, pourrait nous donner l'illusion d'un séquençage saccadé plutôt que fluide. Voici l'hippodrome et sa foule élégante, « jaune, toques bleues – le fond vert-noir des marronniers – Noire, croix de Saint-André bleue et toque blanche – le mur vert-noir des marronniers- Damier bleu et rose toque bleue Rayée cerise et bleue bleu ciel - le mur vert-noir des marronniers- Grenat toque grenat », enfiévrée devant le spectacle de la course effrénée de ces fringantes bestioles. Les tirets lient. On nous répète le nom des couleurs, pour qu'elles persistent en nous, s'impriment et se succèdent dans notre oeil intérieur. le lecteur est un cyclorama.

L'ancêtre de Reixach s'était déjà foutu en l'air pour une histoire de femme. Déjà cocus, déshonorés, les Reixach… Que nous importe, au fond, la répétition lamentable et congénitale d'un malheur, la transmission d'une malédiction familiale ? C'est beaucoup trop facile. Corinne, Georges, Iglésia (le mal nommé), et ce débile de Wack qui sait à peine aligner deux mots, qu'ont-ils à nous apprendre ? Ensemble, ils forment un choeur brouillon et parfois dissonant. C'est en réalité leurs mots qui nous les font aimer, d'un amour bien particulier, qui a en fait davantage partie liée avec notre mémoire de lecteur qu'avec une quelconque relation sentimentale avec des figurines en papier. La route des Flandres a gravé pour toujours dans mon esprit l'apparition de ce mot étincelant : « astragale », au détour d'une page. Réduction immédiate de la rétine. Impression mémorielle. C'est une farandole de tout ce que vous avez toujours rêvé d'entendre en français : « kaol », « « guilloché », « un truc postiche carnavalesque », « lunules », « Merde, tu pourrais au moins retirer tes éperons », « Wack Blum », « oh très bien qu'il pourrisse sur place qu'il infecte qu'il empeste jusqu'à ce que la terre entière le monde entier soit obligé de se boucher le nez », « sans doute que les chèvres de la famille lui plaisent c'est pour ça que l'autre la garde avec un fusil qui pourrait avoir envie de partir tout seul bon sang ce qu'il fait noir », « inusable fable », « cône de genièvre », « ténébreuses branches de pommiers »… Cette ribambelle de termes justes fait son grand effet, tout comme la litanie musicale des noms de patelins du Nord : « Flahutes », « Fond du Baudet », « Trieux du Diable », « La Cendrière », et cette « cavalcade de rosses exsangues ». Sans oublier « Reixach », que je prononce « Raïchaque », et qui a un nom de joueur de pelote basque ou de sous-officier nazi ! Peut-être le français se fout-il un peu du lecteur, mais il le ravit au moins autant.

A propos de rosses exsangues, les canassons sont également de la partie, comme dans un tableau de Picasso ou chez Céline. Terrifiés, glorieux, démembrés, majestueux, affamés ou impétueux, ils ont imprimé leur présence étonnamment sensible dans ce conflit d'acier et de plomb.

Le néologisme « odologie » désigne l'étude des routes, et présenterait une parenté avec le terme sanskrit « sāda », qui désigne tout à la fois un « mouvement de pose » et une chevauchée. Il désigne également, et plus traditionnellement, l'étude de la voix dans le chant. La route des Flandres est une intrication compacte des notions révélées par l'étymologie, tant les voix qui s'y expriment tentent en vain de retracer et de s'expliquer ce qui s'est produit le long – ou même avant, par-delà et à côté- de ce funeste chemin. Retrouver la route, c'est reconstituer les événements, mais comment comprendre ces événements sans élucider ce que sont ces voix ?Le récit semble réfractaire à toute véritable explication et arraisonnement.

Cette étrange histoire, on l'a dit, ne semble nullement intéressée par sa propre résolution. La question directrice, il faut le répéter, n'est pas « pourquoi ? », mais « comment savoir ? ». Reixach le triste, se faisant zigouiller, déploie pour le lecteur une carte à l'ancienne, en plusieurs volets qui s'escamotent si vous ne les rabattez pas et ne les tenez d'une main ferme par-dessus le volant, en vous approchant très près pour essayer de la lire sans vos lunettes et sans regarder la route, pied au plancher ou sur la bande d'arrêt d'urgence. Une carte sur laquelle les multiples ramifications et couleurs peuvent étourdir et égarer plutôt qu'elles n'explicitent quoi que ce soit. le fin mot de l'histoire se trouve probablement à ce point où se trouvera votre esprit lorsque vous reposerez le livre – dans un village au nom chantant, dans la chambre de Corinne, aux abords de l'hippodrome ou dans la grange humide et glaciale.

Une certaine professeur de français avait lu, un jour de rentrée des classes, la liste qu'elle avait établie pour nous : « Stendahl, il faut avoir lu cet été, Molière Les femmes savantes bon bah aussi, et puis quand on fera les moralistes il faudra que vous soyez au point au sujet De La BruyèreLa route des Flandres de Claude Simon… Oui bon je l'ai mis là mais ce sera quand vous aurez le temps de lire, c'est-à-dire quand vous aurez fini vos études ! » C'était bien évidemment le signal du départ, et je le commandai le soir même. Embringuée dans cette course de chevaux au grand galop, ce corps à corps désamoureux, ces mots qui brillent, éprise de la liberté absolue donnée aux voix de dire tout cru ce qu'elles pensent, c'est ainsi que j'ai découvert ce qui est depuis lors mon livre préféré.
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La Route des Flandres est un admirable et foisonnant roman de guerre, qui a intimidé les lecteurs français à cause des relations de l'auteur avec le mouvement théoricien du Nouveau Roman. L'ouvrage a été inscrit au programme de l'agrégation de lettres, ce qui a suscité une masse d'études critiques s'ajoutant à toute la science linguistique du mouvement néo-romanesque.
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Pourtant Claude Simon n'écrit pas son livre à partir de théories savantes, ni ne met vraiment ses pas dans ceux de Robbe-Grillet, Sarraute, Ricardou ou Butor. Il puise dans son expérience personnelle d'ancien combattant de la guerre de 40, de la débâcle et de la captivité. Certes, le récit qu'il en fait n'est pas simple à lire, car il s'efforce de créer une forme romanesque adéquate à l'expérience qu'il a vécue. Autrement dit, il fuit les généralités, les idées toutes faites, les grands discours, pour lesquels son personnage, Georges, n'a que mépris (voir les passages hilarants contre Rousseau). Et de même, il tente de restituer l'expérience sensorielle de la guerre, fatigue, ivresse, captivité, danger, et aussi odeurs, sons et couleurs, qui prennent le dessus dans le récit et en chassent les pensées rationnelles et verbales. Aussi le monde est-il perçu par la chair et le sang, non pas conçu par l'esprit ou le "coeur". La mauvaise littérature se contente de nommer paresseusement les choses et se consacre aux clichés et aux sentiments. Quand Claude Simon décrit un talus herbeux tel que le voit un soldat couché au sol, un visage, un cheval mort, un mur de briques, la présence sensorielle des choses est extrêmement puissante.
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Ce choix littéraire de la présence du monde n'aurait pas été possible sans une critique radicale des grands discours traditionnels. Ce qui la rend possible, c'est la guerre et la débâcle, qui donnent au narrateur et peut-être à l'auteur une impression de fin d'un monde, voire de fin du monde. Les "quatre cavaliers" sur les routes de Flandres, évoquent bien ceux de l'Apocalypse. Certaines métaphores de la nuit donnent à la guerre la dimension d'une catastrophe cosmique. Pourtant, les personnages, pendant leur captivité dans un Stalag allemand, s'efforcent de passer le temps en reconstruisant par la mémoire, les récits, les discussions, des événements du passé familial de Georges, des courses de chevaux, le suicide de plusieurs officiers, des histoires d'adultères démultipliées. Les hommes ne peuvent se passer de la magie du langage, qui les console ou les distrait dans cet univers menacé de sombrer dans le néant. On osera dire que ces prisonniers bavards du Stalag ressemblent un peu aux lecteurs que nous sommes, et aussi, qui sait ? à cette "humanité dans les chaînes" qu'imaginait Pascal dans les Pensées, se divertissant comme elle peut en attendant la mort. On a beaucoup évoqué Faulkner, celui d'Absalon Absalon, pour ce roman. On pourrait aussi penser au Malraux de L'Espoir et de la Condition Humaine, du moins dans ses tableaux de guerre, à condition d'en ignorer les bavardages idéologiques.
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J'ajouterai pour finir que je n'ai jamais rien lu d'aussi beau sur les chevaux et les cavaliers.
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Un livre époustouflant que je n'oublierai pas. L'écriture est puissante, haletante avec des phrases qui font pourtant plusieurs pages, et encore je me demande si le livre n'est pas une seule et longue phrase ... L'histoire se déroule pendant la guerre et le narrateur, Georges, revient de façon insistante et à chaque fois différente sur 3 ou 4 moments clés de son récit : la mort de son capitaine, de Reixach, la mort de son ancêtre (celui sur la couverture), le passage des chevaux, la rencontre avec un groupe de fermiers. le fil conducteur du texte est l'interrogation de Georges et de ses compagnons, Blum et Iglesia, sur la vraie raison de la mort de leur capitaine, descendu par une balle allemande. Ne serait-ce pas un suicide déguisé se demande Georges, la femme de de Reixach l'ayant trompé avec Iglesia, alors jockey des écuries Reixach. J'ai été emportée par ce récit et je l'ai lu d'une traite. Quelques pages vers la fin m'ont déplu, lors de la rencontre (très) charnelle du narrateur avec la belle et jeune veuve de son capitaine mais elles n'enlèvent rien à la force du récit.
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Une critique récente d'Henri l'Oiseleur avait attiré mon attention sur Claude Simon. Qu'il en soit remercié. J'avais eu le tort de passer à côté de Claude Simon. Comme - presque - tout le monde.

J'ai dévoré La route des Flandres sur deux après-midi. C'est probablement une bonne solution. Cette lecture plutôt ardue demande de l'attention mais elle devient nettement plus facile quand on s'immerge: une tension, un suspens, un hypnose s'installe. Une lecture plus fragmentée de ces trois longs chapitres qui se présentent à jet continu risque de perdre et de lasser. Avec La route des Flandres on goûte aux joies de l'apnée. Cela vous fait peur? Vous rebute? C'est assez naturel. Mais passons les préjugés. Déchirons les habitudes. Allons voir de l'autre côté de la montagne.

S'immerger dans quoi? Dans la fièvre. le chaos de la fièvre. L'esprit à sauts et à gambades. La fièvre qui abolit les distances et le temps. La fièvre qui replie les dimensions. La fièvre.
Tout cela est servi par un style déconcertant, syntaxiquement éclaté, une narration kaléidoscopique et attentive à la sensation (une touffe d'herbe au pied d'un mur au premier plan sera bien mieux décrite qu'une sentinelle allemande entraperçue furtivement.) Pour cet ouvrage de 1960 j'ai oui dire que c'était alors la période formaliste et Nouveau Roman de Claude Simon. Je sens déjà le lecteur potentiel engager la procédure de secours, la main sur la poignée d'éjection. C'est normal. Mais attendez. La forme est omniprésente (il y a tellement de travail que le travail ne se voit pas), mais elle est efficace et emportera celui qui acceptera de se laisser glisser. Je ne décris pas plus cette forme. Voyez éventuellement quelques citations. Mais en gardant à l'esprit que ce roman est probablement à peu près incitable, dès lors que - s'éloignant radicalement des critères du bon goût ordinaire (sujet, verbe, complément, une situation, des personnages, un temps un lieu, une action) - il se présente comme un écheveau narratif qui pourrait presque faire passer Proust pour Gérard de Villiers et Jacques le fataliste pour un rapport circonstancié de gendarmerie. La mer toujours recommencée: rouleaux, lames, vagues, vaguelettes, toujours au moins clapot.

Notons également que si dans cette histoire de fièvre il y a du drame, du sexe, mais aussi de l'humour (une fois le récit bien lancé). Un vrai humour de roman avec une gourmandise pour la narration et même les racontars.

Se laisser glisser dans quelle histoire exactement? C'est en gros l'histoire de jeunes hommes, à cheval, perdus dans la débâcle de mai ou plutôt juin 1940, puis prisonniers en Saxe, puis perdus dans les méandres de leur mémoire individuelle et familiale. C'est surtout l'exploration des mille et une manières d'être cocu. Cocu réel ou cocu métaphorique. Éventuellement cocu par atavisme aristocratique.
Rendus à ce point il faut sans doute convenir que ce roman est assez masculin dans le sens où il comporte (sans être une autofiction à trois sous) une part non négligeable d'éléments autobiographiques, dont la captivité en Allemagne, et porte les traces des rêveries, frustrations et phantasmes d'un homme né en 1913. Ce roman n'est donc pas un manifeste de l'égalité femmes-hommes qui revisite les études de genre. Ce n'est pas non plus un plaidoyer nostalgique de la société ancienne. Mais très ordinairement la fièvre du personnage principal lui renvoit devant les yeux une liliale princesse. du lait.

Roman de la mémoire et de la sensation. La route des Flandres peut sembler un roman très confus. La confusion est même dans les références et les allusions plus ou moins discrètes. La Liberté guidant le peuple: 1830? 1789? 2020? le paon: animal d'Héra ou de Léda? Mais ce n'est pas réellement de la confusion, jamais. C'est la marque de la folle ambition d'embrasser toute l'épaisseur de la réalité. En ce sens il y a lieu de croire que l'ensemble est très maîtrisé dans un récit tendu, mais pas dans un espace euclidien.

Bref La route des Flandres est une nourriture riche. Ce roman est à la fois très maîtrisé et en même temps une bonne partie des interprétations possibles échappent certainement à l'intention de l'auteur qui a dessiné pour le lecteur cet espace fictif et dégagé de morale. Si j'ai bien compris la règle du jeu romanesque, formulée en particulier par Kundera, c'est ce à quoi on doit pouvoir distinguer un chef-d'oeuvre.


Restent en ce qui me concerne deux questions :
- Pourquoi autant d'utilisations de l'adjectif "grumeleux"?
- Que veut dire, en 1960, l'utilisation de ce que je croyais être un simple smiley issu de la culture SMS: " :) "? ( deux points suivis d'une parenthèse de fermeture).
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J'ai découvert Claude Simon, il y a un an avec le livre « l'Acacia ». Un livre dans lequel, je m'étais déjà un peu égaré, puis retrouvé et avec un bilan final plutôt positif. J'ai souhaité persévérer avec « La route des Flandres », le roman Simonien, le plus connu.
Ce fut le grand vide. Tout au long de ce roman, je me suis posé la question sur mon incapacité à comprendre ce que je lisais.
Il m'a fallu attendre la dernière partie « le tissu de mémoire » par Lucien Dällenbach, pour avoir une explication approfondie de l'ouvrage. Grand bien nous fasse ! En effet, de ce livre qui nous impose et nous désoriente, il nous est confirmé que c'est un effet voulu et construit.
On nous parle d'un texte pour se perdre. On peut dire que cela est réussi, puisque l'effet de brouillage ressenti est permanent.
Il y est dit que la complexité de l'ouvrage le distingue des précédents romans Simonien. Personnellement je pense que je vais en rester là pour le nouveau roman et me recentrer sur d'autres auteurs plus accessibles.
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Le texte est peut-être beau, mais c'est ennuyeux à mourir !
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L'auteur emploi l'image de l'oeil du cyclone, la où tout est suspendu, calme avant que l'ouragan progresse. Pour rester dans la thématique on dira que l'oeil du cyclone, le centre narratif est le récit des errances d'un régiment de cavalerie ou plutôt de ce qu'il en reste, livré à soi même, sans repère ni ordre, absurde groupement d'hommes face aux chars allemands. S'éloignant de ce centre, la narration éclate, tout tourne et se mélange. Très peu de ponctuation, de rares paragraphes ,des courants narratif sans direction spatio-temporel, des superpositions de récits, s'entrecoupant sans indication, ni repère, au beau milieu d'une phrase. Bref c'est la tempête, le lecteur à perdu sa boussole, le navire tangue, donne de la bande. Sur terre on retrouve des vaches dans les arbres, des voitures dans les maisons et les toits dans les jardins. C'est clairement pas le genre de livre à lire dans le metro ou le rer, pas possible de s'arrêter au prochain et hypothétique paragraphe; seul solution, revenir en arrière pour reprendre le cours du récit, si vous savez où vous en êtes. C'est extrêmement exigeant, personne ne doit vous interrompre, répondez oui ou non, à la rigueur peut être, à l'importun qui vous pose une question. Seules les thématiques rassemblent ce qui peu l'être et vous renvoi dans l'oeil du cyclone.

Résumons : c'est un livre extrêmement exigeant issu du courant nouveau roman, ça s'adresse aux gens qui ont du temps pour lire et l'esprit en paix, parfaitement réceptif. Ne pensez pas à vos courses, oubliez vos enfants à l'école et mettez votre portable en mode avion. On ne comprend pas tout, on sent qu'on passe vraiment à côté de quelque chose, on se dit qu'on devrait le relire ou pas.
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Je découvre par hasard cet auteur à la médiathèque où je vais. Il eut le Prix Nobel de littérature en 1985, ce qui est loin d'être une raison d'être apprécié. Je l'ai lu jusqu'au bout et l'ai trouvé plutôt indigeste. Sa prose narrative d'abord m'a déplu : pas assez de ponctuation, des phrases interminables, trop de mots ou d'adjectifs collés à la suite les uns des autres sans ajouter beaucoup à la compréhension du texte. Lourd, lourd, lourd. Pourquoi n'a-t-il pas fait comme Stendhal ? Mettre le Code Civil à côté de sa prose pour tenter de l'alléger au maximum et d'aller à l'essentiel. J'ai cherché en vain un intérêt à son écrit mais comme il le décrit lui-même, je n'ai trouvé que « voix se mêlant en une sorte de choeur incohérent, désordonné, de babelesque criaillerie ». Une sensation d'avoir perdu mon temps à le lire, j'aurai mieux fait de relire ou Proust, ou Céline. Il a parlé du bombardement de Leipzig et de sa paraît-il irremplaçable bibliothèque. Moi je parlerai de mon fantasme de pilonnage de tous ses bouquins. Et pourtant en lisant « le tissu de mémoire » par Lucien Dällenbach, je m'aperçois que La route des Flandres est le plus lu des romans simoniens. Eh bien, cela ne m'incite pas à lire un autre de ses ouvrages. M. Dällenbach dit aussi que c'est un texte pour se perdre. Il parle de la désorientation du lecteur, cela a été mon cas. Désorientée, en perte de repères, j'ai refermé le livre sans en avoir retenu « la substantifique moelle ». Bye bye, Claude Simon.
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Une découverte intéressante. La lecture fut très complexe mais je suis contente d'être arrivée au bout de ce livre. L'auteur retransmet vraiment bien l'horreur de la guerre et son absurdité. le style très complexe fini par devenir clair et on rentre pleinement dans les pensées des personnages. Un livre dur mais intéressant.
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