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EAN : 9782364690394
36 pages
Henry (01/11/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
« Le visage du Christ surnageDans les lambeaux de fresquesLes visages se déchirentSous les gerçures de pierreLa peinture délavée creuseLe miroir étaméSous nos regards de pierreQui ne transpercent plus »
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y a des petits livres qui renferment de vrais trésors !

C'est le cas avec ces courts poèmes évoquant la découverte des ruines du monastère de Saorge (Alpes-Maritimes), l'exact équivalent en France des premiers ermitages franciscains du pays d'Assise

Mais bien plus qu'une visite guidée, ces textes nous plongent dans la mémoire de ces pierres témoins de vie fervente aux pieds de la montagne quand « l'eau s'apprivoise au geste du pavé » et qu'aux murs « les couleurs provençales » d'un « gros médaillon tendre comme un biscuit rose guimauve et vert anis » délivrent le souvenir de “François”, le saint...
.
Les fresques dévoilent des visages décomposés par le temps alors que « sonne la cloche au village »…
*
Ce qui m'a retenu l'attention (poétique!), c'est que tout se joue dans ce continuel "aller-retour" entre passé et présent, entre mort et vie quand là-bas « les ânes connaissent la valeur du temps » et qu'au village les « veuves recousent leurs souvenirs dans l'atelier des poupées et des santons » et qu'ici dans ces ruines, nichées dans notre mémoire et celle de l'Histoire, s'accrochent les images-souvenirs de ces "frères qui ont bâti le monastère / Dans la vallée de la Roya / Flammes de cierges / Se sont éteints"…

*
Les poèmes de Françoise Siri sont une “halte” bienfaisante, à la fois descriptive, symbolique et profonde, pleine de saveurs, d'images exquises, affirmant le temps qui passe comme l'eau de la « bouillonnante Roya », mais s'arrêtant aussi sur « la montagne à la fenêtre et (sur) la lumière infinie »…
*
Le style "coule" sans peine ! .... tout comme le flot du temps, comme ces lumières glissant sur les fresques et les anoblissant, comme ces bruits lointains venus de la vallée accompagnés du murmure continu de la Roya...
*
Une écriture sobre, sans ornements inutiles, humble et fervente tout à la fois, comme on imagine son auteur, discrète mais passionnée, journaliste, poète et "passeuse" de poésie, auteur entre autres d'un magnifique entretien publié chez Albin Michel, qu'elle vécu avec François Cheng (tiré de cinq entretiens radiodiffusés sur France Culture pour l'émission "A voix nue").
*
Un petit livre pour un moment de simple et subtile profondeur.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'église et le cloître sont gais comme des enfants
Partout des mains
Des mains offertes des mains ouvertes
Sculptées en chêne et en noyer
Peintes sur les fresques délavées
Qui reçoivent les stigmates de François

Et notre peau au creux des mains fourmille
Devant ces stigmates que l'on voit
Et ceux qu'on ne voit pas
Qui ne se savent pas
Dans l'anonymat des villes

(p.9)
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Le pavé italien a des allures de gravure
Dans ses secrets méandres
Il se faufile se penche s'incline et se reprend
L''eau s'apprivoise au geste du pavé

(p.6)
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