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EAN : 9782070146116
368 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.65/5   37 notes
Résumé :
Après avoir couru toute sa vie, Aganetha Smart, aujourd’hui centenaire, vit dans un hospice où elle ne quitte plus son fauteuil roulant. Lorsqu’un duo d’inconnus l’emmène, prétextant la réalisation d’un documentaire sur sa carrière sportive, la vieille dame se doute que ce n'est pas le seul motif de leur visite.
Lors de cette excursion qui se transforme en voyage dans le temps, Aganetha s’égare entre passé et présent, revivant ses souvenirs les plus marquants... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Je croyais lire la biographie romancée d'une athlète et j'étais moyennement motivée. Mais ce fut beaucoup plus que cela et le plaisir en a été intensifié.

Aggie est une très vieille dame, oubliée et solitaire en maison de retraite. Une visite de jeunes gens va la contraindre à reconstituer les souvenirs épars de son enfance rurale en Ontario: une famille nombreuse, des faits insolites et non décryptés dans un monde d'adultes, une éducation assez libre qui lui fait découvrir le plaisir intense de la course à pied. Cette passion qui la conduira très jeune à vivre un moment de gloire totale mais fulgurante sur un podium. Ensuite, il restera toute une vie à vivre...

En suivant les foulées rapides d' Aggie, c'est le parcours d'une jeune femme volontaire et sans compromis que nous raconte avec talent Carrie Snyder.
C'est aussi beaucoup plus. le Canada puritain du début du xxème se dessine en creux avec ses valeurs sociales et familiales strictes. La toile de fond historique évoque la guerre de 14/18, la grippe espagnole, la grande dépression. le roman se concentre surtout sur la condition des femmes, leur émancipation, le mariage et la réputation, l'égalité des sexes, l'avortement.
Trouver sa voie dans le milieu très machiste du sport professionnel fut sans doute un réel défi mais aussi un beau symbole de liberté. J'ai aimé imaginer ces jeunes coureuses des jeux Olympiques de 1928, interdites de courir des distances de plus de 200 metres ( il faudra attendre 1960 pour les y autoriser).

Construit sur la trame classique des allers et retours temporels, le roman ne perd jamais son lecteur, dévoilant peu à peu les bonheurs et les drames jusqu'aux dernières pages. On imagine facilement des photos sépia, telle la très belle illustrant la jaquette.

Un thème très original pour un roman fort touchant.
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Cette belle âme de 104 ans fixe avec ses yeux le cap ultime de sa vie, elle y est enfin, alors ses mots, prouesse, effort … viennent à sa rencontre et elle peut comme les finisseurs de l'Anapurna, dire j'ai vaincu et survécu tout peut s'effacer.

Le roman de Carrie Snyder s'écrit à ce point ultime, Invisible sous la Lumière, mais "dès le début je le voyais, le sentais", avec une sérénité totale, un état que l'on peut qualifier d'essentiel, allégée, dépouillée, réduite à sa plus simple expression, l'essence d'une vie.

C'est dans cette atmosphère de paix que Snyder, cette canadienne nous enveloppe, 350 pages de souvenirs d'anecdotes, dans le calme, où en pleine journée tout le monde dormait, sauf nous lecteur.

Aganétha nous inonde de sa légèreté de sa vitesse et de ses succès, évidents, innés. Elle devient le première femme championne olympique du 800m. En 1928 L'affront suit l'exploit, les organisateurs suppriment cette course des futures compétitions considérant la longueur trop longue, donc trop inhumaine pour une femme.


Livre féministe et livre sur une personnalité attachante, pleine de vie, qui puisera dans son expérience le goût de lutter pour ses droits. Droits acquis totalement aujourd'hui, mais avec des hauts et des revers comme cette femme qui courant le marathon déguisée en homme sera durement pénalisée vers 1973 de mémoire, moi-même le 1er marathon, je le réalisais à Paris en 1983 accompagnée sur les derniers 6 km par une américaine.

Une vannetaise fut en 95 championne du monde des 48 heures.

Que de chemins parcourus, la trame du live se déroule dans les méandres de sa vie familiale, et l'épisode cruel de la guerre, aux mises en lumière de la vie des femmes dans ce siècle finissant.
Lumineux, positif et une langue ronde fiévreuse qui vous capte le long de ce destin.
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Remarquablement construit et écrit, ce roman retrace dans ses moindres détails la vie d'Aganetha Smart, championne de course à pied dans les années 20, au Canada ( c'est un personnage fictif). Dans un décor historique très bien campé, l'auteure semble aider cette femme devenue centenaire à retracer son passé : sa famille, son grand amour, ses mémorables compétitions, sa passion pour la course, la moralité de l'époque... Des allers/retours entre le présent ( elle est emmenée sur les lieux de son enfance par un trio d'inconnus) et le passé , cela ressemble vraiment aux monologues intérieurs que l'on peut connaître, probablement , à la fin d'une vie. Un ouvrage tout en images , un voyage dans les souvenirs.
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Aux Jeux Olympiques d'Amsterdam, en 1928, Aganetha Smart n'a pas remporté l'épreuve du 800 m féminin. Pour la simple et bonne raison qu'elle est un personnage de fiction imaginée par la plume de la romancière canadienne Carrie Snyder. Ce "mensonge" est pardonné car il est l'occasion de découvrir que ce n'est qu'à cette date que les femmes furent autorisées à participer aux épreuves d'athlétisme. Toutefois, dans Invisible sous la lumière (Girl Runner en V.O), seules quelques pages sont consacrées à l'événement, le livre égrenant les souvenirs d'une vieille dame de 104 ans au gré d'une mémoire qui passe d'une époque à une autre dans la description d'une famille ô combien dysfonctionnelle. La fratrie est si nombreuse et les allers et retours dans le passé tellement incessants qu'un arbre généalogique n'aurait pas été de trop pour s'y retrouver. Cette longue vie d'Aganetha donne en fin de compte l'impression d'être survolée, marquée par des décès fréquents (normal, quand on est centenaire de voir tous ses proches disparaître) et des situations dramatiques. Une lecture plutôt agréable malgré son aspect de puzzle et son caractère hétérogène. Les passages qui racontent le présent de cette centenaire sont eux relativement fastidieux et, s'ils servent de fil rouge, n'ont qu'un intérêt limité.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Aganetha Smart, centenaire, ancienne championne olympique de course à pied, vit dans un hospice. Elle est la dernière survivante d'une nombreuse fratrie. « Kidnappée » par deux mystérieux visiteurs, une jeune femme et son frère, qui la ramènent sur les lieux de son enfance sous prétexte de réaliser un documentaire, Aggie revit son passé par bribes à la lumière du présent : son enfance à la ferme entre un père distant et une mère bienveillante, les deuils qui ont ponctué ses premières années, telle la disparition précoce de Fanny, la grande soeur bien-aimée, l'amour de la course à pied et son départ pour la ville à l'âge de 16 ans pour rejoindre sa soeur Olive et son demi-frère George. Embauchée dans une usine de conditionnement, elle est remarquée pour sa rapidité à la course et recrutée dans l'équipe féminine d'athlétisme en vue de préparer les Jeux Olympiques de 1928. Grâce à sa persévérance et son amitié avec Glad, partenaire de tous les entraînements mais aussi rivale, Aggie remporte la médaille d'or au 800 m. Ce succès ne suffit pas à la rassurer. Un échec amoureux met fin à sa carrière de championne olympique.
Histoire banale à première vue sans le talent de l'auteur pour raconter l'existence d'une femme meurtrie par de nombreux deuils qui la conduisent très tôt à porter sur l'existence un regard distant et à refuser le bonheur comme si celui-ci était suspect et porteur de menaces. Passé et présent s'alternent habilement jusqu'à la fin où ils se fondent dans l'acceptation par Aganetha de sa vie, avec ses drames, ses échecs mais aussi ses joies. Ce roman rend également hommage aux premières femmes athlètes qui ont su s'imposer dans un environnement masculin hostile et condescendant. Il donne aussi envie d'enfiler une paire de baskets et de partir courir dans la campagne…
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Parfois les gens que nous aimons nous déçoivent, c'est normal. Nous n'avons pas à les aimer moins pour cela. Nous devons peut être même les en aimer plus.
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Quand je cours, je suis à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de mon corps.
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Il a enterré 7 enfants et ses deux femmes... Non je ne dirais pas qu'il est heureux.
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