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Fred Sochard (Autre)
EAN : 9782493229045
224 pages
EDITIONS DU DETOUR (20/10/2022)
4.38/5   12 notes
Résumé :
L'autrice de Rage against the Machisme poursuit son exploration des luttes féministes depuis la Révolution française et nous en propose une histoire matérielle, une histoire par les objets du quotidien. Mathide Larrère a choisi de se pencher sur une vingtaine d'entre eux, symboliques des combats des féministes, et outils bien réels de leur émancipation.
Ces objets racontent au fil des ans les libertés chèrement acquises, tant sociales, physiques, vestimentair... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'avais repéré ce livre parmi les essais de la librairie - féministe - dans laquelle je me rends régulièrement et j'avais été assez intriguée et intéressée.

Dans cet ouvrage, Mathilde Larrère revient sur vingt objets qui ont marqués les luttes féministes depuis la Révolution : le pantalon, le corset, les barricades, le porte-monnaie, pour n'en citer que quelques uns. Elle explique comment certains de ces objets ont à la fois enfermé les femmes dans leur rôle et été des outils d'émancipation (la contraception en est un bon exemple).

En prenant l'appui sur des objets, que nous utilisons parfois encore au quotidien, l'autrice revient sur l'histoire des luttes féministes depuis la Révolution française jusqu'à nos jours. C'est à la fois révoltant - quelle horreur le corset ! - et, en même temps, cela donne de l'espoir pour ce pourquoi nous devons encore nous battre aujourd'hui.

En effet, les combats féministes ont permis d'acquérir de nouveaux droits, ça n'a pas été vain. Il arrive (l'avortement en est un bon exemple) que nous devions encore nous battre pour ce même droit, mais nous remporteront toutes les batailles.

Cet essai, bien que documenté, est assez accessible. L'autrice est historienne et revient sur les objets des luttes féministes de façon assez concise mais pertinente. C'était très intéressant et j'ai appris pas mal de choses ! Je remercie les éditions du Détour et la Masse Critique Babelio pour cet envoi !
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Changeons notre regard sur L Histoire grâce à Mathilde Larrère, enseignante et chercheuse qui nous donne accès à des pans entiers de luttes féministes oubliées, notamment au XIXè siècle. Enfin quand je dis oubliées, je devrais sans doute dire effacées! Car oui, cet essai permet de contrer les arguments des antiféministes grâce à toutes les ressources attestées, les archives citées. le féminisme n'est pas un combat de domination de la Femme sur l'Homme, quelle lecture idiote de l'engagement féministe! Les luttes féministes s'incarnent dans des dynamiques de progrès: faire progresser les idées, faire progresser les conditions de vie quotidiennes, faire progresser la société.
Je n'ai pas (encore) lu son précédent essai "Rage against the Machisme", mais il est dans ma PAL. Avec "Guns and Roses, les objets des luttes féministes" on ressort de la lecture avec une envie forte de perpétuer les revendications, notamment tout ce qui n'a pas abouti (violences systémiques...). Les anecdotes sont multiples, la grande Histoire et les petites histoires individuelles se complètent et s'éclairent. Et j'ai trouvé une certaine poésie (dans les tracts, les chants, les prises de position) qui éclaire et accompagne l'engagement politique.
Cet essai est érudit mais accessible, et donne vraiment envie de redécouvrir des personnalités féministes qui ont participé à faire évoluer les mentalités. Il y a encore des efforts à fournir et des combats à mener.
De manière un peu triviale (si je peux me permettre une certaine familiarité dans cette critique!) je dirai qu'on a fini de faire le tour d'une société menée par le principe de "qui a la plus grosse?" (plus grosse b***, plus grosse fortune, plus grosse maison, plus grosse voiture, entreprise...), et les luttes féministes réenchantent les possibles! A vos barricades, affiches, murs, soutifs, journaux, armes et roses...
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Un livre passionnant sur les objets qui ont marqué les luttes féministes : pantalon, code civil, pilule… Grâce à son ton humoristique, Mathilde Larrère nous offre une lecture divertissante dont on sort enrichie.

Chaque chapitre nous présente un ou plusieurs objets et surtout navigue entre le passé et le présent pour nous révéler l'histoire des luttes derrière. Les présentations sont courtes, entraînantes et mettent en lumière de nombreuses mobilisations féministes. Je repense notamment à la "méthode Karman", une technique d'avortement utilisé dans les années 70 et qu'on retrouve dans le superbe film "Annie Colère" une histoire qui m'a beaucoup marqué et qui a changé à jamais mon regard sur la loi Veil.

L'autrice arrive à nous délivrer des informations capitales en quelques lignes. Elle accompagne également ses présentations d'annexes enrichissantes : témoignages, discours, chansons... Grâce aux différentes sources bibliographiques citées, nous pouvons faire nos propres recherches. Ce livre mériterait une édition augmentée accompagnée d'images d'archives, gravures et il serait tellement plus simple (plus beau) d'avoir accès à un véritable musée comme aspire également l'autrice : "Il y a enfin, derrière ce livre, un rêve, un souhait : celui que s'ouvre en France [...] un musée des luttes féministes. On y trouverait des photographies, des affiches, des textes emblématiques... et des objets ! J'essaie donc de donner quelques idées à qui se lancerait dans l'aventure."

Un des chapitres nous révèle d'ailleurs le combat de plusieurs militant.es pour la conservation des archives liées au mouvement des suffragettes. Se battre pour conserver et exposer les traces de ces luttes est aussi un engagement à tenir, un devoir de mémoire.

J'ai donc eu un vrai coup de coeur pour ce livre : une source d'information importante à mettre dans toutes les mains !

Merci à la Mass Critique Babelio pour la découverte.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ne serait-ce pas aussi, pour certains, un moyen d'éviter de parler de tous les autres engagements de femmes sur les dernières barricades de la Commune ? Focaliser les regards, bientôt les doutes, sur une seule barricade pour ne pas voir les autres ? L'arbre qui cache la forêt. Car on ne saura sans doute jamais avec certitude s'il y a eu une barricade de femmes, ni précisément où. Aucun doute, en revanche, sur le fait qu'en maints endroits, des femmes ont combattu, au prix de leur vie.
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Et pourquoi "Bread and Roses", me direz-vous ? Le pain et les roses, c'est le droit au superflu en plus du nécessaire, l'utile et l'agréable, fromage et dessert ! Les roses ne sont donc pas l'éternel féminin mais la beauté du monde, revendiquée par les plus dominées. Après la victoire de Lawrence, la bien nommée Rose Schneiderman, syndicaliste suffragiste, l'explique dans un discours, en juin 1912 : "Ce que la femme qui travaille veut, c'est le droit de vivre, pas simplement d'exister - le droit à la vie comme la femme riche a le droit à la vie, et au soleil, à la musique et à l'art. (...) L'ouvrière doit avoir du pain, mais elle doit aussi avoir des roses". (p. 152)
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Aussi défendent-ils la contraception - et l'avortement en cas d'échec - et non l'abstinence. Leurs arguments sont pacifistes - « moins de chair à canon », disent leurs tracts, ouvriéristes - « moins de chair à patron » - ... et féministes !
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Sauf que, donc, en 1975, le coup de « Moulinex libère la femme », ça ne prend plus ! Les féministes dénoncent la double journée et l'exploitation domestique des femmes.
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Les roses ne sont donc pas l'éternel féminin mais la beauté du monde, revendiquée par les plus dominées. Après la victoire de Lawrence, la bien nommée Rose Schneiderman, syndicaliste suffragiste, l'explique dans un discours, en juin 1912: « Ce que la femme qui travaille veut, c'est le droit de vivre, pas simplement d'exister - le droit à la vie comme la femme riche a le droit à la vie, et au soleil, à la musique et à l'art. ..] L'ouvrière doit avoir du pain, mais elle doit aussi avoir des roses. »
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Videos de Mathilde Larrère (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mathilde Larrère
Carte blanche aux Éditions du Détour
Modération: André LOEZ, chargé de cours à Sciences Po Paris Intervenants: François DA ROCHA CARNEIRO, chercheur associé au CREHS, Guillaume MAZEAU, maître de conférences à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
À l'occasion de la publication de l'ouvrage : Guns and Roses – Les objets des luttes féministes de Mathilde Larrère, (Le Détour). Ainsi qu'autour des ouvrages : Rage against the machisme et Il était une fois les révolutions de Mathilde Larrère (Le Détour)
Le terme « Histoire publique » est apparu dans les années 1970 aux États-Unis pour s'implanter dans le reste du monde à partir des années 2000. Ce domaine n'a cessé de se diversifier voire de se professionnaliser depuis une dizaine d'années. Elle est destinée à rendre l'histoire accessible au plus grand nombre en multipliant les expériences et les supports. de l'audiovisuel traditionnel aux réseaux sociaux en passant par de nouvelles pratiques muséographiques, les podcasts ou les jeux vidéo – et bien sur l'édition –, les supports et les pratiques sont variés. L'Université française en a bien compris l'intérêt en créant ces dernières années des cours, voire des diplômes sur le sujet. Cette table ronde a pour but d'en faire l'état des lieux avec quatre historiens partageant leurs expériences.
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