L'erreur de l'Occident

On peut considérer "L'erreur de l'Occident", comme le-ou l'un des-manifestes, de Soljenitsyne, au sujet du stalinisme, et des relations, entre les pays dits du monde libre, et les dictatures stalinistes. Ce court texte est bien entendu critique vis-à-vis, de la dictature stalinienne. Cependant, même si je ne désire pas excuser ou nier les crimes abominables, commis par Lénine, Staline, leurs successeurs et leurs sbires, je n'ai pas apprécié ce texte.
Entre autres choses, je n'ai pas apprécié l'usage, que faisait Soljenitsyne, du terme "Occident" ; il m'a semblé, qu'il se comportait, comme si l'Occident, était un tout unique et homogène, ce qu'il n'est absolument pas... Cet usage abusif du terme "Occident", et, aussi de l'adjectif "occidental" ( l'un ne va pas sans l'autre ), me semble être l'une des choses qui empêche, ce texte, d'exposer, une vision plus nuancée.
J'ai aussi souvent l'impression, que Soljenitsyne, aimait la Russie, d'un amour passionnel, fanatique, tellement passionnel, qu'il en était déraisonnable, dangereux... Certes, la culture russe, est belle et intéressante !... Mais cette passion folle, est parfaitement excessive, et c'est de celle-ci, que se nourrit les plus basses passions humaines...
Une autre de mes impressions, est que Soljenitsyne, ne prend pas en compte, la complexité de la géopolitique, préférant exposer de manière extrêmement simpliste, cette dernière. En effet, plutôt que, de réfléchir, sur ce qui peut pousser, les dirigeants, à ne pas mener une guerre ouverte, totale, extrême, contre le stalinisme, celui-ci préfère, les vilipender assez sottement.
Une autre de mes critiques, vis-à-vis, de ce texte, est la tendance, de Soljenitsyne, à réécrire L Histoire. Certes, il a parfaitement raison, lorsqu'il parle, des horreurs, commises par les stalinistes. Mais, d'autres points, me semble bien plus douteux historiquement. En particulier, si le temps du stalinisme n'était certes pas un temps heureux, cela ne signifie pas, que ce qui a précédé le léninisme ( à savoir, le tsarisme ), était le paradis perdu !... Quant à son interprétation de la Seconde Guerre Mondiale, elle est purement délirante...
Pour finir, j'ai été dérangé, par les propos de Soljenitsyne, au sujet de la démocratie. Une fois n'est pas coutume, je vais le citer :
"Sur le fond, à savoir sur l'adoption ou le rejet par la Russie de l'autoritarisme dans les temps futurs, je n'ai rien pu dire, et je n'ai pas d'opinion bien arrêtée là-dessus. On connaît ma critique de certains aspects de la démocratie. Je ne crois pas que le gouvernement travailliste, élu par quarante pour cent e la population, exprimait la volonté de tout le peuple britannique quand, à longueur d'années, il démolissait l'Angleterre. Ni que la "petite alliance" exprimait celle du peuple allemand quand elle détenait au Parlement une voix de majorité. [ ... ] Je ne peux mettre au compte des vertus de la démocratie son impuissance face aux groupuscules terroristes, ou au développement du banditisme, ou aux profits effrénés que les capitalistes accumulent sans le moindre souci de la santé morale de la population. Je rappellerai que l'effroyable totalitarisme, n'a jamais été sécrété par un régime autoritaire, mais toujours par des démocraties impuissantes : celles de Février, de Weimar, de l'Italie et de Chang Kaï-Chek."
Je ne suis pas d'accord, en tous points, avec Alexandre Soljenitsyne. Certes, la démocratie parfaite, n'existe pas. Une démocratie, où la volonté du peuple, est parfaitement respectée, est un idéal impossible ( Cela, ne signifie absolument pas, bien entendu, que l'on ne peut pas, et même, que nous ne devons pas, nous rapprocher, de cet idéal )... Certes, il nous faut vraiment réfléchir, sur nos démocraties actuelles, qui ne sont pas pleinement satisfaisantes. Certes. Faut-il, pour autant, abandonner la démocratie, à l'autoritarisme ?... Ce n'est certainement pas dans l'autoritarisme, que la volonté des peuples, sera mieux respectée !... Je ferai observer, que, la démocratie, si elle est tout à fait souhaitable, n'est pas non plus un régime parfait, et, qu'en tant que tel, on ne peut pas lui reprocher, de ne pas permettre de régler, tous les maux, de la planète Terre... Concernant les totalitarismes, non seulement, la liste, de Soljenitsyne, n'est pas exhaustive, mais, je précise également, que c'est la faiblesse, des démocraties, qu'il cite, qui a permis l'établissement du despotisme, et non pas, leur caractère démocratique... Il aurait donc fallu, plutôt que, de supprimer la démocratie, la renforcer...
En bref, ce texte de Soljenitsyne, m'a beaucoup déçu.

Un livre très intéressant pour les débats d'idées sur le communisme entre Soljénitsine et des professeurs reconnus. Tout d'abord, on apprend énormément sur l'histoire politique de la Russie, sur ses différents écueils selon les périodes. Soljénitsine est intransigeant vis à vis du communisme ( quelque soient les pays concernés) et de l'Occident qu'il accuse d'aveuglement, servilité et couardise. Ses propos sont très forts et les débats contradictoires tentent à déconstruire et/ou minimiser sa vision du communisme qui selon eux "est la vérité d'une victime" . Par contre, la réflexion paraît tout de même complètement d'actualité .

Petit pamphlet de 1980 sensé éclairer sur l'insuffisance de méfiance par rapport au communisme prosélyte, à l'heure même ou se préparait la chute du bloc soviétique. Quelques noms éclairent d'autres "moments sombres de notre histoire", ça change un peu.