Lorsqu'elle (il parle de la Comtesse de Ségur) voit le jour à Saint-Pétersbourg le 1er août 1799 au sein de l'une des plus anciennes familles aristocratiques de Russie, son père, Fiodor, est ministre des Affaires étrangères et sa mère, Ekatarina, a été demoiselle d'honneur de Catherine II, impératrice de Russie entre 1762 et 1796. Le tsar Paul 1er qui lui a succédé est son parrain. Autant dire que sa caste appartient à la crème du gratin de la fine fleur du dessus du panier...du beau linge. Sofia Fiodorovna Rostopchina reçoit une instruction dispensée par des précepteurs et des gouvernantes, lui apprenant différentes langues (elle en parlera cinq). Elle est biberonnée, entre autres à la culture française, qui par-ci par-là distille en elle des idées "subversives"... Mais pas de quoi non plus balancer des cocktails molotov sur la famille impériale. Son espace de vie est celui de l'immense et luxueux domaine de Voronovo acheté par papa, à quelques kilomètres de Moscou ; un coquet paradis champêtre de 45 000 hectares entretenu par 4 000 moujiks. Elle mène là une existence à la fois privilégiée et bucolique, mais empreinte aussi de brutalité et de violence. Sa mère, catholique convertie, rigide et fanatique, la maltraite et la bat. Lorsque, selon ses préceptes, sa petite Sofia agit mal, l'enfant est privée de nourriture, enfermée, rouée de coups et même fouettée. Pour la "consoler", on l'emmène fréquemment voir les serfs se faire battre aussi avant qu'on ne les envoie en Sibérie. Histoire de cesser de geindre en constatant qu'il y a plus malheureux qu'elle.
A propos de Cléopâtre :
Même à la fin, le 12 août 30, le mystère demeure. Jusqu'à son suicide. Cobra ? Poison ? La version officielle très hollywoodienne, sublimée par Elisabeth Taylor, est celle du serpent ;une autre évoque une épingle contenant un poison, préparé avec l'aide de son médecin.
Problème pour la version reptilienne : deux servantes sont retrouvées mortes aux côtés de la reine. Or, un seul serpent pour trois cadavres, c'est au-delà des compétences même d'un cobra de compétition. Un petit indice quand même : lors de son triomphe, Octave la représente en statue arborant un aspic autour du bras.
Finalement, est-ce si important ? Oui, me direz-vous...
Pour le mythe toujours. Le reste n'est qu'histoire.
LA CHRONIQUE DE GÉRARD COLLARD - LES VISITEURS D'HISTOIRE