Le mélange de l'eau

Ce court recueil de poésie est écrit dans un langage surprenant, abrupt qui parfois ouvre des brèches vers une lecture plus accessible.
Beaucoup de poèmes qui sont en prose procède à une succession de mots ne paraissant pas forcément former des phrases. Cette succession de vers, est dénuée de ponctuation à l'exception des majuscules de début de vers. Cela produit un morcellement d'images, d'évocation qu'il est parfois complexe de relier entre elles. Ce recueil est de ceux auxquels il faut revenir souvent, plonger avec détermination dans l'un des poèmes pour l'appréhender.
Il me semble que le recueil se compose de deux parties séparées par un sonnet de Shakespeare. La première, plus hermétique et la seconde revenant peut-être à une forme plus accessible.
L'ensemble des textes me donne une impression d'instabilité, d'immobilité traversée par des fulgurances de souvenirs, d'images. le titre est assez surprenant : un mélange composé d'eau. Les molécules identiques mais différentes comme une tentative nécessaire de rassembler ce qui a été éparpillé...

C'est toujours très difficile d'écrire quelque chose à propos de recueil de poèmes comme c'est le cas ici, mais grâce à la masse critique de Babelio, je le prête une fois de plus à cet exercice.

Pour faire simple, je ne pense pas avoir été autant happé par la plume de l'autrice que je l'aurais voulu. Sa plume et sa mélodie sont magnifiques mais probablement pas faite pour moi. Bien que j'ai adoré certains poèmes tels que "après une sieste" ou "Brunes", je ne pense pas avoir retrouvé mon amour pour la poésie au sein de ce court livre.

J'essayerai d'autres de ses ouvrages pour me faire une réelle idée. Et bien qu'on est loin du coup de coeur, je vous recommande tout de même Ariel Spiegler pour découvrir tout un monde poétique.

Comment dire la poésie d'Ariel Spiegler?
Comment dire cet air qu'on recherche avec entêtement, ce souffle qui nous tire par la manche pour nous faire lever les yeux, ce petit décalage du pied qui fait de la chute un envol, l'intime du monde dans sa "beauté aux dents de travers", son étrange légèreté?
Cet indicible est une grâce.
Sa poésie en est tout entière pétrie.