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EAN : 9782253261919
192 pages
Le Livre de Poche (31/03/2021)
3.54/5   58 notes
Résumé :
Comme beaucoup de mariages, celui de Vanda et d’Aldo a essuyé le feu des épreuves, l’usure, le poids de la routine. Et pourtant, il en est sorti intact. Du moins au premier regard. La faille au sein de leur couple, la trahison d’Aldo, remonte à un passé lointain. À y regarder de plus près, les fissures et les morceaux recollés sautent aux yeux. C’est un vase craquelé qui peut se briser au moindre contact. Peut-être a-t-il même déjà éclaté, même si nul ne veut l’adme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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On commence cette sélection du grand prix des lecteurs d'avril par le roman de Domenico Starnone , “Les liens” , qui raconte en trois temps trente ans d'une vie de famille tumultueuse d'un couple de Naples dans les années 1980.

La première partie de ce court roman reprend les lettres envoyées par la femme Vanda à son mari dès qu'elle apprned que celui ci a eu une liaison avec une de ses collègues de travail.

Furieuse et blessée par cette révélation, elle le met à la porte du domicile familial. S'il consent encore à voir ses enfants, ses relations avec son épouse se dégradent et l'incitent à rester toujours plus à distance, jusqu'au point de non-retour.

Pourtant, trente ans après, dans la seconde partie du roman, Vanda et Aldo forment à nouveau un couple. Leurs enfants ont quitté le domicile familial depuis longtemps, mais le couple a tenu bon.

Mais un incident imprévu vient à nouveau réveiller les vieilles blessures et lézarder cette façade de bonheur conjugal. La troisième partie, racontée du point de vue des enfants vient encore redistribuer les cartes ....

Les liens c'est une intrigue assez classique sur le fond mais qui interroge avec pas mal de profondeur ce qui lie un couple et cimente une famille.

Cette radiographie du sentiment amoureux, teintée d'amertume et de rancoeur, montre à quel point l'amour qui s'estome laisse place à la rancoeur et à des noeuds impossibles à démêler.

Domenico Starnone - qu'on a parfois suspecté d'être avec la sa femme le romancier derrière l'énigmatique Elena Ferrante livre un récit assez cruel, sur l'égoïsme et le pouvoir destructeur des parents et leur désir d'instrumentaliser des enfants.

Plutôt une bonne surprise.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Aldo et Vanda sont un couple de septuagénaires unis par les liens du mariage depuis de nombreuses années. Pourtant, les épreuves se sont succédées. En effet, lorsqu'ils étaient trentenaires, Aldo décide de rompre ce lien, et part vivre avec son amante, Lidia. C'est ainsi que non seulement le lien du mariage sera mis en cause, mais également le lien filial qu'Aldo entretient avec ses deux enfants, Sandro et Anna.

Je trouve que ce roman vaut vraiment le détour et c'est avec grand plaisir que je l'ai découvert. Il y reflète bien plus de profondeur qu'il ne peut sembler de premier abord. L'auteur aborde finalement des thématiques simples, mais les décortique avec beaucoup d'acuité et de justesse.

J'ai fortement apprécié la valse narrative que nous propose l'auteur. Si au début, le lecteur retrouve Vanda qui apprend tout juste qu'elle est trompée, c'est ensuite à Aldo que la parole est donnée dans une deuxième partie de roman où l'on apprend les tenants et aboutissants de cette histoire. Dans la troisième partie, la parole sera aussi donnée aux enfants qui sont maintenant adultes. J'apprécie tout particulièrement les romans à la narration chorale, mais ici, en plus ce sont toutes les années de mariage du couple principal qui seront relatées.

Je ressors conquise de ce court récit qui est finalement très psychologique. le personnage de Vanda est remarquablement construit et je n'ai pu m'empêcher de ressentir une grande empathie pour elle et face aux événements qu'elle a dû endurer. le lecteur assiste à un couple aux proies de sentiments très contradictoires et à une possible reconstruction. C'est très intimiste et j'ai pu suivre les cheminements psychologues de tout un chacun dans cette histoire.

La plume est d'une grande fluidité. Je me suis laissée porter par les phrases et même si le sujet se veut lourd, l'auteur garde cette petite pointe de légèreté dans la narration pour que cela ne soit pas trop éprouvant à lire. J'ai également apprécié que la parole soit donnée aux enfants du couple.

L'auteur nous livre une véritable introspection d'un couple à la dérive mais qui pourtant a su se reconstruire. C'est sobre, cela sonne juste et les mots sont choisis avec soin. J'ai été conquise par la légèreté de la plume. C'est une véritable réussite.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Construit sous la forme d'un roman choral, ce court livre au ton grinçant porte un regard sans concession sur le mariage d'un couple de napolitains, brusquement mis à mal par le départ d'Aldo, qui quitte sa femme Vanda et ses deux enfants pour vivre sa passion avec une jeune étudiante.

Même si quelques années plus tard Aldo finira par revenir au sein de la cellule familiale, sa trahison laissera des traces indélébiles, et plus rien ne sera comme avant.
On peut se demander ce qui motive ce couple à vouloir à tout prix recoller les morceaux, car au final, personne n'est heureux, et encore moins les enfants qui grandissent dans un climat malsain, fait de tensions et de rancoeurs permanentes.

Il y a beaucoup de psychologie dans ce roman où les personnages sont présentés sous leurs facettes les plus sombres : Aldo, le mari hypocrite et lâche, Vanda, la femme humiliée et blessée qui se transforme en tyran et devient insupportable pour faire payer son infidélité à son mari, et leurs deux enfants qui, devenus adultes, ne seront pas en reste (mais je n'en dirai pas plus!).

Ce roman m'a à certains moments fait penser au style d'Eléna Ferrante : peut-être est-ce l'évocation de Naples, ou du thème de la femme trompée, récurrent chez cette auteure, mais j'ai trouvé qu'il y avait des ressemblances, surtout dans la force des récriminations de Vanda, et dans sa façon d'exprimer sa colère et sa douleur : "au cas où tu l'aurais oublié, mon cher : je suis ta femme. Je sais, jadis ça te plaisait et, tout à coup, ça te dérange. Je sais, tu prétends que je n'existe pas, que je n'ai jamais existé, pour t'éviter de rougir devant les intellectuels que tu fréquentes. Je sais, mener une vie rangée, rentrer à l'heure du dîner, dormir avec moi et pas avec qui bon te semble te donne l'impression d'être un demeuré (...)".

C'est pourquoi j'ai été amusée d'apprendre, en lisant la critique d'une autre babéliote, que Domenico Starmone était soupçonné d'être Elena Ferrante, même si celui-ci a démenti... le mystère demeure !

Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2021
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Les liens est un roman sur la famille. Il s'agit des relations entre mari et femme, leurs enfants et leurs animaux de compagnie. Il s'agit également d'attachements, à la fois physiques et psychologiques. le roman est divisé en trois parties, chacune explorant les ramifications de l'infidélité du mari et son abandon de sa famille. J'ai cru, après avoir lu la première partie qu'il s'agissait d'une nouvelle, la première d'un recueil de trois (Starnone a déclaré que chaque partie peut être lue comme un tout autonome, comme une nouvelle). Pas du tout, le début saisissant du roman prépare le terrain pour ce qui se passe au cours des cent cinquante pages suivantes. "Au cas où cela vous échapperait, Cher Monsieur, laissez-moi vous rappeler : je suis votre femme." le ton de la première partie est celui de l'amertume et de la trahison. Il montre une femme abandonnée qui se désagrège lentement alors qu'elle lutte pour porter le fardeau de ses enfants, l'entretien de la maison, les factures et la vie en général. Malgré cela, la femme fait preuve d'une détermination inébranlable dont les condamnations de son mari, aussi justifiées soient-elles, ne semblent jamais tout à fait justes pour le lecteur. Puis nous trouverons le point de vue du mari et enfin celui des enfants.

Tout cela avec la même virtuosité, et même si ce roman ne se passe que pour partie à Naples, nous le dégusterons avec une pizza frite arrosée d'un Lacrima Christi et suivie d'un baba au rhum – puisque Naples est la créatrice de ces deux délices...

© Mermed

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Le couple d'Aldo et Vanda semble avoir surmonté les épreuves qu'un mariage de cinq décennies implique : la routine, l'usure du temps, les tromperies... Mais de retour de vacances, lorsqu'ils retrouvent leur appartement et les souvenirs de toute une vie sens dessous dessus après ce qui ressemble à un cambriolage, un événement qui semblait loin derrière eux refait surface…

Les liens revient sur le moment délicat d'un couple, mais dépasse le simple cliché de l'épouse bafouée qui se transforme en harpie hargneuse et du mari lâche qui revient au bercail et décide de faire profil bas. Car au milieu il y a les enfants, otages et dommages collatéraux d'une guerre silencieuse qui transforme les liens en chaînes…
En filigrane, il y a aussi l'évolution de l'institution du mariage dans la société contemporaine avec la libération sexuelle dans les années 1970, la fin du modèle familial traditionnel et la famille vécue comme une entrave au développement personnel dans le milieu intellectuel (enfin surtout du côté masculin)...

Domenico Starnone, fin observateur de la psychologie humaine démêle avec brio l'écheveau des liens qui unissent un couple, surtout pour le pire. Et le lecteur de s'en délecter dans ce qui ressemble à une tragédie comique ou une comédie tragique en 3 actes avec un dénouement surprenant…
Subtil, corrosif et jubilatoire !

Un mot sur l'auteur que je découvre : Domenico Starnone est né en 1943 à Saviano, près de Naples. Il a écrit plusieurs livres satiriques sur le monde de l'éducation, qu'il connait bien puisqu'il a été enseignant. Écrivain, mais également scénariste et journaliste à l'Internazionale, l'équivalent du Courrier International. Il vit et travaille à Rome. Et beaucoup d'encre à coulé sur les liens qu'il entretiendrait avec Elena Ferrante, la mystérieuse auteure de l'Amie Prodigieuse !
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critiques presse (1)
LeFigaro
04 octobre 2019
Le romancier italien, soupçonné d’être avec son épouse l’auteur des romans à succès d’Elena Ferrante, nous plonge avec délices dans une tragi-comédie conjugale.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Si je goûtais désormais au succès, c'était grâce à l'énergie vitale et à l'étincelle d'ambition que notre rencontre m'avait insufflées. Tôt ou tard, elle s'apercevrait qu'elle était tombée amoureuse non pas de moi, mais des effets sur moi de son propre rayonnement, et comprendrait qu'en réalité je n'étais qu'un pauvre type dépassé par les événements. Plus elle me verrait tel que j'étais, plus elle serait attirée par d'autres hommes.
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À l’évidence mon système d’alarme interne avait dû perdre sa sensibilité pour finir par se désactiver. Ou que sais-je, avec les années le signe distinctif de l’homme à qui on ne la fait pas, quelque chose dans le regard, le pli de la bouche, s’était estompé. Ou plus simplement je m’étais comme embrumé, j’avais perdu l’élasticité et la vigilance qui au cours de ma vie m’avaient permis d’échapper à la misère de mes origines, d’élever mes enfants, de m’imposer dans des milieux fermés, de conquérir un tant soit peu d’aisance économique, de m’adapter aux circonstances bonnes ou mauvaises. Je ne savais pas comment j’avais changé au juste et dans quelle mesure, mais ça me paraissait évident.
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Je sais, mener une vie rangée, rentrer à l’heure du dîner, dormir avec moi et pas avec qui bon te semble te donne l’impression d’être un demeuré. Je sais, tu as honte de déclarer : écoutez, je me suis marié le 11 octobre 1962, à vingt-deux ans ; et, voyez-vous, j’ai dit oui devant le curé dans une église du quartier Stella, je l’ai fait par amour, je n’avais rien à réparer ; car figurez-vous, j’ai des responsabilités et je vous plains si vous ne comprenez pas ce que cela signifie. Je sais tout ça, je le sais très bien. Mais que tu le veuilles ou non, les faits sont là : je suis ta femme et tu es mon mari, nous sommes mariés depuis douze ans – douze ans en octobre – et nous avons deux enfants, Sandro, né en 1965, et Anna, née en 1969. Il faut que je sorte notre livret de famille pour te faire entendre raison ?
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> Je croyais que les sentiments véritables ne changent pas, surtout quand on est marié.
> Depuis quelque temps, la moindre inquiétude devient une obsession, elle se fiche dans mon crâne et prend des proportions gigantesques, impossible de la chasser.
> Il y a une distance qui ne se compte pas en kilomètre ni même en années-lumière, c'est la distance due aux changements.
> Elle souffrait et se braquait, souffrait et devenait hostile, souffrait et adoptait un ton méprisant, souffrait et se montrait inflexible.
> Ces phrases, c'était elle hors d'elle-même, la trace d'une voix qui ne lui appartenait plus.
> "Laisse tomber les lacets, tout ce que nos parents ont su nouer, c'est un lien avec lequel ils se sont torturés l'un l'autre toute leur vie."
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Tu as longuement déblatéré avec autant de flegme que de pédanterie sur les rôles dans lesquels nous nous étions enfermés en nous mariant – mari, femme, mère, père, fils et fille – et tu nous as décrits – toi, moi, nos enfants – comme les engrenages d’une machine absurde, obligés de répéter pour toujours les mêmes mouvements vides de sens. Tu n’en finissais plus, citant deux ou trois livres au passage pour m’imposer silence. Au début, j’ai cru que ta façon de me parler était dictée par un grave problème qui t’empêchait de te rappeler qui j’étais, une personne douée de sentiments, d’une voix propre, et pas une marionnette dans la pantalonnade que tu nous jouais.
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