L’inatteignable, tel est le visage.
Et comme l’horizon, il brille
presque dénué de sens
nu, premier, natal.
(extrait du second poème de 'L'inadvertance' - p. 109)
VERTIGE DE L’ÊTRE
À la pointe extrême de la fatigue
au cœur du noir silence
à l’orée du bois profond
de notre vraie solitude
quel vertige
Nous prend et nous entraîne
loin de nous-mêmes
au bord du vide glaçant
des univers ?
Alors, il surgit, le visage aimé
et il nous guide en secret
vers l’âtre de feu et de rêve
De l’Archaïque
De quel passé lointain
ressurgissent-ils ?
De quelles rencontres
inouïes ? De quelles peurs
tissées de rêve et d’illusion ?
De quels fortuits changements ?
Soudain, les voilà
et ils attaquent le vivant
ô parasites, ô sombres traces
d’univers traversés, d’espaces
oubliés, d’explosions de la matière
abîmant la naissance infinie
du monde ! Ou peut-être à chaque
instant, l’Avenir se déploie
et défie l’Archaïque ?
Le regard d’une femme :
voilà ce qui règne sur son cœur
en secret.
Dans la solitude
dans les vains combats du jour
il est couronné
de présence
Mais parfois
le regard s’éloigne
ou le rêve peut-être ?
Où s’est retirée
la force de vivre ?
Que revienne, que revienne
le temps de la joie
que s’éloigne cette fois
le temps de la peine !
Sang d’étoile (19-03-08)
Tu viens des étoiles
et ta parole de lumière
brille
un défi au néant
ou l’ultime feu d’une mémoire
abolie
Tu reviens des étoiles
et ton regard enfin
s’ouvre
sur la lumière perdue
mais future
de notre œil inassouvi
...
Le monde ne produira plus jamais
la parfaite innocence
de ton coeur
la ronde nativité de ton coeur
où se fondaient les contraires
dans le feu de forge
de ton coeur d'étoile.
p.21
"Elle était plus éveillée
que nous tous", a murmuré
le dernier médecin
à ton chevet.
Et nous avons ouvert les yeux
pour une nouvelle naissance.
p.7