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3,77

sur 881 notes
Conte philosophique somme toute assez classique, avec un peu plus d'humour grinçant que d'habitude. On n'a en tête que le voyage à Lilliput en tête, mais il y a le voyage au pays des géants, qui inverse un peu la situation, puis un ensemble de voyages un peu oubliables, et enfin un voyage au pays des chevaux parlants, où les humains sont des sortes de singes vicieux, sorte de caricatures d'hommes qui sont à l'image de la misanthropie croissante de l'auteur. La forme est très classique rappelle les lettres persanes, Candide, les Etats de la Lune et du Soleil et a pu être parodié par la suite par des auteurs modernes, comme dans le Baron Perché. le passage sur les chevaux parlants et les humains dégénérés est le plus intéressant à mon sens.
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C'est un roman agaçant ! Je voulais partir en voyage, suivre la route du pays imaginaire de l'enfance, je n'ai trouvé qu'une parodie aride des romans de navigateurs et des analyses numériques de société trop proches des nôtres pour me faire vraiment rêver. La lecture m'a été réellement difficile avec toutes les références à la vie politique anglaise de l'époque, mes yeux de lecteurs ne sont pas des yeux de journalistes polémistes, je pense avoir loupé une bonne partie de la portée critique du roman. Bien entendu, il y a tout de même des analyses très pointues et qui font réfléchir sur notre organisation sociétale. Dans ses quatre voyages, Gulliver est a la fois observateur extérieur (coucou les Lettres Persanes) et objet lui même de toutes les observations (coucou Candide), forcément cela donne à réfléchir. Je pense que c'est un livre qu'il faut lire accompagné !
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Attention, On est très loin de l'histoire pour enfants !!
Une redécouverte aussi étonnante que déconcertante. Ecrit au début du xviii s, ce livre reprend successivement les quatre voyages de Gulliver jeune chirurgien puis capitaine dans 4 pays complètement différents et fictifs. Ce roman a priori d'aventure n'est qu'une grande dénonciation du système anglais de l'époque et de ses actions contre l'Irlande notamment . Mais le texte est très intéressant, on ne s'ennuit pas du tout, c'est incisif, ironique, c'est drôle et cynique. A noter que ce livre a été publié anonymement, on comprend facilement avec les risques encourus ... Swift nous prévient ... Il n'est pas là pour divertir le lecteur, il est là pour l'instruire. le ton est donné!
Une très très belle découverte
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Comme tout le monde, je ne connaissais guère que le voyage vers Lilliput. Donc, une découverte pour moi que ces voyages incessants vers d'autres monde.
J'avoue que l'écriture m'a un peu déçue car la trame est toujours la même et donc aucune surprise dans le déroulement des aventures.
On peut également critiquer le comportement du héros mais il faut avant tout le replacer dans le contexte de l'époque.
Ces aventures restent avant tout le support à une critique sociale et politique du monde de Swift. Avec quelques adaptations, on peut aussi la transférer à notre 21eme siècle.
En conclusion, ce n'est pas du tout une fable pour enfant mais un conte philosophique pour adulte, même si la pensée n'est pas toujours aboutie ou reste incomplète.
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C'est un monstre de la littérature anglaise, qu'il se faut d'avoir lu, même s'il faut s'accrocher. « Les voyages de Gulliver » réponde à un genre très prisé au 18ème siècle : le voyage imaginaire, il suffit pour s'en convaincre de penser à notre Voltaire national. On y rencontre des figures plus que connu avec les lilliputien, on rencontre même une partie de l'imaginaire de Myasaky avec Laputa, mais vous y rencontrerez aussi d'étrange chevaux, les gros et les petits boutiens. Enfin quand on y a pris gout, on ne s'ennuie plus. Il faut quand même réussir à passer la première partie.
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Les voyages de Gulliver, comme son nom l'indique, raconte les voyages de Gulliver... Merci... au revoir !

Détaillons un peu plus quand même, cela en vaut la peine !
Il s'agit de 4 voyages au cours desquels le personnage va découvrir des sociétés différentes, ce qui permettra à son auteur à la fois de prendre du recul la condition humaine et d'autre part de critiquer la société anglaise des années 1700 dans laquelle Jonathan Swift et son personnage vivent.

Il s'agit d'aventures faciles à lire et plutôt amusantes, ce qui peut d'ailleurs faire croire à beaucoup de gens qu'il s'agit d'aventures pour enfants. Ce serait réduire considérablement l'ambition de toute cette oeuvre. Oui il existe bien plusieurs niveaux de lecture et il est possible d'adapter l'histoire de Gulliver pour les petits et ça leur plaira (le personnage a bien inspiré le nom d'une chaine de TV pour les enfants !), mais un adulte pourra y trouver une vraie satyre sociale, encore largement d'actualité car la nature humaine ne change pas en quelques siècles. La lecture peut être vécue un peu comme les voyages extraordinaires de Jules Verne et comme l'utopie de Thomas More, qui a visiblement inspiré l'idée de ce roman.

L'édition GF (Flammarion) est accompagnée d'une présentation (à lire avant et à relire après le roman) d'Alexis Tadié et de notes de fin d'ouvrage, qui sont bien utiles pour comprendre les références et l'implicite du texte car l'histoire est truffée d'allusions ou de sous-entendus ironiques faisant références à des évènements réels de l'Angleterre de l'époque. Mais le texte peut largement être compris sans eux, mais sans sa profondeur historique.

Au passage, j'en profite pour préciser que je souhaiterais que les éditions GF améliorent le confort de lecture de ses ouvrages en aérant davantage le texte (interlignes plus importantes, caractères plus gros, et conversion des notes de fin d'ouvrage en notes de bas de page).

Si j'ai bien compris l'intérêt de l'auteur, il s'agissait de faire croire à de réels voyages malgré le peu de crédibilité des faits racontés. Swift a utilisé tout un stratagème pour laisser penser à un vrai voyageur qui ferait publier ses écrits auprès d'un éditeur en passant par un cousin...(je vous laisse lire la présentation pour les détails). Il s'agissait d'une ruse pour critiquer durement la société d'où il vient sans (trop) en subir les conséquences (un peu comme la Fontaine avec ses fables animalières).

Absurdité, cynisme, ironie, raillerie...voici les 4 ingrédients principaux de ce texte avec lequel j'ai passé de bons moments. Je regrette que Swift n'ait pas écrit d'autres voyages, comme suite de cet ouvrage.

Alors que feriez vous si vous étiez...
- un géant parmi les liliputiens ?
- un nain parmi des géants ?
- sur une île volante ?
- parmi des fantômes de personnages historiques célèbres ?
- immortel
- dans une société où les chevaux sont civilisés et les humains ne le sont pas (Pierre Boule, avec la planète des singes reprendra cette idée plus tard)
- dans un pays où le mensonge n'existe pas ?
- ...
Gulliver lui l'a vécu, alors embarquez avec lui pour y voir ce qu'il en retourne !
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Les Voyages de Gulliver font partie des classiques dont j'ai souvent entendu parler mais que je n'avais jamais lus. J'y ai remédié après être tombé dessus par hasard à la bibliothèque. Je n'avais pas du tout en tête cette structure en quatre parties : le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer.
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Comment gérer la différence quand on se retrouve loin de chez soi et que les habitants du pays dans lequel vous débarquez ressemblent à des lutins, pas toujours farceurs même s'ils vous enchaînent pensant se protéger; là n'est qu'un pan de ces histoires vécues par Gulliver mais que l'on suit avec impatience, en attendant toujours plus de mystère, d'héroïsme.
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Dans un premier niveau de lecture, les Voyages de Gulliver apparaissent comme une fable rabelaisienne, où la caricature vire à la farce, où la grossièreté se mêle à un aspect critique, politique, philosophique. Les voyages extraordinaires de Gulliver rappellent par leur facture les aventures de Sindbad le marin, intégrées aux Mille et Une Nuits d'Antoine Galland (publiées au début du siècle), mais le merveilleux et l'aventure ne sont qu'un prétexte pour une prise de recul et une réflexion sur la condition humaine.
Dans la lignée des Lettres persanes de Montesquieu, Swift utilise le décentrement du regard pour offrir une critique de plus en plus mordante de la civilisation humaine. Il commence par faire observer une micro-société – comme à l'échelle des fourmis – pour émettre une critique des institutions, comme les religions et l'autoritarisme des monarques qui entraînent des guerres stupides pour des causes sans importances ou d'ordre privé. Dans un second temps, Swift montre comme la beauté du corps humain est elle aussi relative, question de formation de l'oeil, corps beaucoup moins admirable une fois passé à la loupe. le troisième grand voyage de Gulliver permet à Swift de s'attaquer aux dérives intellectuelles et scientifiques, à leur manque de considération pour la vie concrète – perdus dans leurs pensées dans une invention farfelue, sans capacité d'écoute, sans un regard pour la situation concrète des pauvres, cocufiés par leurs femmes… Swift s'attaquant au passage au fantasme de l'immortalité et aux grands hommes de l'histoire, objectifs et fondements d'un scientisme et d'un positivisme (encore d'actualité avec le transhumanisme d'un Bill Gates), se rapproche en fait moins des conservateurs que de l'historiographie moderne (qui regarde moins les grands hommes que les structures), et que des critiques de la technologie du XXe siècle comme Günther Anders ou Ivan Illich.
En offrant une comparaison entre diverses sociétés plus ou moins élaborées, Swift donne clairement sa préférence pour les moins élaborées d'un point de vue civilisationnel – celle plus animale des Houyhnhnms chevalins, celle des géants, toutes deux plus agricoles, plus lentes –, mais pas forcément les moins fines quant à la sagesse et à la faculté de cette société à collaborer. On peut ainsi lire comme un regard écologique avant l'heure, une envie de retour à la terre, à la vie simple, à la vie en communauté…
N'empêche qu'il domine à la fin de l'oeuvre un certain pessimisme sur la nature humaine, un dégoût, les vices des Yahoos, ces êtres humains sauvages, semblent être inscrits dans la nature humaine : regard sur l'autre, jalousie, égoïsme, brutalité… le mythe du bon sauvage est écarté au passage, l'être humain n'est pas bon de nature, une certaine civilisation et l'utilisation de la raison permettent à l'Homme un certain assouplissement de sa nature mauvaise. Mais loin d'aller vers un perfectionnement continu, l'Homme retombe régulièrement dans ses travers. L'Homme est-il un danger pour la nature et pour la planète ? Une espèce nuisible et irrécupérable ? Ou bien y a-t-il encore des possibilités pour aller vers la sagesse ? Quand on regarde les sociétés appréciées par Swift, ce sont des sociétés où dominent la sagesse, l'entraide, l'ordre collectif, la vie en harmonie avec la nature, la lenteur, le dialogue… La science, les technologies, l'intelligence, ne sont en fait que des illusions qui maintiennent le cap vicieux de l'Homme.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Swift m'avait marqué avec sa modeste proposition, j'ai donc lu sa grande oeuvre avec un grand enthousiasme.C'est loufoque, frais ,tonifiant et très actuel.J'ai rit souvent et pris un grand plaisir avec cette transposition actuelle de notre monde. Swift se moque de tous le monde des grands surtout des petits un peu mais tout y passe politique,financier et j'en passe.Il se moque aussi de son concurrent du moment Defoe.J'aime beaucoup son imagination un jour géant un autre jour nain un autre jour parlant à des chevaux intelligents qui asservissent des êtres humain.Visitant aussi une tour volante qui fonctionne grâce à un aimant(si vous avez la version folio lisez la postface très éclairante sur sa vie pour voir cette transposition dont j'ai parlé.Très enthousiaste.Bref lisez.
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