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3,77

sur 880 notes
Quand j'étais plus jeune, j'ai beaucoup regardé un film qui s'intitulait « les Voyages de Gulliver » (c'était la version de 1996 en 2 parties). J'adorai ce film. Aussi, quand j'ai su qu'il était tiré d'un livre, j'ai absolument voulu le lire. Et c'est chose faite.

J'avoue que la première fois que je l'ai ouvert, j'ai ressenti une légère appréhension. Je savais que l'histoire serait géniale, mais c'était écrit tout petit. Déjà, cela m'a légèrement rebutée : j'associe généralement une écriture petite avec un style assez lourd et indigeste. Sans compter que, lorsque c'est écrit petit, on met plus de temps à lire. Deuxième chose qui m'a « repoussée », la date de l'écriture. Swift a commencé en 1721. du coup, j'avais peur qu'il ait un style, comme je l'ai déjà dit, un peu lourd, un langage plutôt élevé et des phrases plutôt alambiquées.

Et je me suis trompée. Je m'en suis rendue compte dès les premières lignes. L'écriture de Swift est plutôt fluide et même si elle contient quelques expressions ou mots qui sortent de l'ordinaire (car on ne les utilise plus), elle se lit facilement. Autre chose, les chapitres sont plutôt courts. Et, pour quelqu'un comme moi, qui n'aime pas s'arrêter en milieu de chapitre, c'est motivant de voir qu'il n'est pas trop long et que, par conséquent, on peut se permettre d'en lire un de plus parce qu'on sait que dans 10-15 minutes, on l'aura déjà fini.

Revenons maintenant à l'histoire. Fantastique, fabuleuse ! Je n'ai absolument pas été déçue, pour cela, le film était plutôt fidèle (du moins pour ce qui est des voyages parce que Swift ne nous parle pas de ce qui s'est passé lorsque Gulliver revient chez lui). Qui n'a jamais rêvé de vivre de telles aventures, de découvrir de tels pays ? Bon, je pense personnellement qu'il vaut mieux se retrouver à Lilliput qu'à Brobdingnag (mieux vaut être le géant, c'est moins effrayant) !

Enfin bref, j'ai été emballée par cette lecture. C'est un vrai coup de coeur. Et je crois que je peux désormais dire qu'il s'agit d'une référence en matière de littérature fantastique.
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rande amoureuse de voyages, je n'avais jamais lu ce classique de la littérature. Dans cette version édité chez Drôle de…, Gulliver se rend dans deux pays différents : d'abord à Lilliput, monde minuscule où les habitants ne mesurent qu'une quinzaine de centimètres ; puis à Brobdingnag, où, à l'inverse, les habitants sont des géants. Mais les voyages de Gulliver ne s'arrêtent pas à ces deux contrées, puisque dans la version originale de Jonathan Swift, cet aventurier téméraire est également allé à Laputa, Balnibarbi, Glubbdubdrib, Luggnagg, au Japon, puis au pays des Houyhnhnms.

L'édition Drôle de… à l'avantage d'être entrecoupées de dessins en noirs et blancs, qui illustrent la narration. Tandis on y voit Gulliver minuscule dans un monde de géant, puis gigantesque dans un monde de lilliputiens. J'ai bien aimé ces dessins, qui nous permettent d'entrer encore plus profondément dans ce monde extraordinaire.

J'ai été ravie d'enfin découvrir ces voyages. Je me suis plongée facilement dans ces différents mondes, parfaitement décrits comme si on y était. Néanmoins, j'ai quand même trouvé que certains passages s'étiraient en longs verbiages et manquaient de dynamisme et d'émotions brutes. L'auteur nous balance des avalanches de faits, sans toutefois penser à nous inspirer de quelconques émotions envers son protagoniste ou les aventures qu'il vit au quotidien. Je reconnais quand même que l'écriture est particulièrement soignée et fait plaisir à lire. L'imaginaire créatif de l'auteur est fascinant : il faut s'imaginer qu'au XVIIIème siècle, rares étaient les auteurs à écrire des récits de science-fiction. Ici, Jonathan Swift arrive à créer des mondes fantastiques, que l'on arrive facilement à intégrer.

À travers ce récit écrit en 1726, Jonathan Swift critique à demi-mots les moeurs de son époque et de ses contemporains, l'État et la justice anglaise et irlandaise. L'être humain y est décrit comme brutal, méchant, vils personnages qui succombent à leurs instincts primitifs et passent leur temps à se faire la guerre, comme à Lilliput. Une critique vitupérante, camouflée derrière des aventures fantaisies. Malheureusement, la satire reste quelque chose d'assez spécifique, que l'on comprend aisément lorsque l'on est intégré dans ladite époque. Je pense qu'avec quelques annotations, cela nous aurait permis de mieux comprendre ce que l'auteur reprochait à son époque.

Un classique de la littérature science-fiction qui mêle aventures extraordinaires et réflexions philosophiques sur l'époque de l'auteur. J'ai été ravie de découvrir ces récits.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Avant de débuter ma lecture, je m'attendais à lire quelque chose de drôle et léger. Finalement, j'ai vite découvert qu'il ne s'agissait pas seulement d'une histoire de voyages chez des êtres singuliers, mais plus précisément d'une critique de la société anglaise du XVIIIème siècle. Et si le fait d'avoir un fond d'histoire plus construit que je ne le pensais, c'est assez mitigée que j'ai refermé mon livre, ou plutôt éteint ma liseuse.
Au cours d'une expédition maritime, Gulliver va, de naufrage en naufrage, avoir l'occasion de visiter quatre contrées toutes aussi étranges les unes que les autres :
Lilliput, certainement la plus connue, habitée par des êtres de quelques centimètres seulement. Brobdingnag, où c'est Gulliver qui fait office de miniature. Laputa, une île volante bien particulière, appartenant à un pays où la science prend une place un peu trop importante, omettant l'essentiel pour la survie de ses habitants. Et enfin Hoyhahoms, un pays où l'on se demande qui de l'animal ou de l'homme est le plus évolué.

Les voyages de Gulliver, c'est une grande aventure fictionnelle, et il est vrai que croiser tous ces personnages aussi farfelus les uns que les autres, mais malgré tout bien réfléchis, est assez plaisant. La satire est omniprésente, l'humour ne manque pas, et j'avais bien souvent le sourire aux lèvres. Mais, la descriptions de ces peuples étranges est aussi et surtout l'occasion pour l'auteur de faire un parallèle avec la société anglaise de l'époque. Enfin, surtout ses travers !
Alors oui, j'ai bien compris qu'il y avait une moquerie plus ou moins camouflée du système de la justice, de la religion ou encore de la science. Et si j'en ai bien saisi les grandes lignes, car certaines choses sont universelles et intemporelles, j'ai eu malheureusement l'impression de passer à côté de certains détails, et donc de ne pas saisir l'ampleur de la critique sociale qui se cachait derrière ce récit. Quelque part, je me suis sentie frustrée de ne pas saisir tous les degrés de lecture.
Bien sûr, je n'ai pas boudé mon plaisir en faisant connaissance avec les Lilliputiens et leur drôle de conflit concernant un oeuf à la coque. Pas plus qu'en me promenant sur Laputa, et en découvrant ces personnes immortelles, mais pourtant pas si heureuses, ni si enviées que ça pas les autres… Mais au final, je crois que j'en attendais plus. Quoi ? Je ne sais pas exactement. Peut-être de moins voyager et de mieux faire connaissance avec chaque peuple ? Parce qu'en y réfléchissant, (et au fur et à mesure que j'écris cette critique (que, je sais, j'aurais très bien pu mieux structurer, mais moi j'suis comme ça, j'aime bien écrire des avis de but en blanc)), je crois que c'est ça qui m'a frustré : l'impression de ne pas avoir le temps de bien connaître les contrées traversées par Gulliver.
A chaque fois que j'arrivais dans un nouveau lieu, en compagnie du protagoniste, j'avais l'impression de le découvrir à travers les yeux d'un enfant. C'est curieux, ça émerveille, ça fait rire, ça peut même faire peur. Et puis, passés quelques événements, c'est l'adulte qui prend le relai. Je fais plus ample connaissance avec ce petit (ou grand) monde, je comprends qu'il y a là-dessous des enjeux politiques, religieux, scientifiques ou humanistes. J'ai envie d'approfondir le sujet. Mais voilà que Gulliver doit se barrer, et moi je suis obligée de le suivre. Flûte !
Ensuite, j'ai également été frustrée par les récits de voyages entre deux contrées. Parce que, bah finalement il ne se passe rien ! J'ai même eu l'impression que Jonathan Swift n'avait pas eu envie de développer ses voyages, pour avoir le moins possible à faire à la réalité. C'est à peine s'il évoque ses retours en Angleterre, et quel dommage quoi ! Parce que justement, ça aurait pu être tellement intéressant d'appuyer les différences, les points communs d'avec les aventures de Gulliver…

Si j'ai souligné pas mal de points négatifs, ce roman n'en est pas pour autant mauvais, et la plume de l'auteur n'y est pas étrangère. Car malgré ses 300 ans, l'écriture est très agréable, et les quelques mots qui nous sont aujourd'hui désuets ne gâchent en rien la fluidité de la lecture. le style n'est absolument pas lourd.

En conclusion, Les voyages de Gulliver est un livre sympa, mais que j'aurais aimé apprécier d'avantage.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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Personellement j'ai vu dans les voyages de gulliver, en particulier dans le voyages à Laputa, une certaine "pré-SF", en effet contrairement aux aventures du baron de Münchausen ou encore des voyages de cyrano de bergerac, Swift tente de donner des explications scientifiques au fait que la cité vole. Biensûr cela demeure trés rudimentaire (aimant, météorite) mais il y a bien un mécanisme d'horlogerie. Il construit ici un véritable univers où les relations entre les habitants de laputa et le reste de la population sont dépeintes de manière cohérante. de plus la figure du scientifique (dont gulliver lui même fait partie) est assez présente dans l'ensemble du récit.
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Il s'agit de l'un des romans qui m'a le plus ouvert les yeux sur l'Homme et sur sa façon de penser. Parmi tous les mondes que traverse Gulliver, il apprend des choses non seulement sur les autochtones qui peuplent ces pays, mais aussi sur lui-même et sur le monde dont il vient, le nôtre. Et à la fin, il comprend que sa société soi-disant civilisé ne l'est pas tant que ça, qu'elle est viciée. Alors imaginez, le bruit qu'a fait ce roman à sa sortie... J'ai adoré cette vision sans concession et si réaliste. A lire d'urgence !

Oubliez le film grotesque de 2010 avec Jack Black et recherchez l'adaptation télévisuelle de 1996 avec Ted Danson et Mary Steenburgen, parfaite et très complète.
Lien : http://www.mespetitscarnets...
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Pfffiou...j'ai traîné, traîné, traîné...tellement je me suis ennuyée! Et pourtant il ne s'agit dans ce volume que du texte abrégé, qui comprend deux des voyages de Gulliver: celui à Lilluput, dans lequel il se retrouve en position de géant, et celui à Brobdingnag, où cette fois il est minuscule chez les géants.
Donc oui, je me suis ennuyée. Gulliver ne m'a pas faite voyager avec lui, ses considérations sur les civilisations qu'il rencontre ne m'ont pas atteinte. J'avoue même que j'ai curieusement accéléré mon rythme de lecture dans les derniers chapitres, mais que je n'en ai déjà plus aucun souvenir!
Comme il en faut pour tous les goûts, j'espère que d'autres lecteurs sont plus sensibles que moi à ce livre! intégral ou abrégé...
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Ah ! si Gulliver n'avait pas existé ! C'est tout une partie de notre imaginaire qui partirait en capilotade ! Déjà le simple concept de la « dimension ». Depuis l'antiquité, on connaissait les géants, Rabelais s'en était emparé, avec le succès que l'on sait, et ils perduraient encore dans l'imaginaire enfantin des contes de fées. Mais Swift ajoutait cette dimension supplémentaire : être petit chez les grands et grand chez les petits, d'où l'idée de « rapport ». Douze ans plus tard, Voltaire s'en souviendra sans doute en écrivant « Micromégas ». Et réduire « Gulliver » à Lilliput et Brobdingnag est pour le moins arbitraire, et de plus totalement inepte, car il ne s'agit là que des deux premières parties (l'ouvrage en compte quatre), les plus propres à frapper l'imagination d'un lecteur moyen qui ne chercherait que l'évasion (quoiqu' une lecture philosophique de cette allégorie est très possible et même recommandée)
Il faut donc lire les « Voyages de Gulliver » dans leur intégralité. le titre original anglais est : « Travels into Several Remote Nations of the World. In Four Parts. By Lemuel Gulliver, First a Surgeon, and then a Captain of Several Ships », c'est-à-dire « Voyages dans plusieurs nations du monde. En quatre parties. Par Lemuel Gulliver, ancien chirurgien, et par la suite capitaine de plusieurs bateaux ». On peut comprendre que les traducteurs aient eu quelques réticence à adopter ce titre, et très vite, le roman est devenu populaire sous son nom actuel : « Gulliver's travels », c'est-à-dire « Voyages de Gulliver ».
Les quatre parties correspondent aux quatre voyages principaux :
Voyage à Lilliputt : Gulliver à la suite d'un naufrage, échoue sur l'île de Lilliput où les habitants qui mesurent 15 cm de hauteur, sont en guerre avec ceux de l'île voisine, Blefescu, au sujet d'un problème majeur : faut-il casser les oeufs durs par le gros bout ou par le petit bout ? Gulliver n'arrivera pas à réconcilier les deux peuples et devra fuir.
Voyage à Brobdingnag : Gulliver tombe sur cette fois sur île de Géants où c'est lui qui fait figure de lilliputien. Pris en amitié par une « fillette », Glumdalclitch, il devient le jouet favori de la Cour où il essaie, sans succès, d'expliquer les rouages de la politique anglaise. Enlevé par un aigle, il revient en Angleterre.
Voyages à Laputa et autres contrées lointaines : Pris du démon du voyage, Gulliver repart vers des régions inconnues : il tombe sur des civilisations où règne la science (au point de rendre les gens insensibles à toute autre notion), d'autres où il faut une cloche ramener continuellement les gens à la réalité, d'autres encore où les habitants sont immortels : malheureusement, seule la mort est abolie, pas la vieillesse, ni la maladie, ni la méchanceté, ni la bêtise… Enfin une île peuplée de sorciers qui permettent à Gulliver de converser avec des « sages » de tous les pays et de tous les temps : il se rend compte alors que tout a été dit, et que dans tout ce qui a été dit, une bonne partie est constituée de mensonges, et l'autre de bobards.
Voyage au pays des Houyhnhnms (prononcez comme vous pourrez) : c'est le paradis : des chevaux beaux, intelligents, parvenus au faîte des connaissances, de la raison et de la sagesse sont les maîtres des « Yahoos » (on avait dit Pas de pub !) qui se révèlent être … des humains (ou ce qu'il en reste).
Ayant fait le tour de tous ces monde, Gulliver, comme Candide, n'a pas d'autre souhait que rentrer chez lui et, sinon cultiver son jardin, du moins finir ses jours dans une relative sérénité.
Roman allégorique et satirique, « Les Voyages de Gulliver » appelle une multitude de lectures : philosophique, sociale, politique, religieuse, etc. le style employé, qui s'apparente à l'allégorie ou au conte philosophique, pourrait aussi bien être classé dans le fantastique, la science-fiction, la fantasy (Tolkien s'est-il souvenu de Swift), bref de tous les secteurs de l'imaginaire littéraire.
Le cinéma n'est pas en reste : on retiendra le dessin animé classique de Dave Fleisher (1939), et la plaisant adaptation de Jack Sher en 1960, avec Kerwin Matthews

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Gulliver

Sept ans après la publication de Robinson Crusoé, le grand essayiste et poète Jonathan Swift compose une satire sur les récits de voyage qui devient immédiatement un best-seller.
Dans son au-delà en tant que classique, Les Voyages de Gulliver fonctionne à plusieurs niveaux.
C'est d'abord un chef-d'oeuvre d'indignation soutenue et sauvage, urieuse, déchaînée, obscène.
La fureur satirique de Swift est dirigée contre presque tous les aspects de la vie du début du XVIIIe siècle :
la science, la société, le commerce et la politique.
Puis, dépouillé de la vision sombre de Swift, il devient un merveilleux fantasme de voyage pour les enfants, un favori éternel qui continue d'inspirer d'innombrables versions, dans des livres et des films.
Enfin, en tant que tour de force polémique, plein d'imagination débridée, il est devenu une source pour Voltaire, ainsi que l'inspiration pour une suite pour violon de Telemann, et, La ferme des animaux de George Orwell.

Voyages dans plusieurs nations éloignées du monde de Lemuel Gulliver (pour donner son titre original) se décline en quatre parties et s'ouvre sur le naufrage de Gulliver sur l'île de Lilliput, dont les habitants ne mesurent que six pouces de haut. La partie la plus célèbre et la plus familière du livre (lilliputien est rapidement devenu un mot commun) est un jeu satirique dans lequel Swift prend des photos mémorables des partis politiques anglais et de leurs bouffonneries, en particulier la controverse sur la question de savoir si les oeufs à la coque devraient être ouvert au grand ou au petit bout.

Ensuite, le navire de Gulliver, l'Adventure, dévie de sa route et il est abandonné sur Brobdingnag dont les habitants sont des géants au paysage proportionnellement gigantesque. Ici, ayant été dominant sur Lilliput, Gulliver est présenté comme un nain curieux et a un certain nombre de problèmes tels que la lutte contre les guêpes géantes. Il peut également discuter de l'état de l'Europe avec le roi, qui conclut – on retrouve l'esprit venimeux de Swift que 'la majeure partie de vos indigènes [sont] la race la plus pernicieuse de petite vermine odieuse que la nature ait jamais laissée ramper à la surface de la terre'.

Dans la troisième partie de ses voyages, Gulliver visite l'île volante de Laputa (un nom de lieu également référencé dans le film de Stanley Kubrick, Dr Folamour), et Swift monte un assaut sombre et compliqué contre les spéculations de la science contemporaine (notamment en usurpant la tentative d'extraction des rayons de soleil des concombres).
Enfin, dans la section qui a influencé Orwell (Les Voyages de Gulliver était l'un de ses livres préférés), Swift décrit le pays des Houyhnhnms, des chevaux aux qualités d'hommes rationnels. Ceux-ci, il les oppose aux répugnants Yahoos, des brutes à forme humaine.

Quand tous ces voyages sont terminés, Gulliver rentre chez lui ; il est devenu sage, purgé et mûri par ses expériences.
J'écris , conclut-il, 'pour la fin la plus noble, pour informer et instruire l'humanité… J'écris sans aucune vue de profit ou de louange. Je ne laisse jamais passer une parole qui puisse offenser le moins du monde, même ceux qui sont le plus disposés à la prendre. de sorte que j'espère pouvoir avec justice me déclarer un auteur parfaitement irréprochable...'

Lorsqu'il mourut en 1745, Swift, fut enterré à Dublin,
sur la pierre tombale, une épitaphe devenue très célèbre:
'ubi saeva indignatio ulterius cor lacerare nequit'
'où une indignation féroce ne peut plus déchirer son coeur.'
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Une lecture atypique que j'ai apprécié dans son approche "extraordinaire" et moins dans son approche "critique". Pour chacun des voyages, c'est l'abord "fantastique" qui m'a emporté et motivé à poursuivre alors que dès que la satyre prenait le pas, mon esprit avait tendance à décrocher. Et ce reproche d'une satyre dominant le fantastique s'origine dans ma nette préférence pour la littérature fantastique.

Je ne dénigrerais donc pas la satyre ici présente, au mieux j'en vanterais certaines qualités, notamment la variabilité du prisme de Gulliver sous l'impulsion de la plume de Swift. En effet, l'auteur joue avec les environnements et les peuplades exotiques pour influer sur la perception de son héros. de sorte que même avec toute la volonté du monde, le prisme de Gulliver est obligé de se transformer.

A chaque fois seul représentant de son peuple, Gulliver expérimente pour de longues durées des changements de conditions relativement extrêmes. D'être infiniment grand à infiniment petit, de raisonné à stupide, il voit le monde tantôt d'en haut, tantôt d'en bas, etc. Toute cette démesure au service d'une critique violente de la société britannique de l'époque et même humaine dans son ensemble au point que Gulliver finisse par souffrir d'une misanthropie aigue.

Une oeuvre intéressante mais que je ne saurais apprécier pour ce qu'elle est réellement. Peu sensible à la satyre littéraire, pas très passionné par les récits de voyages, même moqués, j'ai l'impression de passer à côté du réel propos pour ne retenir que l'imaginaire.
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Si d'un prime abord, j'ai trouvé ce récit plutôt sympathique, servi par une plume élégante, vive et précise, je fus par la suite un peu lassée car l'auteur est un petit peu... comment dire..."perché" ? Je sais qu'il s'agit d'un roman satirique, voire ironique par moments, mais même si celui-ci dénonce plusieurs défauts et abus de la société qui lui fut contemporaine, (nous sommes au temps des découvertes, des grandes explorations) il reste très flegmatique quand aux événements, il n'y a pas de compassion ni d'émotion, l'auteur ne s'encombre pas de ce genre de sentiment. Je suis restée sur ma faim à ce niveau. Et puis l'auteur s'éparpille parfois dans des descriptions sans fin, d'où certaines longueurs...

Même scénario pour les quatre voyages, (Liliput, Brobdingnag, l'île volante de Laputa, - avec Balnibarbi, Glubbdubdrib, Luggnagg et le Japon - puis le pays des Houyhnhnms) : on est sur un navire, on subit un naufrage, une attaque de pirates ou une mutinerie, on parvient sur l'île ou le pays à découvrir puis on retourne chez notre héros.

Les peuples que Gulliver découvre au fil des chapitres et avec lesquels il parvient plus ou moins rapidement à sympathiser, ont pourtant des qualités, malgré leur coté belliqueux, on y trouve même l'égalité femme-homme, sarcasme ou souhait en avance sur son temps ? C'est le côté philosophique de l'oeuvre, les uns pensent et repensent, font des calculs à longueur de temps, politisent, débattent, d'autres sont sorciers ou immortels mais vieillissent tout de même, (oui par moments, on frôle l'absurde, mais avec panache) hélas, ils sont malfaisants...Puis il y a ces êtres étonnants que sont les Yahoos. Particularité : ils n'ont pas l'air humains mais en sont véritablement, comparés à ces magnifiques chevaux que sont les Houyhnhnms, leurs maîtres, et dont Gulliver aime la compagnie. Les choses sont inversées entre l'homme et l'animal et font se poser les bonnes questions.
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