Benoît Tadié - Front criminel : une histoire du polar américain de 1919 à nos jours
Benoît Tadié/5
3 notes
Résumé :
Le roman policier américain, comme la littérature de son temps, reflète l'histoire sociale et politique des Etats-Unis, histoire marquée par les courants de pensée et les idéologies pessimistes nés de la révolution industrielle et de la Première Guerre mondiale, inventant un nouveau langage en rupture avec les normes du XIXe siècle. Cet ouvrage constitue à la fois une étude des formes et de l'évolution du polar durant son âge d'or, une réflexion sur sa portée idéolo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Comme la litterature américaine générale, le roman policier, particulièrement lors de son âge d'or, est ouvert sur l'histoire sociale et politique des Etats-Unis, traversé par les mêmes préoccupations linguistiques et stylistiques, marqué par les courants de pensée et les idéologies nés de la révolution industrielle, de la Première Guerre mondiale et de la crise des années 1930.
On a beaucoup théorisé sur le polar, perso ce que je préfère c'est le lire. Il faut dire que ces fictions sont tellement diverses et variées qu'il y en a pour tout les gôuts.
Mais j'avoue, cet essai de Benoît Tadié sur le polar américain est passionnant.
Il ravira les amateurs de noirs. Mais pas que !
Car je suis pas loin de penser comme Jean Patrick Manchette : "Le polar est la grande littérature morale de notre époque". J'ajouterai même... il n'y a pas une littérature policières, il y a des littératures policières et sa forme plurielle va à ravir à notre genre de prédilection.
Et la lecture de ces romans policiers américains notamment le roman noir des années 20 aux années 60 ont été un acte fondateur dans mon engouement pour le polar sous toutes ses formes.
Alors bonne lecture.
Lien : https://collectifpolar.com
On a beaucoup théorisé sur le polar, perso ce que je préfère c'est le lire. Il faut dire que ces fictions sont tellement diverses et variées qu'il y en a pour tout les gôuts.
Mais j'avoue, cet essai de Benoît Tadié sur le polar américain est passionnant.
Il ravira les amateurs de noirs. Mais pas que !
Car je suis pas loin de penser comme Jean Patrick Manchette : "Le polar est la grande littérature morale de notre époque". J'ajouterai même... il n'y a pas une littérature policières, il y a des littératures policières et sa forme plurielle va à ravir à notre genre de prédilection.
Et la lecture de ces romans policiers américains notamment le roman noir des années 20 aux années 60 ont été un acte fondateur dans mon engouement pour le polar sous toutes ses formes.
Alors bonne lecture.
Lien : https://collectifpolar.com
Citations et extraits (4)
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Si la critique française a su dégager, conformément à la vision de Shaw, deux types opposés de la littérature policière, elle s’est, en revanche, moins intéressée à la perception du polar dans son milieu d’origine. Considérant le genre à travers le prisme de la « Série Noire », elle a eu tendance à ignorer l’hétérogénéité éditoriale des textes, l’évolution de leurs conditions de production, la contrainte que les impératifs des éditeurs et du marché faisaient peser sur les auteurs. Or, ce sont là des points importants : l’histoire du polar est en effet étroitement liée à celle de l’impression et de la diffusion de l’écrit aux États-Unis. Ses deux grandes générations d’auteurs, celle des années 1920 et celle des années 1940, s’appuient sur les deux révolutions de l’édition populaire américaine au XXe siècle : le magazine pulp dans les premiers temps, puis le paperback (livre de poche), qui le supplante aux alentours de la Seconde Guerre mondiale
Dans le polar, comme dans les saturnales d’autrefois, la société semble se renverser sur elle-même, en exposant ses fondements à la vue de tous. Et ce qu’elle donne à voir n’est pas très beau : la politique y est contrôlée par des gangs, le capital sort des maisons closes, les stars sont liées au milieu, la justice à la criminalité. En révélant que ce monde hypocrite se fonde encore dans la violence, le polar transforme l’histoire de sa corruption en un mythe des origines. Il montre que l’état de nature dont, en théorie, l’homme a été délivré par le contrat social constitue toujours l’assise criminelle de la société organisée.
L’histoire du polar est celle d’une ambition esthétique et morale qui s’affirme, ou s’effondre, dans un milieu soumis à une forte pression, l’édition populaire de masse. C’est pourquoi il est, de tous les genres littéraires, celui qui a suscité les appréciations les plus contradictoires.
’est en France que l’on a – en plusieurs étapes – théorisé la rupture entre polar et roman à énigme. L’idée en est implicite dès la célèbre préface (1933) de Malraux au roman de Faulkner, Sanctuaire :
Faulkner sait fort bien que les détectives n’existent pas ; que la police ne relève ni de la psychologie ni de la perspicacité, mais bien de la délation ; et que ce n’est point Moustachu ni Tapinois, modestes penseurs du Quai des Orfèvres, qui font prendre le meurtrier en fuite, mais la police des garnis, car il suffit de lire les mémoires des chefs de police pour voir que l’illumination psychologique n’est pas le fort de ces personnes et qu’une « bonne police » est une police qui a su mieux qu’une autre organiser ses indicateurs [12] .
Faulkner sait fort bien que les détectives n’existent pas ; que la police ne relève ni de la psychologie ni de la perspicacité, mais bien de la délation ; et que ce n’est point Moustachu ni Tapinois, modestes penseurs du Quai des Orfèvres, qui font prendre le meurtrier en fuite, mais la police des garnis, car il suffit de lire les mémoires des chefs de police pour voir que l’illumination psychologique n’est pas le fort de ces personnes et qu’une « bonne police » est une police qui a su mieux qu’une autre organiser ses indicateurs [12] .
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