J'ai moi aussi décidé de vivre mes amour librement et je suis parti. Mais, si nos maisons d'exil sont plus sures, leurs murs sont nus. Ici, nos rêves sont à l'abri mais n'abritent plus aucun souvenir.
Mais je n'y arrive plus. Je n'en peux plus. Car mon corps m'appartient , il n'appartient ni à mon père, ni à mon mari, ni à mon entourage, ni aux yeux des hommes dans la rue et encore moins à l'Etat.
Partir vivre dans un pays étranger, a fortiori sur un autre continent, vous fait réfléchir à vos origines, à votre identité et votre nationalité. On vous demande continuellement d’où vous venez et pourquoi vous êtes là. J’avoue ne pas pouvoir répondre clairement à ces deux questions.
Je devais me lever à cinq heures du matin tous les jours pour lire le Coran pendant deux heures consécutives, faire la prière sans cesse comme pour revenir à moi et laver mes péchés.
Abdellah Taïa - Celui qui est digne d'être aimé