Quel joli nouveau tome, avec ses chapitres variés et enjoués, il m'a encore beaucoup amusée mais également attendrie. Tout doucement l'autrice fait mûrir ses personnages et au détour de situations toujours aussi loufoques nous les voyons gentiment avancer, ce qui est touchant.
Après un tome précédent qui s'était concentré sur Yusaku, Kyoko et le passé de celle-ci, mais également un peu sur Akemi, cette fois, ce sont les relations amoureuses présentes qui sont au coeur des histoires, notamment à cause du désir de chacune des familles d'avoir des petits-enfants. Nous retrouvons donc des parents et grands-parents qui cherchent à pousser les héros dans les bras l'un de l'autre ou au moins à se déniaiser car tout seul ils ne sont pas bien dégourdis.
Je me suis à nouveau beaucoup amusée des nombreux quiproquos du tome qui ont réveillé à plusieurs reprises la jalousie de Kyoko. C'est tellement drôle de la voir s'éveiller à de tels sentiments et se comporter alors comme une gorgone. C'est aussi amusant de voir les pauvres Yusaku et Shun en mauvaises postures et hyper mal à l'aise face à cette furie silencieuse. L'autrice nous régale vraiment dans ces scènes-là. Il faut dire qu'elle maîtrise à la perfection le vaudeville et que les habitants de notre petite pension ont le chic pour asticoter les uns et les autres et faire monter la tension, prenant Yusaku comme tête de turc.
Ainsi la première partie de ce tome enchaîne les histoires toutes plus rigolotes les unes que les autres, que ce soit les pensées offertes à Godai, le malentendu de la relation Shun-Kozué, le chapitre où chacun se déguise, celui où Kyoko s'imagine avoir des enfants avec Shun ou Yusaku, la partie de baseball ou encore la rencontre entre Yusaku et Kyoko dans Shinjuku.
La seconde partie, elle, met en avant la grand-mère de Yusaku qui vient lui rendre visite. C'est l'occasion de découvrir ce personnage haut en couleur, qui est typique de la représentation des petits vieux par
Rumiko Takahashi. Elle est taquine, manipulatrice mais adore son petit-fils et je l'ai adoré. Les plans qu'elle imagine pour découvrir qui il aime et ensuite le faire se bouger un peu sont hilarants mais aussi plein de tendresses et elle a le mérite de faire un peu avancer les choses.
Au fil des tomes, je trouve vraiment que le dessin de la mangaka gagne en charme. Les pages qui devaient être en couleur à l'origine sont superbes. J'aime, notamment, énormément les représentations romantiques de Kyoko. Son trait s'est adouci, arrondi et est devenu plus précis aussi, tout en gardant sa légèreté et son humour. On arrive pour moi au début des années 90 au summum du style de l'autrice.
Même s'il était plus dans la légèreté que le précédent, ce nouveau tome de Maison Ikkoku fut l'un de mes préférés jusqu'à présent, parce que l'autrice a su y faire tourner tout ce que j'aime dans la série : humour, tendresse, jalousie, romantisme, souvenirs, le tout dans un décor typique des années 80-90, dont la nostalgie fonctionne à merveille sur moi. J'adore voir la lente évolution des personnages et la valse de leurs sentiments.
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