: " L'île du docteur Moreau", un roman classique de
H.G. Wells.
Une île, des monstres et un récit captivant.
Mais reprenons du début avec cette BD.
Ça ne sera ici que le tome 1 et l'auteur
Stéphane Tamaillon ira à l'essentiel, usant de raccourcis, appréciables sans doutes pour des lecteurs encore timides à l'intention de se lancer dans l'oeuvre de Wells. Cette relecture du roman de science-fiction par ce nouvel auteur nous fera rapidement entrer ainsi dans l'atmosphère tendue et frissonnante de Wells, faite de drames et d'intrigues sulfureuses.
Edward Prendrick est le seul rescapé de l'équipage du " Lady Vain".
Pour la plupart des lecteurs, nous aurons fugacement l'impression que le scientifique jouera de malchance, qu'il passera de charybde en scylla, échappant à la mort avec l'incendie de son bateau, puis du naufrage en barque au milieu de la mer, sauvé de la faim, de la soif.
Tout ceci n'est pas développé mais les fans d'aventure l'auront probablement en tête.
Bien loin d'être acheminé vers le continent le plus proche, c'est par la force des choses que Prendrick se verra débarqué sans ménagement sur une île mystérieuse où son navire sauveteur devra livrer des marchandises atypiques ( des animaux sauvages et des caisses entièrement scellées). Il ne sera pas seul, un ancien médecin et son serviteur l'accompagneront. L'apparence du serviteur questionnera évidemment. Il n'y aura pas que son allure de " Quasimodo" qui dérangera.
Rapidement, on en viendra à l'image du Docteur Moreau, isolé dans son camp de travail sur l'île.
Oui, cet homme a eu une grande carrière universitaire, une réputation scientifique, mais elle furent entièrement défaites par ses ambitions et des expériences exemptes de morales et d'éthiques.
Vous comprendrez vite.
Les regards seront importants dans la BD, fuyants, pour la plupart.
Le texte ajoutera des détails d'ambiance. Même si Moreau s'enfermera dans son atelier, Krendricks ne pourra s'empêcher d'entendre des choses.
Le docteur s'est-il remis au travail? L'ambiance va rapidement devenir oppressante, avec le huis clos de l'île et une révélation qui ne pourra s'empêcher de sortir de ses cachettes.
Sur l'île, il y a encore bien plus que le docteur.
On se demande si Prendrick n'en perdra pas la tête, ne luttera pas un peu pour ne pas perdre so
n humanité.
Nous ne gâcherons pas la surprise si vous ne connaissez pas encore la suite.
Sachez le, le personnage du Docteur Moreau restera emblématique d'une catégorie de savants fous, comme le Docteur Frankenstein obsédé par la résurrection des morts en fut un dans son registre.
Paradoxalement, c'est assez frais de retrouver une technique d'illustration plus traditionnelle avec
Joël Legars, sur le traitement des décors, des stylisations des personnages, tandis que le temps est surtout à la technique à l'ordinateur, au métissage stylistique manga.
Les auteurs opteront en tous cas pour un ton qui nous ramènera à une atmosphère plus sombre, moins ronde, moins lumineuse, un peu plus brumeuse, baignant dans un éclairage de crépuscule très présent.
C'est une très bonne BD de vulgarisation du roman, nous la conseillons.