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EAN : 9791022611916
288 pages
Editions Métailié (08/04/2022)
2.38/5   4 notes
Résumé :

Une jeune universitaire se rend compte qu’un homme qu’elle connaît, Quirós, a volé le crâne du légendaire réalisateur du cinéma muet F.W. Murnau. Tandis qu’elle retrace sa rencontre avec Quirós – cinéphile désargenté, dandy obsédé par les voyages et les oeuvres non finies, la narratrice explore les limites de la vie artistique et intellectuelle, la surabondance de l’information, les excès du capitalisme et, bien sûr, la puissance du désamour.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Bea Silva, la narratrice, est une jeune professeure d'université de 31 ans, solitaire et désabusée, qui enseigne quelque chose comme « la sociologie du tourisme, des sports et des loisirs » à Barcelone.
Un jour de neurasthénie comme les autres, elle lit dans le journal que le crâne du réalisateur de cinéma muet F.W. Murnau a été volé dans son tombeau. Elle soupçonne aussitôt Quirós, cinéphile et cinéaste en devenir, qui a été son colocataire pendant quelques mois dans la grande maison délabrée qu'elle loue à « LA PROPRIETAIRE ». Et Bea de commencer à nous expliquer le pourquoi de ses soupçons, le travail de Quirós, obsédé par Murnau, et son attirance à elle, pour lui, Quirós, attirance cependant non partagée.
Et quoi d'autre ?
Euh, là ça se complique, parce que ce bouquin est stratosphérique. Au sens où il m'est passé des kilomètres au-dessus de la tête. Tout ce que j'en ai compris, c'est qu'il est bourré d'ironie et d'auto-dérision. Que Bea se morfond dans sa carrière académique étriquée et sans perspectives, mais qu'elle ne quitterait son poste pour rien au monde : « ... du drame que toute trajectoire universitaire, outre la sueur et les larmes, provoque : frustration et rares possibilités de lâcher la bride au désir et à la créativité ; un système de rétribution où le mérite n'est que peu récompensé ; [...] interminables journées consacrées à la paperasse ; [...] réunions monopolisées par des lèche-bottes ou des ineptes ; sentiments de haine exacerbés quand un article de votre spécialité ne mentionne pas votre travail ; solitude ; compétitivité ultra-capitaliste fusionnée avec des formes très originales de vassalité médiévale ; [...] étudiants rarement motivés, despotiques et/ou capricieux comme un client VIP ; auto-complaisants discours inauguraux de la bouche du doyen en poste ; anxiolytiques et antidépresseurs ». Mais « l'université me tient dans ses mains, bien serrée comme dans une relation toxique, car j'ai besoin d'une carte de professeur portant le chiffre qui sert de code pour accéder à la production scientifique mondiale online, réservée aux abonnés. [...[ Dit plus techniquement : ma continuité comme être vivant dépend de ma possibilité de connexion à Internet à travers le proxy de l'université, qui fournit de nombreux et appétissants abonnements, et sert d'intermédiaire entre moi et le savoir, pas très différemment du dealer qui à l'époque me vendait du haschich, la drogue selon moi la moins inélégante ».
Pour le reste, c'est une multiplication de digressions (mais à partir de quelle trame principale ? « J'admets que j'avance sans boussole, au gré des sujets qui me viennent à l'esprit »), d'évocations de personnalités plus ou moins connues et d'anecdotes les concernant (« Vous avez une idée du nombre de noms propres que j'ai cités dans toutes ces pages ? Trois cent trente-six ». Et encore, il restait 70 pages à lire), et 156 notes de bas de pages (le roman en fait 300), dont une bonne partie consistent à préciser ce que les personnalités susmentionnées faisaient à l'âge de 32 ans (celui que la narratrice aura bientôt).
Ce n'est pas que ce livre soit mal écrit, il est même érudit et brillant, mais au point que j'en ai eu mal aux yeux. Et l'autre problème, c'est que je n'ai pas compris où l'auteure veut en venir, tout cela m'a semblé vain, vide, prétentieux et surtout profondément ennuyeux (« Je ne me pardonne pas de l'avoir effrayé par mon penchant à émettre des propos so-po-ri-fiques »). Critique caustique de la vie universitaire et de l'époque actuelle noyée sous les flux d'informations (pour ce que j'en ai compris), ce roman n'était pas pour moi, plaisir de lecture quasi-nul. Selon la quatrième de couverture, « Sous le signe de l'Oulipo, voici un jeu séduisant pour des lecteurs intrépides » : apparemment je n'ai pas le profil. « Les informations ne se perdent pas dans l'obscurité mais dans l'excès de lumière, dans leur visibilité flagrante comme une pastèque trop mûre sur le point d'éclater. Je cite torrentiellement livres et films, tout en ressentant la liberté illusoire de la légèreté : il n'y a pas de position, pas de dehors ni de dedans, ni haut ni bas, il n'y a pas de culture, le matin n'existe pas plus que la nuit, il n'y que le plaisir anxieux de dévorer, de consommer, de vomir, de triturer, d'emmêler des idées, des concepts, des références [...] Je l'avoue : je suis une narratrice bruyante ». Ce n'est pas moi qui l'ai dit.

En partenariat avec les Editions Métailié.
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✨Chronique✨

« Je me disais: réjouissons-nous de la perte de ce qui fait de nous des humains! »

Même si c'est le vol d'un crâne? Car c'est ainsi que commence ce roman, par la profanation de la tombe de F. W. Murneau, réalisateur de cinéma muet, et que Beatriz Silva, nous expose sa présomption du coupable, en la personne de Quiros…En effet, ce cinéphile semble fasciné, par le réalisateur et cherche à faire sortir de l'ombre, son génie, son oeuvre, la lumière de l'ombre…Mais qui des deux, semble le plus obsessionnel? C'est tout l'enjeu de ce périple qui frôle, à mon avis, toutes les allégories et les symbolismes de la vanité, de la passion,de la liberté, de l'art…On se promène d'une ville à l'autre, d'un artiste à l'autre, d'une réalisation à une autre, tout en ayant conscience de l'éphémère et de la vacuité de chaque chose…Et pourtant, il reste parfois, une résultante, un feu. Et c'est La multiplication des feux follets, qui font tout le charme…

« J'en ai ras-le-bol de la connaissance. Cette promesse que le savoir nous rend vertueux, vous je ne sais pas, mais moi ça me fait rire de rage. »

Et pourtant, ce livre est rempli de références cinématographiques, littéraires, philosophiques, universitaires…Je suis parfois, aller combler mes lacunes, pour pouvoir suivre la narratrice dans ces digressions et sa très grande culture générale, sur les différents sujets, et j'ai adoré ce voyage touristique et culturel…La Polynésie est une destination tellement attirante et mystérieuse…Mais si les esprits et les malédictions s'en mêlent, est-ce vous aurez envie, vous aussi, d'aller voir de plus près les feux follets? Pour ma part, j'ai encore plus envie de partir vers là-bas, de me pencher sur les oeuvres de Murneau, de connaître le fin mot sur ce fameux vol crânien…La mission est donc remplie, puisque l'envoûtement a fonctionné et qu'il continue de courir en moi, à se multiplier…


« Y a-t-il quelque chose de plus vertigineux que de tomber amoureux? »

L'amour sera toujours feux et passions, et quand il rencontre l'art, je pense qu'il peut créer la beauté. La multiplication des feux follets, est une pépite d'intelligence, de mystère et d'émotions. Il y a quelque chose de sensationnel voire sensoriel, à aller frôler les fantômes, à capter des lumières, à faire danser les feux sur la toile: j'ai été éblouie…Peut-être que je suis passée à côté de plusieurs éléments, mais je sais encore reconnaître le pouvoir magique de l'amour…Et à l'intérieur, il y en a tellement. Ce livre, c'est un chemin de traverse, un voyage original et complètement fou, au sein de l'art et ses dynamiques lumineuses…J'ai adoré cette pépite!
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Pour tout cinéphile qui se respecte, qui plus est lorsqu'il n'a de cesse de découvrir de nouveaux romanciers (ères), la quatrième couverture de la multiplication des feux follets ne peut que se révéler alléchante, semblant annoncer une oeuvre flamboyante, dans laquelle la figure du grand Murnau (Nosferatu, L'aurore, Tabou) semble jouer un rôle prépondérant. Toutes les espérances sont pourtant assez vite ruinées après un début encourageant, laissant accroire qu'il y a une vraie trame dans le livre, ce qui est bien peu le cas, avec une noyade progressive dans mille et une digressions successives, historiques, philosophiques, existentielles et surtout hautement intellectuelles et cérébrales, rejetant le simple amoureux de romans dans un tréfonds de sidération et, c'est plus grave, de grand ennui devant la forme disloquée de l'ouvrage. La quatrième de couverture (encore) parle d'un livre déjanté, ce qui parait moins juste que le qualificatif d'obsessionnel comme si la romancière avait voulu évoquer un maximum de personnages célèbres en un minimum de pages. Et elle s'en vante d'ailleurs, Raquel Taranilla, puisqu'elle ne dédaigne pas s'adresser de temps à autre au lecteur, citant à un moment un chiffre excédant les 300 noms. Les notes en pied de page sont par ailleurs légion, avec entre autres l'idée de documenter la vie des célébrités lorsqu'ils avaient 32 ans (l'âge de la narratrice), de Gauguin à Rohmer en passant par Kropotkine, Magellan ou Cartier-Bresson (entre autres). Si le style de la multiplication des feux follets est plutôt agréable, son contenu, qui se voudrait à la fois ludique et profond, ressemble tout de même fort à un exercice de style prétentieux et même, osons le mot, d'atrocement pédant.
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Quand Bea, jeune professeure d'université, apprend que le crâne du réalisateur Murnau a été volé, elle pense aussitôt connaître l'auteur du méfait: Quiros, un cinéphile obsédé par un film non fini du réalisateur allemand.
Commence alors un récit qui prolifère à coup de notes de bas de pages obsédées par ce que faisaient des personnages célèbres à l'âge de trente deux ans, un récit qui se perd en réflexions sur le tourisme, la sociologie, les voyages. Parodie des textes universitaires dénonçant la vacuité de certaines recherches universitaires, ce roman qui m'a paru d'abord étincelant d'érudition et d'humour, m'a finalement perdue en route. sans doute n'étais-je pas suffisamment intrépide comme recommandé par la 4ème de couverture.  Dommage.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce fut peut-être de le voir lire qui m'incita à m'approcher de lui, car j'ai toujours trouvé mystérieuse et attirante la lecture, qui cache l'exaltation sous la quiétude et qui est hermétique en pleine lumière.
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Les jeux télévisés remplissent une fonction rassurante: les gens croient que les choses ne peuvent aller véritablement mal tant que la télé continue d'offrir de l'argent, décréta Quirós en plantant ses griffes dans la noble parcelle de la sociologie.
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Le mythe du talent gâché est une foutaise, souvent inspirée par l'estimation, disons généreuse, des capacités d'un individu.
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Mourir est aussi une loi de la vie.
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