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Teresa Carolyn McLuhan (Éditeur scientifique)Edward Sheriff Curtis (Illustrateur)
EAN : 9782207220023
187 pages
Denoël (18/10/2001)
4.45/5   119 notes
Résumé :
Pieds nus sur la Terre sacrée rassemble des textes appartenant au patrimoine oral ou écrit des Indiens d'Amérique du Nord. Cette sélection se propose d'apporter des éclaircissements sur l'histoire des Indiens et de montrer la pérennité de leur civilisation. Le ton de ces écrits, classés par ordre chronologique, est tour à tour celui de la sagesse, du lyrisme, de l'éloquence ou de l'émotion profonde. Portrait de la nature et de la destinée indiennes, ils sont avant t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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L'auteur n'a pas écrit ce livre : il a récolté les meilleurs textes des derniers indiens encore libres en Amérique, au début du XXe siècle.

C'est un chant terrible; celui du glas qui sonne pour un peuple, celui des sages qui voient le chemin qui s'ouvre devant eux et qu'ils ne peuvent fuir.
C'est aussi la vision éternelle d'une nature qu'on tente aujourd'hui de retrouver. Et des moments de poésie purs.
A lire absolument.
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Terrifiante perspective que la suppression de la biodiversité humaine ! Et pourtant quand j'ai lu ce magnifique recueil de textes, je suis sortie bouleversée par un sentiment de perte. Les chefs indiens qui parlent dans ce livre sont de grands philosophes, des hommes ayant une connaissance aiguë de la nature, des visionnaires à l'intelligence fine, bref de vrais sages !. Écologistes avant l'heure, astronomes sans diplôme, médecin de campagne...ils parlent avec éloquence et l'actualité de leurs paroles est troublante. Faut que des hommes aient été bien bornés pour les dépeindre pendant des décennies comme des barbares hurlant sur des chevaux au galop. Ce recueil, fruit du travail d'une canadienne, exhume et sélectionne les textes les plus emblématiques de la civilisation indienne. L'harmonie entre l'homme est la nature est au centre de la vie de ces grandes nations disparues, la poésie, la sagesse et la beauté qui ressortent de ces discours provoquent une grande émotion. Au final, on ne sort pas indemne de cette lecture.
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Magnifique ouvrage que cette anthologie de textes indiens, où l'on sent circuler la sagesse millénaire pleine de bon sens, dans un religieux respect pour la Nature. Une vision bien sombre de l'homme blanc, envahisseur ethnocentrique. A méditer...
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Le point de vue des Indiens sur l'invasion des blancs est rempli de bon sens. Malgré leur impuissance face au danger de se voir disparaitre, le peuple indien l'emporte haut la main pour ce qui est de la sagesse, la dignité, le réel sens de la vie. C'est un véritable enseignement.
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Recueil de textes plus beaux les uns que les autres, qui montrent la profondeur et la sagesse de la civilisation indienne! A travers les westerns, les Indiens apparaissaient systématiquement comme des sauvages, assoiffés de sang! En fait, dans la réalité, le peuple des Indiens d'Amérique ont dû faire face à des ennemis impitoyables, qui les ont trompés, leur ont volé leurs terres, les ont privés de leurs moyens de subsistance, de leur culture, de leur âme parfois! Ils luttaient pour survivre, face à un ennemi beaucoup plus fort, et se trouvaient confrontés, à travers cet ennemi, à une modernité à laquelle ils n'étaient pas préparés! le livre est magnifique, et nous fait découvrir une civilisation à bien des égards passionnante!
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Vous avez remarqué que toute chose faite par un indien est dans un cercle. Nos tipis étaient ronds comme des nids d'oiseaux et toujours disposés en cercle. Il en est ainsi parce que le pouvoir de l'Univers agit selon des cercles et que toute chose tend à être ronde. Dans l'ancien temps, lorsque nous étions un peuple fort et heureux, tout notre pouvoir venait du cercle sacré de la nation, et tant qu'il ne fut pas brisé.

Tout ce que fait le pouvoir de l'Univers se fait dans un cercle. Le ciel est rond et j'ai entendu dire que la terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Les oiseaux font leur nid en cercle parce qu'ils ont la même religion que nous. Le soleil s'élève et redescend dans un cercle, la lune fait de même, et tous deux sont ronds.

Même les saisons forment un grand cercle dans leurs changements et reviennent toujours là où elles étaient. La vie de l'homme est dans un cercle de l'enfance jusqu'à l'enfance, et ainsi en est-il pour chaque chose où l'énergie se meut.
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Swift Deer, Shaman Navajo au Dolphin Council à Ojai :

Au début, le Grand Esprit dormait dans le rien. Son sommeil durait depuis l'éternité. Et puis soudain, nul ne sait pourquoi, dans la nuit, il fit un rêve. En lui, gonfla un immense désir... Et il rêva la lumière, ce fut le premier rêve, la toute première route.

Longtemps, la lumière chercha son accomplissement, son extase. Quand finalement elle trouva, elle vit que c'était la transparence, et la transparence régna. Mais voilà qu'à son tour, ayant exploré tous les jeux de couleurs qu'elle pouvait imaginer, la transparence s'emplit du désir d'autre chose. A son tour, elle fit un rêve. Elle qui était si légère, elle rêva d'être lourde. Alors apparut le caillou. Et ce fut le deuxième rêve, la deuxième route.

Longtemps, le caillou chercha son extase, son accomplissement. Quand finalement, il trouva, il vit que c'etait le cristal et le cristal régna. Mais à son tour, ayant exploré tous les jeux lumineux de ses aiguilles de verre, le cristal s'emplit du désir d'autre chose, qui le dépasserait. A son tour, il se mit à rêver lui qui était si solennel, si droit, si dur, il rêva de tendresse, de souplesse et de fragilité; alors apparut la fleur. Et ce fut le troisième rêve, la troisième route.

Longtemps, la fleur, ce sexe de parfum, chercha son accomplissement, son extase. Quand enfin elle trouva, elle vit que c'était l'arbre et l'arbre régna sur le monde. Mais vous connaissez les arbres, on ne trouve pas plus rêveurs qu'eux (ne vous amusez à pénétrer alors dans une forêt qui fait un cauchemar). L'arbre, à son tour, fit un rêve. Lui qui était si ancré à la terre, il rêva de la parcourir librement, follement, de vagabonder au travers d'elle. Alors apparut le ver de terre. Et ce fut le quatrième rêve, la quatrième route.

Longtemps, le ver de terre chercha son accomplissement, son extase. Dans sa quête, il prit tour à tour la forme du porc-épic, de l'aigle, du puma, du serpent à sonnette. Longtemps, il tâtonna et puis un beau jour, dans une immense éclaboussure... Au beau milieu de l'océan, un être très étrange surgit, en qui toutes les bêtes de la terre trouvèrent leur accomplissement, et ils virent que c'était la baleine ! Longtemps cette montagne de musique régna sur le monde. Et tout aurait peut-être dû en rester là, car c'était très beau. Seulement voilà... Après avoir chanté pendant des lunes et des lunes, la baleine, à son tour, ne put s'empêcher de s'emplir d'un désir fou. Elle qui vivait fondue dans le monde, elle rêva de s'en détacher. Alors ... !

Alors, brusquement, nous sommes apparus, nous les hommes, car nous sommes le cinquième rêve, la cinquième route, en marche vers le cinquième accomplissement, la cinquième extase.

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"Les Blancs se moquent de la terre, du daim ou de l'ours. Lorsque nous, Indiens, cherchons les racines, nous faisons de petits trous. Lorsque nous édifions nos tipis, nous faisons de petits trous. Nous n'utilisons que le bois mort.
L'homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout. L'arbre dit « Arrête, je suis blessé, ne me fais pas mal ». Mais il l'abat et le débite. L'esprit de la terre le hait. Il arrache les arbres et les ébranle jusqu'à leurs racines. Il scie les arbres. Cela leur fait mal. Les Indiens ne font jamais de mal, alors que l'homme blanc démolit tout. Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol. La roche dit « Arrête, tu me fais mal ». Mais l'homme blanc n'y fait pas attention. Quand les Indiens utilisent les pierres, ils les prennent petites et rondes pour y faire leur feu... Comment l'esprit de la terre pourrait-il aimer l'homme blanc?... Partout où il la touche, il y laisse une plaie."

Vieille sage Wintu (Indiens de Californie)
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Enfant, je savais donner. J'ai perdu cette grâce en devenant civilisé. Je menais une existence naturelle, alors qu'aujourd'hui je vis de l'artificiel. Le moindre joli caillou avait de la valeur à mes yeux. Chaque arbre était un objet de respect. Aujourd'hui, j'admire avec l'homme blanc un paysage peint dont la valeur est exprimée en dollars
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L'homme blanc, dans son indifférence pour la signification de la nature, a profané la face de notre Mère la Terre. L'avance technologique de l'homme blanc s'est révélée comme une conséquence de son manque d'intérêt pour la voie spirituelle, et pour la signification de tout ce qui vit. L'appétit de l'homme blanc pour la possession matérielle et le pouvoir l'a aveuglé sur le mal qu'il a causé à notre Mère la Terre, dans sa recherche de ce qu'il appelle les ressources naturelles.
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>Histoire générale de l'Amérique du Nord>Amérique du nord : histoire>Groupes raciaux, ethniques, nationaux (30)
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