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Michel Duchein (Autre)
EAN : 9782264036179
218 pages
10-18 (16/01/2003)
3.68/5   198 notes
Résumé :
Immobilisé sur son lit d'hôpital, l'inspecteur Grant s'ennuie. Pour se distraire, il passe au crible de son œil criminologiquement très exercé des portraits de personnages historiques. Parmi eux, un visage lui inspire sympathie et déférence. Mais il s'avère être celui de l'épouvantable Richard III, roi d'Angleterre, parvenu au trône (voyez Shakespeare) grâce à l'assassinat de ses neveux, les enfants d'Edouard. Alors commence à travers l'Histoire une quête de la véri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 198 notes
J'ai jeté mon dévolue sur ce livre pour une unique raison. Il est en tête du classement des meilleurs romans policier de tous les temps établi en 1990 par la crime writer's association. Ça vaut ce que ça vaut  évidemment ! La liste datant de plus de trente ans et ne comprenant que des romans anglophones. Mais cela a eu le don de titiller mon envie car si je connais Raymond Chandler, John le Carré, Agatha Christie, Daphné du Maurier (les suivants sur la liste), je ne connaissais pas Joséphine Tey qui place deux livres dans le top eleven.
La fille du temps est une oeuvre qui se lit très vite. Un peu plus de 200 pages pour une intrigue somme toute assez originale. L'inspecteur Grant est cloué sur son lit d'hôpital et ce policier hors pair (évidemment!) dispose d'un don pour déceler le caractère des gens d'après leurs portraits. Et, pour tromper l'ennui, sa (future) petite amie lui a apporté des livres d'histoire. Devant un portrait de Richard III, il s'étonne ? Son flair lui suggère que ce personnage est un bon gars. Or, ce « bon gars » a fait assassiner ses neveux dans la Tour de Londres pour s'emparer du trône. Les historiens et Shakespeare en ont fait un des pires rois de tous les temps. Sûr de son flair, l'inspecteur mène l'enquête depuis son lit aidé de son amie qui vadrouille à droite et à gauche à la recherche des documents et des informations. Qui était Richard ? Qui en a fait un monstre ? Pourquoi ? Qui a tué ses neveux si ce n'est pas lui ? ...
Joséphine Tey réalise une enquête historique déguisée en intrigue policière. Et on ne peut même pas lui faire le reproche de fleurter avec un genre très à la mode (le polar historique), son oeuvre datant de 1951. Ne serait-ce pas elle, d'ailleurs, qui pourrait se targuer d'être à l'origine de ce genre littéraire dont, j'avoue, je suis assez friand !
Toujours est-il qu'après 2 à 3 heures de lecture, on sort plutôt ravie en refermant le livre. le rythme de l'histoire, comme souvent les romans policiers de cette époque, est rapide, dynamique, sans digression, concentré sur l'essentiel, à la Agatha Christie. Pas de course poursuite, pas de suspense véritable, mais une enquête et des « preuves » assez troublantes qui ont le mérite de réfléchir sur ce qu'est l'histoire. Et de se rappeler que ce n'est pas une science exacte et qu'elle est écrite par les vainqueurs pour leur propre intérêt.
Si vous aimez l'histoire et les cosy mysteries, ce livre est donc fait pour vous. Maintenant, de là à le classer numéro un des meilleurs romans policiers de tous les temps !
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J'apprécie depuis longtemps les romans policiers et les romans historiques. Il s'avère que celui-ci conjugue les deux. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous, puisque la grande tendance de ces dernières années est justement là. Oui, bien sûr, mais lorsqu'on sait que cette romancière écossaise, dont le vrai nom est Elizabeth Mackintosh, a écrit ce bouquin en 1951, on en reste pantois.

L'histoire est pour le moins originale : L'inspecteur Alan Grant est cloué dans sa chambre d'hôpital à la suite d'un accident : lancé à la poursuite d'un voleur, sur les toits, il était tombé dans une trappe. Selon lui, c'était "le comble du grotesque, l'abîme de la dérision, le zénith de l'absurdité". Et que faire en quatre murs, si ce n'est détailler les peintures du plafond ou le personnel soignant ? Voyant son ennui, Marta Hallard, une amie (qui avait quelques vues sur lui), arriva un beau jour avec, dans un sac, un tas de gravures et de reproductions de tableaux. Les visages représentaient tous des personnages historiques ayant un mystère. Puisque l'inspecteur ne pouvait pas mener une enquête physiquement, il le pouvait moralement. Et voilà comment l'histoire en elle-même débute. Grant va porter son dévolu sur Richard III et remettre en cause toutes les thèses historiques. Richard III avait-il fait réellement assassiner ses neveux ?

Bien évidemment, si ce roman remporta un franc succès, les Historiens, quant à eux, n'eurent pas le même avis. Il faut avouer qu'ils ne sont pas gâtés et que leur image est rudement mise à mal. L'enquête est passionnante et le ton, saupoudré d'humour, rend la lecture agréable.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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L'inspecteur Grant s'ennuie.
Il est cloué sur un lit d'hôpital.
Ses visites : l'infirmière de jour et celle de nuit.
Il a eu un accident en poursuivant un malfaisant sur un toit. C'est la jambe qui a été touchée.
Une amie, Marta Hallard, voyant son désarroi, lui apporte des cartes à l'effigie de personnages célèbres.
L'inspecteur Grant est un spécialiste des visages, leur connaissance et leur étude. Il utilise son don dans l'exercice de sa profession. Aussi il saute (à pieds joints) sur cette aubaine lui permettant de s'occuper autrement qu'en regardants les ombres du soleil sur le plafond.
Son choix va vers Richard III, roi d'Angleterre du XVème siècle. Ce roi que le grand "Bill" Shakespeare a allégrement descendu et transformé en un fieffé "salopard" l'était-il vraiment?
Telle est la question.
S'ensuit, alors une enquête extrêmement rigoureuse menée de main de maître par l'inspecteur Grant aidé par son amie et ses visiteurs.

Voilà un excellent livre qui figure dans toutes les listes des meilleurs polars de tous les temps et, même pour certains, en tête de listes de 100 ouvrages. C'est un peu la raison de cette lecture bien que, franchement, je n'ai qu'une très faible confiance dans ces listes qui ont tendance à favoriser leurs nationalités. Néanmoins et compte tenu du fait qu'il ne s'agit pas vraiment d'un roman policier dans le sens où le vulgum pecus l'entend, je ne me suis à aucun instant ennuyé, bien au contraire. Lecture rythmée, menée sur un faux rythme et tout à fait dépaysante. Il a du génie l'inspecteur Grant d'autant que le résultat est bien dans le sens où je l'entends sur le personnage.
Mais peut-on en vouloir à Shakespeare? Bien sûr que non, on ne mord la main de celui qui vous nourrit.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un mot pour ce bouquin : passionnant !

Et je vous dis ça alors que je suis une triple buse en histoire d'Angleterre, à part Henri VIII, Richard Coeur de Lion et Jean sans terre, et le roi Arthur (euh, il a existé, lui ? je ne crois pas, j'aurais tendance à dire que c'est une légende...), vraiment une grosse busasse... Quand bien même cette histoire est inextricablement liée à celle de France, d'ailleurs...

Bref, ce petit bouquin est génial. Sachant qu'il a été publié en 1951, c'est à dire bien avant la réhabilitation tardive de Richard III, voilà qui met une bonne baffe aux historiens trop confiants dans leurs prédécesseurs payés par les rois qui les ont fait vivre. Or Henri VII et son fils Henri VIII, sont pas les types les plus sympathiques de l'histoire d'Angleterre, c'est même à cause de ça que je connais mieux Henri VIII que les autres, lol ! Et ils ont tellement fait le ménage dans leurs concurrents à la royauté que c'est eux qui ont écrit l'histoire avant et après eux. Pas le genre de mecs que je préfère, à dire vrai...

Donc je ne dirai rien de plus de l'intrigue, mais sachez qu'amateurs d'enquêtes et d'histoires devraient se trouver comblés, comme je l'ai été, par cette lecture ! Il y a en plus des tableaux généalogiques fort utiles, car bien sûr, cousinages et entrecroisages familiaux sont assez compliqués, comme partout ailleurs en Europe !
Ils sont placés en début de bouquin, et ils "affolent" (du moins moi ils m'ont affolée) par le nombre de "personnages" qu'ils impliquent, mais finalement, tout ça est extrêmement clair, une façon vraiment au top d'apprendre un bout d'histoire (et quelques autres, car le "Tonypandy" c'est un truc dont je n'avais jamais entendu parler. Avec un Trump aux US, on n'est pas près d'en sortir, de ce genre de trucs, d'ailleurs...

Il y a de quoi demeurer achement dubitatif devant les écrits des historiens, quels qu'ils soient... Je pense que leur volonté "d'objectivité" n'est que somme toute très récente et que ceux des siècles précédents n'ont écrit que ce qu'on leur a dit d'écrire, point barre.
Comme le dit Grant, c'est dans les écrits "non destinés à L Histoire" qu'on trouve la vérité. (livres de comptes, archives des villes etc).

Bref, c'est un très bon bouquin, j'ai adoré !
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Comment fait-on lorsque l'on se trouve dans un pays non francophone et que l'on n'a plus rien à lire ? Damned ! J'ai fini par trouver dans l'hôtel un petit salon où se trouvaient plusieurs livres laissés par les clients, dans différentes langues, dont le français. A vrai dire, un seul livre en français : celui-là. Alors je me suis précipité dessus, heureux, car je fais partie de ces lecteurs invétérés que l'angoisse tenaille dès qu'ils sont sans livre à portée de main.
Donc, un roman policier par une auteure que je ne connais pas. Tout d'abord fortement intéressé par l'intrigue, ma curiosité s'amenuisait au fil des démêlés de ce pauvre inspecteur Grant avec les turpitudes de l'histoire anglaise du 16e siècle entre Richard III et Édouard VII. Richard III a-t-il vraiment fait tuer ses deux jeunes neveux ? Ayant encore l'esprit embrumé par la visite des vestiges monumentaux de la reconquête espagnole par les rois catholiques sur les Maures, j'ai eu bien du mal à m'y retrouver. L'intrigue piétine sans réellement me convaincre, ni accaparer mon intention. Je l'ai donc lu en diagonale, en attendant de me précipiter dans la première librairie sur mon chemin à mon retour en France.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
- Marie Stuart ne m'intéresse nullement.
- Pourquoi ? demanda Marta, qui, comme toutes les actrices, voyait l'infortunée reine d'Ecosse toute drapée dans de longs voiles blancs.
- Parce que c'était une femme si stupide qu'elle décourage la pitié.
- Vous avez dit stupide ? s'écria Marta, du ton tragique dont elle récitait le rôle d'Electre.
- Complètement stupide : je l'ai dit et je le répète.
- Alan, comment osez-vous... ?
- Si elle n'avait pas porté cette coiffure avec ce voile en pointe, personne ne s'occuperait d'elle. C'est cela seulement qui la rend photogénique sur ses portraits et qui séduit les gens.
- Vous dîtes n'importe quoi. Elle aurait été une aussi grande héroïne amoureuse avec un petit bonnet de rien du tout.
- Elle ? mais ce n'a jamais été une héroïne amoureuse du tout, bonnet ou pas bonnet.
Marta prit l'air scandalisé, pour autant qu'une vie entière passée sur la scène et une heure passée à se maquiller le lui permettaient.
- Qui vous autorise à dire cela ?
- Marie Stuart mesurait un mètre quatre-vingts. Toutes les grandes femmes sont sexuellement frigides. N'importe quel médecin vous le confirmera.
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A quoi bon "se faire tout petit en attendant", puisque normalement il (Richard III) n'avait aucune chance d'arriver jamais au trône ? La belle Elisabeth Woodville s'était montrée prolifique et avait donné une nombreuse progéniture à Edouard, y compris deux garçons. Tous ces enfants, plus ceux de George, arrivaient avant Richard dans l'ordre de la succession. Dix personnes à éliminer, c'est un gros morceau, même pour un ambitieux forcené. Et rien ne permet de penser que, pendant qu'il administrait le Nord de l'Angleterre pour le compte d'Edouard, ou qu'il combattait victorieusement les Ecossais, Richard ait eu le temps - ou même le désir - de "se faire tout petit".
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- Si vos deux fils avaient été assassinés par votre beau-frère, accepteriez-vous de l'argent de lui ? demanda-t-il à brûle pourpoint.
- J'espère que c'est une question purement théorique, remarqua Marta sans se troubler, tout en cherchant dans la chambre un vase pour disposer les fleurs qu'elle venait d'apporter.
- Franchement Marta, je crois que les historiens sont fous ! Ecoutez ceci : "La conduite de la reine-douairière est difficile à expliquer. On se demande si elle craignit d'être arrachée de force de son refuge, ou si tout simplement elle se sentit fatiguée de sa vie de recluse à Westminster et décida de se réconcilier avec le meurtrier de ses fils par pure apathie."...
Marta, du coup, s'arrêta pile, un vase de Delft dans une main, une flûte de cristal dans l'autre.
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Décidément il renonçait à comprendre les historiens. Jamais il ne ne pourrait se faire à leur méthode de raisonnement ni à leur sens des valeurs. À Scotland Yard, le blanc était blanc, le noir était noir, et les assassins étaient des assassins.
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Voyez vous, Brent, il faut considérer l'affaire comme une enquête de police ordinaire. Ce que nous cherchons toujours, dans une telle enquête, ce sont les anomalies dans le comportement des suspects.
J'ai raisonné en policier, tout simplement.
Je me suis posé la vieille question traditionnelle: Cherche à qui le crime profite.
Nous savons que la mort des enfants d'Edouard, n'était d'aucune utilité à Richard. Mais il faut savoir si elle ne rendait pas service à quelqu'un d'autre.
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