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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un polar, oui, mais qui serve une vraie cause. Tel pourrait être l'adage d'Estelle Tharreau, qui, après l'enfance maltraitée (Mon ombre assassine), le féminicide (Les eaux noires), la peine de mort aux Etats-Unis (La peine du bourreau) et le syndrome post-traumatique dans l'armée (Il était une fois la guerre), s'attaque cette fois au sort des Autochtones au Canada pour un nouveau thriller bien noir sur fond bien réel de violence et d'injustice.


La réserve innue de Meshkanau et la ville voisine de Pointe-Cartier au Canada n'existent pas. Elles n'en empruntent pas moins les traits de la tragique réalité amérindienne, alors que, assimilés de force lors de la colonisation de leur territoire par les Européens, leurs religions et leurs cultures traditionnelles interdites et leurs enfants expédiés dans des pensionnats autochtones destinés à leur faire oublier leur identité première et à les orienter vers des emplois ouvriers, les Autochtones n'en finissent pas d'en payer encore aujourd'hui les conséquences traumatiques. Impunément maltraités, victimes de multiples sévices, ceux qui ne succombèrent pas à la surmortalité des terribles pensionnats en sortirent brisés, initiant une longue chaîne de transmission d'effets destructeurs : dépression, violence, alcool, drogue, suicide et, de génération en génération, perte d'estime de soi empêchant toute reconstruction.


« Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu'une autre femme. » Faute de respect de tout autre règle la concernant, c'est de cette terrible loi qu'est victime Naomi Sheehan, une Inue de seize ans dont les fugues à répétition ont fini par ne même plus émouvoir Michèle, sa mère, trop occupée à noyer dans l'alcool la douleur héritée de son enfance en pensionnat autochtone. Soucieux d'éviter scandale et autres désagréments « pour si peu », le chef de la police confie l'enquête, en lui déconseillant tout zèle excessif, au jeune et tout juste nommé policier Logan Robertson. Contre toute attente, ce dernier prend sa mission très au sérieux et entreprend pour de bon, au grand dam de quelques notables de la ville, de faire toute la lumière sur ce énième féminicide. L'on découvrira alors qu'il n'y a pas que les fantômes du passé pour miner le sort des Amérindiens : racisme et criminalité associée n'ont impunément rien perdu de leur vigueur. Rappelons d'ailleurs que le dernier pensionnat autochtone n'a fermé qu'en 1996...


Si l'on gagnera, pour approfondir la thématique de la souffrance amérindienne, à lire des livres tels que Shuni de Naomi Fontaine, Crazy Brave de Joy Harjo ou encore Ici n'est plus ici de Tommy Orange et LaRose de Louise Erdrich, si Nickel Boys de Colson Whitehead révèle avec plus de profondeur encore le cas tout à fait semblable des pensionnats aux Etats-Unis, ce dernier livre d'Estelle Tharreau a le mérite, au travers d'une histoire addictive et bien ficelée, aux personnages intelligemment croqués et au style efficace, de peindre en peu de traits un tableau d'ensemble clair et représentatif d'un sujet encore trop largement méconnu. Il ne semble pas exagéré de dire que le génocide – physique et culturel – amérindien continue plus ou moins directement de faire des victimes.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un roman socialement et politiquement très dur sur cette toile de fond prégnante en Amérique du Nord, le traitement et le parcage dans des réserves type ghettos des peuplades natives, et tous les miasmes sociétaux en découlant, tels isolement, misère, chômage, exploitation sexuelle, racisme, violence et alcoolisme.
Corollaire abordé et pièce importante de l'enquête policière, la colonisation par l'évangélisation forcée au mépris de toute humanité des enfants indiens arrachés au prétexte d'éducation à leurs parents et traditions pour devenir de bons citoyens et de bons chrétiens à l'image des neo-citoyens colonisateurs. Cette technique d'assimilation forcée dès l'enfance ce est d'ailleurs récurrente dans les "colonies" anglo-saxonnes.

La trame policière particulièrement noire, sordide, ancrée dans cette peu glorieuse réalité, tient la route.

Petit bémol à mon goût, le roman n'échappe cependant pas a un certain manichéisme sous jacent qui grince un peu la mécanique, non pas que les natifs soient tous des victimes et les "colonisateurs" blanc des tyrans, mais les personnages manquent un peu d'épaisseur, et sont un peu trop taillés d'un bloc.
Le plus intéressant à mon avis reste le personnage de l'oncle indien Peter, personnage ambivalent, victime et bourreau tourmenté cherchant sa rédemption, symbole à lui seul des affres des peuples indigènes.

Ce polar noir au thème courageux abordant frontalement par le prisme de l'enquête policière l'histoire ancienne, récente et actuelle peu reluisante du sort sociétal réservé aux peuples natifs au Canada frappe fort, et l'on peut regretter qu'en France l'on a toujours des difficultés et des freins à explorer notre peu glorieuse histoire récente au travers de fictions policières, les auteurs ne s'engageant que rarement encore sur ces sujets délicats voire tabous.

A la fin personne ne sortira gagnant de cet épisode meurtrier et de l'enquête, et même si la vérité éclate et redonne un peu de dignité au peuple de la réserve, ce n'est qu'un soubresaut dans l'inéluctable décrépitude de cette micro-société.

Un roman intéressant à découvrir.
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Bonjour,
Voici “Le dernier festin des vaincus” de Estelle Tharreau . Attendez-vous à affronter un thriller très sombre et très dur. Tout d'abord, disparition d'une jeune mineure dans une réserve indienne au Canada. Ensuite, entrée en scène d'un jeune flic qui va tenter de résoudre cette affaire complexe. L'intrigue va au delà du scénario et dénonce sans fard la vie des indiens dans les réserves, la maltraitance dont ils sont victimes, la corruption, les discriminations ,les violences sexuelles, le fléau de la drogue et de l'alcool qui fait des ravages. J'ai été bouleversée par les atrocités supportées par les enfants indiens dans les pensionnats où leur identité disparaissait. Ces enfants martyrisés n'avaient comme horizon que des séquelles irréversibles. L'auteure nous séduit à nouveau avec ce roman féministe, engagé et digne d'une plume percutante et incisive. L'atmosphère sombre, oppressante et imprégnée de malheurs vous submergera. Vous ressentirez les douleurs des personnages, leurs souffrances , leur misère, leurs addictions, leur mal-être et leur résignation. Un récit poignant et émouvant à découvrir!
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Être autochtone n'est jamais facile quand son pays qui a été colonisé par l'Homme Blanc et que ce dernier a décidé que les enfants devaient apprendre la langue des hommes civilisés et prier le Dieu des Blancs…

Aculturés, martyrisés, de nourriture privés, frappés, violentés, violés, même, ces enfants sont sortis des pensionnats des Blancs plus pauvres qu'en y entrant, puisqu'ils savaient à peine lire, à peine écrire et avaient perdu tous leurs repères avec leur culture, leur famille.

Comment s'en sortir ensuite, comment arriver à trouver un job autre que celui de pauvre travailleur mal payé et maltraité (un "mandaï", comme on dit chez nous) ? Comment ne pas sombrer dans l'alcoolisme, la drogue, le m'en-foutisme et se contenter des allocations données par le gouvernement afin que les natifs restent bien dans leur coin et leur misère à tous les étages ?

Au commencement de ce thriller, j'ai eu un peu de mal, à cause des nombreux personnages et du fait que le début du récit faisait cafouillis dans ma tête, comme si tout s'embrouillait. Heureusement, cela n'a pas duré et une fois remise sur les rails, le récit à filé comme un TGV et il m'a été impossible de refermer le roman pour aller au lit (dur le lendemain au réveil).

Les personnages ne sont pas trop approfondis, l'autrice a choisi d'aller droit au but et ce manque de détails m'a lésé durant ma lecture (ça passe ou ça casse). Malgré tout, j'avais envie de savoir ce qui était arrivé à cette pauvre Naomi et l'enquête piétinait tellement que les flics l'ont même classée, avant qu'elle ne revienne comme un boomerang dans la gueule de certains.

Ce roman est un polar qui met en scène une disparition et un décès afin de parler des problèmes des femmes autochtones au Canada, ces femmes qui ont plus de chance que toutes les autres de disparaître et de finir au terminus des allongés. Grave, non ?

Ce polar en profite aussi pour parler des pensionnats et des traitements terriblement inhumains que l'on a fait subir aux enfants dont il fallait tuer l'indien en eux.

Sans oublier que ce polar va parler aussi d'écologie et surtout du volet social : tous ces autochtones qui ont du mal à trouver du travail, qui boivent, laisse leurs enfants en plan, leur refilant leur mal-être comme un virus contagieux. Une boucle sans fin, un serpent qui se mord la queue, un héritage maudit.

Un polar violent, qui met en lumière des épisodes peu connus dans nos pays et qui, sous couvert d'une enquête policière, va nous parler de tous un tas de problèmes qu'on les natifs du Canada.

Le final est extrêmement tendu, rempli de suspense et d'adrénaline et même si l'on met fin aux agissements du coupable, personne ne sortira vraiment vainqueur de cette histoire… Les Natifs en baveront toujours autant, comme s'ils n'en avaient pas déjà assez bavé.

Un récit poignant et bouleversant par certains moments. Même s'il ne décrochera pas la floche des 4 Étoiles, il restera dans ma mémoire, comme bien d'autres avant lui parlant du même sujet…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Avec son nouveau roman, Estelle Tharreau nous entraîne dans un récit palpitant dans le grand Nord canadien. Dans ces étendues glacées où ont été parqués les autochtones, ces descendants des indiens d'Amérique du Nord, la cohabitation avec la population locale est compliquée. du fait d'une histoire mouvementée et de différences de coutumes certes, mais aussi du fait de jalousies qui se sont développées au sein des canadiens et en particulier des québécois ici, compte du statut particulier accordé à ces habitants des réserves par la province québécoise en ne payant pas de taxes.
Ces antagonismes sont manifestes entre les Innus de la réserve de Meshkanau et la ville de Pointe-Cartier voisine d'autant qu'un projet de scierie géante qui sera implantée sur le territoire ravive les tensions entre ceux qui voient une manne d'emploi bienvenue et les défenseurs de la nature qui craignent une déforestation massive et par voie de conséquence la disparition de nombreux caribous, essentiel dans la culture innue.
Mais l'affaire qui occupe les esprits des autorités de la réserve comme de la ville est la disparition de la jeune Naomi Sheehan, le soir du réveillon. Cette disparition de la jeune innue ne préoccupe en rien Roy le chef de la police de Pointe-Cartier qui cherche plutôt à étouffer l'affaire mais sans compter avec les enquêtes parallèles que décident de mener Logan Robertson, membre des forces de police de Pointe-Cartier ainsi que Nathan et Alice , deux étudiants qui ne peuvent rester insensible à ce drame qui va bientôt s'avérer être un meurtre.

Rien ne nous aura été épargné dans ce récit : la déchéance de certains membres de la communauté innue, préférant noyer leur désespoir dans l'alcool ou la drogue plutôt qu'à affronter les difficultés de leur vie quotidienne, il est vrai compliquée. Comme la corruption des autorités locales et de leurs petits arrangements entre amis ou cet antagonisme manifeste et parfois violent entre les deux communautés. du racisme à l'état brut et une ouverture d'esprit envers l'autre totalement inexistante. le choc de deux mondes : un peuple qui souhaite renouer avec ses coutumes et maintenir sa culture ancestrale vivante. Au grand dam des autorités de la Province qui ont, par le passé, tenté d'inculquer de force les règles de la civilisation canadienne à ces jeunes enfants de sauvages. Dans des pensionnats, loin de leur famille et de leur communauté , et dont ils sont ressortis pour la plupart, traumatisés.
Côté récit, l'auteure tient parfaitement ses lecteurs en haleine, qui en plus d'être dépaysés par l'immensité de ces espaces inhospitaliers garants d'une nature préservée , découvrent la réalité de l'existence de ces peuples autochtones qui mènent ce combat essentiel pour leur droit à la différence.
Un thriller efficace qui tient parfaitement ses promesses.
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L'auteure, le livre (250 pages, 2023) :
Estelle Tharreau est une auteure lyonnaise coutumière des polars appelés à servir une juste cause.
Avec le dernier festin des vaincus, elle a choisi de nous emmener dans les terres des indiens Innus en Amérique du Nord pour y évoquer un sujet de sinistre réputation : les mauvais traitements (quel euphémisme) infligés aux enfants indiens dans les pensionnats catholiques.
Une violence institutionnelle au service de la purification ethno-culturelle et de la colonisation blanche.
Les excuses et indemnités ne sont arrivées qu'en ... 2021.
Un thème que l'on avait déjà exploré avec les remarquables romans et nouvelles de Joseph Boyden.

On aime beaucoup :
• On apprécie que l'auteure prenne son temps pour installer les différents personnages d'une petite ville perdue au nord du Québec non loin d'une réserve indienne : le chef de la police indienne, l'animatrice féministe d'une radio locale, le chef de tribu, des familles ravagées par l'alcool et la drogue, quelques blancs aussi, le maire et le flic de la ville, un riche notable propriétaire d'une cabane de chasse, ...
Deux jeunes également (un étudiant blanc à l'enthousiasme naïf et ambitieux, une indienne au passé sombre et mystérieux) qui viennent de la capitale pour réveiller la bourgade étouffée dans ses silences.
Des personnages un peu trop stéréotypés mais c'est nécessaire pour la démonstration.
Les indiens adultes et parents d'aujourd'hui, ce sont les enfants brimés, battus et violés dans les pensionnats catholiques : toute une génération perdue incapable de retrouver une vie familiale et sociale "normale", incapable d'apporter amour et éducation à la génération suivante.
• Une fois que le lecteur a fait la connaissance des forces en présence, il ne manque qu'une ou deux allumettes pour exacerber la tension larvée qui couve sous la neige. Ce sera l'annonce de l'implantation d'une scierie industrielle et la disparition d'une jeune indienne.
• On a beaucoup aimé : une lecture agréable, une intrigue solide, un contexte documenté et bien exploité.

L'intrigue :
Dans ce microcosme enneigé, on annonce l'installation d'une grande scierie industrielle qui va bouleverser l'équilibre précaire d'une région déjà meurtrie.
Dans le même temps, Naomi, une jeune indienne, est portée disparue.
La police croit bien faire en mettant sur le coup un jeune flic naïf et discret qui devrait permettre d'enterrer l'affaire au plus vite.
Tout va s'embraser lorsque les tractopelles de la scierie vont déterrer d'effroyables secrets ...
Tandis que le fantôme d'un caribou hante les plaines enneigées, il faudra attendre les derniers mots d'une prophétie indienne pour saisir le sens de ce titre mystérieux.
Pour celles et ceux qui aiment les indiens.
Livre lu grâce à NetGalley et aux éditions Taurnada.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Le commentaire de Cathy :
Estelle Tharreau est une auteure que j'adore lire pour la diversité qu'elle apporte à ses récits, à nouveau elle nous propose quelque chose de différent, elle nous présente une histoire qui se déroule au Canada dans une réserve indienne où règne la misère et la violence.
Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau.
Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente de briser l'omerta qui entoure cette affaire. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l'enfer de ce dernier jalon avant la toundra.
Ce thriller nous ouvre les yeux sur la violence qu'il existe chez ces autochtones, l'auteure nous signale que dans ce genre de communauté le risque d'être assassiné chez les femmes est dix fois plus grand que partout ailleurs au Canada.
Une enquête est menée pour retrouver et comprendre ce qui a pu arriver à Naomi.
Mais l'auteure nous ouvre les yeux sur tellement plus, on découvre les manigances de certains, l'omerta sur certains sujets et ce qui m'a le plus marqué, c'est cette grande fracture entre deux communautés.
L'auteure maîtrise son sujet, cette histoire m'a semblé tellement réelle que ça m'a donné le vertige, l'atmosphère est sombre, j'ai toujours un souci avec les préjugés raciaux ce qui a rendu ma lecture dérangeante par certains côtés.
Je viens de passer un très bon moment de lecture, un thriller dur avec une thématique qui m'a touchée.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Naomi Sheeran, n'est qu'un parmi les 365 cas non résolus de jeunes femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada. Mais elle est LA disparition de trop dans la réserve de Meshkanau car personne ici ne croit à la fugue de cette adolescente de 16 ans.
Logan, fils d'un notable blanc de Pointe-Cartier, la ville voisine, et Alice, native de la réserve, se sont rencontrés à l'Université et le peu de cas que font les journaux de l'affaire les révolte au plus haut point.
Jeune homme idéaliste, Logan milite contre le saccage des terres et de la culture innues. La force de son engagement parvient à convaincre Alice de revenir dans sa toundra d'origine pour mener leur propre enquête, quitte à déterrer un passé qu'elle s'était juré d'oublier.
Ce roman nous entraîne sur les traces des Innus, ce peuple autochtone vivant aujourd'hui dans des réserves, au milieu d'une nature belle et sauvage qui porte en elle leur passé et leur culture. Estelle Tharreau nous plonge dans ces contrées lointaines pour nous raconter la vie difficile de ces indiens et faire resurgir le passé martyre de leurs enfants, enfermés dans des pensionnats sous la coupe de religieux tortionnaires.
Les personnages sont un peu caricaturaux et tombent dans l'excès d'un côté comme de l'autre. Mais les problématiques soulevées sont très réalistes et reflètent bien de l'assimilation forcée qu'ont vécue et que vivent encore les peuples natifs, au Canada comme aux Etats-Unis.
J'ai trouvé l'intrigue assez galvaudée et notamment avec la série de 2021, Joe Pickett, à la trame policière bien ressemblante, même si elle est située dans le Wyoming. Mais l'autrice parvient à créer un suspens autour de la disparition de cette jeune indienne et si l'on se doute rapidement de l'issue prévisible, son style très imagé nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.
Pas de surprise donc mais un polar bien écrit et très documenté que j'ai lu avec plaisir.


Merci à Babelio et aux éditions Taurnada pour cette Masse critique Mauvais genre.
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« Personne ne voulait former ou embaucher un Indien sauf pour des sous-emplois. La mauvaise image. le dégoût que nous éprouvions de nous-mêmes. le monde extérieur nous les renvoyait constamment. Alors au fil du temps, à force de vous répéter que vous êtes un sauvage, à force de vous traiter comme un sauvage... À force de vous voir vous-même comme un sauvage, vous finissez par vous comporter comme un sauvage. »

Je ressors de cette lecture en étant pleinement satisfaite puisque je découvre un thriller assez original, dont l'intrigue se déroule dans une réserve indienne au coeur du Canada.

Naomi, une jeune adolescente indienne est portée disparue depuis la nuit du réveillon. Personne ne l'a vu, son petit ami ne l'a pas raccompagné chez elle le soir, pire, sa mère s'interdit de la porter disparue, persuadée qu'elle a encore fait une fugue.

À travers cette lecture, on va y découvrir la pauvreté, la misère et l'enfer que vivent depuis plusieurs années les autochtones. Les autorités faisant fi de leurs opinions, essayant au mieux de canaliser les habitants des villes voisines, mais aussi, limiter la déchéance qui sévit au coeur de la réserve.
L'autrice arrive avec brio, à mettre en exergue les difficultés qu'éprouve cette population et lève le voile sur des non-dits. C'est tout simplement prenant et poignant pour nous lecteur.

Et viens se rajouter ce drame qui est sur toutes les lèvres. Nous allons donc suivre l'enquête à travers les yeux de plusieurs personnages, tous en quête de vérité, pour ne pas que Naomi finisse comme toutes ces femmes qui disparaissent et que l'on oublie trop vite.

L'immersion a été un peu compliquée pour moi durant les cinquante premières pages, mais après, impossible à lâcher tellement l'intrigue était addictive ! Tout est finement pensé, et décortiqué pour que le mystère reste entier (voir peut être un peu trop parfois, des sous-entendus un peu trop nombreux qui ne sont pas dévoilés de suite).

Envie d'un dépaysement complet, au coeur d'une région glaciale, avec des personnages énigmatiques ? N'hésitez plus, et foncez découvrir le mystère de la disparition de Naomie, vous n'en ressortirez pas indemne …

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Je me suis laissée imprégner par cette ambiance glaciale de ce polar (au propre et au figuré puisque l'intrigue se déroule dans le grand Nord Canadien) où les questions sans réponse se suivent jusqu'au dénouement qui bascule toutes nos convictions.

Un polar féministe et antiracisme comme l'on en croise rarement et se détache de ce que j'ai déjà lu. Une autre autrice qui oeuvre également dans cette gamme est Magali Collet, je vous invite à la découvrir sans plus attendre.

Une réserve indienne abrite encore quelques autochtones qui luttent pour leurs derniers droits et leur dernière parcelle de terre. La pauvreté flirte avec la corruption chacun tentant de préserver le peu de dignité qui lui reste face à "l'homme blanc" qui a tout pouvoir, quoique l'on tente de leur faire croire.
Un projet de scierie exacerbe les jalousies entre les Innus de la réserve et ceux de l'extérieur.
Le soir du réveillon, la jeune Naomi du camp des Innus est retrouvée sur le lac gelé sous une couche de neige, battue à mort. L'enquête débute mais entre la mésentente, le racisme à peine voilé, un chef de police qui n'en a que faire, elle piétine rapidement. C'est grace à un policier Logan Robertson, policier aidé par 2 étudiants Alice et Nathan, que la vérité pourra enfin éclater. Une vérité encore plus atroce que le meurtre commis.

J'ai lu ce roman, la rage au ventre devant tant de racisme de corruption et d'injustice. Un polar qui glace le sang comme l'air froid de la région du Canada où il se déroule. Aucune couche de neige si épaisse soit-elle ne pourra jamais effacer les traces de tant de haine envers une communauté minoritaire.

L'autrice traite un double thème le machisme et le racisme, l 'association des deux donne naissance à un roman explosif.

Au fil des pages, se dessine toute les perspectives menaçantes pour cette communauté, impossible d'y être insensible, impossible de ne pas s'insurger.
L'enquête divertit notre esprit heureusement car notre sang boue du début à la fin.

J'espère que si c'est le dernier festin des vaincus cela ne sera pas le dernier roman d'Estelle.

Un polar noir où association machisme et racisme donne naissance à une enquête explosive.
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