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EAN : 9782310036207
405 pages
Editions Amalthée (11/10/2017)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Une longue carrière dans l'aéronautique comme ingénieur et pilote qui s’est terminée par un poste de diplomate dans une institution des Nations Unies, voilà un parcours peu banal pour un auteur qui « s’essaie » dans cet ouvrage à des sujets aussi variés que la genèse du monde, l’analyse des processus qui ont conduit à la mondialisation des échanges, l’énergie nucléaire, une quantification du bien-être ou encore, mais pas seulement, les vertus d’une fiscalité juste e... >Voir plus
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Le livre de Bertrand THÉBAULT, aux éditions Amalthée, établit un fil conducteur sous forme d'essai en offrant une vision hétérodoxe du monde dans lequel nous vivons ou essayons de survivre : problèmes, essentiels ou accessoires qui nous occupent au quotidien… Analyse des processus qui ont conduit à la mondialisation des échanges - TAFTA, CETA et bien d'autres - énergie nucléaire, quantification du bien-être, vertus d'une fiscalité juste et redistributive…

Une carrière dans l'aéronautique comme ingénieur et pilote, un poste de diplomate dans une institution des Nations Unies.

Il expose intelligemment en premier lieu sa vision de l'écriture : « L'important n'est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir » en citant Bernard Weber. Face au choix du titre, il a bien réfléchi.

« le premier chapitre est écrit sous la forme d'un conte cosmique » à partir de nos origines : de nombreuses tentatives afin d'engendrer un monde pendant quelques milliards d'années.

Tranches d'impôts plus larges - qui ne sont pas sans me rappeler la proposition d'un parti aux dernières élections - ; mise en place possible d'un impôt équitable, ou pas… Des ravages de l'industrie textile, de la profonde empathie des enfants jusqu'à un âge certain - je penses alors à la conférence de Céline Alvarez - ; du gaspillage alimentaire - dont j'ai fait l'expérience en passant à un moment donné de ma vie par la case “employée de grande surface” ; de l'aménagement du territoire et de la voiture (il a séjourné à Montréal) : “Le meilleur transport est celui dont on a pas besoin.”

Valérie Charolles considère que la voiture, hier synonyme de liberté, incarne désormais une forme de repli sur soi : « Il nous faut nous désintoxiquer de la voiture ». L'universitaire Ivaylo Ditchev parle de victoire de l'individu sur le collectif : « La voiture est devenue un élément essentiel de la dignité du citoyen ». La pédiatre et pneumologue Jocelyne Just souligne les effets nocifs de l'automobile sur la santé et considère la voiture comme « l'ennemi » des citadins : « La voiture, en ville, est de loin la première source de pollution ». La pédiatre et pneumologue souligne les effets nocifs de l'automobile sur la santé et considère la voiture comme « l'ennemi » des citadins.
L'auteur va nous parler de l'expérience de sa balade en forêt résultant sur une discussion avec les agents de l'ONF qui peinent à lui expliquer que pour être rémunérés certainement le bois des forêts françaises partait vers la Chine. L'Organisation Mondiale de Commerce n'y étant pas pour rien. Un article passé sous mes yeux en mai dernier intitulé « L'Asie refuse d'être la poubelle du monde » fait état d'une problématique qui ne peut plus être maintenue caché. Celle des pays d'Asie du Sud-Est envahis par nos déchets plastiques : circuit du recyclage mondial en saturation.

La notion de nature est théorisée entre-autres par André Gorz dans les Fondements pour une morale. C'est le «monde vécu», ensemble constitué d'éléments à la fois naturels et d'« acquis culturels assumés comme immuables». La dimension naturelle est essentielle car le sujet est un corps-sujet qui réclame des conditions physiques particulières : bien-être et autonomie ne pouvant se développer dans n'importe quelle situation environnementale. La dimension de l'incarnation physique de l'être humain « ne peut aucunement s'empêcher par quelque décret volontaire de sentir, d'être affectivité, de dévoiler le monde avec son corps qui est son point de vue sur le monde et l'instrument cardinal de tout dévoilement. » - L'immatériel, Paris, Galilée, 2003. « de toutes les définitions possibles, j'aimerais privilégier d'abord la moins scientifique, celle qui est à l'origine du mouvement écologiste, à savoir le souci du milieu de vie en tant que déterminant de la qualité de vie et de la qualité d'une civilisation. »

« La nature dont le mouvement exige la protection n'est pas la Nature des naturalistes ni celles de l'écologie scientifique : c'est fondamentalement le milieu qui paraît “naturel” parce que ses structures et son fonctionnement sont accessibles à une compréhension intuitive ; parce qu'il correspond au besoin d'épanouissement des facultés sensorielles et motrices ; parce que sa conformation familière permet aux individus de s'y orienter, d'interagir, de communiquer “spontanément” en vertu d'aptitudes qui n'ont jamais eu à être enseignées formellement. » - L'écologie politique, entre expertocratie et autolimitation - Ecologica, Paris, Galilée, 2008.

George Bernard Shaw, défenseur de la suppression de la propriété privée et de la disjonction entre mariage et reproduction ; Daniel Becquemont - pacifiste et anticonformiste, se positionnant déjà pour l'égalité et le véganisme : « Un homme de mon intensité spirituelle ne mange pas de cadavres. […] Les animaux sont mes amis, je ne mange pas mes amis. »

Je vais terminer la retranscription de ce que mon cerveau et mon âme ont entendu lors de cette conférence par un film en Technicolor de 1966 dont Bertrand Thébault nous a parlé : A man for all seasons, inspiré de la piècedeRobert Bolt réalisé par Fred Zimmermannqui décrit les dernières années de Thomas More. Utopia - La nouvelle forme de communauté politique et la nouvelle île d'utopie étant le titre complet traduit - deThomas Moore était une critique de la société féodale à son époque, un pamphlet virulent dirigé contre la société anglaise d'Henri VIII et une construction imaginaire proposant en contrepoint l'image d'une société idéale.
Retenons une évocation de la légende des balkans faisant référence à l'utilité de la plénitude de l'âme par la modération.

« Tous les experts sont médiatiques-étatiques, et ne sont reconnus experts que par là. Tout expert sert son maître, car chacune des anciennes possibilités d'indépendance a été à peu près réduite à rien par les conditions d'organisation de la société présente. L'expert qui sert le mieux, c'est, bien sûr, l'expert qui ment. Ceux qui ont besoin de l'expert, ce sont, pour des motifs différents, le falsificateur et l'ignorant. Là où l'individu n'y reconnaît plus rien par lui-même, il sera formellement rassuré par l'expert. Il était auparavant normal qu'il y ait des experts de l'art des Étrusques ; et ils étaient toujours compétents, car l'art étrusque n'est pas sur le marché. Mais, par exemple, une époque qui trouve rentable de falsifier chimiquement nombre de vins célèbres, ne pourra les vendre que si elle a formé des experts en vins qui entraîneront les caves à aimer leurs nouveaux parfums, plus reconnaissables. » – G. Debord Commentaires sur la Société du spectacle.


« Et que ce soit l'expert, le publicitaire ou le journaliste qui n'ose déplaire à son employeur, tous sont des acteurs de ce que l'on peut appeler du mot obscène de propagande, non pas celle visant à faire accepter le pouvoir absolu de tel ou tel dictateur, mais celle qui permet au système capitaliste d'avoir une telle résilience. »
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Voilà comment nous en arrivons à penser que le développement ne doit pas être envisagé comme si la planète était composée de sept milliards et demi d’humains indifférenciés qui devraient demain, ou plus tard, être tous convertis à la société de consommation, adopter des conditions de vie uniformisées où la masse des classes moyennes rejoindra la masse des moins favorisés dans une sorte de niveau standard assez médiocre, tandis que se maintiendra une caste dirigeante ultra minoritaire qui aura capté la plus grande partie des richesses ; pour tendre vers l’harmonie, le développement humain doit intégrer un grand nombre de distinctions culturelles et sociétales qui colorent les pays et les régions de la planète, ce que ne fait pas la société globale que les pouvoirs en place et le monde marchand essaient de promouvoir et d’installer."
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