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Pillot Frederic (Autre)
EAN : 9782374082714
48 pages
Little Urban (08/10/2021)
4.81/5   8 notes
Résumé :
Ah ! Quel plaisir de se promener dans la forêt et de flâner le long de doux sentiers boisés, me direz-vous ? Que nenni ! Ici, lapins, renards et toute une ménagerie jouent une vaste comédie devant vos yeux ébahis. Pieds de nez, anicroches, désamours et mésaventures sont au programme de cet exquis spectacle.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Encore une fois nous resterons très amateurs des illustrations de Frédéric Pillot (Le Petit Poucet, Balbuzar, la sorcière Crabibi, les souvenirs du vieux chêne, Tilou bleu, Lulu Vroumette, Thérèse Miaou et bien d'autres encore).

Associé à divers auteurs au style varié, il nous fera vivre en général agréablement le conte et l'aventure, avec des formes rondes d'éléments comme des ballons et des constellations de reflets reconnaissables sur un travail en couleur qui mirent dans les détails ( sauf ici, c'est du noir et blanc). Il saura s'adapter à ses associations créatives( avec du noir et blanc, il gèrera autrement les effets de reflets), gérant en douceur ou exagération l'esprit des texte, dosant l'humour ou le merveilleux, on le discerne bien à chaque fois dans son style.
Les bouilles de loups et de renards au goitre de pelican nous rappelleront celles de l'illustratrice de Clotilde Goubely ( à découvrir par exemple, avec l'irrésistible "Les papas poules" de l'auteur Pog chez Marmaille et cie).

Places aux fables !
Celle du Bois de Burrow (et non bois de bureau, attention, nettement moins british et élégant).
Les fables.
Les fables de Jean de la Fontaine étaient des satires de sa société, déguisant les concernés ridicules en animaux pour ne pas être ennuyés par sa liberté de parole.
C'était fin et habile et ainsi, Jean pouvait critiquer les grands du pouvoir sans en être inquiété car même si l'on pouvait reconnaitre les situations, d'aucun ne pouvait prouver que la fable du corbeau, du lion, du rat ou du renard étaient autre chose qu'une histoire morale pour enfants.

Les Fables de Burrow ne s'embarrasseront pas, en déguisant et réduisant les animaux à leur statut premier pour duper, ses personnages animaliers porteront richement des robes de soirée et des smokings, des rangs de perles et des redingotes, comme des gens civilisés, mais pas n'importe quels gens on en convient.
Mais civilisés.
Le sont-ils tout le temps ses personnages?

Nous tomberons aussi dans la satire déguisée dans ces histoires pour enfants mais, on le suppose ici, la critique moqueuse s'abattra sur un univers fictif et ne pointera personne de connu dans notre environnement "People". Il se moquera d'une (basse) cour dont finalement chaque fable du livre nous brossera le portrait d'un personnage et nous contera la mésaventure.
L'auteur Thibaut Guichon-Laurier fera lui aussi le choix, comme La Fontaine, de faire évoluer ses héros dans une sphère sociale précieuse et privilégiée, parfois ridicule par son manque de discernement élu roi grâce à leur position.
Mais attention, jeunes lecteurs, tous les gens qui ont une bonne situation sociale ne sont pas ridicules. Vous saisirez la nuance en lisant.
Avec nos grands du Bois de Burrow, ce qu'ils disent est la seule chose qui est et qui doit.
Notre Mme Lapin n'existera que dans ce livres (ou bien dans une cage avec de la laitue) mais elle pourrait nous faire penser à quelqu'un que l'on connait avec cette histoire.

Pauvre Madame Lapin.
Mme Lapin est une reine du beau monde qui se trouvera portée aux nues un jour et descendue en flamme le jour suivant par son propre entourage à cause des règles de jugement qu'elle aura elle-mêmes entretenues.
Attendez de lire, les situations sont animales et décalées, promettant du ridicule au ridicule.
Pour nous faire rire, l'auteur fera faire leurs crottes aux précieux animaux sur la chaussée après un bon repas, comme des animaux qu'ils sont, et ça sera par les crottes de la célèbre Madame Lapin que le scandale arrivera.
Ne dit-on pourtant pas que ce qui fait l'égalité des gens ordinaires, c'est qu'il font des cacas comme tout le monde ?
Celles de Madame Lapin seront carrées, hors normes, disgracieuses et provoqueront hélas pour elle un déferlement de tempête médiatique.
Nous aurons bien entendu dans un coin de notre tête le monde des célébrités "people", comme l'on dit.
L'exagération sera amusante.

Nous retrouverons le classieux Archibald le Wombat sur la deuxième fable (mais il sera déja introduit par la première fable sur un concours de crottes tendances avec Madame Lapin).
La suite avec Archibald sera du même bois (de Burrow), alimentant une impression récurrente et drôle, absurde mais toujours impitoyable d'un Versailles d'animaux qui suit ses propres règles de valeur et lui aussi aura son moment de gloire et de star déchue.
Sa fable parlera de réputation, de médias, de parvenus et de bienveillance.
Madame Lapin intriguée par le mystère entourant la bonne fortune de son ami l'invitera à se confier devant les caméras. Et la chose tournera à son désavantage, cherchant la "petite bête, plutôt que d'en tirer la meilleure image".
Créer l'événement médiatique dans l'histoire se présentera sans valeurs morales.
Nous serons vraiment toujours dans le parallèle " People" mais d'un point de vue scandaleux.

Misère.
Ces fables feront sourire mais aussi réfléchir, indigneront un peu tellement cela nous fera penser à des choses dont peut-être nous avons été lecteurs dans les journaux ou spectateurs même dans les cours de récré.
Être le numéro un peut se payer cher aura t-on l'impression et dans n'importe quel cercle de pouvoir.
Quel animal du Bois de Burrow saura se préserver des pics tout en gouttant à une vie confortable?
L'auteur dépoussiérera aussi le conte de prudence avec des biches et des grands méchants loups dans des magasins fashionistas.

Le décalage sera irrésistible, intéressant et les fables promettront plus de réflexion qu'elles n'y paraissent avec les bouilles de bêtes à gros pif.
Ce sont presque des contes plus moderne mais respectant une règle de morale classique.
C'est à découvrir.
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« Laissez donc le calme et la tranquillité à l'entrée. Pied de nez, anicroches, désamours et mésaventures sont au programme. » (p. 3) Après cette mise en garde que Dantes n'aurait pas reniée, le lecteur est en droit de se demander ce qui peut bien être pourri au royaume de Burrow. Eh bien, en fait, tous les vices sont là ! Hypocrisie, vanité, xénophobie, surconsommation, addiction ou encore mesquinerie, tout y passe ! le Bois de Burrow est évidemment une réplique de la société des hommes, tout à fait digne des Caractères de Jean de la Bruyère ! Et nombreuses sont les situations prouvant que la richesse du portefeuille s'accompagne d'une triste pauvreté de coeur.

En ces pages, vous rencontrerez donc des situations aussi cocasses que navrantes.
Une lapine aristocrate produit inexplicablement des crottes cubiques. Un wombat étranger se heurte à la bien-pensance aigre de la bonne société. Une biche peu effarouchée n'a pas peur du grand méchant loup. Tous les animaux veulent se décorer le pompon. Un sanglier n'arrive plus à lever le groin de son téléphone portable.

En fin d'album, La Gazette mondaine reprend en gros titres les scandales dénoncés dans les fables. Ce nouveau coup de griffe à la futilité des comportements sociaux s'accompagne de jeux de mots délicieux : renardeau Dicaprio, Chêne Fonda ou le Gland Chelem ne sont que quelques exemples de l'humour fin et féroce qui m'a ravie tout au long de ma lecture ! Les illustrations en noir et blanc fourmillent de détails. Les lapines dodues sont stupides, les renards au brushing parfait sont imbéciles, etc. Voilà un album à feuilleter sans modération !
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Quand Little Urban veut lancer une collection grand format à destination des grands enfants, je dis : "Oui, oui, oui !" et bien sûr je me propose pour tester leurs premiers titres. Verdict à chaud : "Mon dieu, que c'est réussi !".

Avec cette nouvelle collection, Little Urban se lance dans les albums destinés aussi bien aux petits qu'aux grands, enfin surtout aux grands, avec des livres grands formats dans une édition soignée, développés autour de textes profonds alliés à des illustrations de haute volée.

Mon premier test s'est fait avec Les fabuleuses fables du Bois de Burrow, cet ouvrage à la superbe couverture toute en rouge qui flirte avec les classiques de la littérature enfantine animalière, je pense notamment à Beatrix Potter, mais en version modernisée, et les classiques tout court que sont les Fables de la Fontaine et les gravures humoristiques du XIXe.

Avec un ton drôle, léger et grinçant comme dans Les Lapins de la Couronne d'Angleterre, Thibault Guichon et Frédéric Pillot, que j'avais découvert sur Jinko, le dinosaure, nous offrent une suite de fables humoristiques, des petites histoires courtes de 4-5 pages reprenant tout le temps la même maquette. Ils mettent en avant un personnage de la forêt avec un des travers de notre époque. La chute est toujours savoureuse tout comme le cheminement. Ainsi sur le modèle De La Fontaine qui se moquait de ses contemporains, les auteur se moquent-ils des accrocs à la mode, des médias racoleurs, de la surconsommation ou de l'addiction aux réseaux sociaux, le temps d'une vaste comédie burlesque.

Il y a beaucoup d'humour sur plusieurs niveaux pour faire rire parents et enfants et le ton volontiers journalistique rappelle la petite revue que l'on retrouve en fin de tome qui fait le tour des infos des bois de Burrow et annonce les futures péripéties à venir. Mais surtout, cela reprend volontiers les medias people, jouant de leurs codes. Les auteurs aiment la langue et la société, cela se sent, tant ils aiment jouer de ceux-ci. Alors jeux de mots et trublions sont ici garantis.

Autant que les textes caustiques de Thibault Guichon, j'ai adoré les dessins de Frédéric Pillot qui parsèment le livre et accompagnent merveilleusement le texte. C'est un très bel hommage aux gravures qu'on trouvait dans les journaux du XIXe. On y retrouve le même goût pour les personnages mondains, le même goût à la gentille moquerie. C'est tordant et très inventif, et ils laissent une belle part au texte.

Ainsi, cet ouvrage très grand format reprenant les codes des Fables de la Fontaine, fut une très grande lecture. Tout comme l'annonçait la couverture qui me faisait beaucoup penser à Lewis Caroll et Alice, j'ai retrouvé le même humour burlesque et absurde. Les planches aux allures de gravures de mode furent un vrai enchantement et m'ont donné envie de les photocopier (oui pas bien >
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Dès le préambule, nous avons compris avec mon fils que nous avions affaire à un ouvrage pas comme les autres. Car malgré le nom anglo-saxon du fameux bois de Burrow, les auteurs manient mieux que personne notre jolie langue française. En effet, cet ouvrage s'adresse aux jeunes et moins jeunes de 7 à 77 ans. Et en effet, je ne me suis pas ennuyée un seul instant durant ma lecture avec mon fils.

Ce livre nous conte plusieurs fables, portant à chaque fois sur un personnage habitant le fameux bois de Burrow. Si les personnages sont tous des animaux, le contexte lui est contemporain et ce sera l'occasion pour les auteurs de faire le parallèle et de se moquer de notre société de consommation où l'image de soi est primordial.

Chaque fable dure 5 à 10 minutes de lecture et peuvent tout à fait être fractionnées. Toutefois, je vous conseille de respecter l'ordre des pages car chaque nouvelle fable porte sur un nouveau personnage qui apparaît dans la fable précédente et j'ai adoré ce concept qui rend de fait la lecture très addictive.

Comme je le disais, la plume des auteurs est magnifiquement splendide. Mon Minibulle a pu apprendre plein de nouveaux mots, sans éprouver pour autant une incompréhension du texte. La narration est également extrêmement drôle, utilisant l'humour pour mettre en avant les dérives liées aux nouvelles technologies, les conséquences désastreuses de la rumeur ou encore le rejet de l'étranger. Des sujets donc sérieux, mais abordés ici avec une certaine subtilité, qui permet systématiquement aux personnages de trouver une porte de sortie et donc une morale positive.

Vous l'aurez compris, nous avons complètement succombé au bois de Burrow et ses habitants et nous ne pouvons que vous recommander de faire à votre tour connaissance avec ces drôles d'animaux.

Coup de coeur !
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Si vous pensez que les bois et forêts respirent le calme et la sérénité, vous êtes au mauvais endroit ! Prenez par exemple madame Lapin, comtesse de son état, le modèle de ses dames. le jour où ses petites crottes sont carrées au lieu d'être rondes, elle devient la risée de la bonne société. Est-elle malade ? le médecin est formel : elle ne doit plus manger que des aliments ronds... Finies les carottes !!! Mais un lapin sans carottes est-il toujours un lapin ? Heureusement pour elle, l'arrivée de l'exotique Archi le wombat va vite dévier l'intérêt des autres animaux vers un autre sujet...

Une critique sévère de notre société moderne et de ses travers : mode, médias racoleurs, futilité de la surconsommation, addiction au téléphone et aux réseaux sociaux, peur des étrangers... Les liaisons entre chaque petit chapitre sont subtiles ; l'auteur passe ainsi d'un personnage à l'autre tout en préservant l'harmonie interne du livre. C'est extrêmement bien écrit, je m'interroge juste sur le degré de compréhension de tous les jeunes lecteurs car le langage est régulièrement de registre très soutenu. Les illustrations sont incroyables (Frédéric Pillot est également l'illustrateur de Thérèse Miaou entre autres). Un bien bel objet en vérité !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Laissez donc le calme et la tranquillité à l’entrée. Pied de nez, anicroches, désamours et mésaventures sont au programme. » (p. 3)
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Video de Thibault Guichon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thibault Guichon
Cette semaine, la librairie Point Virgule vous propose une nouvelle petite promenade dans les bois avec trois albums jeunesse qui peuvent aussi très bien faire réfléchir les plus grands.
- Royaumes minuscules, Anne Jankéliowitch & Isabelle Simler, La Martinière Jeunesse, 21,90€ - Les fabuleuses fables du Bois de Burrow, Thibault Guichon-Laurier & Frédéric Pillot, Little Urban, 19,90€ - Les souvenirs du vieux chêne, Maxime Rovère & Frédéric Pillot, Milan, 22€
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