Alt-Life, tome 2

Toujours de très belles couleurs et des planches soignées, comme dans le premier tome, mais l'histoire s'essouffle. C'est beaucoup moins sexuel, même si quelques ébats ont lieu parmi la foule, mais le côté virtuel atteint une démesure le rendant parfois peu compréhensible.

Les auteurs ont, semble-t-il, voulu livrer une réflexion métaphysique sur l'humanité et sa destinée, je n'ai pas reçu ce message qui m'a paru bien confus.

Je crois que j'ai encore plus aimé le second volume que le premier. Cette imbrication des mondes, ce parallèle entre le virtuel - qui donne un pouvoir total mais immatériel et qu'on ne saurait pas gérer psychologiquement, la difficulté à conceptualiser le possible, l'impossibilité (presque) de se retrouver sans les repères de temps, de vérité et d'authenticité - et ce monde créé par René, virtuel lui aussi en un sens, mais où la vie, le chaos ont repris leur cours. L'imprévisibilité, le temps qui passe, les faiblesses, les tentations et les limites du corps ont retrouvé un sens. C'est douloureux mais c'est ce qui fait qu'on apprécie la vie à sa juste valeur. Les réflexions sont intéressantes, pertinentes avec l'avenir qui nous attend et on se demande quelles seraient nos propres limites ? Une part de moi adorerait pouvoir bâtir mon propre monde, ses règles, selon mon imagination, mais supporterais-je de ne plus avoir de notion de réalité ? de sensation physique authentique ? Aurais-je besoin comme René d'épprouver de la douleur de temps à autre, de me donner un rôle, un but en quelque sorte ?

Cette saga pose aussi la même question que cela du prix Goncourt de l'année dernière, que vaut notre réalité ? Est-ce que nous sommes "vrais" ou une création d'une humanité plus évoluée ? C'est assez vertigineux.

Déception pour cet ouvrage que j'attendais pourtant avec impatience. En effet, là où je n'avais pas pu interrompre ma lecture du tome 1, il m'a fallu m'y prendre à plusieurs reprises pour enfin terminer cette suite. J'ai eu une impression de rupture par rapport au premier tome. L'histoire semble décousue et est difficilement compréhensibles. Pour ce qui est de l'univers visuel, lui aussi m'a moins plu…