La Lectrice adjointe - Marie-Antoinette et le Théatre

p. 73: "C'est un lieu où il est facile d'imaginer Marie-Antoinette dans la fièvre des préparatifs et des essayages, les gestes rapides, les fous rires aux répliques manquées, mais aussi dans une perpétuelle ambiguïté du vrai et du faux, une connivence obscure, peut-être angoissée, avec l'artifice. La Reine a un vrai théâtre, elle joue vraiment. Mais qui sont ses partenaires? Non des comédiens professionnels, mais uniquement des proches. Les habitués de son Cercle. Quant au public, il est très restreint. La Reine joue quasiment en secret. Seuls sont conviés à ses représentations le Roi, des amis intimes, et des gens qui, à ses yeux ne comptent pas"

"J'aime attendre. J'ai en horreur le remplissage des choses à faire. J'aim l'attendre. L'attendre est mon lot, l'attendre est mon luxe. Le luxe, le vrai luxe, est difficile à évaluer de l'extérieur."

p. 27: "Il est vrai que pour moi, si je parviens à faire à la Reine une heure de lecture par semaine, c'est un bon résultat. Et c'est un exploit si elle ne se contente pas d'une petite heure à la sauvette, pendant une séance de coiffure ou d'habillage. Alors on me place sur un tabouret dans un coin. J'entends ma propre voix comme un mince filet sonore, inaudible, perdu: j'entends ma honte..."".

p. 45: "Et si je puis me permettre d'adresser une humble prière à Sa Majesté, qu'Elle ne fasse surtout aucun effort pour se rappeler ce nom, mais qu'elle se rappelle toujours, en revanche, que je ne suis pas quelqu'un avec qui Sa Majesté puisse en quoi que ce soit, d'aucune façon, même sous le coup du plus magique des bouleversements, entrer en relation".

Les livres sont là. Ils nous aiment. Ils aiment s'entretenir avec nous. Ils n'ont plus que nous, les pauvres, pour survirent. Et nous de même.

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