Les Fantômes de Buenos AiresLawrence ThorntonLawrence Thornton est sans aucun doute, un argentin de coeur. Comment écrire ce magistral récit de vie sans être habité par les senteurs argentines, les voix chaudes des argentins et leur Histoire terrible durant la dictature de 1976.
Des Carnets argentins de Martin Benn nous voici plongés dans l'histoire quasi-mystique de Carlos Mendoza, de Cécilia son épouse journaliste à « la Opinion » et de leur fille Térésa. le récit basé principalement à Buenos Aires étant sa toile d'araignée dans toute l'Argentine, jusqu'à la lointaine Patagonie. Pas une seule parole libre, ni pire encore, une confiance certaine en l'autre. Ce récit historique, politique, est un cri, une torture, une souffrance à chaque inspiration. Carlos Rueda conte l'histoire de chaque éprouvé. Il sait métamorphoser ses visions en champs d'espoir pour les familles assoiffées de justice, de vérité. Il a retrouvé des bébés, des étudiants, des jeunes filles, des hommes, des femmes, disparus, après des semaines de sévices. Il s'est mêlé aux manifestations sur La Plaza de Mayo, avec les mères folles de terreur et d'espoir pour les leurs. Avec et souvent dans ces manifestations des infiltrés de l'armée afin d'espionner encore et encore.
Il a rencontré Guzman, le général machiavélique, afin de lui faire dire le pourquoi de tant de haine et d'oppressions. Guzman et tous les généraux jusqu'à Videla symbole de « La Banalité du Mal ». L'Argentine ayant donné refuge après la dictature à Videla « Homme de la Cage de Verre ».Videla, Agosti, Viola, Guzman et Lambruschini auront la détention à perpétuité, Graffigna et Galtieri, 15 ans de détention, Anaya et Lami Dozo 10 ans de détention.
Reste pour les Argentins une expression unique, pour leur Histoire qui parle le langage de chaque coeur argentin.
Page 300 : « Nunca màs ! » Hymne à l'oeillet blanc qui bat au vent, fronton du drapeau argentin sur La Plaza de Mayo. L'oeillet blanc, sceau de la mémoire des disparus, afin de n'oublier aucun nom. Pas un seul.
Les Ford-Falcon brûlées vives sur les consciences et dans les rues.
Reste au point final de ce récit un livre blanc à bâtir avec un l'majuscule : Liberté.