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EAN : 9782360134724
187 pages
Riveneuve éditions (18/01/2018)
3.71/5   12 notes
Résumé :
Un hôtel 4 étoiles de la rue Dong Khoi, ex-Catinat. Deux amants d'origine vietnamienne, venus de Paris pour revisiter leur passé. Durant 44 heures de sexe et d'amour se profile une longue histoire, celle de Saïgon d'hier et d'aujourd'hui. Il y a aussi Tong, Ly-An, Diêu Tu, autant de personnages entre le Vietnam et la France, marqués par leur destin et le quatrième mois de l'année 1975. Le 30 avril 1975 : jour de la libération, disent les Vietnamiens du Vietnam. La c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Rien ne sers de courir, il faut partir à point ». Cet adage ne fut évidemment pas mis en pratique en ce dernier jour du mois d'avril 1975, année du lièvre de bois, quand les troupes communistes nord-vietnamiennes et les membres du Gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud Vietnam pénétrèrent dans Saigon. Fin de la Guerre. Pour certains, débandade, débâcle, fuite, mort. Pour d'autres, en théorie, une libération tant attendue, mais ce mot revêt une connotation bien différente, bien complexe selon les uns et les autres, et put devenir aussi synonyme de tromperie, frustration, dépouillement, et aussi mort…. Ce n'est, en tout cas pas "la grande victoire" "la réunification du Vietnam, mais la séparation de son peuple".
C'est le cas pour Anh (rayon de soleil, aurore ou crépuscule) et Linh (âme , sacrée) , (les traductions possibles sont plurielles), deux jeunes soeurs qui prendront le chemin de la France un peu plus tard. Cette tragédie sera psychologiquement fatale à Anh.
Il y a aussi ce quadragénaire qui quitta le Vietnam, âgé de 4 ans, avec ses parents, 4 mois avant la chute de Saigon , grandira en France, deviendra médecin, tardivement et mal marié, avec peu de souvenirs de son là-bas.
Il rencontrera à Paris Linh , avec qui il aura une brève aventure, une rencontre mémorable enchâssée, à jamais, dans ses souvenirs, plus tard il deviendra l'amant de Ly-An (contraction des deux prénoms Linh et Anh, prononcée à la française : Liane, toute une symbolique intéressante à étudier) , vietnamienne aussi, qui exerce plusieurs métiers comme celui d' actrice de séries télévisées et écrivain.
Linh, devenue citoyenne française, périra dans un accident de navigation au Vietnam , celui qui ne put jamais l'oublier l'apprendra incidemment…
Avril, quatrième mois de l'année, ce chiffre 4 va revenir comme une antienne, une plainte douloureuse , un leitmotiv tout au long de la narration, un chiffre symbolique pour la romancière Thuân née en 1968, âgée de seulement 7 ans quand prend fin cette guerre. (Répétition à outrance voulue, qui, à la longue, martèle douloureusement le cerveau du lecteur comme autant de coups de boutoir d'une migraine tenace).
Un roman où Thuân évoque, pour la première fois cet épisode historique, un roman frappé par la censure vietnamienne, évènements encore trop sensibles et douloureux pour beaucoup de Vietnamiens. Quatre personnages marqués par ce pan douloureux de l'histoire du Vietnam, et autant de petits détails qui dévoilent, révèlent et mettent en exergue les conséquences dues à la partition de ce pays en 1954, après les accords de Genève, les affres du déracinement, la tragédie de l'exil, mais aussi l'ennui du train-train quotidien, la vie monocorde…
Un grand merci aux éditions Riveneuve, à Babelio de m'avoir permis cette lecture intéressante, de découvrir une nouvelle facette de l'Histoire du Vietnam et une écrivaine native de ce pays attachant.
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Saïgon est tombée ou a été libérée (c'est selon le camp dans lequel on se trouvait) le 30 avril 1975. Avril est le quatrième mois de l'année et pour tous les Vietnamiens le mois d'avril reste marqué au fer rouge car comme l'écrit l'auteur « sache, lecteur, qu'en général, dans toutes les familles on trouve des vainqueurs et des vaincus ».
Commençons par évacuer le procédé littéraire de ce roman qui assène des 4 à chaque phrase, à chaque ligne, presqu'à chaque mot. Quatre pour avril d'accord ! Mais aussi quatre sortes de Vietnamiens (entre le nord et le sud du pays il y a 1650km soit 2,5 fois la distance entre Paris et Marseille) ceux du Nord qui y sont restés après la prise de pouvoir des communistes en 1954 et ceux du Sud, puis ceux du nord qui sont partis au sud en 1954 et enfin ceux du sud qui ont quitté le sud pour l'étranger avant ou juste après avril 1975.
« Elle dit qu'il y aura des 4, tellement de 4 que le lecteur en sera dégoûté. 4…comme le mois d'avril, celui de la guerre et de la victoire».
On peut dire que l'objectif est atteint, le lecteur non vietnamien que je suis (ce qui n'exclue pas un vif intérêt et une grande sympathie pour les malheureux habitants de ce pays martyrisé pour s'être trouvé sur la ligne brûlante de ce qu'on appelait la guerre froide) est effectivement victime d'une indigestion ad nauseam de 4, de 44 ou de 444 à tel point que le café des deux magots s'en trouve dédoublé.
Ce n'est pas une raison pour ne pas voir, ne pas lire, ne pas éprouver les sentiments des deux personnages principaux : Il (il n'a pas de nom, vit à Paris et a quitté le Vietnam à l'âge de 4 ans) et Ly-An…à la réflexion, ils ne sont pas deux mais quatre en ajoutant les deux soeurs Linh et Anh dont la destinée est, à elle seule, un résumé du martyre des Vietnamiens.
Ces sentiments sont forts : d'abord le malheur, terrible, imprescriptible, ravageur (« Elle voudrait lui dire qu'elle ne peut pas écrire de happy end ») fait de séparations, de reniements, de familles écartelées ; ensuite le souvenir qu'on tente de préserver avec des lettres, des photos qui arrivent de loin puis n'arrivent plus, qu'on encadre et magnifie, qui aident à souffrir en silence et à supporter l'insupportable ; enfin l'amertume d'avoir tant souffert, de souffrir encore pour quel résultat ? Des destins se croisent, certains ont hérité de ce qui a été confisqué aux autres, tous souffrent pour qu'au final quelques uns viennent « claquer leur fric en faisant du shopping à Paris ».
Trois bonnes raisons de lire ce roman :
Le sujet est fort, les personnages attachants et complexes.
Le contexte historique et social est intéressant y compris sur la diaspora française.
L'écriture est fluide, le roman se lit bien et vite.
Bien entendu, ce roman est interdit au Vietnam, raison de plus pour le lire ici…oui je sais ça fait quatre…impossible d'y échapper !
Merci à Babelio et aux éditions Riveneuve de m'avoir permis de découvrir ce roman si attachant.
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Il est médecin à Paris, est marié et supporte sa femme plus qu'il ne l'aime. Pour cette dernière, hors de question de fermer le cabinet médical trop tôt car il faut gagner sa vie, rembourser l'emprunt de l'appartement. Sous les dehors d'une vie austère, il a une fenêtre qui lui permet de s'échapper et de renouer avec ses origines vietnamiennes. Il a quitté le Vietnam, son pays, enfant, tout comme Linh et sa soeur Anh. Linh devient sa maîtresse puis il rencontre Ly-An dont il tombe sous le charme. Ils passeront du temps dans cet hôtel, à Saïgon. 

L'auteur écrit en gardant comme fil conducteur cet homme et en narrant ses aventures tantôt au Vietnam avec Ly-an dans cette chambre d'hôtel tantôt avec Linh en France. le tout est ponctué du nombre 4, 44, 444, 4000 dont nous sommes abreuvés à longueur de pages (14 fois, 4 fois par page ; rares sont les pages sans le nombre 4). S'il est vrai que la lecture est fluide, je n'ai pas apprécié ce roman : je n'ai pas eu d'attirance pour les personnages et l'histoire que j'ai trouvés froids. Aucun sentiment ne s'est dégagé de ce récit, de ces femmes, de cette histoire et de l'histoire du pays. J'ai aussi eu du mal à m'y retrouver tant on passe d'une époque à une autre à chaque chapitre. J'ai d'avantage eu l'impression de lire des notes qui auraient été prises par quelqu'un plutôt qu'une histoire construite. 

Je remercie Babelio et les éditions Riveneuve pour ce roman que j'ai eu lors d'une Masse critique.
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Thuan est une auteure préoccupée par l'art du roman. Elle attache beaucoup d'importance à la forme, à la question "Comment écrire". Ses romans sont différents l'un de l'autre à partir de ses structures. Par exemple, Chinatown est un roman sans paragraphe ni chapitre, Lettres à Mina est un mélange entre roman épistolaire et journal intime, Un Avril bien tranquille à Saigon commence chacun de ses chapitre par des vers, c'est un roman où il y a des milliers de chiffres 4. En fait, tous les chiffres qui y figurent sont des 4. Dans la préface, l'auteure explique qu'en vietnamien, avril se dit quatrième mois, donc, le 4 c'est pour rappeler le mois d'avril, plus exactement l'avril 1975 (c'est en avril 1975 que l'armée du Nord Vietnam sous la direction du parti communiste a gagné la guerre contre le gouvernement du Sud Vietnam).
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Je suis déçu d'avoir acheté ce livre et les 3 autres de la même auteure. Ce n'est pas de la littérature, mais des histoires racontées peut être de manière originale, mais totalement dépourvues d'intérêt, tant sociologique que psychologique. Les personnages sont insignifiants et n'offrent aucune description digne d'intérêt, sinon celle de conforter la toute-puissance culturelle de l'Occident colonial sur cette ancienne colonie indochinoise. Je n'ai plus qu'à revendre ces 3 bouquins sur le même réseau de mes achats.
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critiques presse (1)
Bibliobs
31 janvier 2018
Tout juste paru en France, "Un avril bien tranquille à Saïgon" est interdit au Vietnam, où l'on ne plaisante pas avec l'Histoire officielle.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le mois d'avril 1975, ce n'est sûrement pas la réunification du Vietnam, mais la grande séparation de son peuple : des milliers de Vietnamiens ont quitté le pays avec les Américains fuyant le régime communiste marquant le début de nombreuses vagues d'émigration clandestines, très souvent sur des embarcations de fortune. Parmi ces millions de boat people, principalement habitants du Sud, ancienne république du Vietnam, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estime qu'entre 200 000 et 250 000 d'entre eux ont péri, victimes des gardes-côtes, des pirates ou de la noyade.
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Au soir du 4ème jour, Anh et Linh se sont mises à écrire leur autocritique. Linh a lu leurs 4 observations d'un air détaché : manque d'esprit d'équipe, ne lutte pas suffisamment contre la bourgeoisie, aucune autodiscipline, nécessite un suivi approfondi. Elle ne pensait qu'au bateau qui les emmènerait ailleurs.
Plus tard Linh a su que Dieu Tu était celle qui avait battu tous les records de l'université dans la campagne de réforme du commerce et de l'industrie. A elle seule, Dieu Tu avait dénoncé 44 capitalistes, parmi lesquels se trouvaient l'oncle de sa meilleure amie, un de ses voisins, et même sa propre mère.
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Toute leur vie, ses parents avaient été conservateurs : immigrés à Saïgon en 1954 pour fuir le nouveau gouvernement de Ho Chi Minh, ils pensaient toujours à Hanoï, leur chère capitale, puis une fois arrivés à Paris pour échapper aux Viet-Cong vainqueurs, cela s'est mué en une nostalgie de la Perle d'Extrême-Orient et une hostilité envers le communisme. Mais cela il ne pouvait pas non plus le lui dire maintenant. Elle était peut-être issue d'une famille de "Cocos du Nord".
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Le jour où leur père a quitté Saïgon pour le Nord leur mère a fait faire des photos de famille. Le jour où leur père a quitté Saïgon pour le Nord, leur mère ne lui a demandé qu'une seule chose : envoyer des photos, 4 photos à chaque fois. 4 jours après son arrivée à Hanoï leur père avait oublié Saïgon. Leur mère a fait agrandir puis encadrer les photos.
Ces 400 photos ont aidé leur mère à repousser les avances de 4 hommes. Elle voulait attendre celui qui ne l'avait pas attendue.
Le jour, les 400 photos semblaient regarder leur mère avec bienveillance. La nuit, elles lui riaient au nez.
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"Indépendance,liberté , bonheur" est la devise de la République démocratique du Nord-Vietnam (d'avant 1975) et de l'actuelle République socialiste du Vietnam
note du traducteur page 70
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Videos de Thuân (2) Voir plusAjouter une vidéo
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