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EAN : 9782203391437
64 pages
[Paris] (02/06/2005)
3.5/5   10 notes
Résumé :
C'est Marilyn Monroe c'est pas une fille pour toi, l'esquimau ! C'est une actrice de cinéma, alors les esquimaux, hein ! Tu vois ce qu'elle en pense des esquimaux !
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A rebours, cette histoire avoisine la tragédie et ferait passer Shakespeare pour une auteur de bluettes. Ça soulève bien des thématiques et les tripes. Et pourtant, combien l'on dévore ces pages, curieux et fascinés par le dessin pastel de Tom Tirabosco !
Jamais je n'ai trouvé ces pages ni glauques ni pesantes, malgré la rudesse des protagonistes et des situations. Fascinant dosage de légèreté et de coloris pour faire passer un véritable « roman noir » en une distrayante BD. Chapeau bas ! Il y a du Chaplin dans ces pages, du Renaud Dillies, l'élégance de la pauvreté, la bienveillance des petites gens, le sans-scrupule des mauvais larrons, la noirceur sans la méchanceté, la misère humaine offerte à des coeurs lumineux. On y croît, on y est, on voudrait y rester. Encore une fois, la collection « Un monde » de chez Casterman me séduit, je ne regrette pas mon exploration de leur catalogue haute couture.

L'ouvrage s'ouvre sur la vie esquimau en 1962. Un passionnant chapitre, qui pencherait presque vers le documentaire, le reportage en immersion, tant on y croît. C'est précis et nous semble extra-ordinaire, minimaliste, une vie tournée vers l'essentiel et la survie. Pas une case n'évoque une technique esquimau, un savoir-faire glacière, chaque page porte son flot d'informations, un puits de science à montrer dans toutes les bonnes écoles, sans glose intempestive, sans bulles, sans explications, le dessin se suffisant à lui-même, c'est passionnant et fichtrement renseigné.

S'ensuit alors le début d'un périple américain, un road-trip dont le déclic tient du génie (je ne souhaite pas révéler ici le scénario, mais la belle naïveté du personnage m'a touché et fait rire, à la manière de Charlot, bons sentiments et évidente sincérité guideront notre esquimau). J'aurais aimé avoir cette idée de départ. J'adore. Un esquimau défie le monde moderne pour une broutille de bonté et d'altruisme : rendre quelque chose à quelqu'un. C'est beau, candide, primitif, spontané, loufoque et emporte ma totale adhésion. La preuve qu'il n'y a pas de petits combats.

Autour d'une bande de bras-cassés, qui ne laissent en rien présumer ni du sujet traité, ni de la profondeur de ces pages, le scénario de Pierre Wazem n'est pas en reste. Quelle claque ici aussi ! Simple mais direct, vif mais profond, rapide mais précis, il sait s'accaparer l'essentiel pour camper une critique XXL de la société de consommation, ses abus depuis l'origine du désastre d'une chaîne de production (la pèche intensive) jusqu'à ses travers (parcs d'attraction, sur-pêche, exploitation outrancière des firmes cosmétiques, dérives consuméristes…). Les dialogues se font de peu de mots, mais font mouche. Cet ensemble se lit vitesse grand V, en taillant directement le gras du sujet, en pointant sans détour les excès de la sur-exploitation baleinière. Un pamphlet parfaitement mené à mes yeux. Dont la trame bellement ficelée, crée une boucle scénaristique avisée.

Est-ce mon humeur du jour ? Mais fond, forme, traitement, tout y est pour crier au « petit chef-d'oeuvre ». J'adhère à tout ici. La preuve, j'aurais aimé 300 pages de plus, être nimbé de cet univers encore et encore. Une réussite.
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En 1962, des pêcheurs de baleine inuits découvrent dans l'estomac de celle-ci, un soulier de femme, le même que celui de Marilyn Monroe, sur l'affiche. Marcher avec un seul soulier, ça ne doit pas être pratique, l'un d'eux se charge de le ramener à Hollywood. S'ensuit un voyage initiatique plein de péripéties pour cet homme du grand nord, inadapté au mode de vie américain. le trait est rond, le graphisme est travaillé en pâte de peinture, pastels, et crée une véritable ambiance lourde et feutrée. J'ai trouvé l'ensemble poétique et épique, chargé d'une belle allégorie sur la perte du naturel, de la naïveté, face à l'hypocrisie et la violence de notre société. J'avoue que la fin ne m'a pas plu, bouclant trop brusquement l'histoire sur un pessimisme sombre mais fermé, manquant cruellement de finesse.
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Nous sommes en 1962 dans une communauté inuit. La chasse à la baleine est une activité quotidienne qui permet aux hommes de se nourrir. Un jour, alors qu'ils découpent leur proie, ils découvrent dans ses entrailles un escarpin blanc. Quand un des esquimaux fait le lien avec un poster de Marilyn Monroe qu'il possède, la conclusion est que cette chaussure lui appartient. Tous savent qu'il est impossible de marcher avec une seule chaussure : il lui faut donc lui ramener. Sakaeunnguaq part donc pour la mission improbable d'aller à Hollywood, retrouver la star... pour le meilleur et surtout pour le pire.

Notre héros entame donc son périple et va aller à la rencontre d'une civilisation qu'il ignore, sans en parler la langue. Il croise sur son chemin de curieux individus un peu en marge qui ne lui feront pas forcément de cadeaux. Deux crapules sous couvert de sympathie le traitent avec mépris et espère l'utiliser d'une quelconque manière. Plus loin, c'est une jeune femme en colère aux visées écologistes qui le prend sur son baleinier qui l'obligera à plonger à la mer. Notre esquimau va de Charybde en Scylla et va se retrouver bien malgré lui dans l'enfer des bas-fonds américains, tout ça à cause d'une chaussure.

Monroe se révèle un très bel album mais beaucoup plus sombre que ce à quoi je m'attendais. Ce qui parait une petite aventure loufoque au départ se termine dans la noirceur et la perte des illusions. L'inuit est touchant de naïveté et on s'émeut de la manière dont il est maltraité par ses contemporains. Les 2 cultures contrastent fortement et les auteurs accentuent les différences. Les inuits parlent peu et laissent la part belle au silence alors que les autres sont inutilement bavards. Les américains sont désabusés et porte un regard pessimiste sur la vie alors que le héros s'accroche à sa chaussure comme à une planche de salut.
La fin quelque peu ouverte m'a totalement prise au dépourvu par sa dureté abrupte. Symbole de tout son peuple, le héros termine écrasé par cette civilisation qu'il ne comprend pas tout comme sa propre culture est appelée à disparaitre dans un futur proche.

On retrouve ici le traitement graphique de Tirabosco avec bonheur et son travail aux pastels. le trait est gras, arrondi et on aperçoit joliment la trame du papier. Les teintes sont plutôt sourdes (beaucoup de marron) accentuant la noirceur du sujet.

Tirabosco et Wazem signe ici une fable désenchantée sur la fin de l'innocence d'un homme et d'un peuple tout entier, contaminé par le rêve américain et bientôt par la cruauté et l'égoisme d'une civilisation.
Voilà un album bien plus profond qu'il n'en a l'air que j'ai beaucoup aimé ! A votre tour maintenant !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Très bel album avec des dessins réalistes, simples passant du blanc des neiges au sombre des nuits états-uniennes jusqu'au jaune-orangé des scènes sur un baleinier. L'histoire part d'une belle intention, puis peu à peu, l'Esquimau découvre la noirceur du monde, des gens qui le composent : en quelques jours, il est confronté à la modernité, à la société de consommation et à ce qu'elles engendrent de pire, alcool, convoitise, voleurs, ... Peu de place dans ce monde pour sa candeur, sa naïveté et sa volonté de rendre service.

C'est un album noir. Peu de texte, mais les dessins (Tom Tirabosco) sont très explicites. C'est un terrible constat sur la mort des petits peuples, la mondialisation culturelle et la perte des identités particulières.

Qu'en sera-t-il dans quelques années de ces différents peuples qui vivent encore selon leurs traditions ? Y-a-t-il encore une place dans ce monde uniforme pour des individualités ? L'histoire ne le dit pas mais pose les questions. Des bonnes questions.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Lors d'une pêche à la baleine, des esquimaux découvrent dans l'abdomen de l'animal une chaussure qui ressemble à celle que porte Marilyn Monroe sur une affiche. Ni une ni deux, un des esquimaux est mandaté pour rendre cette chaussure à sa propriétaire, « parce qu'elle ne peut pas marcher avec une seule chaussure. » de mésaventures en mauvaises rencontres, le pauvre esquimau rencontre une civilisation qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas.
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critiques presse (1)
Du9
14 juin 2011
Même si la fable court au rythme d’un road-movie américain, avec son lot de péripéties et de violences, elle n’en oublie pas sa dimension morale. De la gentillesse initiale de l’Inuit, il ne reste plus grand chose à la fin de son aventure quand il a affronté les réalités douces-amères du « rêve » américain.
Lire la critique sur le site : Du9

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Vidéo de Tom Tirabosco
En s'inspirant des textes qui seront lus à haute voix par Alain Maillard et Xavier Vasseur sur les thèmes choisis (les animaux / la féminité / la ville) Fanny Modena et Tom Tirabosco auront 10 minutes pour concevoir et réaliser une illustration en direct sous vos yeux grâce à un astucieux système de projection.
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